LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Nous sommes lents à croire ce qui fait mаl à сrοirе. ” Ovide

UPC : Des militants réclament leurs mandats aux députés frondeurs

Publié le jeudi 12 octobre 2017 à 23h11min

PARTAGER :                          
UPC : Des militants réclament leurs mandats aux députés frondeurs

Depuis la démission de 13 députés membres de l’Union pour le progrès et le changement (UPC) de leur ancien groupe parlementaire pour créer un 2e groupe parlementaire dénommé UPC-RD, à l’Assemblée nationale, la tension est à son comble au sein de ce parti. Les frondeurs sont taxés de « traitres » qui veulent se « vendre à la majorité ». C’est pourquoi, des militants qui se disent floués exigent la démission de ces derniers du parti. Ainsi, ils organisent des manifestations pour réclamer les mandats qu’ils ont confiés à ces derniers.

Comme annoncé lors de la conférence de presse le 10 octobre 2017, ils ont initié une marche, ce jeudi 12 octobre 2017, pour remettre un message au Président de l’Assemblée nationale. Mais, ils n’ont pas réussi à le faire parce que leur manifestation a été qualifiée d’illégale par la mairie pour vice de forme de la demande d’autorisation. « Nous avons introduit une demande au niveau de la mairie de Ouagadougou pour, ce matin, pouvoir remettre une lettre au Président de l’Assemblée nationale. Et l’intérimaire, Maître Bénéwendé Sankara nous avait répondu favorablement, il nous avait même donné rendez-vous à 10h pour recevoir la lettre », a confié Jean Léonard Bouda, militant du Kadiogo, un des responsables de la manifestation.

des manifestants

Mais, les choses ne se passeront pas comme prévues. Un courrier de la mairie de Ouagadougou viendra tout chambouler la veille. « A notre grand étonnement, hier soir vers 14h, nous recevons un courrier qui nous dit qu’il manque deux noms de responsables de cette manifestation. Nous nous sommes immédiatement déportés pour donner les deux noms. A ce niveau, ils nous ont dit qu’il faut réintroduire une autre demande et attendre 72h. Nous avons pensé donc que c’est de la mauvaise volonté », a expliqué Jean Léonard Bouda.

La manifestation n’est donc pas autorisée. Qu’à cela ne tienne ! Dès 7h, les militants conviés à la manifestation, convergent vers le côté Ouest du pont Kadiogo. Ils étaient quelques centaines aux environs de 8h. Puis, les tractations commencent. Les premiers responsables de la manifestation se concertent pour décider de l’attitude à tenir. Pendant ce temps, les militants de base lancent des slogans hostiles aux députés frondeurs. « Non à la spéculation de nos mandats électifs », « non aux députés corrompus », « non au nomadisme politique », « rendez-nous nos mandats »….

en route pour le domicile de la député Korbéogo les manifestants rebroussent chemin après négociation avec la police

Au nombre des manifestants, on trouve de simples militants de base, mais aussi des conseillers municipaux, des maires d’arrondissements, des députés. C’est d’ailleurs les députés qui se sont concertés pour enfin décider que les manifestants délèguent deux ou trois personnes pour aller remettre le message au vice-président de l’Assemblée nationale. Mais, cette option n’a pas non plus prospéré. « Nous n’avons pas pu remettre notre message. Le Premier vice-président de l’Assemblée nous a demandé finalement de remettre le message au Commandant de police. Et nous pensons que le message est assez important et donc, nous avons dit que nous n’allons pas remettre le message au Commandant de police », a précisé Jean Léonard Bouda.

Entre temps, la situation a failli dégénérer entre forces de sécurité et manifestants puisque les derniers cités ont voulu forcer pour se rendre à l’Assemblée nationale. On a assisté alors à un face à face tendu pendant quelques minutes. Finalement, les manifestants décident de replier et se rendent au siège de leur parti, l’UPC. De là-bas, après concertations, ils conviennent de se rendre au domicile de l’honorable Fatimata Korbéogo/Ouédraogo, l’élue de la province du Kadiogo pour réaffirmer leur détermination à reprendre leur mandat. Là encore, les choses ne se passeront pas comme prévu. Leur marche sera stoppée par les forces de l’ordre. Après négociations, ils décident de repartir au siège du parti pour de nouvelles concertations en vue de mieux peaufiner leur stratégie pour reprendre les mandats qu’ils avaient confiés aux députés frondeurs.

