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« Ce qui nous préoccupe aujourd’hui, c’est la manifestation de la vérité », interpelle le président de l’association des blessés de l’insurrection populaire, Franck Sia

Publié le mardi 31 octobre 2017 à 17h30min

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 « Ce qui nous préoccupe aujourd’hui, c’est la manifestation de la vérité », interpelle le  président de l’association des blessés de l’insurrection populaire, Franck Sia

Le Burkina a commémoré ce mardi, 31 octobre 2017 sur l’ensemble du territoire national, l’an III de l’insurrection populaire qui a entraîné la chute du régime Compaoré et fait de nombreuses victimes. A cet effet, l’association des blessés de l’insurrection populaire (ABIP) a animé une conférence de presse en début d’après-midi pour faire un état des lieux et interpeller les autorités sur la situation que vivent les blessés.

« Trois ans déjà, c’est trop ». « Justice pour les victimes de l’insurrection populaire et du coup d’Etat manqué ». « Le juge n’a que la loi et sa conscience. Non aux juges inconscients, non à la justice mouta-mouta ». C’est par ces termes que le président de l’association des blessés de l’insurrection populaire (ABIP), Franck Sia, et ses camarades, ont exprimé leur ressentiment en ce troisième anniversaire de l’évènement.

Entamant la conférence par une minute de silence en la mémoire des martyrs, les responsables de l’ABIP ont, à travers un regard sur les années antérieures, indiqué que sur le plan social, certains membres de l’association sont dans l’incapacité de travailler du fait de leur handicap. Ils ont donc besoin d’un accompagnement moral et social, confient-ils. « C’est le lieu de demander un soutien particulier de la part des autorités à l’endroit de ces familles », ont lancé les responsables de l’ABIP, précisant qu’au plan sanitaire, sur un total de 263 blessés, il y a toujours des cas urgents. « Huit de nos camarades ont été évacués pour des soins appropriés, trois ont été opérés au CMA Schiphra, dix sont toujours en attente de soins, 33 ont besoin d’un suivi médical », a soutenu M. Sia.

Au plan juridique, les conférenciers se sont adressés en ces termes : « nous ne voulons plus des libérations arrangées dites provisoires ; nous ne voulons plus de justice ‘’injustice’’ au profit du riche ; nous ne voulons plus de justice mouta-mouta ; nous ne voulons plus des juges corrompus et inconscients ; nous ne voulons plus de politiciens déguisés en juges ; nous voulons d’une justice impartiale au service du peuple ; nous voulons des juges conscients, intègres au service de la nation ; nous voulons que la justice soit affranchie des juges véreux ; nous voulons que les dossiers pendants soient traités aux sérieux et professionnalisme ».

Les blessés de l’insurrection populaire veulent « que 2017 soit la dernière année » qu’ils commémorent l’évènement « sans aucune lueur de justice ». En clair, les blessés de l’insurrection n’entendent plus prendre part à une commémorative « en grande pompe », si un début de dénouement n’est pas trouvé sur le plan judiciaire. ‘’Nous allons nous en souvenir, à notre manière. (…). Ce qui nous préoccupe aujourd’hui, c’est la manifestation de la vérité », ont-ils averti en substance.

Pour eux, le climat social et la réconciliation dépendent de la justice. ‘’Au Burkina, il y a des hommes qui n’ont pas de conscience, qu’on trouve aussi dans le milieu de la justice. Il y a des hommes intègres au sein de la justice, mais ces juges-là se trouvent à quel niveau, ils occupent quelle place ? (…).Si la justice est réellement indépendante, alors qu’elle s’assume ! Si elle ne l’est pas, qu’elle le dise publiquement... ’’, a lancé Franck Sia, pointant, entre autre, pour étayer certaines de ses affirmations, le rapport du Conseil supérieur de la magistrature sur les actes de corruption de juges.

« A la classe politique burkinabè, nous exigeons la vérité, la justice et la réconciliation. Pas de compromis possible. Que ces politiciens malhonnêtes, corrompus, vendus et anti-républicains qui réclament le retour des exilés et la libération des présumés coupables sachent que le peuple insurgé est plus que déterminé à faire jaillir la lumière sur ces évènements », ont-ils dit.

Tout en souhaitant que les recommandations des associations des blessés et parents des martyrs trouvent satisfaction dans de meilleurs délais, les animateurs de la conférence ont adressé leurs remerciements aux autorités religieuses et coutumières, aux personnels soignants des structures sanitaires, au président du Faso, au Premier ministre et à son gouvernement ainsi qu’au Président de l’Assemblée nationale « pour les efforts déjà accomplis ».

A la faveur de ce 3ème anniversaire, l’ABIP a rendu un hommage à des structures et procédé à une remise de vivres à certains de ses membres « démunis ». Ainsi, les Sapeurs-pompiers, l’hôpital national Blaise Compaoré, l’hôpital Yalgado Ouédraogo et la Croix-Rouge burkinabè ont reçu des attestations de reconnaissance pour leur « sacrifice distingué » dans la prise en charge des victimes des évènements.

O.O/ALS
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Vos commentaires

  • Le 1er novembre 2017 à 15:55, par KoukaDenis En réponse à : « Ce qui nous préoccupe aujourd’hui, c’est la manifestation de la vérité », interpelle le président de l’association des blessés de l’insurrection populaire, Franck Sia

    depuis toujours on a occulté les avocats, ces auxiliaires de justice qui font et défont des subtilités pour bloquer les dossiers s’il y a juges corrompus c’est qu’il y a des avocats corrupteur quand on sait que la corruption n’est pas seulement monétaire . aussi avons nous entendu le concept de chaque juge et son avocat ou chaque avocat et son juge. Me Olivier SUR et ses relais locaux sont de ceux là ? le pire dans les dossiers de l’inssurrection, ils font preuve que tous les textes juridiques ont été rédigés comme des soupapes des décideurs irresponsables. plus grave est cette couleuvre de l’article 9 du décret portant organisation du maintient de la sécurité . dans le cas contraire, ils œuvrent à la désorganisation des agents commis à la sécurité. dans ce cas ils portent atteinte à la sécurité de l’ETAT et doivent poursuivis comme tels.

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