LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

Assassinat de Thomas Sankara : Lettre ouverte à SEM. Xavier Lapeyre de Cabanes, Ambassadeur de France au Burkina Faso

Publié le vendredi 27 octobre 2017 à 23h21min

PARTAGER :                          
Assassinat de Thomas Sankara : Lettre ouverte à SEM. Xavier Lapeyre de Cabanes, Ambassadeur de France au Burkina Faso

Ceci est une lettre ouverte de Christian Darceaux, Français viviant à Bobo-Dioulasso, sur les propos de son Ambassadeur relativement à l’assassinat de Thomas Sankara.

Monsieur l’Ambassadeur,

Le 13 octobre 2017 vous avez accordé une interview à la chaîne Impact TV, diffusée sur le Faso.net le 16.

Comme beaucoup de Français résidant ici et d’amis Burkinabè, j’ai ressenti un malaise en la découvrant.

Ambassadeur de la France, il est légitime et infiniment respectable que vous exprimiez la position officielle de mon pays, qui, jusqu’à présent, nie toute responsabilité dans l’assassinat de Thomas Sankara. Mais la façon dont vous l’avez fait semble avoir heurté la sensibilité de nombreux compatriotes, comme d’amis du pays où nous vivons.

Dès le début de l’entretien vous donnez le ton : « Il y avait mille raisons burkinabè pour que les dirigeants de la révolution s’entretuent ».

Peut-être…Vous n’en évoquez aucune. Mais, surtout, il y avait mille et une raisons pour que le président Sankara ait dérangé des « grands de ce monde », comme on dit. Ses prises de positions, à de nombreuses tribunes, sur le FMI, la Banque Mondiale, la dette, l’interventionnisme occidental en Afrique, le manque de courage de nombreux dirigeants africains, ou leur complicité, il est impossible de tout citer…, tout cela pouvait nourrir de solides inimitiés. Ses réussites économiques et sociales pouvaient donner des idées, et bousculer un « ordre » établi. Il n’est qu’à constater l’aura qu’il a aujourd’hui dans la jeunesse burkinabè, et bien au-delà, pour s’en convaincre. Votre propos vise-t-il à occulter cela ?

« s’entretuent »… Il est étrange d’entendre ainsi mis sur le même plan un Président assassiné et ses assassins. Thomas Sankara était en survêtement, désarmé, comme ses compagnons qui ont trouvé la mort en même temps que lui. Lui faire porter une intention criminelle n’est pas très sympathique pour sa famille, ses amis, celles et ceux qui respectent l’homme et son action.

Vous insistez, en anticipant les conclusions des enquêtes judiciaires en cours dans un pays indépendant et en « conseillant » les juges d’instruction :
« Il ne faut pas chercher ailleurs qu’au Burkina les commanditaires ».
Puis, sans que personne n’ait évoqué le Président de la République de l’époque, vous affirmez :

« François Mitterrand n’était pas homme à organiser ou à laisser faire de tels actes... Il a été mis devant le fait accompli. »

Le propos n’est pas de faire l’inventaire de l’action de F.Mitterrand, ni son procès. Comme chacun d’entre nous, il a ses parts d’ombre et de lumière.

Cependant, votre affirmation est démentie par l’Histoire :
En 1957, Ministre de la Justice, F.Mitterrand donna un avis défavorable au recours en grâce de Fernand Iveton qui fut guillotiné. Ce militant français, qui avait pris fait et cause pour les indépendantistes algériens du FNL, n’était responsable d’aucune mort.

Cette exécution est un assassinat politique.

En 1985, Président de la République, il commandita l’attentat contre le Rainbow Warrior, navire affrété par Green Peace, qui œuvrait contre les essais nucléaires à Mururoa. Cela coûta la vie au photographe portugais Fernando Pereira.

Plus proche de nous, et plus dramatique, le rôle de la France pour appuyer, aider peut-être, les génocidaires des Tutsis au Rwanda, n’est pas éclairci. Des indices concordants laissent hélas craindre le pire. Dans ce cas aussi, la vérité gagnerait à ce que les archives soient ouvertes. Une plainte a été déposée à la cour européenne de justice pour que les historiens puissent faire leur travail.

Enfin, M. l’Ambassadeur, vous concluez « de façon générale, l’assassinat politique est mal porté dans les démocraties ».

Mal porté, très certainement, c’est pour cette raison qu’il est le plus souvent nié. Mais il est hélas pratiqué, rarement reconnu et assumé.

La Belgique a présenté ses regrets au peuple congolais pour sa responsabilité dans l’assassinat de Patrice Lumumba. Cette honnêteté est tout à son honneur.
La liste des assassinats politiques serait longue pour les Etats-Unis ou Israël, par exemple, qui, en général, pratiquent la dénégation ou le silence.

Pour ce qui concerne la France, on peut rappeler entre autres :

- l’empoisonnement à Genève, en novembre 1960, du dirigeant camerounais, Félix Roland Mumié, opposé au colonialisme français, assassiné par un « retraité » du SDEC.

- l’enlèvement, en octobre 1965, par les services secrets français du leader marocain Ben Barka et sa disparition.

- beaucoup plus récemment, les assassinats ciblés, assumés par le président F.Hollande dans un livre interview paru il y a peu.

- et pour terminer cette liste, hélas non exhaustive, le massacre de dizaines, voire plus de 200, selon un historien, d’algériens le 17 octobre 1961 à Paris, par les forces de police. Ce crime d’Etat, malheureusement avéré, et non encore assumé à ce jour, jette une ombre sur votre dénégation de l’assassinat politique dans les démocraties.

Voici exprimées dans cette lettre, quelques unes des raisons qui ont motivé ce malaise évoqué en début de courrier.

Les exprimer sous forme de lettre ouverte a été un problème de conscience.
Il n’est pas si simple d’exprimer publiquement, à l’étranger, des désaccords importants avec l’Ambassadeur de son pays.

Mais votre expression publique était très forte, trop péremptoire peut-être.

La démocratie, dont nous nous revendiquons, se nourrit de ces débats conflictuels qui permettent d’approfondir la réflexion collective.

Je vous prie de recevoir, Monsieur l’Ambassadeur, mes salutations les plus respectueuses.

