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Le « Gorba national » retrouve sa maison, en attendant le retour aux sources

Publié le jeudi 24 août 2017 à 11h16min

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Le « Gorba national » retrouve sa maison, en attendant le retour aux sources

Parti en Tunisie pour se soigner et ensuite à Paris pour se reposer, c’est inerte dans un cercueil que Salifou Diallo, président de l’Assemblée nationale, a regagné son domicile dans le quartier Ouaga 2000 dans la soirée du mercredi 23 août 2017. Parents, amis et proches n’ont pas marchandé leur présence pour accueillir le « Gorba national », malgré la pluie battante.

La pluie battante de cet après-midi n’a pas eu raison de la mobilisation. Pas une mobilisation pour un meeting comme savait bien les organiser Salifou Diallo, mais pour accueillir sa dépouille. Arrivée sur le tarmac de l’aéroport international de Ouagadougou autour de 16h20 à bord de l’avion présidentiel le Pic du Nahouri, c’est à 18h que la dépouille a atteint le domicile du Président de l’Assemblée nationale (PAN). Après avoir reçu les honneurs dus à son rang, le cercueil traverse la cour déjà bondée de monde, et s’éclipse dans sa maison. L’émotion est vive et se lit sur les visages. Certains n’arrivent pas à contenir leurs larmes. Après quelques minutes de silence et de méditation, par vagues, les délégations se recueillent sur la dépouille en attendant la veillée de prières.

Une grande perte pour la nation

Antoine Zong-naba

Antoine Zong-naba, Conseiller du PAN, présent au domicile, a travaillé avec l’homme quelques années durant. « Ce que je retiens du président, c’est un combattant de la liberté, un homme de conviction. Pour lui, il n’y a jamais de défaite, il fallait toujours aller de l’avant. Il s’avait toujours trouver des solutions à chaque situation », a-t-il confié. Pour Monsieur Zong-naba, cette mort est une grande perte, mais l’essentiel est de garder ses idéaux et de continuer le combat qu’il a engagé. Le Conseiller Zong-naba a été marqué par les derniers échanges qu’il a eus avec le défunt. « Le jour de son départ pour la Tunisie, nous sommes restés avec lui jusqu’à 2h du matin. Avant de partir, son dernier mot c’était de nous dire, « soyez sages, gardez bien la maison ».

Membre du Chef de file de l’opposition politique (CFOP), Mamadou Kabré, président du PRIT LANAYA, présent pour l’occasion avoue avoir connu Salifou Diallo à partir des évènements du 15 octobre 1987. Il trouve en l’homme des qualités comme « la sincérité et la fidélité ». Ce qu’il déplore est qu’il ne voit pas en tant que tel des adeptes qui sont ses élèves pour porter l’héritage de l’illustre disparu. « En réalité, il s’en va dans sa tombe avec beaucoup de secrets, beaucoup de qualités qui probablement s’il était toujours vivant, pourraient impacter sur la société ».

Selon lui, c’est l’effondrement d’un grand arbre qui va laisser un vide car il sera difficile pour quelqu’un dans le groupe d’avoir la chance et la capacité du président du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP). « Au-delà de ce caractère, au moment où on est en train de courir vers la justice, vers la démocratie, il y a un certain nombre de choses pour lesquelles j’estime que la disparition de Salifou Diallo est une perte. Parce que ça ne nous permettra pas de savoir sur beaucoup de dossiers emblématiques comme l’affaire Thomas Sankara, Dabo Boukary, Norbert Zongo et bien d’autres », a-t-il laissé entendre.

Marcus Kouaman
Lefaso.net

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