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Tabaski : Quand les commerçants déplorent « la lenteur du marché »

Publié le jeudi 31 août 2017 à 00h04min

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Tabaski : Quand les commerçants déplorent « la lenteur du marché »

A deux jours de l’Aid El Kébir ou Tabaski, les commerçants se sont approvisionnés pour répondre aux besoins des clients. Des poulets en passant par la pomme de terre et la banane plantain, tout est fait pour que la fête soit belle, même si les commerçants déplorent le peu d’engouement des clients.

A l’occasion de chaque fête, le mur Est du Musée national se transforme en marché à ciel ouvert. Cette année encore les vendeurs de poulets, de moutons, de pommes de terre et de boissons gazeuses s’y côtoient. C’est là que nous avons rencontré M. Karim Kaboré, fidèle musulman qui à défaut de pouvoir s’offrir un mouton, à opter d’acheter des poulets pour la fête. Et pas n’importe quels poulets, mais des poulets de race qui selon lui seraient plus gros et plus abordables que les poulets locaux. Ce qui permet d’économiser un tant soit peu en ces périodes difficiles.

« Je préfère acheter les poulets de race parce que je trouve qu’ils sont plus en forme. Ils sont mieux que les poulets locaux qu’on achète au même prix ou même souvent plus chers. » Et pour se procurer ces poulets de race, il faut débourser entre 2750 F CFA et 3500 F CFA. Des prix jugés un peu coûteux par M. Kaboré qui ne s’offrira que trois poulets au lieu de cinq prévus. Mais peu importe il estime qu’étant en bonne santé, ainsi que sa famille c’est l’essentiel pour passer une bonne fête.
Alors que les clients se plaignent de la cherté des denrées, les commerçants eux se plaignent du peu d’engouement des clients qui ne bousculeraient pas comme les années précédentes.

Elie Dorbzanga, vendeur de poulets de chair et de pondeuses installé comme à chaque approche des fêtes à l’est du Musée national se plaint du marché cette année. « A chaque fête je vends au moins 2000 poulets. Mais cette année vraiment je ne comprends. J’ai apporté un peu plus de 1500 poulets, mais j’en ai à peine vendu, alors que la fête coïncide avec la fin du mois. Il n’y a pas de marché. Néanmoins j’espère que la veille de la fête et même le jour de la fête les gens se déplaceront. » Et à ce moment-là le prix des poulets ne sera plus négociable. « Il faudra obligatoirement débourser 3500 F CFA », nous lance Hamza Ouédraogo un autre vendeur de poulets.
Autre lieu, même constat.

A l’occasion de la fête, une foire a été organisée sur le terrain jouxtant la mairie de Bogodogo. Zougmodo Hamidou, vendeur de pomme de terre et de bananes plantains sur place se plaint aussi du manque d’engouement, alors que les prix n’ont pas augmenté. La pomme de terre venue du Maroc et de la Hollande se négocie toujours au prix de 600 F CFA le kilogramme. « Cette année, je sens trop la différence avec les années précédentes. En temps normal vous auriez eu du mal à m’interroger parce qu’il y a beaucoup de clients. Mais vous constatez vous-même qu’il n’y a personne. », se plaint-il. Alors comme les autres vendeurs, il mise tout sur les dernières heures avant la Tabaski et garde espoir qu’il peut encore vendre aussi mieux que les années précédentes.

Justine Bonkoungou (Stagiaire)
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 31 août 2017 à 04:12, par Zimm En réponse à : Tabaski : Quand les commerçants déplorent « la lenteur du marché »

    Signe d’une certaine pauvreté généralisée, malheureusement !

  • Le 1er septembre 2017 à 00:39, par AB En réponse à : Tabaski : Quand les commerçants déplorent « la lenteur du marché »

    Zimm, c’est aussi le signe d’une escroquerie déguisée généralisée dans un pays pauvre comme le nôtre. Un mouton à 100.000, 200.000, 300.000 F CFA et voir plus. Parfois, nos marchands de bétail et de volaille se montrent trop voraces sur les prix de leurs produits qui on est d’accord, sont de bons produits, mais trop cher pour le burkinabè moyen d’aujourd’hui. Donc, moins de ventes forcément. Au final, tout le monde est perdant dans cette affaire. Les commerçants ne vendent pas beaucoup et pas mal de croyants modestes n’ont pas leur mouton à sacrifier. D’autres s’endettent pour un mouton afin de paraitre bien socialement lors de cette fête. Est-ce que cela vaut vraiment la peine ? A chacun son idée.
    Pour moi, ce sacrifice de mouton faisant partie du rituel de la tabaski, vendre les moutons et la volaille à des prix raisonnables et accessibles au moins au pouvoir d’achat du burkinabè moyen, sans pour autant vendre à perte, me parait plus indiqué surtout pour une fête qui se veut religieuse et non mondaine. Bonne fête de tabaski à tous.

  • Le 1er septembre 2017 à 18:11, par Amadoum En réponse à : Tabaski : Quand les commerçants déplorent « la lenteur du marché »

    L’islam n’oblige personne a vivre au dela de ses moyens. Si les animaux sont hors de portee, contentez-vous de votre sante et de celle de votre famille, et mangerz ce que vous avez.

    Si les commercans pensent que le jour de la fete les prix ne sont pas negociables, il ne faut pas qu’ils oublient qu’eux aussi peuvent se retrouver avec un stock excedentaire au lendemain de la fete. Il est toujours mieux de faire un petit benefice, et vendre beaucoup d’animaux, que de se retrouver avec beaucoup d’animaux et n’en vendre que quelques uns.

    Et au lieu de debourser les 3500 F CFA obligatoires, dont parle M. Hamza Ouedraogo, les consommateurs peuvent purement et simplement ne rien acheter.

    Eid Mubarak a tous mes compatriotes et a tous les musulmans a travers le monde entier !

  • Le 2 septembre 2017 à 18:01, par jeunedame seret En réponse à : Tabaski : Quand les commerçants déplorent « la lenteur du marché »

    La plupart des commerçants ici se réclament musulmans. Laissez-les tuer leur tabaski, et nous profiterons tous de liquidations permanentes.

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