Christian Darceaux
Bobo Dioulasso
Officier de l’Ordre du Mérite du Burkina

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 27 octobre 2017 à 15:59, par Kaikai En réponse à : Assassinat de Thomas Sankara : Lettre ouverte à SEM. Xavier Lapeyre de Cabanes, Ambassadeur de France au Burkina Faso

    Je suis un Burkinabé vivant dans votre pays voila maintenant 28 ans et je voudrais sincèrement vous remercier pour les mots extrêmement choisis dans votre lettre ouverte.
    Je voulais la semaine passée écrire sur les propos de l’ambassadeur mais en un semaine je
    n’ai pas trouver les justes mots. Encore une fois merci.

    • Le 28 octobre 2017 à 09:09, par René C En réponse à : Assassinat de Thomas Sankara : Lettre ouverte à SEM. Xavier Lapeyre de Cabanes, Ambassadeur de France au Burkina Faso

      Je suis un retraité français qui réside au Burkina Faso une partie de l’année. J’ai eu la chance de rencontrer Christian Darceaux à l’ambassade de France en décembre 2007. Je suis heureux de constater que 10 ans plus tard, il est toujours aussi fidèle à ses convictions philanthropiques et je le remercie pour ses propos qui permettent à nos amis burkinabè de constater qu’il ne faut pas confondre "la France" et "les Français", de même que je ne confonds pas "le Burkina Faso" et "les Burkinabè". Nous avons la chance de vivre dans des démocraties, même si chacune des deux est loin d’être parfaite. En matière de relations internationales, les dirigeants d’une démocratie sont sensés représenter tout leur peuple, alors qu’à l’intérieur de leur pays, ils n’en représentent qu’une majorité parfois toute relative...
      Il semblerait qu’Emmanuel Macron devrait se rendre au Burkina le 27 novembre. Il devrait prononcer un discours sur l’Afrique à l’université de Ouaga et rencontrer une délégation de la société civile. En France comme ailleurs, de nombreuses voix doivent s’élever pour réclamer qu’à cette occasion, il annonce la levée du secret défense sur tous les documents concernant la mort de Thomas Sankara.

      • Le 29 octobre 2017 à 10:05, par France-Africaine En réponse à : Assassinat de Thomas Sankara : Lettre ouverte à SEM. Xavier Lapeyre de Cabanes, Ambassadeur de France au Burkina Faso

        Moi j’ aime beaucopup les francais. Ils sont restes constants par rapport aux valeurs republicaines de 1789. mais la France officielle offre un visage triste, hypocrite : C’est la france -afrique des pillages de nos ressources. Le jeune Macro s’ est revele un president trs snob, tres arrogant. Tres decu de lui. Pourtant, il m’a seduit lors de la campagne.Du moins, c’etait le moins pire des candidats. mais je m’attendais a tres peu de choses de lui actuellement. Vive l’ amitie entre les burkinabe et les francais. A bas le paternalisme de la France des gouvernants. A bas le pillage des ressources de l’ afrique par la france. A bas l’ instabilite sahelienne fomentee depuis Paris. Nous ne sommes pas dupes.

    • Le 1er novembre 2017 à 09:17, par aurore Feer En réponse à : Assassinat de Thomas Sankara : Lettre ouverte à SEM. Xavier Lapeyre de Cabanes, Ambassadeur de France au Burkina Faso

      Francaise, ayant vécu à Bobo-dioulasso de 2012 à 2016.
      J’ai découvert et aimé infiniment le Burkina Faso et ses habitants.
      Merci monsieur Darceaux de faire cas de cet insupportable interprétation de l’histoire.
      Il est grand temps de mettre un terme à ce déni de l’histoire.
      Je me souviens également de François Hollande avant la chute de Blaise Compaoré en septembre 2014 qui a appelé démagogiquement à suivre les instructions militaires et non pas à condamner les tricheurs de démocratie. Cela nous avait fortement choqué !
      Heureusement que le peuple Burkinabè a su s’armer de son plus grand courage et de sa détermination pour mettre fin à sa dictature politique née 27 ans auparavant, justement, lors l’assassinat de Thomas Sankara. Créant malheureusement, malgré leur valides idéaux démocratiques la mort de 39 personnes.
      Amina.

  • Le 27 octobre 2017 à 16:11, par FanDeThomSank En réponse à : Assassinat de Thomas Sankara : Lettre ouverte à SEM. Xavier Lapeyre de Cabanes, Ambassadeur de France au Burkina Faso

    Mes respects M. Christian Darceaux pour cette franchise. Que M. l’ambassadeur vous réponde également en public s’il assume réellement ses propos déplacés et visiblement mensongers.

  • Le 27 octobre 2017 à 16:49, par PAYSAN D’AFRIQUE En réponse à : Assassinat de Thomas Sankara : Lettre ouverte à SEM. Xavier Lapeyre de Cabanes, Ambassadeur de France au Burkina Faso

    OK ! Merci ! On attend ce que Macron va dire au peuple de mon pays Afrique (continent pour ceux qui le veulent) sur le CFA, dossier SANKARA, etc.

  • Le 27 octobre 2017 à 16:49, par Alright En réponse à : Assassinat de Thomas Sankara : Lettre ouverte à SEM. Xavier Lapeyre de Cabanes, Ambassadeur de France au Burkina Faso

    Chapeau M. Christian Darceaux pour votre courage !
    Nous esperons un jour que la France assume clairement et honnêtement son rôle dans l’assassinat de Thomas Sankara.

  • Le 27 octobre 2017 à 16:49, par Damis En réponse à : Assassinat de Thomas Sankara : Lettre ouverte à SEM. Xavier Lapeyre de Cabanes, Ambassadeur de France au Burkina Faso

    Respect Monsieur DARCEAU ! Vrai ami de notre cher Faso ! - Un homme "blanc" empli de morale exceptionnelle.
    Ce sont des amis pareils dont l’Afrique a besoin pour sortir de l’ombre coloniale ancrée depuis des décennies, afin de pouvoir se propulser, de prendre son destin en main. Mais hélas !
    Encore grand merci pour le message, très cher Christian DARCEAU !

  • Le 27 octobre 2017 à 17:36, par G.S. TRAORE En réponse à : Assassinat de Thomas Sankara : Lettre ouverte à SEM. Xavier Lapeyre de Cabanes, Ambassadeur de France au Burkina Faso

    Je m’incline devant le démocrate et le patriote que vous êtes, cher monsieur.

  • Le 27 octobre 2017 à 18:15, par LeJuré En réponse à : Assassinat de Thomas Sankara : Lettre ouverte à SEM. Xavier Lapeyre de Cabanes, Ambassadeur de France au Burkina Faso

    "Thomas Sankara était en survêtement, désarmé, comme ses compagnons qui ont trouvé la mort en même temps que lui." M Christian Darceaux semble avoir été témoin oculaire des faits. Vivement donc qu’il apporte sa contribution au tribunal militaire.

