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Crise à l’Université Ouaga 1 Pr. Joseph Ki-Zerbo : « La non-application rigoureuse des textes est source de tout ce désordre observé sur nos campus universitaires » (SYNADEC)

Publié le samedi 23 décembre 2017 à 10h19min

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Crise à l’Université Ouaga 1 Pr. Joseph Ki-Zerbo : « La non-application rigoureuse des textes est source de tout ce désordre observé sur nos campus universitaires » (SYNADEC)

Les activités pédagogiques ont repris normalement au retour des vacances universitaires de 2016-2017 dans les Universités Ouaga I Pr Joseph KI-ZERBO (UO I Pr. JKZ). On aurait pu penser que tous les acteurs de la communauté universitaire avaient en ce début d’année le même souci, celui de la normalisation des années académiques. Mais les 23 et 24 novembre 2017, l’Association Nationale des Etudiants Burkinabè (ANEB) a décidé d’aller en grève, laquelle grève a été reconduite le 30 Novembre, suivie d’un sit-in à la présidence de UO I Pr. JKZ. Ce fait de grève a eu pour conséquences la perturbation des activités académiques et pédagogiques.

Les 4, 5 et 6 Décembre 2017, l’ANEB est revenue à la charge avec un mot d’ordre de grève de 72h qui s’est soldé par une violence causant des blessés graves parmi les étudiants. Les différents acteurs de la crise (ANEB et Administration universitaire) s’accusent mutuellement quant aux responsabilités de ces violences.
Rappelons les faits qui ont conduit à cette crise. Le 16 mars 2017, au département d’Etudes Anglophones, un étudiant de première année du nom de BAHAN Yénilo a agressé physiquement son promotionnaire du nom de ZANGO Karim qui est par ailleurs le délégué de la promotion 2015-2016 d’Anglais. Pourquoi en est-on arrivé à cette agression ?

I. Les faits

Dans le souci de résorber le retard académique, le Chef de département d’Etudes Anglophones a demandé au délégué de la promotion 2015-2016 d’Anglais (ZANGO Karim) de procéder à une concertation avec ses camarades pour le démarrage des cours pour les bacheliers de la session 2016. BAHAN Yénilo aurait tenté de persuader le délégué ZANGO Karim qu’il n’était pas bon de laisser les bacheliers 2016 débuter les cours alors que ceux de la promotion 2015-2016 n’avaient pas encore terminé les cours et les évaluations du semestre 1. ZANGO Karim aurait, contre l’avis de BAHAN Yénilo, organisé une concertation et demander à ses camarades de s’exprimer par vote. La majorité des étudiants de la promotion aurait donné son accord au début des cours de leurs cadets. BAHAN Yénilo aurait, dans les jours qui ont suivi, porté main sur ZANGO Karim. Suite à l’agression, ZANGO Karim a déposé alors une plainte à la Direction de l’UFR/LAC. La Direction demanda aux protagonistes de fournir un rapport.

A la réunion de la Commission interne d’instruction de l’UFR/LAC tenue le 10 Avril 2017, parmi les dossiers à examiner, figure le dossier de l’agression. Cette Commission n’est pas une instance de délibération. Son rôle est d’écouter, conseiller et confronter les différentes parties afin de proposer des sanctions et de produire un rapport qui sera transmis au conseil de discipline de UO I Pr. JKZ, seule instance habilitée à prendre des décisions en la matière conformément aux textes en vigueur (DÉCRET N°2012- 646/PRES/PM/MESS portant régime disciplinaire applicable aux étudiants et aux candidats aux examens et concours organisés par les universités publiques du Burkina Faso).

Dans le rapport de la Commission, on peut lire ce qui suit : « L’étudiant BAHAN Yénilo n’a pas daigné fournir un rapport à la direction de l’UFR/LAC malgré l’insistance du Directeur Adjoint de l’UFR/LAC. Le Président de la commission a procédé à la lecture du rapport fourni par l’étudiant ZANGO Karim et a donné la parole à BAHAN Yénilo qui, au départ n’a pas reconnu les faits qui lui ont été reprochés. Il dit avoir été surpris de la convocation de la secrétaire principale d’autant plus qu’il n’a agressé personne ; c’est pourquoi, il a demandé au délégué élu des étudiants, élément de l’ANEB de l’accompagner à la direction de l’UFR/LAC pour répondre et comprendre pourquoi il doit rédiger un rapport. Mais le Directeur adjoint a refusé de les recevoir au motif qu’il se serait accompagné par un délégué d’association pour une affaire personnelle. »

L’étudiant BAHAN Yénilo aurait reconnu par la suite, au cours de réunion de la Commission interne, avoir porté main sur ZANGO Karim. Le président de la Commission lui aurait confirmé qu’il s’agit là d’une agression et lui aurait prodigué des conseils sur la diversité d’idées au sein du campus, chacun devant faire preuve d’une maîtrise de soi afin d’éviter de porter atteinte à l’intégrité physique d’une tierce personne. En outre, il existe en la matière d’autres voies de protestation. Agir en dehors de ce cadre pourrait porter atteinte aux franchises universitaires.

