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Projet Filets Sociaux : Des enquêteurs mécontents manifestent leur ras-le-bol

Publié le vendredi 17 novembre 2017 à 14h00min

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Projet Filets Sociaux : Des enquêteurs mécontents manifestent leur ras-le-bol

Les agents du Projet Filets sociaux ont vécu une journée chaude le mercredi 15 Novembre 2017. Et pour cause, des jeunes recrutés pour une enquête y ont fait l’état de siège pour réclamer leur dû. A l’issue des négociations, une solution a été trouvée et ils seraient payés le mercredi 22 novembre 2017.

Chaude ambiance devant les locaux du Projet Filets sociaux situés à Ouaga 2000. Des jeunes, enquêteurs des ménages, à coups de sifflets, de klaxons, se sont fait entendre toute la journée du mercredi 15 novembre dernier. Allant même jusqu’empêcher le personnel de sortir.

A notre arrivée aux environs de 16h, le vacarme se faisait de plus belle. « Il ne rentre pas », lance un des manifestants lors qu’il nous a vu. Après les présentations, nous obtenons le feu vert. « Lui, il est là pour nous arranger. Laissez-le rentrer », rectifie un autre.

Mais avant de nous introduire dans la cour, un entretien avec les « nouveaux maîtres des lieux » s’impose. « Le mouvement d’humeur est consécutif à un arriéré de paiement qui court depuis cinq mois », raconte Rachid Traoré, le porte-parole des manifestants.

Une enquête difficile sur le terrain

Tout serait parti d’une enquête commanditée par le Projet Filets sociaux auprès de ses ménages bénéficiaires. Pour exécuter le travail, le Projet s’attache les services du cabinet Afet-Burkina de Bakouan Bassana Dieudonné. « Le contrat consistait à énumérer et enquêter 370 ménages dans la province du Koulpelgo (Ndlr, chef lieu : Ouargaye). Après notre recrutement, nous avons été déployés sur le terrain sans contrat. Après douze jours de travail, nous nous sommes rendu compte que l’état du terrain qui nous avait été fait était différent de la réalité. Les moyens logistiques qui nous avaient été promis n’étaient pas tous acquis », renchérit Rachid Traoré.

Les enquêteurs informent leur employeur des réalités du terrain et demandent que les conditions soient améliorées. Mais la réponse de M. Bakouan les laisse pantois : « C’est là qu’il nous a dit qu’il avait révisé de façon unilatérale le contrat. Mais nous nous ne reconnaissions pas dans le contrat. Il nous a alors dit que si nous ne sommes pas d’accord, nous pouvons rentrer à Ouagadougou ». Révoltés, les enquêteurs prennent la décision de retourner à Ouagadougou.

Le Projet Filets sociaux entre en jeu

Informés de la situation, les responsables du Projet Filets sociaux décident d’intervenir. Ils organisent une rencontre avec les enquêteurs à Tenkodogo. « Le Projet Filets sociaux, qui est commanditaire du travail, nous a rencontrés à Tenkodogo et nous a demandé de rester finir le travail et qu’une solution allait être trouvée. Pendant deux semaines, nous sommes restés à Tenkodogo et avons mené des pourparlers avec le Projet Filets sociaux. Le cabinet n’a pas été associé aux négociations », a expliqué le Porte-parole des manifestants.

Seulement, une fois le travail achevé le 20 juin 2017, les enquêteurs ne toujours pas rentrés en possession de leurs reliquats de 170 mille francs CFA par personne. « Depuis cette date là, nous ne sommes pas encore rentrés en possession de notre dû. Nous n’avons eu droit qu’à des promesses. Nous avons eu près de dix rencontres avec les responsables du Projet Filets sociaux. Nous avons donc aujourd’hui décidé de venir leur montrer notre mécontentement et exiger notre argent », a ajouté un manifestant.

Une solution trouvée

Pour décanter la situation, les responsables du Projet Filets sociaux émettent un chèque pour le paiement. « Nous leur avons dit que nous allions remettre le chèque au cabinet. Mais les jeunes refusent parce qu’ils disent ne pas être surs qu’ils vont être payés », soutient un des responsables du Projet. Appel est alors fait au directeur général du cabinet Afet-Burkina et la police nationale. Après une entrevue entre les quatre parties, un accord a été trouvé. « Le Projet Filets a remis le chèque au directeur général du cabinet. Il a dit de passer mercredi à son bureau. Nous avons alors demandé de signer un engagement mais on nous a fait savoir que cet engagement n’avait pas une valeur juridique. Nous avons alors pris à témoin le commissariat de police. Si mercredi, nous ne sommes pas payés, nous irons manifester au commissariat », a expliqué Rachid Traoré à ses camarades. L’état de siège a alors été levé et le personnel a pu regagner chez lui.