    Par ailleurs quand l’ambassadeur dit :
    « Il y avait mille raisons burkinabè pour que les dirigeants de la révolution s’entretuent »
    Je crois qu’il n’a pas totalement tord. Je me réfère pour cela aux différents interview donnés par le Lion (Boukary Kaboré) sur le climat au sein du CNR avant le 15 octobre 87. Lui-même reconnait qu’il avait demandé à sankara l’autorisation d’arrêté blaise mais que ce dernier à marquer un refus total. Il reconnait aussi avoir pris certaines dispositions pour sa sécurité personnelle en évitant par exemple d’être trop présent à ouaga, compte tenu du climat tendu de l’époque. Je crois même avoir lu dans les multiples témoignages diffusés sur internet qu’au sortir d’une réunion houleuse sankara excédé contre blaise avait demandé au commandant de la gendarmerie d’arrêter blaise avant de se raviser sur les conseils de ce dernier. Dans le contexte de la révolution on peut aisément imaginer qu’une telle arrestation pouvait se solder à 80% par une tuerie.

    Ce qui me conforte surtout dans cette déclaration de l’ambassadeur, c’est récemment le témoignage de l’ancien ministre de la sécurité et "parent" de sankara (Ernest nongma ouedraogo) dans l’enquête de RFI "qui a fait tué sankara".

    En effet selon le reportage RFI ce dernier déclare n’être pas au courant d’une quelconque main étrangère dans le coup d état du 15 octobre voici ce que le reportage dit" Cette thèse du complot international, Nongma Ernest Ouédraogo, l’ex-ministre de l’Intérieur, un fidèle lui aussi de Thomas Sankara, la rejette : « Je ne peux pas étayer les allégations selon lesquelles des services étrangers étaient mêlés à cette histoire, parce que moi je pense qu’il s’agit d’un problème tout à fait interne au CNR, que c’est un conflit entre Blaise Compaoré et Thomas Sankara. Peut-être bien que certains ont eu accès à des informations différentes des miennes. Mais moi, en tant que ministre de la Sécurité, je n’ai jamais eu vent d’un quelconque complot. »

    A mon avis M Christian Darceaux doit surement faire parti de ceux qui était plus informé que le super ministre de la sécurité de sankara.Une raison de plus pour rendre son témoignage au tribunal militaire.

    Une dernière chose M. Christian Darceaux : SVP Aider nous à nous réconcilier.

    • Le 30 octobre 2017 à 15:27, par FanDeThomSank En réponse à : Assassinat de Thomas Sankara : Lettre ouverte à SEM. Xavier Lapeyre de Cabanes, Ambassadeur de France au Burkina Faso

      En termes clairs, vous demandez à M. Darceaux de nous aider à nous réconcilier en se taisant et en laissant courir le mensonge. Non, M. Darceaux, parlez autant que vous le jugerez nécessaire même si vous n’arriverez peut-être jamais à convaincre LeJuré et ceux qui pensent comme lui. Une réconciliation qui ne s’appuie pas sur la justice et l’humilité de reconnaissance sincère de ses fautes ne conduit à rien de solide ou de durable.

      Pour ma part, je ne vois aucunement une contradiction entre le ministre Nongma et ceux qui, après analyse, perçoivent la signature de dirigeants français et ivoiriens de l’époque derrière ce meurtre d’Etat. Est-ce à dire que Nongma connait à lui tout seul toute la vérité autour de la mort de Sankara ? Par ailleurs, l’ambassadeur Mousbila a, si je me trompe, évoqué une possible complicité libyenne dans cet assassinat. Lui aussi aurait-il été témoin oculaire de la mort de son neveu Sankara ? Personnellement, je reste convaincu que les dirigeants de la France ont contribué à aider Blaise à tuer Sankara et le temps finira par confirmer cette évidence, que ça vous plaise ou non.

      • Le 30 octobre 2017 à 18:38, par LeJuré En réponse à : Assassinat de Thomas Sankara : Lettre ouverte à SEM. Xavier Lapeyre de Cabanes, Ambassadeur de France au Burkina Faso

        Voyez vous mème qu’au final cette histoire de mains extérieures dans le coup d’état du 15 octobre devient complexe et mirobolante.

        Selon le témoignage de Mousbila Sankara que vous venez de citer, la Libye pourrait aussi être impliquée dans l’assassinat de Sankara.

        Si nous rapprochons cet témoignage aux déclarations de M. Darceaux on peut conclure qu’à l’époque, sur le cas burkina, la Libye et la France avaient des intérêts et des desseins convergeant à savoir l’assassinat du leader de la révolution Burkinabè. Fanchement si c’est le cas, Blaise a été un véritable As, pour avoir su gérer et contenter ces 2 parties et éviter de faire du burkina un Tchad bis avec peut-être son opération manta et son "16 ème parallèle".

        En fait si M. Darceaux nous parlait de récupération politique ou de soutient français au régime issu du 15 octobre je serais plus à l’aise que dans sa quasi affirmation d’une participation de la France à l’assassinat de Sankara.

        M.FanDeThomSank rassurez vous, je suis peut-être plus fan de sankara que vous et je cherche autant si non plus que vous la vérité sur les circonstances de son assassinat. Seulement j’évite de me consoler avec les beaux discours et les récits mythologiques

        • Le 3 novembre 2017 à 12:31, par FanDeThomSank En réponse à : Assassinat de Thomas Sankara : Lettre ouverte à SEM. Xavier Lapeyre de Cabanes, Ambassadeur de France au Burkina Faso

