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SITHO 2017 : A la découverte de la région du Centre-ouest

Publié le jeudi 28 septembre 2017 à 06h00min

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SITHO 2017 : A la découverte de la région du Centre-ouest

Mardi 26 septembre 2017, nous sommes à trois jours de l’ouverture officielle de la 12ème édition du Salon international du tourisme et de l’hôtellerie de Ouagadougou (SITHO). Une fois de plus, le SITHO n’a pas omis son traditionnel programme éductour. Du palais du chef de canton de Lallé, à celui du premier président de la Haute-Volta à Koudougou, en passant par l’habitat traditionnel Nuni, ou encore le musée ethnographique Da-Do de Réo, journalistes et tours opérateurs, sont allés à la découverte des merveilles touristiques de la région du Centre-ouest.

Pour cette première étape, c’est à Koudougou, ville située à 100 km, à l’Ouest de Ouagadougou, que l’équipe d’éductour est allée à la découverte des potentialités touristiques et culturelles de la région du Centre –ouest. Après avoir été accueillie à l’hôtel de ville de la « cité du cavalier rouge », l’équipe a mis le cap sur le palais royal du canton de Lallé, situé au secteur N° 2 de la ville. Là, si les murs du palais ont été récemment réfectionnés grâce à l’appui du Conseil régional du Centre-ouest, de ce chef d’œuvre R+1, à l’architecture égyptienne, édifié en terre-battue vers 1840, il ne reste plus que des ruines qui néanmoins, donnent toujours, une idée de la grandeur du canton.

Ruines du canton de Lallé

Sur les ruines de ce palais, qui a survécu jusqu’au règne du 22ème chef du canton, à savoir le Lallé Naaba Tigré, un guide nous retrace les plans de l’édifice, constitué jadis du quartier des hôtes, celui des autochtones et des femmes….

Que faut-il retenir de l’histoire de ce canton ? Selon la version de notre guide, le canton de Lallé serait l’œuvre du premier fils du Mogho Naaba Kouda. En effet, le Naaba Bèga, premier fils du Mogho Naaba Kouda, fut le premier chef du canton à s’installer sur les lieux. Ce dernier ayant quitté Ouagadougou pour s’installer d’abord à Siglé, suite à la demande d’autres chefs, qui voulaient protéger la localité, sous le poids des menaces. Le canton de Lallé s’étend depuis Pabré dans le Kadiogo, en passant par Laye (Kourwéogo), Siglé Boulkiemdé, Nandjèla , Kindi et Koudougou dans le Boulkiendé, Réo et Kion (Sanguié).

Habitat Kasséna

Après la visite du palais royal du canton de Lallé, notre deuxième escale a eu lieu dans la province du Sanguié, à 17 km de Koudougou. Là, nous avons visité l’habitat traditionnel du peuple Nuni, communément appelé gourounsi. Sous la conduite de l’abbé Modérat Kinda, nous avons découvert la spécificité de l’habitat traditionnel Kasséna et Léla, des branches du groupe ethnique Gourounsi. L’architecture chez les Léla, relève du génie. Et le père Kinda d’ajouter, il faut avoir « le compas dans l’œil ».

Réalisé à la main, avec des matériaux qui nécessitent une longue préparation avant sa mise en œuvre, l’habitat Léla a une forme ronde ou orthogonale, dont le toit repose sur une charpente en bois sculpté à partir de deux espèces d’arbres, très résistants.
Ainsi, si chez les Kasséna, l’habitat semble éclaté, il forme chez les Léla, tout un ensemble de cases reliées entre elles. « On tient toujours compte de l’environnement. S’il s’agit d’un temps de paix ou de guerre. Il y a des concessions qui renferment des cachettes » a souligné notre guide.

Habitat Léla

C’est alors étonnant de s’apercevoir qu’une petite concession peut contenir un salon où sont incrustés des meubles, un moulin, deux chambres, une autre salle polyvalente reliée à celle de la femme et qui sert à la fois de cuisine, de chambre, ou d’issue de secours.

Après la visite de l’habitat traditionnel Nuni, l’équipe a vibré au rythme du terroir gourounsi, par la prestation de la troupe conduite par l’abbé Modérat Kinda, avant de poursuivre son expédition au musée ethnographique Da-Do (patrie) du secteur 2 de Réo. Et entre les mains du père Kinda, nous vous invitons à vous laisser conter l’histoire du peuple Nuni, lors d’une de vos visites dans ce musée, qui fait aussi la renommée de la ville de Réo.

Palais présidentiel

Quant à nous, avant de regagner Ouagadougou, nous n’avons pas manqué de visiter le palais de Feu Maurice Yaméogo, premier président de la Haute-Volta. Ce palais, où repose le père de l’indépendance et son épouse, érigé dans les années 1964, n’a plus rien d’un palais présidentiel. Loin de son luxe d’antan, c’est une grande bâtisse en ruines, transformée en un champ, où également chauves-souris, animaux et ordures ménagères, sont les principaux résidents. Fonctionnel jusqu’en 1966, le palais sera par la suite gardé par les forces de sécurité, jusqu’à l’avènement de la révolution. Transformé en base militaire, il a été occupé par le groupement aéroportuaire, selon notre guide, Benjamin Yaméogo, neveu de Maurice Yaméogo, avant d’être restitué à la famille, « juste un an, avant le décès du président Maurice Yaméogo, nous avions reçu le palais, dans l’état dans lequel vous l’avez trouvé actuellement » a-t-il lancé.

Musée de Réo

Et que fait la famille Yaméogo pour conserver ce patrimoine. ‘’ Nous avons fait pas mal de propositions à l’Etat qui sont restées sans suite. Nous avons même souhaité qu’on en fasse une fondation d’anciens présidents (…)’’.

En attendant de trouver des solutions pour ce palais, le peu que l’on puisse dire, c’est que son état ne fait pas honneur à la ville de Koudougou. Une ville, qui pourtant, a enregistré 30 000 visiteurs au cours l’année 2015, selon l’observatoire national du tourisme burkinabè (ONTB).

Notons que la région du Centre-Ouest regroupe quatre provinces : le Sanguié, le Boulkiemdé, la Sissili et le Ziro.

Nicole Ouédraogo
Lefaso.net

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