Jacques Théodore Balima
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 17 novembre 2017 à 20:12, par Pappas En réponse à : Projet Filets Sociaux : Des enquêteurs mécontents manifestent leur ras-le-bol

    Quand est-ce que les choses commenceront a marcher CORRECTEMENT chez nous !? Ce cabinet doit faire face a la justice. Mais la justice-meme reste un vague mot... Ou on va aller ?

    • Le 20 novembre 2017 à 13:27, par trankilos En réponse à : Projet Filets Sociaux : Des enquêteurs mécontents manifestent leur ras-le-bol

      Le cabinet n’est pas forcement responsable car selon les dires de Damiba, c’est le coordonnateur qui a faisait le chantage avec le cabinet lui demandant 10% de son marché. si c’est vrai c’est le coordonnateur du projet et ses agents qui sont les fautifs. Il faut que l’Etat sévisse et prenne des décisions sérieuse car beaucoup se disent membre du MPP et font du désordre dan le pays. il faut que cela cesse dans le pays et que MPP doit se montrer sérieux en infligeant les sanctions qu’il faut à ces personnes qui se cachent derrière MPP pour faire des bétises.

  • Le 17 novembre 2017 à 22:04, par Sergen-Chef En réponse à : Projet Filets Sociaux : Des enquêteurs mécontents manifestent leur ras-le-bol

    Je loue votre patience. Vous ètes dans le juste droit de proceder à toute qui puisse vous permettre de rentrer en possession de votre dù. Vous aviez fait d’ailleurs preuve de grande retenue ; autrement ça pouvait etre autres actions plus musclées. Dans un pays comme le Burkina où ceratines personnes se servent des autres pour vivre dans l’oppulence, il faut s’y attendre. On peut dire sans se tromper que bon nombre de burkinabès vivent comme des esclaves dans leur proppre pays comme l’a dit le prèsident americain(Trump).
    Pour s’en convaincre, faites le tour du Burkina et comparer le niveau de nos dirrigeants à celui de la masse. Du simple directeur, du député, du ministre et sans autres....

  • Le 18 novembre 2017 à 11:18, par damiba En réponse à : Projet Filets Sociaux : Des enquêteurs mécontents manifestent leur ras-le-bol

    Oui, il y a des non dits dans cette affaire. Si les enquêteurs ont fait tout ce temps sans rentrer en possession de leur dû, cela serait la faute des agents du projet filets sociaux qui est entrain de dealer le projet et ses ressources. Car la règle de 10% devrait s’appliquerbavec le cabinet en question et qui aurait refusé cela. La condition pour avoir son chèque avec le projet était débourser 10% du montant total du marché obtenu. C’est ce que un autre cabinet, le cabinet CED a fait au projet (10% du marché obtenu) pour pouvoir terminer son enquête à l’Est. Mais lui a usé d’une stratégie en proposant un avenant de 20 millions au projet pour qu’il se partage cette somme(c’était une entente avec le projet, je ne pourrai pas vous donner 10% du montant obtenu du marché, mais je proposerai la voie d’avenant pour vous permettre d’avoir quelque chose). Si vous voulez allez-y au projet vérifier non seulement ça, mais aussi la surenchère instaurée comme règle au niveau de la passation des marchés. A titre d’exemple un marché qui était à 2 ou 10 millions avec l’ancienne équipe est à 8 ou 45 millions avec la nouvelle équipe(vous pouvez vous référer au plan de passation des deux marchés pour ceux qui ne croient pas). En fait il y a des choses qui se passent si on n’y prend pas garde, aura un coup terrible sur les résultats.
    il y a eu une grande pression sur Monsieur Bakouan par rapport au 10%. Je vous dit que le coordonnateur voulait le virer et prendre un autre cabinet. ce que les gens ne comprennent pas, c’est le projet qui avait monté les enquêteurs contre le cabinet pour lui créer tous les problèmes possibles. Le but était de lui retirer le marché. un point fort du cabinet était le refus catégorique des 10% au projet. Il y a beaucoup de chose à dire sur ce projet car le partenaire technique (la Banque Mondiale) est complice de la situation car la chargée de la protection sociale a des ristournes dans cette affaire. Faite vos enquêtes sur cette question, sur la relation entre le cabinet Human Project et certains agents de la Banque Mondiale. C’est à ce cabinet que le marché de Bakouan devrait être réattribué. Malgré tout, le cabinet a eu le marché des enquêtes dans la région du Nord. Pourtant ce cabinet n’est pas spécialisé dans les enquêtes de ce genre. Chercher à vérifier à travers les différentes attributions de ce cabinet. selon nos informations qui sont de sources sûres, c’est le même cabinet qui aurait recruté le coordonnateur. c’est un cabinet spécialisé dans le recrutement mais pas dans les enquêtes. c’est un deal entre la Banque Mondiale marraine ou propriétaire du cabinet et le projet filets sociaux. je donne l’information et faites vos enquêtes et vous verrez