          J’ai pas grand-chose à ajouter, sauf pour dire que, selon ma lecture, M. Darceaux n’a nullement affirmé une implication des dirigeants français de l’époque. Ce n’est qu’une question d’interprétation qui vous conduit à parler de quasi-affirmation de sa part. A mon sens, il ne fait que s’indigner des paroles révoltantes de son ambassadeur qui dit en substance : "Sankara a fâché tellement de gens au Burkina Faso que ses assassins et tous leurs complices ne peuvent que se trouver au BF". Apparemment, vous êtes aussi de cette avis et c’est pas du tout un problème en soi. De la même façon, il paraît que la crise ivoirienne qui s’est soldée par d’énormes pertes en vies humaines et l’emprisonnement du président Gbagbo n’est qu’une affaire ivoiro-ivoirienne ; point de complicité ou d’implication burkinabé et encore moins française !!!
          Ce qui est sûr, dans le monde complexe d’aujourd’hui, il faut savoir voir au delà des apparences. Certes, Sankara a fâché beaucoup de gens au BF, mais c’est surtout dehors qu’il a irrité des "grands" de ce monde au point où certains, y compris la France et certains présidents africains de l’époque, jouaient purement et simplement la survie de leur système d’oppression et d’asservissement. Dans ces conditions, quoi de plus naturel que ceux-ci viennent inciter ceux de l’intérieur à passer au plus vite à la bavure ? Si tel a été le cas, il faut se contenter de se taire plutôt que de chercher à tout ramener coûte que coûte au BF. Personnellement, j’ai vraiment apprécié l’attitude sage du diplomate français dont il est question dans l’extrait ci-après de l’enquête de RFI autour de Qui a fait tuer Sankara : " A la question, « la France a-t-elle joué un rôle dans l’assassinat de Thomas Sankara ? », un diplomate français fin connaisseur du dossier - et qui a souhaité conservé l’anonymat - lâche, après un long silence gêné : « Vous me permettez de ne pas répondre ? » Et notre interlocuteur de nous mettre en garde : « personne n’osera vous parler, c’est encore trop bouillant ». ". N’est-ce pas plus simple et plus respectueux plutôt qu’à vouloir insulter l’intelligence de tout le monde ?
          Pour le reste, Blaise a t-il été un vrai as de la conciliation de l’inconciliable ? En fans de Thom Sank, prenons patience et : Time will tell us !

  • Le 27 octobre 2017 à 18:38, par Timbila En réponse à : Assassinat de Thomas Sankara : Lettre ouverte à SEM. Xavier Lapeyre de Cabanes, Ambassadeur de France au Burkina Faso

    Toute notre gratitude à votre endroit Mr Christian DARCEAUX. Quoi dire de plus.

  • Le 27 octobre 2017 à 20:38, par Bikutu En réponse à : Assassinat de Thomas Sankara : Lettre ouverte à SEM. Xavier Lapeyre de Cabanes, Ambassadeur de France au Burkina Faso

    Il est vraiment bon M. Christian Darceaux que vous interveniez de cette façon pour dénoncer ce qui est convenu d’appeler finalement la Françafrique. C’est à la fois une prise de conscience que vous suscitez, mais aussi une distinction que vous établissez entre Françafrique et France-Afrique. Ce ne sont pas les relations qui sont mises en cause, mais c’est ce qu’elles comportent de pervers. En intervenant de cette façon, vous contribuez M. Darceaux à établir cette distinction.
    Car en agissant ainsi, vous vous battez pour représenter une autre image de votre pays, vous vous battez contre la politique actuelle de votre pays en Afrique qui est disons le franchement une politique de domination au sens propre du terme.

    Mes hommages.

  • Le 27 octobre 2017 à 20:42, par Anitché En réponse à : Assassinat de Thomas Sankara : Lettre ouverte à SEM. Xavier Lapeyre de Cabanes, Ambassadeur de France au Burkina Faso

    Un ban pour vous M.Christian Darceaux !!!Mille fois merci.
    C’est rare de voir un Français qui n’est pas arrogant en Afrique. Qui plus est, aime et cherche la vérité comme vous. La France croit l’Afrique son marchepied de toujours. Mais le réveil sera douloureux.
    La patrie ou la mort, la nouvelle jeunesse africaine vaincra !

  • Le 27 octobre 2017 à 20:58, par Ouedson En réponse à : Assassinat de Thomas Sankara : Lettre ouverte à SEM. Xavier Lapeyre de Cabanes, Ambassadeur de France au Burkina Faso

    L’intellectuel doit prendre position et dénoncer s’il le faut les dérives des politiques trop préoccupés à assurer leur fauteuil avant toute autre chose. Cher monsieur vous êtes chez vous au Faso. Recevez nos salutations fraternelles.

  • Le 27 octobre 2017 à 21:00, par SOME En réponse à : Assassinat de Thomas Sankara : Lettre ouverte à SEM. Xavier Lapeyre de Cabanes, Ambassadeur de France au Burkina Faso

    Merci a vous de prendre cette position : vous redorez le blason de la France. Honnetement et en toute sincerité ! Reconnaitre les erreurs de son pays n’est point trahir son pays, ni une faiblesse. Comme vous le dites, les belges (dont vous les francais, vous vous moquez si souvent) eux au moins, ils ont eu le courage et l’honneur de reconnaitre leurs erreurs tant au rwanda qu’avec lumumba. Jamais la France n’a reconnu quoique ce soit, au cours de son histoire, meme les plus evidents. Bref cela ne grandit pas une nation ! Votre intervention grandit la France !

    Vous faites la une bonne lecon d’histoire, de politique et de geopolitique a l’ambassadeur. Il les connait mais il les occulte expres. Oui vous avez raison de vous exprimer par rapport a la sortie de votre ambassadeur. Son intervention est en elle-même un aveu.

    Le journaliste avait déjà son point de vue et a aiguillé l’ambassadeur dans ce sens. On voit bien que cet interview a été commandité… Mais nous tous, on sait que la France est impliquée juste qu’au cou dans cet assassinat : il a bon le nier, nul ne le croira. Lui-même le sait, mais il joue son role. Mais en diplomatie, il est parfois plus productif de reconnaitre certaines erreurs pour mieux en tirer profit.

    En quoi l’assassinat serait couvert par le secret defense ? C’est dire donc que la revolution au burkina était une affaire qui relevait de la securité de la France ? Pourquoi la France se sent-elle si febrile ?

    C’est vous autres qui sauvez les interets de la France et faites respecter la France. MERCI
    SOME

  • Le 27 octobre 2017 à 22:09, par kouadio En réponse à : Assassinat de Thomas Sankara : Lettre ouverte à SEM. Xavier Lapeyre de Cabanes, Ambassadeur de France au Burkina Faso

    Il ne reste qu’a retourner dans les arbres et laisser les blancs, jaunes, nous recoloniser. Le vrai debat est ailleurs, celui du developpement des africains. Car on a besoin de concentrationm de vivre ensemble. Honnetement je ne comprends rien dans cette debauche d’energie pour obliger les gens a ne regarder que le passe en abandonnant les debats sur le futur aux autres

    • Le 2 novembre 2017 à 20:47, par FanDeThomSank En réponse à : Assassinat de Thomas Sankara : Lettre ouverte à SEM. Xavier Lapeyre de Cabanes, Ambassadeur de France au Burkina Faso

      M. Kouadio, vous avez quelque peu raison mais, celui qui ne sait pas d’où il vient ne saurait savoir où il va. Celui qui ne sait pas tirer profit de son passé pour construire son futur risque fort d’être toujours là à recommencer et les mêmes viendront à nouveau anéantir ses gros efforts. C’est en cela que ça sert de savoir regarder intelligemment et questionner le passé. Et, croyez-moi, ceux qui sont excellents dans cet exercice vital ce sont justement les blancs et les jaunes.

