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Ambassade des Etats-Unis au Burkina Faso : La liberté et la tolérance religieuse au cœur d’un échange

Publié le vendredi 17 novembre 2017 à 00h05min

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Ambassade des Etats-Unis au Burkina Faso : La liberté et la tolérance religieuse au cœur d’un échange

Une quinzaine de chefs religieux, représentants du gouvernement et des dirigeants de la société civile ont répondu favorablement à l’invitation de l’ambassadeur des Etats-Unis auprès du Burkina Faso, le jeudi 16 novembre 2017, dans les locaux de l’ambassade. Autour d’un déjeuner, ils ont discuté de la liberté et de la tolérance religieuse.

La liberté religieuse tient à cœur l’Ambassade des Etats Unis. Elle l’a matérialisé en organisant une rencontre avec des chefs religieux, représentants du gouvernement et des dirigeants de la société civile, ce jeudi 16 novembre 2017. Puis, à l’ambassadeur Andrew R. Young d’annoncer l’ordre du jour qui se résume en trois points : Etat et évolution de la liberté religieuse et la cohabitation pacifique entre les différentes communautés religieuse au Burkina Faso ; comment anticiper les tensions futures dans un contexte sous régional et de menaces terroristes, et enfin des recommandations pour préserver le climat de coexistence pacifique entre les religions. « Nous sommes vraiment à l’écoute parce que vous êtes les experts sur le terrain (…) », s’est-il adressé aux participants.

Se prononçant sur le premier point, le Dapoya Naaba a assuré qu’au niveau de la communauté coutumière, les relations sont bonnes. Pour preuve, il a expliqué que les coutumiers ont mis en place l’acceptation de toutes les religions, protestants, catholiques comme musulmans. « Nous jouissons d’une parfaite liberté pour nous adonner à nos cultes. Et même que l’Etat nous appuis à ce niveau », a confirmé Hatimi Démé de la Fédération de l’association islamique du Burkina Faso. En ce qui concerne le dialogue inter-religieux, le Dapoya Naaba a confié que « les coutumiers ont mis en place un conseil supérieur de la chefferie coutumière et traditionnelle qui regroupe tous les coutumiers du Burkina Faso. Il réunit deux, à trois fois par an, toutes les religions pour voir comment est-ce qu’ils vont travailler pour amener les autres religions à se souder ». A l’en croire, les différentes confessions religieuses luttent pour la même cause, celle de faire du Burkina Faso un pays de paix, de plaisir où chacun peut vaquer librement à ses occupations.

Cependant, la tolérance religieuse n’est pas observée à tous les niveaux, à en croire Pasteur Augustin Bado. « Un groupe de personnes est parti dans la région de Gaoua pour une évangélisation. Et il s’est trouvé que quelqu’un de la communauté des animistes s’est converti. Les habitants refusant que l’un des leurs devienne chrétien sont sortis avec des machettes et bâtons et ils ont bien blessé ceux qui étaient venus pour l’évangélisation », a-t-il relaté.

Puis M. Démé a repris la parole pour exprimer une critique de la part des mahométans : « Les musulmans ont fait des efforts pour être ensemble. Ils ont toujours demandé à l’Etat, quand on tient une rencontre d’observer toujours la parité. Rien qu’au niveau de la commission constitutionnelle, les musulmans ont été représentés par deux personnes, les chrétiens par quatre. Pour ces derniers, ce n’est pas réellement une justice (…) ». Cette observation n’a pas été du goût du Pasteur Augustin Bado. Toute suite, il l’a fait savoir : « C’est une attitude que je trouve vraiment regrettable. Je demande à l’ambassadeur des Etats-Unis de nous aider à taire ça le plus tôt parce qu’à l’allure ou ça va, peut-être même un jour on dira, nous sommes les plus nombreux, il faut que le Burkina Faso soit un pays islamique ».

« Ici, ce n’est pas le lieu de soulever la question d’équité ou d’égalité des religions puisqu’au niveau de l’Etat, la question est en train d’être réglée (…) », a fini par dire le directeur des affaires coutumières et du culte, Salfo Kaboré, pour détendre l’atmosphère qui était de plus en plus lourde.

Afin de préserver le climat de coexistence pacifique, il a été demandé à l’ambassadeur Young de promouvoir les échanges entre les communautés, de veiller à un traitement équitable entre les confessions religieuses et surtout éviter les amalgames.

Au cours de la rencontre, le rapport 2016 sur la liberté de religion dans le monde-Burkina Faso a été portée à la connaissance des participants. Il ressort du document que la législation requiert que toutes les organisations, religieuses ou autres, s’enregistrent auprès du ministère en charge de l’Administration territoriale. « L’enregistrement confère un statut juridique, mais aucune obligation ou avantage particulier. Une organisation non enregistrée est passible d’une amende de 50 000 à 150 000 F CFA ». L’on retient également du rapport que l’Office national des faits religieux a joué un rôle de médiation au sein de la FAIB.

« Il n’y a pas eu de problème au sein de la FAIB. C’était plutôt au sein de la communauté musulmane, qui est un membre de la FAIB », précise M. Kaboré. Faisant allusion à la subvention de 75 millions de F CFA que l’ancien gouvernement allouait chaque année aux communautés musulmane, catholique et protestante, il a ajouté que « cette subvention de l’Etat existe jusqu’à maintenant. Ce n’est pas une question d’ancien gouvernement. Aussi, ce n’est pas seulement 75 millions, il faut voir entre 1 milliard 200 et 1 milliard 500/an ».

Réceptif aux observations, l’ambassadeur Young a promis d’en tenir compte dans le document corrigé.

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net

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