La parole est donnée à l’étudiant ZANGO Karim, qui a déploré les propos de BAHAN Yénilo, rappelle qu’il y a des témoins de l’agression dont il a été victime. En outre, tous les délégués des autres promotions étaient présents dans la salle le 10 mars 2017, quand il s’est agi d’expliquer les réalités du campus et exhorter la promotion d’Anglais 2015 à permettre à celle de 2016 de débuter les cours. Selon ZANGO Karim, la promotion était d’accord, à l’exception de quelques éléments de l’ANEB.

Le délégué ANEB a alors pris la parole pour déplorer le refus du Directeur Adjoint de les recevoir. Il dit être venu voir le Directeur Adjoint en tant que délégué élu, même si BAHAN et lui sont membres de l’ANEB. Selon lui, l’administration est en partie responsable du fait des programmations anormales. Il a demandé de rester dans le cadre des conseils et de ne pas proposer de sanction à l’encontre de BAHAN Yénilo.
La Commission d’instruction interne de l’UFR/LAC, se basant sur les incohérences de l’étudiant BAHAN Yénilo et son refus de produire un rapport, a alors retenu qu’il y a eu agression, ce qui allait à l’encontre des textes. Par conséquent, elle a proposé comme sanction le niveau six (6) conformément aux textes en vigueur (DÉCRET N°2012- 646/PRES/PM/MESS portant régime disciplinaire applicable aux étudiants et aux candidats aux examens et concours organisés par les universités publiques du Burkina Faso).

Le rapport de la Commission d’instruction interne fut transmis au Conseil de discipline de l’UO1-JKZ. Le 14 Juillet 2017 s’est tenue la première réunion dudit Conseil. Selon le président du conseil, toutes les dispositions réglementaires ont été prises pour la tenue du Conseil ; par ailleurs, il était de son rôle de donner des conseils à tout étudiant avant la tenue du conseil. Suite à la délibération du Conseil, la sanction prise contre l’étudiant BAHAN Yénilo est l’annulation des résultats des deux semestres S1 et S2. L’ANEB a dénoncé ce qu’elle a appelé une irrégularité due à l’absence du Président et du Vice-président chargé des Enseignements et des Innovations Pédagogiques (VP/EIP). De l’avis du président du Conseil de discipline, ces absences du Président et du VP/EIP ne remettent pas en cause la tenue du Conseil conformément aux textes (Alinéa 1 de l’article 26 du DÉCRET N°2012- 646/PRES/PM/MESS portant régime disciplinaire applicable aux étudiants et aux candidats aux examens et concours organisés par les universités publiques du Burkina Faso : « Le Conseil de discipline délibère si plus de la moitié de ses membres avec voix délibérative sont présents »). Toutefois, dans le souci d’un apaisement, le Président de l’ UO I Pr. JKZ a demandé au conseil de se réunir une deuxième fois pour satisfaire à la régularité souhaitée par l’ANEB. À la délibération de ce deuxième conseil, l’étudiant BAHAN Yénilo a bénéficié d’un allègement de sanctions : il est autorisé à s’inscrire en mars 2018 et il lui est demandé de se réconcilier avec son camarade ZANGO Karim.

II. Analyse des faits

Trois faits marquants retiennent l’attention dans cette crise.
Le premier fait marquant est la délégation des prérogatives de l’administration universitaire aux étudiants. Est-ce aux étudiants de décider du début des enseignements ?

Le second fait marquant est le refus de BAHAN Yénilo de produire un rapport, donc de se soumettre à l’administration universitaire.

Le troisième fait marquant est la suspension du premier délibéré du Conseil de discipline par le Président de UO I Pr. JKZ, alors que, de l’avis du président du Conseil de discipline l’absences du Président et du VP/EIP ne remettaient pas en cause la tenue de premier conseil (cf. alinéa 1 de l’article 26 du décret cité ci-dessus). La reprise du conseil en deuxième délibération suscite les questions suivantes : quelles sont les dispositions réglementaires pertinentes permettant de procéder à une telle reprise, alors même que l’article 33 du même décret précise que les décisions du Conseil de discipline sont sans appel. En tout état de cause, dans une telle situation où les décisions du Conseil de discipline sont sans appel, la seule voie de recours pour la partie qui s’estime lésée est la saisine du juge administratif pour apprécier de la légalité de la décision du Conseil de discipline.

La gestion de cette crise traduit, encore une fois, la défaillance de la gouvernance dans les Institutions d’Enseignement Supérieur Public (IEP). Il est important de rappeler que la gouvernance universitaire nous renvoie aux droits et devoirs de chacune des composantes du système universitaire. Il faut que chacun sache ce qu’il doit faire et, pour cela, il faut des textes clairs et transparents pour tous les acteurs de l’université, qu’ils soient appliqués et qu’un climat de sécurité règne sur le campus. Des voies de recours juridiques existent en la matière, sans que l’on soit obligé d’en venir à des affrontements sanglants entre étudiants, affrontements qui auraient pu conduire à des pertes en vie humaine. Il ne s’agit pas pour le SYNADEC en tant que structure syndicale de donner raison à un acteur de la crise, mais de préciser et d’insister sur l’application des textes et les voies de recours juridiques pour la gestion des conflits et des différentes crises au sein des Institutions d’enseignement supérieur public (IEP). En effet, il est arrivé par le passé, que sous des pressions diverses, les autorités foulent aux pieds les textes régissant la vie universitaire. Depuis sa création, le SYNADEC a toujours insisté sur la gouvernance par l’application stricte des textes. C’est la non-application rigoureuse des textes qui est source de tout ce désordre observé sur nos campus universitaires.

L’Université a ceci de merveilleux qu’elle est une institution qui regroupe des personnes de cultures de races, de religions, de couches sociales, de pensées différentes. C’est le débat d’idées qui doit primer. Et si l’on veut convaincre, c’est avec ses idées et non en agressant physiquement. Où sont alors les franchises universitaires tant réclamées par les différents acteurs de la communauté si nous devons nous emmurer dans une pensée unique ? Dans un tel milieu complexe, la question qu’il faut oser se poser est la suivante : suffit-il pour avoir de la légitimité de fixer des règles ? La réponse est non car la légitimité reposera : (i) sur le respect des lois dans le règlement des conflits ou des incidents ; (ii) sur le respect de la hiérarchie des normes.

Le SYNADEC tient à rappeler qu’à l’issue des récentes négociations qui se sont déroulées en deux phases (mai-juin 2016, septembre 2016), des points d’accord ont été obtenus sur la gouvernance dans les IES, et ces points d’accord ont engagé tous les syndicats présents (SYNADEC, F-SYNTER et SNESS) et la partie gouvernementale. Parmi les points d’accord figurait l’application stricte par l’autorité universitaire des textes régissant la vie et la formation dans les IEP.

Le SYNADEC voudrait ici souhaiter un prompt rétablissement à tous les étudiants blessés et/ou ayant subi des traumatismes de quelque nature que ce soit.
Au regard de la situation, le SYNADEC :
-  condamne toute forme de violence au sein de nos campus ;
-  invite les protagonistes (administration universitaire, étudiants) au respect strict des textes régissant la vie universitaire et les invite à saisir toute voie de recours juridique pour le règlement des conflits, en accord avec la loi.
Fait à Ouagadougou le 21 Décembre 2017

Pour le Bureau du secteur SYNADEC de Ouagadougou
Le Secrétaire général
Dr. Somdouda SAWADOGO

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Vos commentaires

  • Le 23 décembre 2017 à 11:14, par Dignité En réponse à : Crise à l’Université Ouaga 1 Pr. Joseph Ki-Zerbo : « La non-application rigoureuse des textes est source de tout ce désordre observé sur nos campus universitaires » (SYNADEC)

    Excellente analyse d’un syndicat responsable ! Vous prenez des engagements à l’issue de négociations, et vous n’hésitez pas à les fouler au pied dès que les règles doivent s’appliquer à vous ! In fine, à qui les lois et règlements doivent-ils s’appliquer ? Ils ne sont pas faits pour s’appliquer aux cailloux ou aux arbres mais aux hommes et femmes du Burkkina, donc des universités ! Ce que la F-SYNTHER oublie, c’est que aujourd’hui, ce sont d’autres étudiants qui sont victimes du comportement rétrograde de l’ANEB ! Demain, ça peut être des enseignants, des agents des administrations et que sais-je encore ! C’est pourquoi en toute circonstance, il faut rester le plus objectif possible, même si on est parrain d’une association !

    Encore bravo au SYNADEC et j’interpelle tous les autres SYNDICATS à plus de lucidité, d’objectivité dans leurs actions ! C’est ainsi qu’ils conforteront leur crédibilité et leur responsabilité ! Bravo, bravo SYNADEC !

  • Le 23 décembre 2017 à 11:55, par Loc En réponse à : Crise à l’Université Ouaga 1 Pr. Joseph Ki-Zerbo : « La non-application rigoureuse des textes est source de tout ce désordre observé sur nos campus universitaires » (SYNADEC)

    " ...l’article 33 du même décret précise que les décisions du Conseil de discipline sont sans appel". Cette disposition ne vous dérange pas ? Le décret fait du conseil de discipline une juridiction d’exception. Les étudiants ont donc raison de demander son abrogation. Ce syndicat (SYNADEC) a toujours été contre les étudiants. Ce n’est pas étonnant que votre premier responsable se retrouve ensuite conseiller du premier sinistre. Des enseignants haineux ; quelle honte !

  • Le 23 décembre 2017 à 13:49, par Mitibkiéta En réponse à : Crise à l’Université Ouaga 1 Pr. Joseph Ki-Zerbo : « La non-application rigoureuse des textes est source de tout ce désordre observé sur nos campus universitaires » (SYNADEC)

    Mieux vaut tard que jamais !
    Merci SYNADEC pour cette mise au point, même tardive !

  • Le 23 décembre 2017 à 14:52, par SYNACOQUE En réponse à : Crise à l’Université Ouaga 1 Pr. Joseph Ki-Zerbo : « La non-application rigoureuse des textes est source de tout ce désordre observé sur nos campus universitaires » (SYNADEC)

    "Les activités pédagogiques ont repris normalement au retour des vacances universitaires de 2016-2017 dans les Universités Ouaga I Pr Joseph KI-ZERBO (UO I Pr. JKZ). On aurait pu penser que tous les acteurs de la communauté universitaire avaient en ce début d’année le même souci, celui de la normalisation des années académiques. "

    Presentez- nous les faits au lieu de commenter avant. Sinon c’est de la publi-com. Vraiment, ce syndicat de collabos ! SYNACOQUE, un nouveau virus dangereux !

  • Le 23 décembre 2017 à 20:36, par harouna En réponse à : Crise à l’Université Ouaga 1 Pr. Joseph Ki-Zerbo : « La non-application rigoureuse des textes est source de tout ce désordre observé sur nos campus universitaires » (SYNADEC)

    vraiment synahonte ! c’est incohérent et décousus ! vous etes quoi même en tout cas un syndicat ne se comporte comme ça ; j’ai vraiment honte à votre place.

  • Le 23 décembre 2017 à 21:56, par Bado En réponse à : Crise à l’Université Ouaga 1 Pr. Joseph Ki-Zerbo : « La non-application rigoureuse des textes est source de tout ce désordre observé sur nos campus universitaires » (SYNADEC)

    J’ai lu avec attention la déclaration du SYNADEC. Dans la présentation des faits, il utilise le conditionnel. Si cela peut s’apparenter à de la prudence (ce qui est une bonne chose), elle révèle également le fait que le syndicat n’a pas beaucoup d’informations fiables sur la situation qui a prévalu et qui prévaut actuellement à l’université. Le souci, c’est que pour les faits consacrés, elle se trompe également (à dessein ?).
    1. La sanction appliqué à l’étudiant n’a pas varié des deux sessions du conseil de discipline. Il s’agit de la suspension de son année académique qu’il a validé et d’une année supplémentaire. Sauf qu’au deuxième conseil de discipline, il est précisé que pour "bénéficier" de ces sanctions, il lui faut, se réconcilier avec Zango Karim, sans quoi, il sera exclu définitivement.
    2. De la casquette du délégué élu d’UFR ou celui du militant de l’ANEB, le SYNADEC préfère utiliser celui du militant de l’ANEB. Ce choix tend à démontrer la partialité de ce délégué qui accompagne Bahan Yénilo devant l’administration qui refuse de les rencontrer. Curieusement, le SYNADEC ne voit pas là, une violation des textes. Est-ce le droit du délégué des étudiants (fusse-t-il de l’ANEB) d’accompagner un étudiant auprès de l’administration ou pas ?
    3. "ZANGO Karim aurait, contre l’avis de BAHAN Yénilo, organisé une concertation et demander à ses camarades de s’exprimer par vote. La majorité des étudiants de la promotion aurait donné son accord au début des cours de leurs cadets". Dans cette phrase, le SYNADEC veut montrer en quoi la mesure est apprécié par les étudiants, sauf "quelques éléments de l’ANEB". Encore une question puisque le respect des textes semble être une préoccupation pour le SYNADEC : que dit les textes par rapport au chevauchement des années académiques et des semestres ? Dans quel texte, il est prévu la rentrée d’une promotion pendant que la promotion précédente n’a pas encore achevé un seul semestre ?...Aucun. Qui viole les textes à ce moment ? (la déclaration ne semble pas donner de réponse. Pourquoi ?)
    4. Je voudrais terminer par là. En 2012, 16 étudiants ont été sanctionnés à l’Université de Koudougou. 14 des 16 ont été exclus (tous militants de l’ANEB) : 8 exclus pendant 5 ans de l’UK et 6 exclus définitivement des universités publiques et privés du Burkina Faso. A l’époque, ils avaient été accusés d’avoir agressé l’enseignant Mahamadou Oubda (militant du SYNADEC). Malgré que M.Oubda ait affirmé dans des médias (radio locale à Koudougou et Eveil-Education), n’avoir jamais été agressé, ces sanctions ont été maintenues et soutenues par le SYNADEC de Magloire Somé (actuel conseiller à la primature). Pourquoi cette haine vis-à-vis de la principale organisation étudiante qui a pourtant soutenu la grève du SYNADEC en 2009 ? A chacun de son faire son idée. Juste ma contribution et disposé à mener le débat constructif. Bonsoir

