Procès Safiatou Lopez/Idrissa Nogo : Le délibéré renvoyé au 4 décembre
Accusés de diffamation et d’injures, de complicité de diffamation et d’injures, Idrissa Nogo, Safiatou Lopez et Philippe Ouédraogo étaient pour la quatrième fois au Tribunal de Grande Instance de Ouagadougou, ce lundi 20 novembre 2017. Et pour la troisième fois, le juge a renvoyé le délibéré au lundi 4 décembre.
Huit heures d’audience et il faudra attendre (encore) deux semaines pour que le juge donne son verdict dans une affaire d’enregistrement et de publication de conversations téléphoniques dont le procès a débuté le 21 septembre 2017. Cette affaire implique plusieurs acteurs de la société civile dont Massourou Guiro du mouvement Plus rien ne sera comme avant (M/PRSCA) et Michel Rabo, membre du réseau Dignité, qui ont trainé en justice Idrissa Nogo, ancien coordonnateur du M/PRSCA, Safiatou Lopez, présidente d’honneur du Cadre de concertation national des organisations de la société civile (CCNOSC) et Philippe Ouédraogo, secrétaire général du Bloc des étudiants contre l’injustice et l’impunité (BNECI).
Pour la relaxe des prévenus
« Aucune preuve n’a été rapportée par rapport à toutes les infractions reprochées aux prévenus. Vous avez suivi le ministère public, l’instruction à la barre, les preuves qu’ils tendent de présenter comme élément ne constituent pas des preuves en droit », a soutenu Me Silvère Kiemtaremboumbou, l’un des avocats de Safiatou Lopez, à sa sortie d’audience. Une audience au cours de laquelle il a plaidé pour la relaxe des trois prévenus pour infractions non constituées.
Safiatou Lopez n’a donc pas enregistré et publié les conversations qu’elle a eues avec Idrissa Nogo, selon ses conseils. Et c’est en l’absence de preuves d’un délit de diffamation ou d’injures publiques, estiment-t-ils, que le procureur a demandé une requalification en se rabattant sur la contravention d’injures non-publiques. Or, « cela ne relève pas de son pouvoir parce qu’il s’agit d’une action attitrée », a expliqué Me Kiemtaremboumbou.
Réquisition de six mois avec sursis
Qu’à cela ne tienne, au cours des joutes oratoires, le ministère public a requis six mois de prison ferme pour Philippe Ouédraogo et Safiatou Lopez, et 25 000 F CFA d’amende pour Idrissa Nogo. L’accusation reste convaincue que les conversations ont été enregistrées par Safiatou Lopez et que Philippe Ouédraogo « a participé activement à leur publication sur les réseaux sociaux ». « Nous n’avons pas dit qu’il est le premier ou le seul à avoir diffusé l’enregistrement », a nuancé Me Idrissa Badini, conseil de la partie civile.
« Un procès politique »
- Me Silvère Kiemtaremboumbou, l’un des avocats de Safiatou Lopez
« C’est elle qui est visée et les réquisitions du ministère public nous confortent dans cette position », a déclaré le conseil de Safiatou Lopez qui pense qu’il s’agit d’un procès sur fond de « manipulation politicienne » et qu’on « cherche sa [Lopez] tête ». Pour l’avocat, les conversations téléphoniques ont peut-être été interceptées et étalées sur la place publique et « ce n’est pas parce qu’on n’a pas encore trouvé le vrai coupable qu’il faut faire porter le chapeau à quelqu’un ».
A qui profitent les enregistrements de la conversation ? Selon Me Silvère Kiemtaremboumbou, ils ne profitent ni à Safiatou Lopez ni à Idrissa Nogo ni à Philippe Ouédraogo. « Il ne s’agit pas de faire des suppositions pour savoir à qui profitent ces conversations. Cela profite à d’autres personnes, à ses adversaires. Voici à qui profite le crime, n’en déplaise au ministère public », a-t-il martelé.
Quant à Idrissa Nogo qui se réclame « le seul coordonnateur légal, original et originel du M/PRSCA », il affirme avoir beaucoup appris de cette audience car « la justice est une école ». Dans la même lancée que Safiatou Lopez, il nie avoir insulté et diffamé, estimant que c’est plutôt lui qui a souffert moralement dans cette affaire : « J’ai été vilipendé, diffamé, injurié, étalé comme une serpillère… ».
En attendant le délibéré prévu pour le 4 décembre prochain, Me Silvère Kiemtaremboumbou reste confiant que la décision sera favorable à Safiatou Lopez car, insiste-t-il, « il n’existe aucune preuve qu’elle a enregistré et publié les conversations ».
Herman Frédéric Bassolé
Lefaso.net
Vos commentaires
1. Le 21 novembre 2017 à 08:23, par kouadio En réponse à : Procès Safiatou Lopez/Idrissa Nogo : Le délibéré renvoyé au 4 décembre
Il y a des noms et des visages qui traduisent le delitement de l’autorite de l’etat, la qualite des hommes qui gouverne le pays et qui animent le debat politique et par ricochet le niveau de ce debat. Quand j’ai vu Pare le ’’chat noir’’ qui dit creer un groupe de pression compose d’anciens deputes, pour obtenir l’extradition du president Compaore, j’ai compris que des gens sont perdus...