  • Le 27 octobre 2017 à 22:29, par Arch En réponse à : Assassinat de Thomas Sankara : Lettre ouverte à SEM. Xavier Lapeyre de Cabanes, Ambassadeur de France au Burkina Faso

    Tôt ou tard la vérité finira par triompher je sent la fin prochaine des dernières manœuvres française en Afrique. on est maintenant conscient mais cela passe déjà par l’abandon progressif du français qui n’apporte rien si ce n’est l’asservissement. ils faut par exemple introduire très tôt l’anglais à l’école et exiger que certains cours soient dispensé en anglais. un jour viendrais les français feront les larbins ici

  • Le 27 octobre 2017 à 22:34, par Tienfo En réponse à : Assassinat de Thomas Sankara : Lettre ouverte à SEM. Xavier Lapeyre de Cabanes, Ambassadeur de France au Burkina Faso

    Merci Mr Christian Darceaux. Si la France n’a rien à se reprocher, qu’elle ouvre grandement ses archives et répondre favorablement aux enquêtes parlementaires.

  • Le 27 octobre 2017 à 22:37, par sidwaya sorgho gomis En réponse à : Assassinat de Thomas Sankara : Lettre ouverte à SEM. Xavier Lapeyre de Cabanes, Ambassadeur de France au Burkina Faso

    Je me demande quel âge avait son excellence en 1987. Peut être était-il encore sur les bancs de l’ENA à Paris voire en province ?

    De toutes les façons il n’a certainement appris l’histoire et la géographie de l’ex-colonie de Haute-Volta, qu’à la veille de son arrivée et dans un cadre politico diplomatique où on est conditionné à s’exprimer comme il l’a fait, quand il s’agit d’une ex-colonie ... j’allais dire d’une colonie.

    Félicitation et grand merci à M. Christian Darceaux pour son courage et sa clairvoyance exceptionnels. A d’autres époques il aurait subi le courroux de la métropole.

  • Le 27 octobre 2017 à 23:28, par Tienfo En réponse à : Assassinat de Thomas Sankara : Lettre ouverte à SEM. Xavier Lapeyre de Cabanes, Ambassadeur de France au Burkina Faso

    Merci Mr Christian Darceaux. Si la France n’a rien à se reprocher, qu’elle ouvre grandement ses archives et répondre favorablement aux enquêtes parlementaires.

  • Le 27 octobre 2017 à 23:59, par Danton En réponse à : Assassinat de Thomas Sankara : Lettre ouverte à SEM. Xavier Lapeyre de Cabanes, Ambassadeur de France au Burkina Faso

    Rien à ajouter M.Darceaux. You made my day. « La vérité rougit les yeux, mais ne les crève pas. » comme dit le proverbe. On n’est pas obligé de mentir parce qu’on est diplomate. Un peu de respect pour le Burkina Faso ! Danton.

  • Le 28 octobre 2017 à 01:26, par Abob En réponse à : Assassinat de Thomas Sankara : Lettre ouverte à SEM. Xavier Lapeyre de Cabanes, Ambassadeur de France au Burkina Faso

    Monsieur Darceaux, merci pour la pertinence de votre lettre adressée à Mr l’ambassadeur de France au Burkina. Il m’a semblé aussi que Mr l’ambassadeur au cours de cette interview, affirmait des choses dont il n’avait aucune certitude et qui relevaient plus du mensonge que de la vérité. Aussi, les mots employés étaient choquants voire blessants. Plus d’une personne ont été très choquées par les propos de Mr l’ambassadeur qui je l’espère se donnera la peine de vous répondre.

  • Le 28 octobre 2017 à 05:29, par à propos ! En réponse à : Assassinat de Thomas Sankara : Lettre ouverte à SEM. Xavier Lapeyre de Cabanes, Ambassadeur de France au Burkina Faso

    Merci compatriote. Pouria AMIRASHI, ex. député français de la 9ème circonscription des français de l’étranger pour l’Afrique du Nord et de l’Ouest, a demandé la déclassification des archives de la France concernant l’assassinat de Thomas Sankara lorsqu’il est passé au Burkina Faso début 2017. Or, à ma connaissance, ce n’est toujours pas fait ! J’aurais préféré qu’il parle de ce point pour montrer que la France est de bonne foi. Mais, mille fois hélas, cela n’est pas le cas. Notre ambassadeur qui semble connaitre la vérité en disant « Il ne faut pas chercher ailleurs qu’au Burkina les commanditaires » devrait être convoqué pour témoigner au procès qui s’ouvrira concernant l’assassinat de Sankara puisqu’il semble tout savoir !

  • Le 28 octobre 2017 à 07:14, par Goudiaba En réponse à : Assassinat de Thomas Sankara : Lettre ouverte à SEM. Xavier Lapeyre de Cabanes, Ambassadeur de France au Burkina Faso

    Mr D’arceaux, vous avez oublié encore plus récent en 2014 l’infiltration du responsable de ce même assassinat, mon ancien président Mr Compaoré par en France sur le territoire Ivoirien. J’ose espérer que les propos de Mr Xavier lapeyre de cabanes et votre lettre ouverte soient un sillon pour la manifestation d’une vérité tant attendu par tout un peuple.

  • Le 28 octobre 2017 à 08:04, par Christophe KERE En réponse à : Assassinat de Thomas Sankara : Lettre ouverte à SEM. Xavier Lapeyre de Cabanes, Ambassadeur de France au Burkina Faso

    Bark wusko Christian. Il n’ y a aucun problème entre les peuples. Seuls les politiques créent des problèmes entre les peuples pour des intérêts égoïstes. Mais, les peuples finiront par prendre leur responsabilité pour que règnent la paix et l’amitié dans le monde. Encore barka Christian.