    • Le 24 décembre 2017 à 12:41, par Le juste En réponse à : Crise à l’Université Ouaga 1 Pr. Joseph Ki-Zerbo : « La non-application rigoureuse des textes est source de tout ce désordre observé sur nos campus universitaires » (SYNADEC)

      Mr Bado, je ne rentre pas dans les querelles entre syndicats, mais admettez que la pensee unique peut meme nuire au syndicalisme en general, y compris celui de l’enseignement superieur.
      Lorsque vous revenez sur la necessite de respecter les textes, vous semblez donner raison a ceux qui s’opposent aux mesures exceptionnelles qui doivent etre prises pour normalizer les annees academiques au niveau des universites de notre pays. Vous posez la question de savoir si les chevauchement d’annees universitaires etaient inscrits dans les textes. Je vous aurais compris si vous aviez de meme soutenu que les retards constates dans le calendrier academique, avec des nouveaux etudiants qui ne peuvent commencer les cours qu’une annee ou plus apres avoir obtenu le BAC. Si vous etes in enseignant responsible et soucieux de l’avenir de ces etudiants que vous semblez soutenir, vous auriez soutenu ou meme propose des mesures exceptionnelles visant a resorber les retards et a normalizer les annees academiques.
      Dites-vous aussi que le systeme LMD,, la notion d’etudiants de telle ou telle annee ne devrait plus etre de mise. Un etudiant peut decider, selon ses capacities ou autres contraintes qui lui sont propres de preparer son diplome durant une periode qui ne tient pas compte d’un calendrier academique fige. Il peut valider un trimestre et ettendre un trimestre, in semester ou plus avant de s’inscrire pour la suite de ses etudes.
      Vous etes surement mieux informe que moi sur ce sujet, mais comme votre intention cachee est de travailler a empirer la situation actuelle des retards au niveau des universities, afin d’avoir toujours des pretexts pour accabler les autorites universitaires et gouvernementales, vous ne pouvez que vous oppose a toutes mesures tendant a normalizer les calendriers academiques.
      Vous reprochez au SYNADEC de vouloir soutenir les autorites, mais de votre cote, vous vous autorisez a soutenir l’indiscipline et le hooliganismes don’t fait montre vos proteges de l’ANEB.

      • Le 25 décembre 2017 à 00:08, par Bado En réponse à : Crise à l’Université Ouaga 1 Pr. Joseph Ki-Zerbo : « La non-application rigoureuse des textes est source de tout ce désordre observé sur nos campus universitaires » (SYNADEC)

        Bonsoir M. Le Juste. A l’orée de la nouvelle année, je tiens à vous souhaiter une bonne année 2018 et peut-être qu’un jour nous pourrions discuter en tête-à-tête. J’avoue que c’est plus agréable que derrière le clavier, en cela que ça permet de ne pas se faire des préjugés sur les uns et les autres. Merci également pour l’intérêt porté à mon commentaire :

