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Lutte contre l’insécurité : Des OSC invitent les travailleurs à renoncer à 10% de leur salaire

LEFASO.NET | Aïssata Laure G. SIDIBE

Publié le dimanche 15 octobre 2017 à 01h29min

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Lutte contre l’insécurité : Des OSC invitent les travailleurs à renoncer à 10% de leur salaire

La Coalition pour l’avancée du peuple (Copap) est composée d’un ensemble d’associations et de mouvements. Parmi lesquels le collectif 3D, Les jeunes unis pour la patrie, l’Alliance pour la justice et la prospérité, SOS emplois des jeunes, Action pour un changement de qualité, SOS vie. Elle a officiellement signé son entrée sur l’échiquier syndical en organisant sa toute première conférence de presse, ce jour 14 octobre 2017, à Ouagadougou. A l’occasion, elle a donné son point de vue sur la situation nationale.

Pour le coordonnateur général de la coalition, Aziz Sana, qui a animé la conférence de presse, la situation sécuritaire est préoccupante au Burkina Faso. « Malgré le non engagement de notre pays dans aucune guerre contre un pays tiers ni un groupe, il est la cible incessante d’une mafia dont le seul objectif est de nous détourner de notre chemin vers la justice, plus de démocratie, de respect de la vie humaine et une sensible amélioration du pain quotidien de nos populations », a-t-il expliqué. Convaincue que la recherche de la sécurité et de la défense du territoire est une affaire de tous, la Copap a invité les agents de l’Etat et ceux du secteur privé à renoncer à 10% de leur salaire pour le financement de la lutte anti-terroriste. Et ce, pendant 3 mois. « Ce n’est sous l’affluence ni du gouvernement, ni de l’armée. C’est la conférence des présidents des mouvements et associations affiliés à la coalition qui l’a ressorti. Et c’est en terme citoyen que nous l’avons proposé », précise M. Aziz Sana.

A l’en croire, cette manne financière servira à former les Forces de défense et de sécurité et à acheter du matériel militaire avec reddition des comptes au peuple et aux syndicats par le gouvernement. Pour ce faire, il a été demandé aux autorités d’entamer des pourparlers avec les syndicats pour que « l’effort salarial de guerre et de sécurité se concrétise ».

En ce qui concerne la réconciliation, le conférencier du jour a déclaré qu’on peut bien revendiquer ses droits ou défendre ses convictions sans verser le sang d’autrui et sans détruire la vie. « Tous ceux qui violent ce principe doivent s’attendre à ce que justice soit faite un jour ou l’autre », a-t-il prévenu. Séance tenante, le coordinateur de la Copap a lancé un appel à tous ceux qui se sont exilés et qui sont accusés à tort ou à raison, de rentrer au pays, affronter avec courage la justice. Pour ses membres, une supposée réconciliation sans la moindre vérité, justice et repentance sincère ne serait qu’une « grosse farce qui exploserait douloureusement sur le visage des gouvernants d’une part et éclaboussera les espoirs d’un peuple d’autre part ».

Faisant allusion aux crimes de sang, le coordonnateur général de la Copap a dit que le peuple s’interroge sur les intentions réelles des autorités à travers les libérations provisoires récentes des présumés conspirateurs du putsch manqué du 16 septembre 2015. « Messieurs les juges, le peuple ne vous comprend pas, prenez le haut-parleur et expliquez-vous, courageusement ».

En ce qui concerne la gouvernance, la coalition encourage le gouvernement à poursuivre sur la voie de la transparence dans la gestion de la chose publique. Elle a aussi proposé que toute malversation soit sanctionnée à la hauteur du forfait. Car, « les deniers publics doivent servir au peuple dans toute sa diversité et non à des farceurs de gestionnaires solitaires ».

Se prononçant enfin, sur les conditions de subsistance, M. Sana a souligné avec insistance que la gangrène qu’est le problème de l’employabilité des jeunes ainsi que la pauvreté ambiante restent une bombe à retardement. Et pour pallier un tant soit peu à la situation, il a invité le gouvernement à respecter ses promesses de campagne. Au peuple burkinabè, il a demandé de rester mobilisé et à se tenir prêt à répondre aux mots d’ordre à venir de la coalition.

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net

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