  • Le 28 octobre 2017 à 08:08, par Sidbéwendé Zoungrana En réponse à : Assassinat de Thomas Sankara : Lettre ouverte à SEM. Xavier Lapeyre de Cabanes, Ambassadeur de France au Burkina Faso

    Mauvaise sortie de SE. Mr. l’Ambassadeur, ce fut. Mais, n’a-t-il pas reçu l’ordre de la faire par l’Elisée ? A savoir. L’un dans l’autre, il n’a as du tout été convainquant. Même qu’il s’est prêté fort insultant pour notre peuple. Sans occulter personnes de toutes celles qui directement ou indirectement ont participé à cet assassinat, faute d’être autorisé à dire la vérité, il aurait mieux fait de se taire. Personne, au Burkina Faso en tout cas, ne l’y a obligé. Mieux, la voie de publication qu’il a emprunté pour le faire est assez explicative de sa fourberie. Sankara tout comme Lumumba il y a quelques années jusqu’à Khadaffi il n’y a pas longtemps, a été victime de son "Patriotisme", son son Amour pour son pays. Il a été tué, liquidé, mais bientôt, au Burkina Faso ou dans un autre pays d’Afrique, naîtra un autre "SANKARA" pour dire NON. Finie l’époque de la soumission humiliante à la France. Qu’elle ne s’en étonne pas et qu’elle attende de voir.

  • Le 28 octobre 2017 à 08:20, par kindsey En réponse à : Assassinat de Thomas Sankara : Lettre ouverte à SEM. Xavier Lapeyre de Cabanes, Ambassadeur de France au Burkina Faso

    Dieu te bénisse pour cette franchise M.Christian Darceaux !

  • Le 28 octobre 2017 à 08:49, par ben rare En réponse à : Assassinat de Thomas Sankara : Lettre ouverte à SEM. Xavier Lapeyre de Cabanes, Ambassadeur de France au Burkina Faso

    Monsieur Darceaux,
    Vous posez un acte historique qui va permettre sans doute d’amener la paix au Burkina et dans les colonies françaises ;
    La justice transitionnelle ne doit pas être seulement interne au pays, mais elle doit prendre en compte les autres pays qui ont posé un acte quelconque qui à conduit à des rancœurs dans un pays tiers.

    Vos propos permettent deux choses importantes :
    - permettre à la France de reconnaitre ses forfaits en Afrique et redonner confiance aux africain d’accepter de continuer à collaborer avec la France en repartant sur de nouvelles bases ;
    - protéger les intérêts français car au regard des remous, des plaintes, des sitting, protestations visible et pire silencieuses dans plusieurs pays, on ne peut pas présager du type de révolution ou de bombe qui n’arrangera personne.
    La France vous restera redevable et l’Afrique vous remerciera car elle retiendra qu’un humaniste, un homme de paix Français pose les base d’un monde en paix
    J’espère seulement que les gens verront le bon coté de votre intervention !
    Dire la vérité à l’autre est un acte d’amour car cela lui permet de résoudre son problème

  • Le 28 octobre 2017 à 08:55, par Okpayielo En réponse à : Assassinat de Thomas Sankara : Lettre ouverte à SEM. Xavier Lapeyre de Cabanes, Ambassadeur de France au Burkina Faso

    Bonjour chers amis Internautes.
    Grand merci à Lefasonet.
    Grand merci à M. Christian Darceaux pour son écrit aux arguments si forts et clairs, mais surtout pour le courage si élégant don’t il a fait preuve.
    Le grand malaise qu’il resent à entendre les propos de l’ambassadeur de France, nous sommes très nombreux à le sentir, ce qui amène certains parmi nous à souvent confondre à tort le Francais (en tant qu’individu et citoyen lambda) avec l’Etat francais. Les Francais sont aussi des humains, même si l’Etat francais, au même titre que les USA et la UK, se révèle aujourdh’ui être impérialiste et génocidaire (pourquoi le fameux TPI ne s’intéresse-t-il pas aux morts du fait de la colonisation et de la traite négrière parfaitement étatisée ?). Bien entendu, il vain de vouloir réveiller les morts : cependant reconnaître les faits et sa responsabilité permet l’acceptation par les autres.
    Suite aux propos de l’ambassadeur et au vu des faits francais ayant conduit à la maintenance du régime Compaoré sur 27 ans avec les dénis systématiques de droits de justice et d’égalité, je me répète encore une fois : la France en tant qu’Etat n’a jamais aimé, naime pas et n’aimera pas l’Afrique ; elle ne fait que l’utiliser pour se maintenir en tant que puissance à l’échelon mondial (j’en veux pour preuve le débat actuel sur l’indépendance du franc CFA).
    Pour nous Burkinabe, la solution (celle de Thomas Sankara) est simple, certainement demande du temps et beaucoup de sacrifice : consommons burkinabè, pensons burkinabè et vivons burkinabè d’abord. Les Chinois ont fait pareil et sont aujourd’hui une vraie puissance.

    La Patrie ou la mort, Nous vaincrons !

  • Le 28 octobre 2017 à 09:13, par warzat En réponse à : Assassinat de Thomas Sankara : Lettre ouverte à SEM. Xavier Lapeyre de Cabanes, Ambassadeur de France au Burkina Faso

    Cet ambassadeur a un nom de la noblesse française, synonyme d’une éducation familiale dans la pure tradition du colonialisme et ou du néocolonialisme triomphant ; le contraire du soldat pur jus, stratège, intègre, qu’il a remplacé . Le Général semble avoir une meilleure lecture des intérêts de la France que lui.

  • Le 28 octobre 2017 à 10:20, par on voit clair En réponse à : Assassinat de Thomas Sankara : Lettre ouverte à SEM. Xavier Lapeyre de Cabanes, Ambassadeur de France au Burkina Faso

    Voici un Homme qui répond franchement sans détour a un diplomate. On sait aussi que souvent diplomatie rime avec mensonge. Merci M. Christian Darceaux. Ce diplomate se trompe d’époque. Une grosse couleuvre comme cela ne passe pas.

  • Le 28 octobre 2017 à 10:31, par tororoso En réponse à : Assassinat de Thomas Sankara : Lettre ouverte à SEM. Xavier Lapeyre de Cabanes, Ambassadeur de France au Burkina Faso

    Cher Monsieur,
    Infiniment merci pour ce que vous avez écrit. Un écrit plein de respect pour les deux pays et leurs peuples et de sens aigu de l’analyse. ça éclaire et ça console un peu les citoyens Burkinabé. La désinvolture et le paternalisme ne sont malheureusement pas nés avec SEM Xavier Lapeyre de Cabanes. Gageons qu’un jour la France officielle comprennes qu’elle s’éloigne petit à petit mais inexorablement de la jeunesse de ses anciennes Colonies.
    Plus encore qu’aujourd’hui, il ne lui restera que la force, par le biais de dictatures maintenues en place artificiellement, pour conserver son influence. Combien de temps tiendra t-elle jusqu’à l’explosion finale immanquable ????.

