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Burkina Faso : Une usine pharmaceutique moderne en gestation

LEFASO.NET | Par Oumar OUEDRAOGO

Publié le mardi 26 septembre 2017 à 00h04min

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Burkina Faso : Une usine pharmaceutique moderne en gestation

C’est une information confirmée, des professionnels du secteur pharmaceutique et leurs partenaires s’activent à la mise en place d’une industrie pharmaceutique moderne. En effet, une rencontre s’est tenue le vendredi, 22 septembre 2017 à l’hôtel Royal Beach pour présenter le niveau d’évolution du projet aux différents acteurs. Le projet serait à son dernier virage et les premiers médicaments pharmaceutiques pourraient être disponibles dès début 2019.

« Sahel Pharma Industrie ». C’est le nom de la société promotrice de la manufacture de production de médicaments pharmaceutiques en gestation. Dans le cercle discret des professionnels du médicament et leurs partenaires, les choses semblent s’accélérer pour la concrétisation de ce projet.

La firme de production sera implantée à 25 kilomètres à la sortie sud de Ouagadougou, plus précisément dans le village de Ouarmini dans la commune rurale de Saponé. Sa construction est l’affaire de partenaires techniques allemand et indien. Elle sera financée entièrement par des capitaux locaux mobilisés par les promoteurs.
Les travaux sont prévus pour démarrer dès février 2018 pour une durée de construction d’une année. Selon des sources proches du projet, début 2019, les premiers produits doivent, en principe, être mis sur le marché burkinabè.
La quasi-totalité des étapes sont franchies et la libération des capitaux par les parties est en cours. Des banques de la place seraient aussi prêtes et engagées à miser pour la concrétisation du projet.

« Le projet a été présenté au Président du Faso, au premier ministre et au ministre de la santé, qui y adhèrent et nous encouragent sur la lancée », confie le directeur général de la société, le Dr. Aymar Tiendrébeogo. A ce jour, un certain nombre d’éléments sont donc réunis (conditions techniques, ressources humaines, formalités administratives, circuits de distribution, etc.) pour la concrétisation.
C’est en octobre 2016 que le projet a été formalisé par l’obtention des titres de reconnaissance. La volonté des porteurs du projet est bien manifeste et, ces temps-ci, des rencontres se multiplient à ce sujet.

« Dans la sous-région, le Burkina est quasiment le seul pays à ne pas avoir une usine de production pharmaceutique. Alors qu’il y a des compétences, il y a aussi le besoin. En premier ressort, on compte produire des médicaments d’urgence, c’est-à-dire les médicaments sous forme de perfusion, les solutés (ce qu’on appelle généralement les sérums). On va produire également des solutions de dialyse ; parce qu’aujourd’hui, c’est devenu une question de santé publique, on a des difficultés pour avoir les solutions de dialyse », a confié Dr Aymar Tiendrébeogo.

Dr. Aymar Tiendrébeogo

A l’en croire, certains produits, notamment ceux couramment appelés sérums, reviennent chers aux consommateurs burkinabè (du fait du coût du transport exorbitant).

« Importés, ces produits nous reviennent encore plus chers que si on les produisait sur place, ici. On a aussi constaté qu’étant tributaire souvent de l’extérieur, il y a parfois des ruptures de produits. Donc, on peut pallier cela en implantant cette usine », justifie également Dr Aymar Tiendrébeogo avant d’affirmer que le Burkina dispose de compétences pour conduire une telle unité de production.

Avec la politique de Partenariat public-privé (PPP) engagé par le gouvernement, l’environnement s’avère encore plus propice pour ces promoteurs. En plus de la production des médicaments pharmaceutiques, « Sahel Pharma industrie » entend contribuer au développement de sa zone d’implantation et générer également des emplois. « Plus de 165 emplois au bout de la cinquième année, sans compter les emplois indirects », projette Dr Tiendrébeogo avant d’indiquer que toutes les dispositions sont prises pour mettre à la disposition des populations burkinabè, des produits certifiés aux normes OMS (Organisation mondiale de la santé).

Cette firme va sans doute, si elle venait à avoir le jour, combler non seulement le vide laissé par la défunte unité de même type créée par l’Etat (et dont les promoteurs disent s’inspirer des insuffisances), mais également contribuer à la formation des étudiants en pharmacie des Universités publiques du Burkina.

O.L.O
Lefaso.net

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