Jean Léonard Bouda explique les tractations en cours

Au même moment, dans les provinces d’origine des autres députés frondeurs, des manifestations devraient se tenir en vue du retrait de leurs mandats. « Dans les autres provinces, les manifestations sont en train de s’organiser et d’ici la fin de la semaine, vous aurez des échos pour les autres provinces », confie-t-on.
Au cours de la rencontre du Bureau politique national du parti annoncée pour le 14 octobre, la question s’invitera au débat.

Le feuilleton du retrait de mandats des députés frondeurs n’a sans doute pas encore fini de se jouer.

Moussa Diallo
Lefaso.net

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 12 octobre 2017 à 23:53, par en verité je vous le dis En réponse à : UPC : Des militants réclament leurs mandats aux députés frondeurs

    C’est lamentable des militants qui outrepassent l’appel de leur président Zeph à la retenue et au calme et qui en veulent aux autres .Ou se trouve la civilité dans votre combat allez jusqu’à blesser un enfant parce que vous n’êtes pas d’accord avec sa maman et gâter son portail c’est triste.Si on pense que se sont des chefs de famille qui réagissent de la sorte on comprend que ça sera difficile à l’UPC de diriger un jour le pays.Vous n’allez jamais pouvoir les forcer à rendre le tablier avec cette barbarie.J’appelle les députés frondeurs à ne jamais céder à cette intimidation tenez bon car vous êtes des députés du peuple

  • Le 13 octobre 2017 à 05:28, par Colonel à la retraite Charles Lona Ouattara  En réponse à : UPC : Des militants réclament leurs mandats aux députés frondeurs

    Lona Charles Ouattara est un colonel de l’armée burkinabè à la retraite. Il est promotionnaire d’école et ami d’enfance de Thomas Sankara. A son avis, le leader de la révolution burkinabè était en voie de changer ses perceptions idéologiques qui continuent aujourd’hui encore de faire rêver des jeunes : « Sankara, à partir de 1967 s’est laissé convertir au communisme. A partir de 1987, je crois qu’il amorçait un revirement spectaculaire, ce que les autres, dont Blaise Compaoré, n’ont pas voulu. Donc c’est un héritage qui à mon avis, fait rêver la jeunesse. »

    Pourtant il semble que vous étiez au Mali et o, vous a même accusé d’avoir pactisé avec l’ennemi lors du conflit frontalier en 1985 ?

    •Colonel à la retraite Charles Lona Ouattara , C’est vrai, j’avais été accusé de participer au côté du Mali à l’envahissement de mon propre pays. Ce qui était totalement inexact. Je pense plutôt que c’est mon refus de
    collaborer qui paniquait les révolutionnaires. Ils ont persécuté mes parents après moi. Mon oncle et mon frère ont été emprisonnés pendant une année et sans preuve. Et jusqu’à l’heure où je vous parle aucune compensation financière pour les dédommager. Moi-même j’ai été condamné à mort par contumace par les tribunaux populaires de la révolution. Parce que j’étais présenté comme un traître à la nation. Et depuis mon départ j’avais coupé tout lien avec le Burkina.
    Avez-vous vraiment été contraint de quitter le pays en 1984 ?

    Colonel à la retraite Charles Lona Ouattara , J’avais estimé qu’il n’était pas question pour les militaires que nous sommes de nous impliquer dans la politique. Pour moi l’armée ne doit pas faire de la politique. Cela ne veut pas dire qu’on ne doit pas voter. Nous sommes des électeurs silencieux. Il n’est pas tolérable de voir un militaire battre campagne pour n’importe quel parti politique comme on en voit aujourd’hui. J’ai donc été en désaccord total avec mes anciens camarades à l’époque parce que les militaires sont astreints à l’obligation de réserve. Ce qui était loin d’être le cas avec le CNR.
    Oui, mais est-ce que vous le leur avez signifié en son temps ?
    • Je le leur ai fait savoir de vive voix et c’est pourquoi je n’ai pas activement pris part aux activités du CNR. Sankara avait voulu que j’assume des responsabilités au niveau du secrétariat général des CDR qui était la deuxième structure la plus puissante de la révolution, mais j’ai refusé. Et depuis lors les brouilles se sont accentuées entre lui et moi jusqu’à ce que je quitte le pays en fin 1984 pour le Kenya.

    Quel rôle vous avez joué dans cette prise de pouvoir en août 1983 ?

