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Economies africaines : Une croissance timide de 2,4% projetée en 2017, selon la Banque mondiale

Publié le jeudi 12 octobre 2017 à 01h07min

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Economies africaines : Une croissance timide de 2,4% projetée en 2017, selon la Banque mondiale

Le dernier rapport semestriel de la Banque mondiale sur l’état des économies africaines, Africa Pulse, a été dévoilé à la presse ce mercredi 11 octobre 2017, au cours d’une vidéo conférence, retransmise dans plusieurs pays. Il ressort de ce rapport une reprise « timide » de la croissance économique en Afrique subsaharienne avec une projection de 2,4% pour l’année 2017, contre 1,6% l’année dernière.

« L’activité économique redémarre en Afrique, mais de façon modeste parce qu’elle reste en deçà du taux de croissance de la population africaine », a déclaré l’économiste en chef de la Banque mondiale pour l’Afrique, Albert Zeufack. Selon la dernière édition d’Africa Pulse dont il a présenté la substance aux hommes et femmes de médias, par vidéo conférence, le taux de croissance économique l’Afrique sub-saharienne devrait ressortir à 2,4% en 2017.

Trois facteurs sous-tendent ce redémarrage

Cette reprise bien que timide est sous-tendue par plusieurs facteurs, à en croire M. Zeufack. Tout d’abord, l’expert explique que l’environnement international a été favorable en 2017 en ce sens que la croissance mondiale a été plus forte avec un regain des investissements et des flux de capitaux financiers sur le continent africain, quoi que l’espace fiscal se soit réduit et que la dette se soit accrue. Ce regain est un baromètre de la confiance des investisseurs qui ont souscrits aux bons émis par certains pays sur les marchés internationaux.

Le deuxième facteur qui sous-tend la relance de l’Afrique est la stabilisation des prix des matières premières notamment, le pétrole, le gaz naturel et les minerais, à un niveau inférieur à ce qu’elles étaient avant 2011. Par exemple, le pétrole s’est stabilisé autour de 50, 55 dollars américains, selon le rapport.

Le Nigéria et l’Afrique du Sud représentent plus de 50% du PIB de l’Afrique : ce sont les deux premières économies du continent et elles viennent de sortir de la récession(15 mois pour le Nigéria) après avoir bénéficié d’un redressement timide des prix des produits de base, depuis 2016. Cette bonne nouvelle, selon l’économiste en chef de la Banque mondiale pour l’Afrique, est le troisième facteur qui a permis au continent noir d’amorcer une dynamique dans l’activité économique

Les pays résilients

Même si la Banque mondiale projette une croissance de 2,4% cette année, l’institution reconnait que la croissance est à vitesses multiples. Selon le rapport, les pays de l’Afrique de l’Est (Ethiopie, Rwanda, Tanzanie) qui sont moins dépendants des matières premières continuent de croitre assez vite avec des taux de plus de 6%. Idem pour le Sénégal et la Côte d’ivoire. « Ces pays représentent la face résiliente de l’Afrique », foi d’Albert Zeufack qui estime que le taux de 2,4% annoncé pour 2017 masque en réalité les points positifs de la croissance.

Quelques risques pour les prévisions

La Banque mondiale projette un taux de croissance de 3,2% en 2018et 3,5% en 2019. Mais selon l’économiste en chef, des réformes sérieuses doivent être entreprises notamment sur le plan fiscal et structurel afin « d’améliorer les institutions, favoriser la croissance du secteur privé, développer les marchés financiers locaux, améliorer la qualité et la quantité des infrastructures publiques et optimiser la mobilisation des ressources nationales ».

L’expert note toutefois que les pays qui dépendront toujours des matières premières comme les pays d’Afrique centrale continueront d’avoir une croissance volatile, ce qui pourrait tirer cette moyenne vers le bas sur les deux prochaines années.
Autres facteurs qui risquent de dégrader ces prévisions, et qui inquiète la Banque mondiale restent l’instabilité politique en sus de la montée des actes terroristes dans les pays du sahel ; et l’incertitude des politiques au Nigéria, en Afrique du Sud et en Angola.

Investir dans les compétences

Albert Zeufack, économiste en chef de la Banque mondiale pour l’Afrique

« Aussi bien dans le domaine des investissements publics que celui des investissements privés, la productivité a baissé en Afrique. Et l’un des moyens pour accroitre cette productivité, c’est l’investissement dans les compétences, autrement dit dans la qualité du capital humain », pense l’expert Zeufack. Et de recommander aux Etats africains de revoir la qualité de leurs investissements, bien qu’importants (+de 15% du budget annuel) dans le secteur de l’éducation, afin de renforcer la « productivité, l’inclusion et les capacités d’adaptations ». A cette question de compétence, peut être rapportée celle du dividende démographique. Pour Albert Zeufack, cette dernière pourrait être un atout si la jeunesse africaine est bien formée et dispose des compétences nécessaires pour saisir les opportunités qui se présentent à elle.

En rappel, deux Burkinabè, Gérard Kambou, Yirbehogre Modeste Somé, ont participé à la préparation du rapport dont la direction a été confiée à Punam Chuhan-Pole, économiste principal à la Banque mondiale.

Herman Frédéric Bassolé
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 12 octobre 2017 à 08:32, par Kôrô Yamyélé En réponse à : Economies africaines : Une croissance timide de 2,4% projetée en 2017, selon la Banque mondiale

    - WEBMASTER, laisse passer ! Je sais de quoi je parle et s’ils peuvent, qu’ils me contredisent pour que je revienne taper encore des vérités plus crues qu’ils cachent aux africains et ayant trait aux pollutions cette fois !

    ‘’Il ressort de ce rapport une reprise timide de la croissance économique en Afrique subsaharienne’’.

    Et c’est la faute à qui ? C’est la Banque mondiale qui est responsable des déboires en Afrique ! Et moi le fermier Kôrô Yamyélé, à partir d’un petit village burkinabè, je vais vous rappeler vos forfaits :

    1/- Vous êtes venus avec vos grosses pattes pour dire que nos économies ne se portent pas bien et qu’il faut les redresser. Vous avez envoyé votre complice le FMI faire des analyses bidon pour ouvrir la voie à vos pillages,

    2/- Vous avez, sur cette base, exigé que les États engagent des ajustements structurels et se désengager de certaines fonctions. Les États l’ont fait sur votre injonction et a licencié de nombreux fonctionnaires, puis ont privatisé de nombreuses unités de production. Mais malheureusement vos faux analystes n’ont pas saisi que le désengagement de l’État a laissé un grand vide que le privé, encore embryonnaire n’a pu combler ! La conséquence a été des licenciements massifs avec son cortège de malheurs pour de nombreuses familles. De nombreuses personnes sont tombées dans la déchéance et sont mortes dans l’anonymat. Rien que pour ça, on devrait vous poursuivre devant le TPI ! Ce fut la tristement période des Programmes d’Ajustement Structurel (PAS) très connue dans nos pays jusqu’en milieu rural car les petits paysans ont vu les prix des engrais augmenter de manière fulgurante. Et dans votre égoïsme et manque de sincérité, vous interdisez les États de subventionner à la production pendant vous ne dites rien aux pays comme les USA qui subventionnent à la commercialisation si bien que son coton devient moins cher sur le marché mondial et donc fait chuter les prix. Naturellement le coton des petits paysans pauvres d’Afrique est frappé de plein fouet !

    3/- Finalement vous vous êtes rendu compte de votre grosse erreur, et vous avez reconnu publiquement votre échec, et c’est là que nos États auraient put déposer plainte contre vous pour génocide ! En effet les prix ont grimpé et les paysans ne faisaient de recettes et les productions de tous les produits ont chuté. La majorité ne mettaient plus les enfants à l’école et n’allaient plus se soigner parce que n’ayant pas d’argent. Ce fut le contraire de ce que vous aviez menti ! Vous êtes encore revenus pour dire qu’il faut que les États investissent dans les secteurs sociaux. Donc les États ont tourné les investissements vers la santé, l’éducation, etc. Vous êtes des économistes mais ici encore vous avez royalement ignoré que ces secteurs produisent des services et non des biens. Vous avez aussi ignoré que dans nos pays, s’il y a une économie de marché, il y a aussi une économie non marchande ! Donc les États ont diminué les investissements vers l’agriculture, l’élevage, etc. qui sont les secteurs productifs produisant des biens et non des services. Le monde rural s’est appauvrit et voulant aller vite, les États ont recruté en masse des enseignants de niveau médiocre. Aujourd’hui le niveau des élèves et étudiants est tombé très bas dans nos pays.

    On ne devrait plus vous écouter car vous ne dites pas la vérité et justement votre rôle et le sens de votre existence est de piller les ressources de l’Afrique pour développer l’Europe et les USA. Dites-mois quel est le pays asiatique, arabe ou latino-américain qui fait recours à la Banque mondiale ? Aucun !

    Je vous rappelle aussi que vous n’avez pas été créés pour l’Afrique ! Pour ceux qui ne le savent pas, c’est en 1946 à la fin de la 2ème guerre mondiale que des économistes se sont réunis à Brettons Wood aux USA pour faire le plan Marshall en vue de reconstruire l’Europe détruite par la guerre. A la fin de la reconstruction de l’Europe, comment faire ? En ce temps c’était la Banque Internationale pour la Reconstruction et le Développement (BIRD) ! Quand l’Europe fut reconstruite, comment faire avec cette grosse machine et ce nombreux fonctionnaires grassement payés qui ne voulaient pas perdre leurs postes ? Comme on ne peut pas les jeter tous dans la rue comme ça, alors ils e sont tournés vers les pays du 1/3 monde et pour la première fois en 1973 le terme ‘’Banque mondiale’’ est apparu sur un rapport de cette banque ! Son directeur à l’époque était Robert Mac NAMARA. Ce que les africains doivent aussi savoir, c’est que tous les directeurs généraux de la Banque mondiale ont toujours été des américains et ont d’abord été directeurs de la CIA aux USA !! La Banque mondiale appartient donc aux USA !!!!

    Par Kôrô Yamyélé

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