2. Le 21 novembre 2017 à 08:56, par nnjk En réponse à : Procès Safiatou Lopez/Idrissa Nogo : Le délibéré renvoyé au 4 décembre
pourquoi notre justice s’encombre avec de tels dossiers ?
Le 21 novembre 2017 à 11:39, par un citoyen En réponse à : Procès Safiatou Lopez/Idrissa Nogo : Le délibéré renvoyé au 4 décembre
je suis parfaitement d’accord avec nnjk. pourquoi notre justice s’encombre avec de tels dossiers. ils occupent le temps de nos magistrats inutilement, qui ont d’autres chats plus importants a fouetter. ils ne cherchent qu’a faire le buzz autour de leur personne par des scoops de presse et autres.
3. Le 21 novembre 2017 à 11:30, par Sidnooma En réponse à : Procès Safiatou Lopez/Idrissa Nogo : Le délibéré renvoyé au 4 décembre
Ya T IL PAS DES DOSSIERS IMPORTANTS A LA JUSTICE A JUGER ???
4. Le 21 novembre 2017 à 11:31, par La loupe En réponse à : Procès Safiatou Lopez/Idrissa Nogo : Le délibéré renvoyé au 4 décembre
Bjr. C’est simplement une histoire ni tête ni queue avec des acteurs en point d’interrogation. Que Dieu bénisse notre Faso. A bas la médiocrité, à bas la politique du ventre, à bas les suivistes, vive le Burkinabé. Bonne chance nous tous !
5. Le 21 novembre 2017 à 12:14, par bemba En réponse à : Procès Safiatou Lopez/Idrissa Nogo : Le délibéré renvoyé au 4 décembre
Pendant attend la justice sur les vrais dossiers c’est sur des injures entre comédiens que la justice burkinabè se penche.Vraiment
6. Le 21 novembre 2017 à 13:32, par skiter En réponse à : Procès Safiatou Lopez/Idrissa Nogo : Le délibéré renvoyé au 4 décembre
ça là même n’est même pas important.Vous voyez, des questions qu’on pouvait resoudre àl’africaine par un dialogue, voilà qu’on encombre nos tribunaux avec de la merde.Vous êtes étonnez que les populations s’en fichent pas mal de notre justice tout simplement parce qu’elle s’apparente à l’élite.L’élite c’est qui ?C’est le mr tout propre du quartier, qui ne parle rarement une langue locale, dans sa avensis grise et qui pour un rien ’je vais te convoquer à la justice’.Ils n’ont que ça à dire, toujours apte à faire comprendre aux autres"je connais mes droits’.Svt on a l’impression que la justice qu’on nous présente est faite pour les "quelques milliers de familles".
Nous avons pourtant de la matière importante à juger.et ces cas importants traînent toujours.Même le procès des Nazis a été bouclé en 11 mois.Si nous continuons avec le jugement des faits divers comme ce procès, c’est jeté l’argent par la fenêtre !
7. Le 21 novembre 2017 à 15:25, par Truth Hurts En réponse à : Procès Safiatou Lopez/Idrissa Nogo : Le délibéré renvoyé au 4 décembre
Je jure que la prochaine insurrection sera contre l’institution judiciaire et ses juges en état de putréfaction avancé—que les quelques juges honnêtes ne s’en offusquent pas— qui, au lieu de vider de vieux dossiers comme ceux de Norbert Zongo, Dabo Boukary, Thomas Sankara, victimes des 30 et 31 octobre 2015, putsch manqué... et les nombreux dossiers de cimes économiques et de corruption dans lesquelles sont plongés de nombreux juges, afin que les Burkinabè puissent se réconcilier, ils nous narguent avec ces machins de procès. Attention à vous ! Blaise aussi n’avait jamais cru que ce qui lui est arrivé allait lui arrivé. A bon entendeur, hello.
Le 21 novembre 2017 à 20:59, par Patriote En réponse à : Procès Safiatou Lopez/Idrissa Nogo : Le délibéré renvoyé au 4 décembre
bravo mon frère ! ces magistrats doivent savoir que les consciences se sont éveillées au Burkina.Attention donc !!!
8. Le 22 novembre 2017 à 13:05, par Révolté En réponse à : Procès Safiatou Lopez/Idrissa Nogo : Le délibéré renvoyé au 4 décembre
Vous les juges, foutez-nous la paix avec les amusements de ces charognards (Noogo, Safiatou Lopez et autres lascars) qui gâtent le nom des OSC et traitez d’affaires sérieuses (Norbert ZONGO, DABO, Thomas SANKARA, Victimes de l’Insurrection et du Push, etc.). Et dire que y a même des avocats qui, pour quelques sous, s’abaissent à se constituer pour ces plaisantins. Le Burkina est en passe de devenir un pays de misérables !!