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Insécurité : Des journalistes outillés pour mieux aborder la problématique de l’extrémisme violent

Publié le mardi 26 septembre 2017 à 10h30min

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Insécurité : Des journalistes outillés pour mieux aborder la problématique de l’extrémisme violent

Dans un contexte de généralisation du terrorisme à laquelle les outils de communication jouent une part essentielle, l’ONG Internews a initié le 26 septembre, une formation au profit de journalistes en vue de leur permettre d’appréhender la problématique du terrorisme de manière idoine.

Trois communications ont meublé la séance de formation qui a concerné nombre de médias de la place. Les organisations terroristes s’étant approprié les outils de communications à leurs profits, il y a lieu que les spécialistes de l’information sachent l’utiliser à bon escient de sorte à ne pas exposer la vie des citoyens et la leur propre au danger.

Les amalgames et autres raccourcis étant très fréquents lorsque la question est abordée, l’utilisation des concepts appropriés revêt une importance capitale selon Richard Tiéné qui a tenu une communication sur le thème de la « Prévention de l’extrémisme violent et réduction de la vulnérabilité à la violence externe au Burkina-Faso ». Financé par le gouvernement canadien, l’initiative qui va durer quatorze (14) mois a aussi pour buts d’améliorer l’accès à l’information des zones rurales ainsi que la promotion du dialogue sur les questions liées à la gouvernance et à la paix aux plans communautaire et national. A la fin du projet, il est prévu des focus groups et une conférence sur la thématique de l’extrémisme violent.

Jean-Paul Toé, Directeur Général de l’Observatoire des Médias et des Etudes (gauche) a entretenu sur le traitement de l’information liée aux attaques terroristes

Responsabilité sociale. Pour le Directeur Général de l’Observatoire des Médias et des Etudes du Conseil supérieur de la communication Jean-Paul Toé, toute la problématique est de savoir comment garantir la liberté de presse tout en préservant les intérêts de la Nation. De ce fait, il a interpellé les journalistes à éviter de tomber dans les pièges de la rumeur, de la tentative de dramatisation, de celle tendant à faire passer les actes terroristes pour des actes héroïques.

La tentation du mimétisme étant souvent forte dans le domaine, le communicateur a illustré son propos à travers notamment des médias d’envergure internationale épinglés par le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel (CSA) français lors des attaques dont la France a été l’objet au début de l’année 2015. En somme, les journalistes sont appelés à faire appel à leur responsabilité sociale car selon le Directeur Général Toé, certaines informations d’ordre stratégique servent l’ennemi.

Les initiateurs de la formation Joël Malebranche (milieu), représentant d’Internews

Code de bonne conduite. Selon JPT, certains médias confessionnels- qui représentent peu ou prou un média sur quatre-, qui ont commis quelques manquements, ont été interpellés par l’instance dont il a la charge. Il est du reste, recommandé aux médias de respecter les sensibilités des auditeurs au cours des différentes émissions religieuses, de bannir les discours relevant de l’intégrisme et de l’exclusion et d’éviter de faire des comparaisons entre les religions. Des précautions allant dans le sens de censurer les discours tendancieux à travers les médias sont préconisées.

Toujours au titre des précautions, il est aussi prévu des sensibilisations des prêcheurs sur la règlementation. La pratique du journalisme implique donc de la part des acteurs, l’observation d’un code de bonne conduite qui consiste entre autres à ne pas gêner les forces de sécurité dans le cadre de leurs missions, à la non diffusion d’images portant atteinte à la dignité des individus. Le cas échéant, les responsables des médias sont priés de bien vouloir reconnaitre les manquements et les corriger.

Soumana Loura
Le faso.net

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Vos commentaires

  • Le 27 septembre 2017 à 14:15, par Maix En réponse à : Insécurité : Des journalistes outillés pour mieux aborder la problématique de l’extrémisme violent

    Espérons que cette formation sera prise au sérieux par les participants, mise en application, et qu’ils seront même des relais pour sensibiliser leurs collègues en la matière...
    Même dans les pays développés, force est de constater que les médias "finissent le travail" pour les terroristes avec leurs Fash et leurs éditions spéciales non stop !
    Le principe de base du terrorisme, c’est de donner un écho mondial à une action violente sommes toutes très modeste...
    Le but étant de créer la psychose afin de faire pression sur les autorités du pays visé.
    Sans les médias, cet objectif serait impossible à atteindre !

    • Le 29 septembre 2017 à 11:41, par KAMBIRE En réponse à : Insécurité : Des journalistes outillés pour mieux aborder la problématique de l’extrémisme violent

      Vers la fin, la presse sera même responsable des actes terrorismes, c’est cela. Le savez-vous ? Les terrorismes ont des agences d’information, des sites internet, de pages sur les réseaux sociaux. Ils n’ont pas besoin des médias classiques pour recruter et pour opérer. ils n’ont pas besoin d’eux pour se faire voir. ils ne sont méchants mais pas bêtes. arrêter de donner les leçons aux journalistes.

  • Le 27 septembre 2017 à 16:35, par ZOUNDI Léontine En réponse à : Insécurité : Des journalistes outillés pour mieux aborder la problématique de l’extrémisme violent

    Le problème c’est que tout le monde fait du journalisme aujourd’hui sans être journaliste. Justement à l’heure du web, que peut-on faire pour éviter les abus et les dérapages ? Une poignée de journalistes burkinabè formés pour lutter contre le terrorisme avec une subvention canadienne ?! Encore un deal !!!
    La lutte contre le terrorisme et l’insécurité sont les deals du moment : des ateliers de formation, des séminaires, des rencontres et que sais-je encore dans des bureaux climatisés avec des perdièmes peut-être.
    Pendant ce temps, dans mon cher pays, mes fils, mes époux, mes frères (gendarmes, policiers, militaires, agents de l’administration, populations civiles) meurent sous les balles assassinent des terroristes. Et vous, vous organiser des ateliers de formation ? Vous faites de la théorie ? Vous pensez réellement que nos journalistes ne connaissaient pas déjà ce que vous allez leur dire ?
    Ce ne sont pas nos journalistes qui ont besoin de votre formation ; non ! ce sont les terroristes eux-mêmes. Si vous y tenez vraiment, s’il vous plait, retrouvez les terroristes et formez-les à reprendre goût à la vie et foutre la paix au monde.

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