  • Le 28 octobre 2017 à 10:57, par LeJuré reformulé En réponse à : Assassinat de Thomas Sankara : Lettre ouverte à SEM. Xavier Lapeyre de Cabanes, Ambassadeur de France au Burkina Faso

    Extrait de l’enquete RFI "qui a fait tué Sankara"

    Selon Nongma Ernest Ouédraogo, le puissant ministre de l’Administration territoriale et de la Sécurité, il s’agissait juste de reconstituer une Compagnie républicaine de sécurité pour veiller à la sécurité. La CRS avait été dissoute. Le ministre reconnaît toutefois que la création de cette force était très mal perçue dans le camp de Blaise Compaoré. « Ils disaient qu’on créait une nouvelle force, à un moment où la tension montait, pour attaquer l’autre clan. Alors que ce n’était pas vrai », insiste Nongma Ernest Ouédraogo, qui dit avoir appris par la suite que Blaise Compaoré était « furax » quand on lui a dit que le projet avait été adopté. NDLR l’adoption du projet a eu lieu le 14 octobre à un conseil de ministre ou blaise était absent.
    ............

    Lors du Conseil des ministres du 14 octobre 1987, Nongma Ernest Ouédraogo a ces mots : « Pendant longtemps, nous nous sommes occupés de nos ennemis, maintenant nous allons nous occuper de nos amis ». Aujourd’hui, l’ex-ministre, un peu gêné, précise dans un sourire : « C’était juste pour plaisanter. Ils me connaissaient mais ils ont pris ça à la lettre ». NDLR : Dans un contexte de tension entre jeunes officiers MAXISTES-LENINISTES (ROUGE), ou tous les faits, gestes et dires de l’adversaire sont analysés et pris très au sérieux, il y a des plaisanteries déplacées.
    .................
    Blaise Compaoré n’avait peut-être pas tout à fait tort de s’inquiéter. « Il est probable qu’il ait interprété ça comme un acte hostile », analyse le capitaine Pierre Ouédraogo, patron des Comité de défense de la Révolution
    .............
    « C’était soit tirer sur l’autre, soit se faire tirer dessus. » Achille Tapsoba, président par intérim du CDP "
    ..............
    Cette thèse du complot international, Nongma Ernest Ouédraogo, l’ex-ministre de l’Intérieur, un fidèle lui aussi de Thomas Sankara, la rejette : « Je ne peux pas étayer les allégations selon lesquelles des services étrangers étaient mêlés à cette histoire, parce que moi je pense qu’il s’agit d’un problème tout à fait interne au CNR, que c’est un conflit entre Blaise Compaoré et Thomas Sankara. Peut-être bien que certains ont eu accès à des informations différentes des miennes. Mais moi, en tant que ministre de la Sécurité, je n’ai jamais eu vent d’un quelconque complot. »

    Au regard de ces témoignages, je me demande si l’ambassadeur de france n’a pas aussi sa part de vérité lorsqu’il déclare "« Il y avait mille raisons burkinabè pour que les dirigeants de la révolution s’entretuent » et aussi que « Il ne faut pas chercher ailleurs qu’au Burkina les commanditaires ».

    A moins que M. Christian Darceaux fasse parti des "certains" qui aient été mieux informé que le ministre de l’intérieur de l’époque.

    Webmaster SVP laisse passer.

  • Le 28 octobre 2017 à 13:41, par Tigory En réponse à : Assassinat de Thomas Sankara : Lettre ouverte à SEM. Xavier Lapeyre de Cabanes, Ambassadeur de France au Burkina Faso

    Ce même ambassadeur a déclaré, lors de son discours à l’ouverture du forum sur la sécurité que le Burkina est maintenant sous un régime démocratique ! A ma connaissance son pays qu’il représente n’a jamais considéré le Burkina depuis l’adoption de notre constitution en 1991 de pays où la démocratie n’existe pas. Alors Excellence à partir de quand constatez vous que notre pays est démocratique ? Arrêtez de venir vous moquer des souffrances de nos populations
    Qu’avez vous pour la démocratie dans notre pays ? Excellence arrêtez de vous comporter comme un colon de temps révolus. Nous n’en avons pas besoin

  • Le 28 octobre 2017 à 15:32, par abdoul En réponse à : Assassinat de Thomas Sankara : Lettre ouverte à SEM. Xavier Lapeyre de Cabanes, Ambassadeur de France au Burkina Faso

    La France va payer toutes ses compromissions. Dieu ne dort pas...

  • Le 28 octobre 2017 à 19:52, par boudson LE FILITOXER En réponse à : Assassinat de Thomas Sankara : Lettre ouverte à SEM. Xavier Lapeyre de Cabanes, Ambassadeur de France au Burkina Faso

    Les peuples du monde ont les mêmes aspirations de vérité liberté bien être démocratie etc.MERCI A CHRISTIAN DARCEAUX D ANALYSER LES PROPOS MENSONGÈRES DE MONSIEUR L’ AMBASSADEUR DE FRANCE AU BURKINA SUR L’ ASSASSINAT DE THOMAS SANKARA. LA VÉRITÉ DOIT ÊTRE CONNUE DU PEUPLE BURKINABÉ.LA FRANCE A INTÉRÊT A CE QUE LA VÉRITÉ TOUTE LA VÉRITÉ SE MANIFESTE SI ELLE VEUT TOUJOURS AVOIR DE LA CRÉDIBILITÉ AU SEIN DE L ’OPINION BURKINABÉ ET DU MONDE TOUT ENTIER. ELLE A INTÉRÊT A DÉCLASSIFIE LE DOSSIER THOMAS SANKARA QUI DURE DEPUIS 30 ANS .TROP C ’EST TROP. LA PATRIE OU LA MORT NOUS VAINCRONS !