        1. Mon argument sur le respect des textes est une réplique au raisonnement du SYNADEC. Rassurez-vous, je ne suis pas un légaliste zélé. Ce que je veux dire tout simplement, c’est que si on veut être logique, qu’on le soit jusqu’au bout. Sur la question des chevauchements des années académiques pour tenter de résorber le retard académique, il faut juste se référer à l’histoire très récente de l’université. En 2012, Luc Adolphe Tiao (alors Premier ministre) avait proposé le blanchiment technique en SVT, SEA comme début de solution pour résorber ce retard qu’il promettait serait rattrapé en 2016-2017. A l’époque, invité à l’émission Controverse avec le Président de l’Université de l’époque (Karifa Bayo), le SG du SNESS (Pr Badini), le président de l’ANEB (Zoehinga Patrice) avait prévenu sur l’inefficacité de la mesure. Le même refrain avait été servi : "l’ANEB exagère". Une année plus tard, le blanchiment s’est étendu à l’UFR LAC, SH. Si vous voulez ma position sur la question des retards, la voici : dans une université de près de 70.000 étudiants avec moins de 25000 places assises et un ratio d’un enseignant pour plus de 120 étudiants (1/111 selon les chiffres des experts en 2013), où des copies peuvent mettre 6 mois à être corrigés (parce qu’un enseignant peut se retrouver avec des milliers de copies), où les étudiants n’ont pas accès à la connexion internet, où ils n’ont pas accès à l’outil informatique (le plus grand centre DE RESSOURCES INFORMATIQUES de l’UO dispose d’environ 150 ordinateurs), ..., on ne peut pas rattraper un retard. Dans ces conditions, quand vous appliquez un système aussi exigent que le LMD, vous créez davantage les conditions de la catastrophe. Si dire cela, c’est accabler le gouvernement, et bien, M. Le Juste, je vous le concède, je suis un accableur. Et si mon accablement permet de bouger les choses dans le bon sens, ce sont nos petits frères, nos enfants, notre progéniture à nous deux et à toute la nation qui en bénéficieront.

        2. Vous semblez penser que je suis un enseignant. Merci pour l’honneur mais je n’en suis pas un. Je ne suis qu’un pauvre morpion qui a passé au moins 6 ans à l’Université de Ouagadougou pour m’en tirer avec une Licence et qui connait assez bien les réalités.

        3. Vous semblez aussi penser que je soutiens la violence à l’université. Je tiens également à vous rassurer là-dessus. Je ne la soutiens pas. Mais si on ne s’attaque pas aux causes de cette violence, elle persistera. L’altercation qu’il y a eu entre les deux étudiants n’est qu’une partie visible de l’iceberg. Sauf que dans ce cas-ci, on a d’un côté, un militant de l’ANEB (que les autorités souhaitent abattre à tous les coups) et un délégué de promotion qui accepte d’accompagner l’administration dans sa politique. Evidemment, annuler deux années académiques d’un étudiant qui a validé son année pour une altercation entre étudiants, c’est trop élevé, et ça cache (peut-être mon côté subjectif) une volonté manifeste de casser tout foyer de contestation des politiques de l’administration qui causent ces situations désagréables.

        Encore une fois, à M.Le Juste et à tous les internautes, je souhaite une bonne année 2018. Puisse nos différents avis, contribuer à rendre l’université, un centre d’apprentissage accessible aux enfants du peuple qui offre une formation de qualité au grand bonheur du Burkina Faso.

  • Le 24 décembre 2017 à 02:55, par Bouba En réponse à : Crise à l’Université Ouaga 1 Pr. Joseph Ki-Zerbo : « La non-application rigoureuse des textes est source de tout ce désordre observé sur nos campus universitaires » (SYNADEC)

    C’est quand même indécent pour un syndicat d’enseignants de se mêler à un débat voire d’attaquer entre les lignes l’ANEB soutenu par un autre syndicat, le SYNTER. Un syndicat défend ses intérêts contre l’employeur. Ce n’est pas le rôle d’un syndicat de sortir soutenir entre les lignes son employeur au détriment d’un autre syndicat. c’est indécent. À défaut de soutenir son homologue l’autre syndicat, il est plus décent de se taire.
    Et le pire est de vouloir restituer les faits comme si vous détenez la vérité en utilisant le conditionnel « ZANGO Karim aurait... » « BAHAN Yénilo aurait... ». Quand on parle avec le conditionnel est-on vraiment dans "les faits" ? Êtes vous loin de restituer la version de ceux que vous avez écouté sans avoir écouté les autres et de toute façon êtes-vous habilité à mener une enquête impartiale sur cette crise ? Je suis dans un pays du Nord et un syndicat ne vole jamais au secours de l’employeur contre un autre syndicat même sous prétexte de restituer les faits

    • Le 24 décembre 2017 à 17:50, par DRUTBUT En réponse à : Crise à l’Université Ouaga 1 Pr. Joseph Ki-Zerbo : « La non-application rigoureuse des textes est source de tout ce désordre observé sur nos campus universitaires » (SYNADEC)

      Bouba, ici le synadec ne defend que la communauté universitaire.
      Vous n’êtes pas sur le campus de Ouaga donc vous ne pouvez pas comprendre.
      Si vous avez bien lu, le synadec trouve même anormale que l’administration universitaire reprenne le conseil de discipline.
      Le souci ici, c’est l’application des textes. Toute agression doit être sanctionnée pour le bien de tous.
      Ce que je ne comprend pas, les gens veulent la justice, mais seulement contre les politiciens déchus....
      Or elle doit être appliquée partout....