    •Colonel à la retraite Charles Lona Ouattara . Rien du tout. Parce que je n’étais pas d’accord avec eux. Pour moi la place des militaires, c’est dans les casernes. Personnellement j’ai cherché à servir mon pays en évitant désormais toute implication politique. La politique, c’est pour les civils et non les militaires. Malgré le fait qu’on ne pouvait pas rester dans le pays tant qu’on n’était pas d’accord avec ces révolutionnaires, je me suis consacré à des tâches militaires dans les casernes durant la première année de la révolution. Et c’est en fin 1984 que j’ai compris que je ne pouvais pas continuer avec eux et j’ai décidé de partir.

    • Le 13 octobre 2017 à 16:49, par Adama En réponse à : UPC : Des militants réclament leurs mandats aux députés frondeurs

      1) En 1987, tu devais être au Mali où au Kenya. (On peut se poser des questions sur les moyens qui t’ont permis de te rendre et vivre au Kenya). Mais là n’est pas mon problème. Toujours est-il que tu dis toi-même que tu n’étais pas dans le cercle des révolutionnaire et tu étais loin de la patrie. Comment peux-tu venir dire "Je crois que Sankara amorçais un virement spectaculaire". Nous sommes face à une situation où le peuple est en train de te juger sur des faits concrets, ton comportement devant ce peuple, image à l’appui. Et tu ne trouves rien à faire que de faire croire à tes suppositions "A partir de 1987, je crois qu’il [Sankara] amorçait un revirement spectaculaire, ce que les autres, dont Blaise Compaoré, n’ont pas voulu."

      2) C’est 30 ans après que tu veux témoigner et pondre une interview pour refuter des faits à partir de ce que tu crois ?

      3) tu parles d’indemnisation de ton oncle et de ton frère, mais tu oublies de dire que toi tu as été indemnisé (combien ?) sur le compte du contribuable avec qui tu es en train de rusé aujourd’hui pour percevoir des émoluments pour un mandat que tu as refusé d’exécuter selon ceux qui t’ont voté.

      4) Ta justification sorti en conférence est trop terre à terre mon colonel. On t’accuse avec des faits et tu ne trouves rien à dire que "est-ce que je ressemble à un homme de gauche ?".Tu fait honte pour une colonel de l’Armée

  • Le 13 octobre 2017 à 08:11, par VOIX DE HOUNDE En réponse à : UPC : Des militants réclament leurs mandats aux députés frondeurs

    Dissan si tu penses que ta voix à l’assemblée va nous permettre d’avoir de l’eau, des écoles, des routes, des centres de santé...notre bien n’être, alors vas y. Nous samanfou que Zeph soit président ou non. Le bonheur de peuple avant ! courage et tient bon. c’est pas Ouaga qui t’a voté. C’est le TUY. Ne démissionne pas ! M’bieni vooooo !

  • Le 13 octobre 2017 à 09:27, par TOME de Boromo En réponse à : UPC : Des militants réclament leurs mandats aux députés frondeurs

    Pourtant il semble que vous étiez au Mali et on vous a même accusé d’avoir pactisé avec l’ennemi lors du conflit frontalier en 1985 ?

    Réponse du colonel : "C’est vrai, j’avais été accusé de participer au côté du Mali à l’envahissement de mon propre pays. Ce qui était totalement inexact. Je pense plutôt que c’est mon refus de collaborer qui paniquait les révolutionnaires".

    Mon cher colonel, vous n’avez pas honte de dire que vous avez refusé de collaborer pour sauver votre pays qui était en guerre ? Votre pays où tous vos parents y étaient ? Par ce manque de collaboration le Mali pouvait neutraliser le Burkina et vous en serez maintenant ravi ? Même si des divergences idéologiques vous ont conduit à l’exil vous ne devriez jamais refuser de secourir votre patrie en cas de danger surtout pour un patriote. Je comprends maintenant pourquoi vous avez pu démissionner avec vos camarades du groupe parlementaire UPC. Le patriotisme vous manque ; ce sont vos intérêts propres qui vous guident. Honte honte honte à vous colonel.

  • Le 13 octobre 2017 à 16:06, par sidsomde En réponse à : UPC : Des militants réclament leurs mandats aux députés frondeurs

    Calmez-vous gens de UPC , vous n’êtes pas seuls, tous les partis, y compris le MPP connaissent des "gou-goute-goute" de l’intérieur . Il suffit de bien observer leurs sorties.

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique