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Revendication syndicale : Pour l’UNAPOL, le ministre de la sécurité fait du dilatoire

LEFASO.NET | Par Herman Frédéric Bassolé

Publié le vendredi 20 octobre 2017 à 02h30min

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Revendication syndicale : Pour l’UNAPOL, le ministre de la sécurité fait du dilatoire

L’Union Police nationale (UNAPOL) a rencontré la presse, ce jeudi 19 octobre, pour parler du traitement de leur plateforme revendicative déposée en novembre 2016 au niveau de leur ministère de tutelle. Un an après, Wakilou Sénou et ses camarades se disent découragés face « au mépris » du gouvernement.

Il n’est pas passé par quatre chemins pour exprimer au nom du syndicat, le ressentiment des policiers sur le traitement de leur plateforme revendicative qui n’a connu « aucune action de solutionnement diligent ». Lui, c’est Wakilou Sénou, le secrétaire général de l’Union Police nationale (UNAPOL). Entouré de ses plus proches collaborateurs, il n’a pas manqué d’asséner ses vérités au ministre de la sécurité Simon Compaoré qui selon lui, fait du dilatoire.

Après le forum

Sur le premier point de la plateforme minimale, c’est-à-dire, la relecture de la loi 045 portant statut du personnel de la police nationale, l’UNAPOL dit ne pas comprendre que la loi soit encore dans les tiroirs du ministère après qu’elle a été élaborée en commission et relue en commission plus élargie. Les raisons qui ont été servies au syndicat, selon M. Sénou, c’est que des amendements doivent être apportés à la loi et que par manque de temps du fait de l’organisation du forum national sur la sécurité, la commission devra se réunir après le forum.

Conflit d’intérêt ?

Pour le point concernant l’érection des écoles de Police en établissements publics, l’UNAPOL pointe du doigt le président de la commission qui, selon ses dires, n’a pas encore tenu de rencontre, depuis la mise en place de l’équipe en juin 2017 pour la relecture des textes. Pour le syndicat, le bon fonctionnement de la commission présente « un conflit d’intérêt évident pour son président car si la revendication aboutit, son poste n’existera probablement plus ».

Contre la formation « au rabais »

Il a par ailleurs dénoncé les conditions « inhumaines » des élèves dans les écoles de police. « Quand je suis rentré dans les dortoirs, la première image qui m’a traversée l’esprit, c’est la MACO (Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou). C’est indigne de former les policiers dans ses conditions et dire chaque fois à cor et à cri qu’ils ne sont pas bien formés », a déploré le secrétaire général. Pour lui le syndicat restera toujours sur le qui-vive pour condamner toute « formation au rabais ».

« Comment peut-on être juge et partie ? »

« Déception, injustice ». Ce sont le mot que le secrétaire général de l’UNAPOL a employé pour aborder la question de la gestion du dossier de leurs camarades radiés en 2011 à la suite des mutineries. Même si ce point ne faisait pas partie de la plateforme minimale de novembre 2016, le syndicat n’a pas passé sous silence la question, rappelant au passage que des signes permettaient d’espérer le retour de leurs collègues dans la maison commune. Ces signes, selon Wakilou Sénou, c’étaient les audiences avec les autorités du pays et les auditions du Haut Conseil pour la réconciliation et l’Unité nationale (HCRUN). « On a l’impression qu’il y a une main invisible sur ce dossier alors qu’il y a une injustice flagrante. Les personnes, qui par leur mauvaise gestion avaient été dénoncées par les éléments, ont siégées dans la commission qui a radié les policiers. Comment peut-on être juge et partie ? », s’offusque le secrétaire général qui reconnait toutefois que tous les policiers sanctionnés ne sont pas blancs comme neige.

Sur la question du service payé, les policiers de la ville de Ouagadougou avaient abandonné, au mois de mars, leurs postes pour demander la régularisation de ces services par des contrats. Suite à cela, il avait été décidé de la relecture du texte y relatif. Le processus est en cours, un point que l’UNAPOL apprécie. Toutefois, elle a condamné le fait que des policiers « continuent dans de nombreux cas d’offrir des prestations sans contrats ou sur la base de contrat au contenu douteux. Pire, certaines directions régionales sans accord à la suite d’échange continuent de retenir non plus 30% mais 50% des gains émanant des prestations et menacent de sanction toute tentative de refus ou organise des missions punitives ».

Même si l’UNAPOL dénonce le dilatoire du ministre de la sécurité, elle confie n’avoir pas rompu le dialogue. Cependant si rien n’est fait, elle se réserve le droit d’entreprendre des actions. Quelles actions ? « L’effet de surprise va plaider à notre faveur », a laissé entendre Wakilou Senou qui a tout de même rassuré que le syndicat ne va « jamais entreprendre une action quelconque qui va nuire à la quiétude des citoyens ».

Herman Frédéric Bassolé
Lefaso.net

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