      • Le 26 décembre 2017 à 15:50, par BABOU En réponse à : Crise à l’Université Ouaga 1 Pr. Joseph Ki-Zerbo : « La non-application rigoureuse des textes est source de tout ce désordre observé sur nos campus universitaires » (SYNADEC)

        DRUTBUT, observez bien que BOUBA a exprimé de façon pathétique, ce qui correspond à l’esprit et la ligne de conduite du syndicalisme au Burkina. Cette perception n’est pas prête à changer et c’est malheureux pour l’avenir du pays. Comment peut-on être à ce point en permanence aveuglé les intérêts corporatistes particuliers pour bafouer à ce point l’intérêt général. En quoi l’administration universitaire constitue ou représente t-elle le patronat ? Cette méprise grave est également courante quand le syndicat fait face au gouvernement. La chose publique est l’intérêt général donc l’Etat dans son essence est bafoué par une sorte de myopie qui place la satisfaction ipso facto des revendications intransigeantes.
        En disant cela, je sais que je vais me faire flinguer en règles par d’indécrottables syndicalo-fascistes marinés depuis longtemps à la sauce trotskyste. Qu’à cela ne tienne. Il faudrait qu’à un moment donné ça cesse et que force reste à l’Etat (de DROIT).

  • Le 24 décembre 2017 à 10:16, par Vraiment En réponse à : Crise à l’Université Ouaga 1 Pr. Joseph Ki-Zerbo : « La non-application rigoureuse des textes est source de tout ce désordre observé sur nos campus universitaires » (SYNADEC)

    Belle réplique au F SYNTER qui croit qu’être syndicaliste, c’est être contre le pouvoir en place. Merci pour cette vigilance et conseillez vos collègues du SYNTER qu’ils doivent plus rester dans l’esprit et la lettre de la loi et non des forces en présence. C’est la condition pour une vie saine et harmonie en société.
    Tous mes respects

  • Le 24 décembre 2017 à 11:42, par Noumou En réponse à : Crise à l’Université Ouaga 1 Pr. Joseph Ki-Zerbo : « La non-application rigoureuse des textes est source de tout ce désordre observé sur nos campus universitaires » (SYNADEC)

    Trop d’incohérences dans cette déclaration. Le minimum pour un syndicat responsable, toute organisation d’ailleurs, qui veut se prononcer sur une question donnée c’est d’avoir les bonnes informations afin de restituer les faits. Ce syndicat tristement célèbre, anti-étudiant et surtout anti-ANEB ne va décidément pas changé. Les étudiants de l’Université de Koudougou ont en souvenir les agissements de ce syndicat fantoches en 2012, soutenant une grave décision du conseil de discipline de l’UK sanctionnant des étudiants avec des exclusions définitives des Universités publiques et privées du Burkina. Une sorte de peine de mort pour un étudiant. Contre toute attente, ce syndicat sortira pour soutenir cette décision et surtout menacée d’aller en grève si ces sanctions étaient levées. Du jamais vu dans la lutte syndicale. Qu’un syndicat appelle à la répression d’un autre c’est déplorable. Du reste, l’ANEB-UGEB ainsi que toutes les organisations authentiques de l’éducation convaincuent que les conditions de l’ensemble des acteurs du système éducatif sont intimement liées se sont toujours soutenus dans leurs luttes. C’est cette hauteur d’esprit qui a prévalue au niveau de l’ANEB lors de la lutte des braves enseignants en 2009. Que le SYNADEC structure fantoche se ressaisisse. Elle semble être attachée aux textes mais ne dénonce pas les chevauchements (ce qui a conduit à l’altercation). Elle semble être attachée aux textes mais la police est présente en ce moment sur le campus ( violations des franchises et libertés universitaires). Soyez logiques. Vive l’ANEB, Vive l’UGEB, Vive la solidarité entre élèves, étudiants, enseignants, personnels ATOS.

  • Le 24 décembre 2017 à 14:46, par Soyez objectif En réponse à : Crise à l’Université Ouaga 1 Pr. Joseph Ki-Zerbo : « La non-application rigoureuse des textes est source de tout ce désordre observé sur nos campus universitaires » (SYNADEC)

    J’ai lu avec beaucoup d’attention cet article mais grande est ma déception. La position de ce "syndicat" est claire, défendre l’administration.
    En aucun cas, vous n’avez reconnu une part de responsabilité de l’autre partie pourtant pour affirmer ceci : Il ne s’agit pas pour le SYNADEC en tant que structure syndicale de donner raison à un acteur de la crise . Honte à vous, je vous rappelle que lorsqu’il y a crise c’est qu’il y a au moins deux parties qui se partagent la part de responsabilité.

  • Le 24 décembre 2017 à 17:20, par Shalom En réponse à : Crise à l’Université Ouaga 1 Pr. Joseph Ki-Zerbo : « La non-application rigoureuse des textes est source de tout ce désordre observé sur nos campus universitaires » (SYNADEC)

    Bonjour. Je pense que c’est une bonne chose d’entendre un autre son de cloche. Même si les faits ont été relatés au conditionnel par le responsable du SYNADEC, au moins nous avons tous vu à la télévision nationale le reportage sur la chasse aux étudiants qui avaient décidé de prendre les cours. Nous attendons que la justice nous situe les responsabilités dans cette affaire qui a failli coûté des vies humaines. Une chose est sûre : tant que l’autorité de l’Etat à travers le respect par toutes les parties prenantes des textes et lois qui règlent la vie dans nos universités ne sera pas faite, il n’y aura pas de paix définitive sur nos campus.

  • Le 24 décembre 2017 à 20:27, par joel En réponse à : Crise à l’Université Ouaga 1 Pr. Joseph Ki-Zerbo : « La non-application rigoureuse des textes est source de tout ce désordre observé sur nos campus universitaires » (SYNADEC)

    Belle analyse. Vous êtes un syndicat responsable. Grâce à vous les jeunes comprendront le sens de la République et l’aimeront. D’autres par contre semblent pousser les jeunes à haïr la République, ses attributs et ses symboles.
    Dieu vous bénisse.

  • Le 24 décembre 2017 à 21:13, par Insurescroquerie En réponse à : Crise à l’Université Ouaga 1 Pr. Joseph Ki-Zerbo : « La non-application rigoureuse des textes est source de tout ce désordre observé sur nos campus universitaires » (SYNADEC)

    L’Aneb, c’est le mal incarné. Cette organisation ultra minoritaire fonde sa force sur sa capacité de nuisance et rien que sur sa capacité de nuisance.

  • Le 25 décembre 2017 à 22:40, par Insurescroquerie En réponse à : Crise à l’Université Ouaga 1 Pr. Joseph Ki-Zerbo : « La non-application rigoureuse des textes est source de tout ce désordre observé sur nos campus universitaires » (SYNADEC)

    Les étudiants consciencieux devraient se constituer en Comités de Défense de la Liberté (CDL) ou en Kolg-Ufr, Kolg-Institut, Kolg-Ecole et ce, le cas échéant, pour "botter le cul" à ces imposteurs qui se sont auto-proclamés "syndicat avant-gardiste" alors qu’ils mènent des combats d’arrière garde. Ces anebistes sont bornés car abreuvés à la fontaine d’une idéologie décadente qui a largement fait la preuve de sa médiocrité et de sa malhonnêteté. Si les vrais étudiants sont déterminés, ils ramèneront les brebis galeuses (toute honte bue) dans la vraie République.

  • Le 26 décembre 2017 à 10:05, par Kriwe En réponse à : Crise à l’Université Ouaga 1 Pr. Joseph Ki-Zerbo : « La non-application rigoureuse des textes est source de tout ce désordre observé sur nos campus universitaires » (SYNADEC)

    J’ose croire que cette déclaration du Synadec n’est pas une réplique à celle de la F Synter comme semblent le sous entendre Dignité et Vraiment. C’est aberrant en plus qu’un syndicat vole au secours de l’administration. J’espère aussi que le Synadec n’a pas été créé pour contrecarrer la lutte de la F Synter. Qu’à cela ne tienne. Dans cette affaire les torts sont partagés. Ceux qui souhaitent en filigrane la disparition de l’Aneb ne comprennent rien ou alors ont une intention de nuire. Que la sanction contre l’étudiant soit levée ou pas, les problèmes qui l’ont occasionnée resteront posés et il va falloir les résoudre. Mettez n’importe quel groupe de personnes dans les conditions que sont celles des étudiants, vous aurez le meme résultat : l’affrontement. Le Synadec réclame le respect des textes, j’aurais souhaité qu’il le fasse d’abord vis à vis des enseignants gomboistes qui grèvent les efforts de normalisation des universités. Pour mieux éduquer un enfant on peut le frapper mais on peut aussi donner l’exemple. La violence n’est pas que physique, elle est à tous les niveaux. Et les acteurs de l’université y ont une grande part, ce n’est pas seulement l’Aneb. On ne fait que chanter les supposés dérives et manquements de l’Aneb seule comme si elle était seule responsable du chaos qui règne sur le campus. Un diagnostic sincère et sans complaisance permettrait de mieux avancer.

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