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Election du président de l’Assemblée nationale : Pourquoi l’opposition n’a-t-elle pas présenté de candidat ?

Publié le vendredi 8 septembre 2017 à 15h30min

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Election du président de l’Assemblée nationale : Pourquoi l’opposition n’a-t-elle pas présenté de candidat ?

Finis les pronostics et suspens sur le nom du successeur du Dr Salifou Diallo à la tête de l’Assemblée nationale burkinabè. Ce vendredi 8 septembre 2017, en session extraordinaire, les députés ont élu celui qui siègera au perchoir jusqu’en 2020. Il s’agit de Sakandé Bala Alassane, président du groupe parlementaire Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), le parti au pourvoir. Seul candidat au poste, il n’a eu aucun mal à rafler 104 voix soit 40 voix de plus que ce qu’exigent les textes pour son élection. Mathématiquement, il a récolté des voix au niveau de l’opposition qui n’a pas présenté de candidat.

« Bonne chance, courage et détermination », tels sont les vœux formulés par Juliette Bonkoungou, député du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) à l’endroit du nouveau chef du parlement burkinabè, tout de blanc vêtu avec le bonnet rouge en prime. Selon elle, la jeunesse d’Alassane Bala Sakandé est un atout mais ne signifie pas rupture avec l’esprit qui a guidé son prédécesseur, le Dr Salifou Diallo.

Pour le député Alexandre Sankara du Groupe parlementaire Burkindlim, groupe de la majorité présidentielle qui a soutenu la candidature d’Alassane Sakandé, cette élection est une « fierté » car les députés ont porté un jeune à la tête de l’institution. « C’est un message fort que nous avons voulu donner à la jeunesse (…) le futur sera meilleur pour elle », a-t-il présagé. Selon lui, le défi du nouveau président sera de rassembler les députés, de faire prévaloir le consensus et surtout de faire de l’assemblée nationale une « véritable institution au service du développement et non une caisse de résonnance ».

Alexandre Sankara, député du groupe parlementaire Burkindlim, majorité présidentielle

La tâche ne sera pas aisée et l’opposition n’entend pas rester en retrait. Selon Daouda Simboro, président du groupe parlementaire Union pour le progrès et le changement (UPC), même si Alassane Sakandé a été élu avec 104 voix, l’opposition sera sur le terrain. « Nous n’allons pas faire de cadeaux au nouveau président », prévient-il. Mais pourquoi l’opposition n’a-t-elle pas présenté de candidat ? A cette question, le député Simboro s’interroge : « Une candidature de l’opposition ? Je ne sais pas quelle portée cela aurait eu. Est-ce que cette candidature aurait influencé les résultats du vote ? Je n’en sais rien mais je pense qu’il ne fallait peut-être pas ajouter une crise parlementaire à la crise sociale qu’on connait déjà ».

Et Juliette Bonkoungou d’ajouter que l’opposition n’a pas présenté de candidat parce qu’il ne s’agissait pas d’un nouveau mandat mais d’un mandat écourté par le décès du Dr Salifou Diallo. Et c’est suivant cette continuité que l’opposition, selon elle, a laissé la majorité choisir un candidat qui allait poursuivre cette légitimité. Cette « hauteur d’esprit » de l’opposition a été saluée par le député Alexandre Sankara qui estime que cette élection n’était pas le moment de se faire des guéguerres.

Juliette Bonkoungou, député du CDP, parti d’opposition

Notons que même si l’opposition n’a pas présenté de candidat, l’UPC reconnait avoir proposé à ses députés, lors de la réunion de son directoire, de voter l’abstention. Y a-t-il eu compromission ? « Avec ce score, l’on pourrait être enclin à penser que peut-être une bonne partie de cette opposition qui comptait normalement une cinquantaine de députés a pu peut-être faire une compromission. Mais que faut-il retenir d’un vote pour désigner le successeur du défunt président de l’assemblée nationale par rapport au reste de la législature dont vous ne connaissez pas les dossiers essentiels qui vont arriver sur la table de l’assemblée. ? Il serait à mon avis trop hâtif de tirer des conclusions en termes de compromission », considère le député Daouda Simboro.

Herman Frédéric Bassolé
Lefaso.net

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