    • Le 19 novembre 2017 à 15:21, par force tranquile En réponse à : Projet Filets Sociaux : Des enquêteurs mécontents manifestent leur ras-le-bol

      Je suis d’accord avec ton commentaire. il faut un contrôle très sérieux dans ce projet et prendre toutes les sanctions possibles. si c’est vrai que la Banque Mondiale est complice, là c’est très grave et que des décisions importantes doivent être prises non seulement contre la chargée de la protection sociale à la Banque mondiale mais aussi contre le Représentant résident de la Banque mondiale au Burkina Faso. car si un élément de la Banque Mondiale fait ces genres de chose, c’est que c’est le Représentant qui le cautionne. parait-il que la chargée est une béninoise qui sème la merde au Burkina Faso car ce sont ces frères qu’elle amène au projet filets sociaux et elle licencie les Burkinabè. que le gouvernement aussi réagisse si c’est vrai car le projet est mis en oeuvre par le Burkina et non pas la Banque Mondiale. il faut réellement faire des enquêtes sur le cabinet Human project car on ne peut pas comprendre comment un cabinet spécialisé dans les recrutement peut se transformer en cabinet d’enquêtes sur les ménages vulnérables. Que la Banque Mondiale se respecte et ne gatte son nom à travers ce projet. je propose même le balayage de tous les personnels du projet et mettre le projet sous la tutelle technique du ministère de l’économie et des finances car le ministère de la femme, de la solidarité nationale et de la famille est incompétent pour gérer ce projet.

  • Le 19 novembre 2017 à 16:44, par namson En réponse à : Projet Filets Sociaux : Des enquêteurs mécontents manifestent leur ras-le-bol

    Pourquoi ne pas utilisé les agent du Ministère de l’action sociale pour faire le travail que de s’attacher au service d’un cabinet.

  • Le 20 novembre 2017 à 13:15, par trankios En réponse à : Projet Filets Sociaux : Des enquêteurs mécontents manifestent leur ras-le-bol

    Bien dit ! si c’est vrai, je pense que le ministère de l’économie doit ouvrir l’œil si non ce projet est voué à l’échec. Beaucoup de gens pensent quand on les nomme à un poste, il faut adopter des pratiques pas du tout ça pour avoir de l’argent. C’est aussi au pays d’avoir un œil vigilant sur les projets de développement pour ne pas laisser à la guise du simple coordonnateur pour en faire un deal avec le partenaire technique au détriment des bénéficiaires. Si ça continue je pense qu’on doit enlever tout le personnel actuellement la bas et mettre le projet sur la tutelle technique du ministère de l’économie, des finances et du développement car le ministère de la femme, de la solidarité nationale et de la famille a montré ses limites et son incompétence à gérer ce projet.

  • Le 22 novembre 2017 à 08:21, par Justice En réponse à : Projet Filets Sociaux : Des enquêteurs mécontents manifestent leur ras-le-bol

    En lisant ces commentaires c’est terrible. Alors il faut carrément et purement transférer le projet au Ministère des Finances pour une meilleure gestion. L’équipe actuelle démontre une incompétence notoire dans la gestion dudit projet au regard des commentaires publiés. Qui est la chargé de protection sociale auprès de la banque mondiale ? Il faut réellement si des travailleurs burkinabés licenciés au profit de ses frères. Ah là c’est grave comme acte posé. Il faut que l’autorité burkinabé ouvre véritablement l’œil sur une attitude. Et dénoncer tous les complices dans cette chaîne pourrie.

  • Le 22 novembre 2017 à 15:19, par boinga En réponse à : Projet Filets Sociaux : Des enquêteurs mécontents manifestent leur ras-le-bol

    en toute sincérité, il y a un sérieux problème au projet filets sociaux qu’il faut gérer avec urgence. mes petites enquêtes faites ont révélé la transformation du projet en business center. les 10% sont instituées comme règle. si tu n’accepte les 10% , tu ne peux avoir un marché la bas. et certains agents de la Banque mondiale sont impliqués dans ce business. mes enquêtes ont révélé que le cabinet human project est belle et bien la propriété de ces agents à la Banque Mondiale. il est pour un spécialiste de la protection sociale à la Banque Mondiale résident à Dakar, au Sénégal et un résident au Burkina Faso. C’est pourquoi tous les marchés du projet filets sont attribués à ce cabinet. je cite quelques exemples : le recrutement du coordonnateur ou nomination du coordonnateur parce que cela a été fait sans impliquer le ministère de tutelle, le recrutement de l’agence de nettoyage, de gardiennage ; le plus grave est la réalisation des enquêtes dans le Nord, or ce cabinet n’est pas spécialisé dans le domaine.
    que dit-on de la surenchère ? des exemples : un marché de portes avec l’ancienne équipe a été passé à environ 2 millions et avec le coordonnateur et la complicité de la Banque mondiale, ce marché est passé à 8 millions ; le marché de mise en œuvre des activités complémentaires qui étaient de moins de 10 millions est passé à 45 millions et sous traité avec une association. Le spécialiste chargé de la passation des marchés ne passe plus de marchés, il est chargé uniquement de faire des signatures. c’est la chargée des activités complémentaires madame Damiba et le coordonnateur qui font la passation des marchés. C’est très dommage que la Banque mondiale qui est une institution qui se dit responsable et sérieuse se permet de faire ces choses de népotisme et de favoritisme, fait l’usage du faux . Par rapport aux Béninois qui sont recrutés pour remplacer les Burkinabès chassés, c’est une réalité car le DAF du projet est un béninois, le nouveau consultant qui aura en charge la gestion de la base de données du projet est un béninois et sont tous des connaissances de la Béninoise à la Banque mondiale, la chargée de la protection sociale. Ce qui est sûr un dossier de presse sur le projet filets sociaux se prépare. J’ai uniquement donné une partie des résultats de mes enquêtes. D’ici là la presse sera saisie.

  • Le 22 novembre 2017 à 18:41, par kirakoya En réponse à : Projet Filets Sociaux : Des enquêteurs mécontents manifestent leur ras-le-bol

    Je voudrais réagir en reponse au precedent mail qui fruste tout bon citoyen Burkinabé . Comment peut on remplacer des Burkinabé par des Beninois dans un projet du Burkina au Burkina ? Le Burkina n’a pas pu laisser faire de tels chose meme si ces beninois sont parenté à la responsable du projet filets sociaux à la banque mondiale de ouagadougou ? A quoi sert d’avoir un service qui passe les marchés s-il n’est pas utilisé ?. Comment le coordonnateur et Mme Damiba peuvent s’enfermer pour passer les marchés et le chef de service des passations des marchés ne fait qu’apposer sa signature ? Le pauvre , que veut il sauver en acceptant ça ? C’est ça la bonne gouvernance ? Et que dit le Ministre de la femme et le ministre des finances meme si la banque Mondiale est d’accord ? Que dit le patron de la banque mondiale au Burkina dans tout ça ? Comment peut on recruter un cabinet spécialisé dans le recrutement de personnel pour faire des enquetes de terrain ? Nya til pas de cabinets d’etude au Burkina ? Comment un cabinet peut il recruter des Beninois pour un projet Burkinabé ? Que dit le comité de recrutement des ministères de la femme et du ministère des finances ? Que dit le syndicat des ministères de la femme et des finances ? C’est très grave si vraiment tout ce qui ressort dans les écrits si dessus sont vrais. Attendons suite de la banque mondiale pour mieux comprendre pourquoi toutes ces choses . La Banque Mondiale , le ministre des finances, le ministre de la femme sont interpélés pour verifier comment tous les marchés en question se sont passés ......

  • Le 23 novembre 2017 à 15:35, par La Parole En réponse à : Projet Filets Sociaux : Des enquêteurs mécontents manifestent leur ras-le-bol

    A lire tous ces commentaires, il faut que le gouvernement réagisse et punisse véritablement cette bande de mafia. Pourquoi de telles attitudes gaspillant nos maigres ressources. Le cabinet a été sélectionné sur quelle base pour recrutement des agents et aussi mener l’enquête. Tout être clarifié au yeux du Peuple. pas question d’admettre ce comportement vénéneux et ignoble au regard des commentaires des uns et des autres. La Chargée de la Protection Sociale auprès de la Banque Mondiale doit répondre si elle a un lien révélé avec les agents recrutés de nationalité béninoise. Son rôle doit être clairement défini. Il n’est pas question qu’elle gouverne ce projet comme son champ familial. Tout doit être mis en oeuvre pour démasquer ces pratiques irresponsables .

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