Protection des défenseurs des droits humains : La loi promulguée est un « couteau à double tranchant », a déclaré une coalition d’OSC
Créée en novembre 2016, la Coalition burkinabè des défenseurs des Droits humains (CBDDH) a animé ce jeudi 07 septembre 2017 une conférence de presse pour, dit-elle, officiellement présenter l’organisation et donner sa lecture de la loi portant protection des défenseurs des droits humains au Burkina Faso adoptée le 27 juin 2017 à l’Assemblée nationale et promulguée par le chef d’Etat.
Faîtière d’une vingtaine d’organisations de la société civile exerçant dans le domaine des droits humains au Burkina Faso, la Coalition burkinabè des défenseurs des droits humains (CBDDH) a tenu sa première Assemblée Générale constitutive le 22 novembre 2016, assemblée à l’issue de laquelle un bureau de onze membres et treize sous commissions ont été mis en place après examen, amendement et adoption des textes constitutifs.
La CBDDH qui représente également la section burkinabè du Réseau Ouest-africain des Défenseurs des droits humains (ROADDH) regroupant seize pays de la sous-région Ouest africaine, intègre par ailleurs le réseau des femmes défenseurs des droits humains, un organe interne qui a pour mission de promouvoir et encourager l’engagement des femmes dans le domaine et donner de la visibilité à leurs activités.
Suivant les propos des premiers responsables de cette coalition, la mise en place de la section du Burkina Faso répond aux besoins d’une meilleure coordination des actions des défenseurs des droits humains dans un esprit participatif et inclusif à travers la collecte et l’analyse périodique des informations liées aux droits humains ; informations qu’elle partage avec le Réseau Ouest-africain des défenseurs des droits humains et la Commission africaine des droits humains et des peuples (CADHP).
La loi, un ‘’couteau à double tranchant’’
- Les journalistes présents à la conférence
Tout en félicitant le gouvernement burkinabè à travers le ministère de la justice, des droits humains et de la promotion civique pour cette initiative, faisant du Burkina Faso le deuxième pays africain à se doter d’une loi de protection des défenseurs des droits humains, la coalition burkinabè des défenseurs des droits humains s’insurge tout de même contre certaines dispositions de la loi qui, selon elle, doivent être relues pour leur amélioration. « Pour la CBDDH, cette loi en l’état actuel est un couteau à double tranchant ; c’est un instrument de protection mais également de sanction pour les défenseurs des droits humains » a déclaré la coordonnatrice de la CBDDH, Florence Ouattara.
Poursuivant ses propos, Florence Ouattara a souligné que la « CBDDH et ses partenaires ont mené une série de plaidoyers en vue d’améliorer davantage cette loi et de l’harmoniser au mieux avec les instruments régionaux et internationaux de protection des défenseurs des droits humains en général et des droits spécifiques des femmes défenseures en particulier. Mais après adoption, la loi comporte encore certaines dispositions qui constituent une entrave à la liberté des activistes des droits humains (Art N° 11, alinéas 4, 6, et 7) (Art N° 16) ».
Des contenus des articles mis en cause dans la loi
- Florence Ouattara, coordonnatrice nationale de la CBDDH
L’article 11 fait partie du chapitre 3 relatif aux droits et des responsabilités des défenseurs des droits humains notamment de la section 2 qui traite des responsabilités du défenseur des droits humains. Cet article dispose que : Le défenseur des droits humains a l’obligation :
Alinéa 4 : « de s’assurer de la crédibilité des informations avant d’entreprendre des actions de défense » ;
Alinéa 6 : « d’assurer la responsabilité de la diffusion des allégations de violations des droits humains qu’il entreprend » ;
Alinéa 7 : « de veiller à ce que les informations qu’il diffuse ne soient pas diffamatoires et que leurs diffusions se fassent dans le respect des lois et des règlements en vigueur ».
L’article 16 inclus dans la section 1 (De la protection du défenseur des droits humains) du chapitre 4 relatif à la responsabilité de l’Etat dans la protection du défenseur des droits humains stipule que : « Le refoulement ou l’expulsion du territoire national d’un défenseur des droits humains est interdit sous réserve de menace à la sécurité intérieure ».
- Les journalistes présents à la conférence de presse
Si les alinéas 4, 6 et 7 de l’article 11 de la loi portant protection des défenseurs des droits humains au Burkina Faso peuvent être améliorés selon la Coalition burkinabè des défenseurs des droits humains, l’article 16 par contre ne répond pas aux besoins réels des populations et la CBDDH entend militer pour sa suppression. « Nous allons nous battre pour que cette disposition soit supprimée et qu’elle aille dans la lutte contre l’extrémisme religieux parce qu’il y a déjà une loi contre le terrorisme. Nous ne sommes pas des terroristes et nous allons tout faire pour que cet article quitte la loi », a martelé la coordonnatrice nationale de la coalition.
La CBDDH invite donc l’ensemble des organisations de la société civile œuvrant dans le domaine des droits humains et de la gouvernance à s’approprier la nouvelle loi pour une exploitation efficiente et efficace de celle-ci et à veiller à sa relecture.
Elle interpelle par ailleurs les autorités burkinabè à la mise en œuvre effective des engagements nationaux, sous régionaux et internationaux signés par le Burkina Faso.
Maxime Jean-Eudes BAMBARA (Stagiaire)
Lefaso.net
Vos commentaires
1. Le 8 septembre 2017 à 07:00, par Le démocrate En réponse à : Protection des défenseurs des droits humains : La loi promulguée est un « couteau à double tranchant », a déclaré une coalition d’OSC
Alors vous voulez avoir la liberté et le droit de dénoncer des cas de violation des droits humains sans pour autant assumer de possibles victimes de vos actions ? En somme vous voulez avoir le droit de fouetter sans être fouettés ?
2. Le 8 septembre 2017 à 07:57, par SARKO En réponse à : Protection des défenseurs des droits humains : La loi promulguée est un « couteau à double tranchant », a déclaré une coalition d’OSC
Madame que devient la LIDEJL ? On ne fait rien la- bas et on bondit à la CBDDH . Je ne vois rien de mal dans les articles incriminés . A vrai dire vous voulez de la publicité . Oui madame il faut s’ assurer de la crédibilité des informations et assumer leur diffusion . C’ est ce que les journalistes font avant de balancer un scoop .
3. Le 8 septembre 2017 à 07:59, par Vidi En réponse à : Protection des défenseurs des droits humains : La loi promulguée est un « couteau à double tranchant », a déclaré une coalition d’OSC
A côté de chaque liberté, il y a une responsabilité. Tout défenseur des droits humains doit comprendre ceci et l’enseigner aux autres citoyens.
4. Le 8 septembre 2017 à 10:09, par Mimi En réponse à : Protection des défenseurs des droits humains : La loi promulguée est un « couteau à double tranchant », a déclaré une coalition d’OSC
Madame, vous n’arrivez même pas à gérer une seule ligue, la vôtre, et vous voilà à la tête d’une coalition de plusieurs ligues. Bonnes gens, expliquez moi comment cela pourrait marcher ? De grâce, ne flouez pas les bailleurs de fonds avec de telles entreprises illogiques !
5. Le 8 septembre 2017 à 11:25, par Kapson En réponse à : Protection des défenseurs des droits humains : La loi promulguée est un « couteau à double tranchant », a déclaré une coalition d’OSC
Le nommé sarko est un jaloux. L’engagement de Mme OUATTARA dans deux structures ne te regardent pas. Attention à la jalousie car elle tue. avez vous compris ? Vous devrez d’ailleurs avoir honte de porter de nom sarko qui n’est rien d’autre que le diminutif de SARKOSY qui est un ennemi de notre chère Afrique.
6. Le 8 septembre 2017 à 12:18, par Sidzabda En réponse à : Protection des défenseurs des droits humains : La loi promulguée est un « couteau à double tranchant », a déclaré une coalition d’OSC
Qu’ils sont patétiques ces gens la.Votre liberté s’arrete la ou commence cèlle des autres.ils veullent punir sans ètre punis.Après quelquues visites au sein du CN/OSC je me suis rendue compte que ces gens sont tous des faux.Par exemple le meme gar est chargé de projet,secretaire,agent de liaison et contable en meme temps alors que ce sont les memes qui denonce le chommage galopant tous les jours ici
7. Le 9 septembre 2017 à 12:56, par Soyons sérieux En réponse à : Protection des défenseurs des droits humains : La loi promulguée est un « couteau à double tranchant », a déclaré une coalition d’OSC
On est ou là ? Des gens qui veulent des droits, rien que des droits et aucun devoir. Notre pays est le deuxième en Afrique à avoir adopter une telle loi et, au lieu de s’en réjouir, on s’insurge contre des dispositions qui permettent de distinguer les vrais défenseurs des droits humains des faux.
Les droits humains sont malheureusement devenus un fonds de commerce aujourd’hui pour certaines personnes !
Publiez la liste des membres de votre coalition et on appréciera son sérieux.
8. Le 9 septembre 2017 à 20:33, par justin En réponse à : Protection des défenseurs des droits humains : La loi promulguée est un « couteau à double tranchant », a déclaré une coalition d’OSC
Quels sont les pieds nickelés qui composent cette nouvelle Coalition ?