  • Le 29 octobre 2017 à 05:10, par kakaka En réponse à : Assassinat de Thomas Sankara : Lettre ouverte à SEM. Xavier Lapeyre de Cabanes, Ambassadeur de France au Burkina Faso

    Bonjour à tous
    La France n’a pas d’autres choix, elle doit sa survie à cette pratique. Comme disait quelqu’un, le pire est devant nous.
    Voyez simplement les armements qui circulent dans notre pays en provenance de la Côte d’Ivoire et en direction nous ne savons où et surtout convoyés par notre gendarmerie (ne serait-ce pas ces armes qui sont données aux djihadistes de fabrication française dans le nord).
    Alors la raison de s’excuser n’est pas à l’ordre du jour car elle doit continuer de tuer les Africains pour exister parmi les pays dits puissants. Cette supercherie de la France est à son apogée, bientôt la prophétie du président russe Putine s’accomplira et la France sera la colonie de ses colonies. Toute force, toute violence a un fin et il est bien dommage que le violeur, la France, aura une fin terrible.
    Au jeune peuple français de se lever, comme un seul homme, pour combattre cette pratique millénaire qui aura de grande conséquence sur l’avenir française.
    Bravo Xavier pour votre réaction, formez un groupe de jeunes français pour combattre cette pratique française en Afrique, car ceux sont vous seuls, les jeunes français, qui vivrez cette apocalypse, ceux-là mêmes qui ont posé et qui posent ces actes d’assassinats africains seront dans leur tombe. Vos jeunes mains innocentes seront rouges de sangs africains

  • Le 29 octobre 2017 à 05:23, par kakaka En réponse à : Assassinat de Thomas Sankara : Lettre ouverte à SEM. Xavier Lapeyre de Cabanes, Ambassadeur de France au Burkina Faso

    Bravo plutôt à Christian Darceaux pour sa réaction qu’à Xavier comme je l’ai écrit

  • Le 29 octobre 2017 à 12:20, par Alexio En réponse à : Assassinat de Thomas Sankara : Lettre ouverte à SEM. Xavier Lapeyre de Cabanes, Ambassadeur de France au Burkina Faso

    Le systeme dit democratie en Afrique est une ruse des europeens pour nous piller nos ressources avec legimimenet sous ce faux pretexte. La France n a rien de lecons a nous donner politiquement. En France la democratie est en panne depuis la fin de la deuxieme guerre mondiale. C est la Franconnerie qui gouverne avec ses methodes suicidaires dans les pays dits anciennes colonies.

    Ou elle a ses satellites presidents tous sont des achetes pour assurer les interets de la France en Afrique.

    On a meme pas besoins des un scientique pour comprendre que l assassination de Sankara etait une question de temps pour la France. Elle a ses doigts partout dans la politique de ses anciennes colonie.

    Pourquoi la France ne veut pas ouvrir ses Archives ? ce qu il y a angille sous roche ?

  • Le 30 octobre 2017 à 00:25, par M.Kouka En réponse à : Assassinat de Thomas Sankara : Lettre ouverte à SEM. Xavier Lapeyre de Cabanes, Ambassadeur de France au Burkina Faso

    Norbert Zongo disait que ce qui fait mal c’est le silence des autres, des hommes bien. Merci a Christian D. de nous faire avancer dans notre quete de justice.

  • Le 30 octobre 2017 à 12:04, par Curieux En réponse à : Assassinat de Thomas Sankara : Lettre ouverte à SEM. Xavier Lapeyre de Cabanes, Ambassadeur de France au Burkina Faso

    Pauvres Burkinabè.
    Ils vont se laisser encore divertir par un opportuniste en quête de notoriété.
    Avant de lui sauter au coup et lui combler de gratitudes, attendons la conclusion du feuilleton judiciaire.

    N’oubliez pas que les pires colons sont ceux qui se sont présentés à nous comme des amis voir des partisans contre nos propres frères et contre les puissances extérieures qui veulent nous dominer. Faites gaff.

    Peut-être que lui il l’ignore, mais nous nous savons très bien que la classe politique de l’époque est celle qui avait la plus intégrée l’élimination physique comme moyen de règlement des divergences politiques ou idéologiques. Ce n’est donc pas improbable que cette histoire soit une histoire burkinabè-burkinabè.

    • Le 2 novembre 2017 à 17:56, par Danton En réponse à : Assassinat de Thomas Sankara : Lettre ouverte à SEM. Xavier Lapeyre de Cabanes, Ambassadeur de France au Burkina Faso

      Tu parles de quelle « classe politique de l’époque » ? Evitons les raccourcis et les lieux communs historiques. L’élimination physique était la règle, j’en conviens, mais ceux qui ont éliminé Sankara sont ceux qui l’ont le plus utilisé. Check your facts.Danton.

      • Le 3 novembre 2017 à 12:45, par Curieux En réponse à : Assassinat de Thomas Sankara : Lettre ouverte à SEM. Xavier Lapeyre de Cabanes, Ambassadeur de France au Burkina Faso

        Si vous convenez avec moi que l’élimination physique faisait partie des règles du jeux politique de l’époque, vous conviendrez également avec moi que cette affaire peut être purement burkinabè et comme vous le dites, ceux qui ont tué Sankara en avaient la parfaite aptitude. Ils pouvaient donc faire leur coup sans aucune implication extérieure.

        Dire que la mort de sankara arrangeait la france, c’est presque indiscutable et d’ailleurs pas la france seule, mais dire que la france est impliqué dans l’action du 15 octobre, je demande simplement d’attendre le procès.

  • Le 5 novembre 2017 à 22:53, par LE SAGE En réponse à : Assassinat de Thomas Sankara : Lettre ouverte à SEM. Xavier Lapeyre de Cabanes, Ambassadeur de France au Burkina Faso

    JE ME SENS OBLIGER DE SOULIGNER QU’ UN AMBASSADEUR PEUT TENIR DES PROPOS SUIVANT UNE LIGNE OFFICIELLE, MEME S’ IL N’ EN EST PAS CONVAINCU.
    MAIS DANS LE CAS DE SEM. XAVIER LAPEYRE, ET VU VOS REACTIONS, IL EST CLAIR QU’IL EST AU DELA DE SES PREROGATIVES. IL NE PEUT IGNORER, DE PAR SA FONCTION, LE CARACTERE SENSIBLE DU SUJET CONCERNANT L’ ASSASSINAT DE THOMAS SANKARA ET QUE TOUTE REFLEXION SUR CE SUJET EST PERCU COMME EMANANT DE LA FRANCE QU’ IL REPRESENTE. A MOINS QUE SON ACTION SOIT LE PAVER JETE DANS LA MARRE...

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique