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Crise ivoirienne : Second round à Pretoria

Publié le vendredi 24 juin 2005 à 07h37min

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Pretoria, après le scandale de corruption qui a emporté le charismatique vice- président Jacob Zuma, revient à la une de l’actualité. La capitale sud-africaine s’apprête, en effet, à accueillir pour la deuxième fois les protagonistes de la crise ivoirienne.

C’est en tout cas ce qu’indique un communiqué de la présidence ivoirienne daté d’hier jeudi et qui précise que le chef de l’Etat ivoirien a reçu une invitation de son homologue Thabo MBeki pour se rendre en Afrique du Sud le 28 juin afin d’entamer « une deuxième phase des pourparlers dont l’ordre du jour n’a pas été communiqué ».

Après la signature, sous l’égide du médiateur sud-africain, de l’accord du 6 avril, les choses semblaient pourtant bien parties pour un début de résolution de la crise qui secoue depuis 2002 la Côte d’ivoire. Les Différentes parties au conflit s’étaient alors engagées à « la cessation immédiate et définitive de toutes les hostilités » et à démanteler « immédiatement » les milices dans tout le pays.

Cette première médiation sud-africaine, jusque-là considérée comme celle de la dernière chance, avait débouché, il faut le reconnaître, sur quelques résultats concrets. Elle avait en effet permis de démêler le nœud gordien que constituaient les dispositions de l’article 35 de la constitution ivoirienne, donnant notamment la possibilité aux rivaux de Laurent Gbagbo, Alassane Ouattara en tête, de se présenter à la prochaine présidentielle prévue pour le 30 octobre prochain.

Peu d’eau a depuis coulé sous les ponts et l’accord de Pretoria qu’on croyait décisif butte toujours sur le même écueil, le problème du désarmement des milices qui, malgré les promesses faites en avril par les représentants des différentes parties, continue de sévir. En témoignent les massacres ethniques le mois dernier dans la région de Duekoué, à l’ouest de la Côte d’Ivoire, où des populations civiles Guéré et Dioula ont payé un lourd tribut au réveil des milices et au retour de l’insécurité.

Alors qu’au Sud les loyalistes des forces armées nationales se disent prêts à franchir le Rubicon du DDR (Désarmement, Démobilisation et Réinsertion), au Nord, les Forces nouvelles restent campées sur leurs positions, les rebelles estimant en effet, que toutes les étapes qui devaient jalonner un début serein des opérations n’ayant pas été franchies, ce dernier a peu de chance de se réaliser à la date prévue, c’est-à-dire le 27 juin prochain.

C’est sans doute pour trouver des solutions satisfaisantes à ces différentes incompréhensions que le président Thabo Mbeki a invité les protagonistes ivoiriens à faire le déplacement de Pretoria, au lendemain de la date retenue pour un désarmement effectif des différentes forces en présence. Reste à savoir si cette nouvelle démarche du médiateur sud-africain bénéficiera des mêmes auspices favorables que la première, permettant à la Côte d’Ivoire de repartir enfin sur le bon pied.

H. Marie Ouédraogo
L’Observateur

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