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Majorité présidentielle : L’autre défi de l’après-Salifou Diallo

Publié le mardi 29 août 2017 à 09h30min

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Majorité présidentielle : L’autre défi de l’après-Salifou Diallo

Jeudi, 7 avril 2016 au siège du Front des Forces Sociales (FFS) à Ouagadougou, naissait officiellement l’Alliance des partis et formations politiques de la majorité présidentielle (APMP). Forte de 26 partis et formations politiques, cette coalition s’est donné pour mission d’« assurer le succès du programme du Chef de l’Etat pour le bonheur du vaillant peuple burkinabè ».

Salifou Diallo, président par intérim, puis président du MPP (Mouvement du peuple pour le progrès, parti au pouvoir), était le président de cette « force » politique de soutien au pouvoir Roch Kaboré. Mais, des grincements de dents se sont vite fais sentir dans les rangs. « En réalité, ce n’est pas ce qu’on croyait ; les gens (parti au pouvoir, ndlr) ne veulent pas respecter les termes de l’accord », avaient dénoncé dès juin 2016, certaines voix de l’Alliance. Est-ce cela qui a fait traîner la finalisation des textes de cette organisation ? Ce qui est sûr, il y avait impatience à la finalisation des textes fondateurs de l’APMP (c’est-à-dire la convention qui lie les 26 partis et formations politiques). La frustration devenait encore grande, ces alliés se référaient à ceux d’en-face ... « La CODER (une coalition de partis de l’opposition, ndlr) a été créée en octobre (2016, ndlr), mais avec des textes fondateurs et une feuille de route bien clairs... », compare un responsable politique.

Le 14 janvier 2017, à la faveur de la présentation de vœux des partis membres de cette Alliance (APMP) à leur président, le vœu politique le plus exprimé a été celui de voir « achevés les textes fondateurs ». Le porte-parole des partis membres de l’APMP, Philippe Ouédraogo (président de PDS/METBA) avait dévoilé : « l’année (2016) a vu une première tentative d’organisation en vue de la formalisation de notre groupe, tentative malheureusement inachevée », avant de souhaiter, quelques lignes après, que cette organisation « soit achevée » en 2017.

En réaction à la préoccupation, le premier responsable, Salifou Diallo avait pris l’engagement de « concrétiser la Convention » dès le premier trimestre de 2017. Puis, son vœu que 2017 « soit pour l’APMP, une année patriotique, une année où nous allons dépasser nos clivages politiques au sein de la majorité pour le même but, c’est-à-dire réaliser avec brillance ce pour quoi l’alliance a été mise en place. (...). L’APMP est un regroupement politique de combat et non un regroupement de partage de dividendes ». De quoi expliquer aisément la situation que traversait cette famille politique.

Huit mois après ces échanges publics sur cette préoccupation interne, quelle est la situation au sein de l’APMP, et quel peut être son avenir ?

« La Convention a été signée. Salif Diallo l’a signée au nom de son parti, le MPP », apprend-on de sources internes à l’APMP. Selon les mêmes interlocuteurs, la concrétisation des textes fondateurs a eu lieu le jeudi, 22 juin 2017. « Ouf ! » de soulagement ? Certes, exprime-t-on, mais il n’en demeure pas moins que la disparition de son président inspire des craintes à certains leaders membres de l’Alliance.

« Il ne faut surtout pas que des gens profitent de la situation pour faire du chantage politique ; parce qu’il est clair que pour certains, la fin justifie les moyens », s’inquiète un responsable politique de l’Alliance.

Cette autre source ne perçoit pas en la signature effective de la Convention, un acquis. « Les accords ne valent que si ceux qui sont chargés de les mettre en exécution sont de bonne foi. Sinon, ce sont de simples paperasses déposées », tranche-t-elle.

Pour certains observateurs neutres, l’avenir de l’APMP va aussi dépendre de l’Assemblée nationale. C’est-à-dire des péripéties autour de la désignation du nouveau président, successeur de Salifou Diallo au perchoir de la VIIème Législature.
« C’est une question de survie pour chacun des partis membres. Donc, il faut que ça marche, on n’a pas le choix », exprime une autre voix du côté de l’APMP pour qui, la bonne continuation de cette coalition n’est pas une option pour ses membres ; c’est un impératif.

En tous les cas, l’on finit par méditer avec ce député du MPP qui est persuadé qu’avec la « disparition brutale » de Salifou Diallo, « les choses ne seront pas simples... Les gens ne se rendent pas compte, mais ce n’est pas du jeu ».

Du coup, la situation actuelle soulève implicitement une autre inquiétude : avec ce regain politique, quelle part d’énergie sera désormais consacrée aux vraies questions et actions de développement ? Surtout lorsqu’on sait que les préparatifs des prochaines joutes électorales, 2020, se faisaient déjà sentir !

Oumar L. Ouédraogo
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 29 août 2017 à 03:39, par Karfolo En réponse à : Majorité présidentielle : L’autre défi de l’après-Salifou Diallo

    Vous savez que tout ce qui est fait autour du tube digestif sera éphémère. Salifou Diallo avait réussi à mettre en place un regroupement de partis politiques juste pour assurer sa propre pérennité politique. À l’intérieur de ce soit disant APMP régnait l’injustice et la frustration quotidienne. C’était de la fulguration. Le vieux Laurent Bado en sait quelque chose. À cause de son franc parler , il est sorti de son dernier combat de ring contre Barry totalement défiguré et déplumé jusqu’au cou . Il n’ya pas de place à l’APMP pour contredire et dire La vérité au chef. Tout Le monde dit que Salifou Diallo disait La vérité mais tous oublient d’ajouter qu’il n’aimait pas La contradiction.
    Avec La mort de Salifou Diallo , paix à son Âme, nous avons pu nous rendre compte de la vulnérabilité de Maître Sankara, qui a pleuré sur le "Tombeau de Lazare". Mais au fait quel message l’avocat et juge voulait nous envoyer ? Il voulait entraîné tout le peuple présent dans des pleurs collectifs et hystériques. Hélas le soit disant révolutionnaire n’a pas bien lu Les œuvres du Nord Korean KIM IL SUNG. Là-bas on met tout le peuple en noir et non en blanc et Tout Le monde est informé de l’heure et La minute pour démarrer les pleurs. Cest ce spectacle qu’on voit lors des décès de dignitaires Nord Coréens. Tout Le monde sait que Maître ne pleurait pas La mort de notre Bien aimé leader incontestable et incontesté , mais son propre avenir et des deals non aboutis. Lui qui devrait consoler et encourager La vielle mère de 84 ans toujours vivante ? Voilà des gens qui n’ont jamais pleuré sur le cadavre de leur père , de leur mère , de leur frère mais qui sont subitement inspirés ailleurs. Mon Dieu pardonne leur car ils ne savent pas ceux qu’ils veulent.

    • Le 29 août 2017 à 09:45, par ziguehi En réponse à : Majorité présidentielle : L’autre défi de l’après-Salifou Diallo

      que dieu te beni. tu as tout dit. je me permets d’ajouter ma pensee modeste a ta noble tirade. même le jour qu’on déterrer thomas sankara l’idole soit disant de l’avocat aucune larme n’est coulées de ses jougs. il est contester au sein de la majorité mais comme c’etait le grand Manitou qui l’avait installé confortablement malgres sa defaite cuisante à la presidentielle devant Tahirou BARI personne n’osait contredire. maintenant que son protecteur n’est plus il pleure pour sa place de vice président. l’autre qui avait dit que le faite de mater les chauffeurs etait une bonne chose et s’il faut recommencer il fallait durcir davantage les coups pour faire comprendre que le pays est gourverné et ces acolytes de MPP ont crié cela est bien et il fallait faire plus. voila chez moi on dit DIEU AIDE LES PLUS FAIBLES. LA FIN DU MPP N’EST PLUS LOIN JUSQUE 1 AN ET OUF ON SERA ENFIN LIBERER DE CES VAUTOURS.

      SI TU N’AIMES PAS TU PEUX INSULTER OU NE MEME PAS ME LIRE.

    • Le 29 août 2017 à 10:30, par Zangoté En réponse à : Majorité présidentielle : L’autre défi de l’après-Salifou Diallo

      J’ai envie de croire que les pleurs de Me SANKARA sont des pleurs de regrets liés au fait que peut-être à travers des échanges qu’il aurait eu avec Salifou DIALLO, il se serait rendu compte qu’en fait Salifou DIALLO était accusé à tort dans les dossiers de sang et de crimes économiques. Certainement qu’il a les preuves que Salifou DIALLO n’est mêlé ni de loin, ni de prêt aux assassinats de Thomas SAKARA et des 12 compagnons, de Henri ZONGO, de Boukari LINGANI, de DABO Boukari, etc... J’espère au moins qu’il sait un peu plus sur ses dossiers et qu’il va très prochainement entreprendre le déballage pour soulager les familles des victimes.

  • Le 29 août 2017 à 07:35, par warbita En réponse à : Majorité présidentielle : L’autre défi de l’après-Salifou Diallo

    Il faut un vrai sursaut politique par la negociation d’une nouvelle majorite avec la mouvance mpp et la coder avec comme chef de file l’upc pour gerer le pays et faciliter la reconciliation nationale.Il n’ya pas d’autres solutions pour faire face au desordre economique et securitaire actuels.

    • Le 29 août 2017 à 14:28, par joel En réponse à : Majorité présidentielle : L’autre défi de l’après-Salifou Diallo

      Merci pour ta proposition de solution mais nous n’en voulons pas. Aux prochaines élections, grouillez être majoritaire, c’est tout. En attendant c’est nous qui gouvernons, c’est en nous que le peuple a placé sa confiance. Courage chers perdants.

  • Le 29 août 2017 à 08:20, par AWDI En réponse à : Majorité présidentielle : L’autre défi de l’après-Salifou Diallo

    Philippe Ouédraogo dans ce groupe ne rassure pas du tout !! Remarquez ! Partout où ce monsieur est et dans tous les partis où il a milité, il finit par y créer le trouble, soit trahir. Il ne m’inspire pas du tout confiance.

  • Le 29 août 2017 à 10:19, par Ka En réponse à : Majorité présidentielle : L’autre défi de l’après-Salifou Diallo

    L’après Salif Diallo, ce qui va nous arriver, sera un jeu politique qui se résume en haine et vengeance des deux camps mortellement opposés, ‘’’les protégés du baobab, et ceux qui voudront refonder le pouvoir dirigeant du système Compaoré-Diallo depuis plus de 30 ans.’’’’ La seule possibilité de sauver notre pays, est de quitter ce face-à-face mortel à venir, et s’autoriser d’autres voies tolérantes et démocratiquement voulu par la jeunesse. Quitter les ruses et stratèges pour une gouvernance de transparence n’est une maladie contagieuse, mais faire avancer le pays que nous aimons tous.

  • Le 29 août 2017 à 10:51, par le citoyen libre En réponse à : Majorité présidentielle : L’autre défi de l’après-Salifou Diallo

    Si les acteurs sont engagés et sincères alors il n y aura pas de problème à l’APMP, à l’Assemblée Nationale. Toute tentative de perversion impactera négativement non seulement le regroupement mais aussi chacun des partis impliqués.
    Pour moi, le choix du présidenet du MPP est le fer de lance

  • Le 29 août 2017 à 14:54, par Mike En réponse à : Majorité présidentielle : L’autre défi de l’après-Salifou Diallo

    Très bonnes anayses des uns et des autres ; mais je crains que l’avenir ne soit sombre pour nous. Il est de notoriété publique qu’apès des régimes dits forts les états traversent des périodes d’instabilité. Savons nous pourquoi le Burkina semble avoir fait l’exception à la fin des 27 ans de règne de Blaise ? Parce que probablement en réalité l’homme fort qui tenait tout le mode en respect n’était pas celui qu’on croyait, mais bien Salifou Diallo, le faiseur de rois qui régentait tout le monde du simple planton au Cadre supérieur. Il est à craindre donc qu’après son départ tous les frustrés du pays ne veuillent régler leur compte. Combien de personnes au ein même de l’APMP ont subit les désicions arbitraires de ses sbires qui n’avaient de compte à rendre qu’à lui ? Dieu sauve le Burkina

  • Le 29 août 2017 à 16:11, par Cool En réponse à : Majorité présidentielle : L’autre défi de l’après-Salifou Diallo

    APMP et MPP, c’est seulement un A en plus ou en moins ! Du n’importe quoi je veux dire, rien que des traitres.

  • Le 29 août 2017 à 18:29, par Patarbtalle En réponse à : Majorité présidentielle : L’autre défi de l’après-Salifou Diallo

    On s’en fout.Bjr predis la mort prématurée du Pilipaanbe. Car bâti sur du faux. Les acolytes du blaiso deviennent aujourd’hui des saints. Des messe caster devenus des cupidon. Plus royaliste que le roi. Paix à l’âme de Salifou que je respecte beaucoup. Méfiez vous de la colère de Dieu.yaaa beeeba. Or c vous même les beeeba. Laissez Salifou trankil point barre

  • Le 30 août 2017 à 08:09, par Ali YARGA En réponse à : Majorité présidentielle : L’autre défi de l’après-Salifou Diallo

    Lorsqu’une coalition se fond sous l’ombre de l’assiette, de telle tractation ne peut qu’être d’actualité.Il faut que nos responsables politiques arrivent à depasser le cadre des coalitions pour le compte de l ’estomac.Ailleur quand il y a regroupement de partis politiques c’est parce qu’ils ont la même vision pour le pays mais au Burkina c’est faire la ripaille des fruits du succès.

  • Le 30 août 2017 à 08:48, par sabrul En réponse à : Majorité présidentielle : L’autre défi de l’après-Salifou Diallo

    de toute les façons aucun opposant averti au vu de la situation actuel ne voudra tenir la tête de l’assemblée à moins que l’on ne veuille jouer à la politique politicienne.

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