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Attaque du 13 août à Ouagadougou : Du sang pour les blessés, une oreille et une épaule pour les rescapés

Publié le mardi 15 août 2017 à 00h07min

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Attaque du 13 août à Ouagadougou : Du sang pour les blessés, une oreille et une épaule pour les rescapés

Ouagadougou a été de nouveau la cible de terroristes, dimanche 13 aout. Ce lundi matin, le bilan provisoire faisait état de 18 morts et une vingtaine de blessés enregistrés à l’hôpital Yalgado Ouédraogo. Afin de venir au secours de ces derniers, le centre régional de transfusion sanguine (CRTS) a lancé une opération de collecte de sang. Du côté du CHU-Yalgado Ouédraogo, une cellule d’urgence médico-psychologique a été mise en place afin d’écouter et d’assister les rescapés et leurs familles. Nous y avons fait un tour.

Tout comme au lendemain de l’attaque du restaurant du Cappuccino et de l’hôtel Splendid qui avait fait une trentaine de morts, le centre régional de transfusion sanguine est au four et moulin à travers une collecte de sang pour répondre à la demande du CHU-Yalgado Ouédraogo dans la prise en charge des blessés de l’attaque terroriste qui a frappé, dans la nuit du 13 au 14 août, la capitale burkinabè. Les Burkinabè ne se sont pas fait prier pour aller donner le précieux liquide rouge.

« …trouver l’énergie nécessaire pour rester debout »

Dr Salam Sawadogo, directeur du Centre régional de transfusion sanguine

A notre arrivée sur les lieux, aux environs de 7h20, la collecte avait déjà débutée et une file de donneurs attendait de remplir les fiches avant l’ « assaut patriotique ». Selon le Dr Konseibo Alain, certains volontaires étaient déjà présents bien avant 6h. Nous avons rencontré l’un d’eux, Bassolma Bazié, Secrétaire général de la confédération générale du travail du Burkina (CGT-B). Tout en appelant les Burkinabè à être solidaires des blessés, il les a exhortés à « ne pas céder à l’émotion mais à trouver l’énergie nécessaire pour rester debout ». Et Gnessien Hamidou, consultant en Marketing, qui est à son 18e don de sang de renchérir « Le plus important, c’est la résistance face aux forces du mal ».

Ne pas attendre les situations de crises

Bassoma Bazié, SG de la Confédération générale du Travail du Burkina

Certes, le sang qui sera collecté aujourd’hui ne sera pas utilisé immédiatement mais le Directeur du centre régional de transfusion sanguine, Dr Sawadogo Salam, a indiqué que sa structure a bénéficié aux environs de 1h du matin d’une cinquantaine de poches de sang venus du centre de Koudougou. En attendant l’arrivée des poches de Bobo-Dioulasso, il espère qu’en fin de journée, les agents de santé réussiront à collecter le triple voire le quadruple du nombre de poches collectées habituellement pendant les jours ordinaires, c’est-à-dire soixante. Même s’il semble satisfait de la mobilisation des donneurs, le Docteur Konseibo a invité la population à donner régulièrement son sang et à ne pas attendre de pareilles situations pour faire preuve d’acte de patriotisme. Notons que le centre de Paspanga n’est pas le seul point de collecte de sang. Celui de Tengandgo, situé près de l’hôpital Blaise Compaoré, accueille également des donneurs.

Une cellule d’urgence médico-psychologique

La cellule d’urgence médico-psychologique en pleine séance de travail

Après le centre régional de transfusion sanguine, cap à présent sur le CHU- Yalgado Ouédraogo où une cellule d’urgence médico-psychologique a été mise en place gratuitement pour assister tous les rescapés de l’attaque et leurs familles qui ont pu subir un choc d’une manière ou d’une autre. C’est dans la salle de conférence du service Psychiatrie dirigé par le Pr Arouna Ouédraogo que ces personnes sont reçues. Ils sont une quarantaine, ces personnes qui ont bénéficié depuis hier d’un accompagnement de la cellule d’urgence.

Pr Ouédraogo Arouna, chef de service Psychiatrie au CHU-Yalgado

Selon le Pr Arouna Ouédraogo, la prise en charge immédiate consiste à écouter les personnes, à traduire ce qu’elles ont ressenties, à donner des informations sur les possibilités de prise en charge et de gestion des conséquences éventuelles sur le plan psychologique. Pour l’instant, le spécialiste soutient qu’on ne peut à partir du premier contact faire de pronostic car il peut y avoir des réactions retardées chez les patients. Et la durée du suivi dépendra de la personnalité des personnes assistées. Même si les nationalités des défuntes personnes sont connues à l’exception des trois corps qui n’ont pas encore été identifiés, le Pr Ouédraogo a indiqué que la cellule n’a pas encore les détails sur les nationalités des rescapés.

Herman Frédéric Bassolé
Lefaso.net

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  • Les poches de sang collectées à notre passage
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Vos commentaires

  • Le 15 août 2017 à 17:37, par Syndicat En réponse à : Attaque du 13 août à Ouagadougou : Du sang pour les blessés, une oreille et une épaule pour les rescapés

    Félicitations surtout aux forces de défense et de sécurité, à la presse et au corps médical ! Si ce sont de malheureuses épreuves pour tester la solidarité et la cohésion entre les couches sociales du Burkina, ces malfaiteurs qui qu’ils soient​ se fatiguent. Le peuple Burkinabé à engagé une combat sans repis pour sa liberté,son intégrité et sa dignité depuis surtout l’insurrection et la résistance au putsch, et il ira jusqu’au bout. Prompt rétablissement aux blessés,paix aux âmes des devanciers,le combat continue. Vivent les peuples en résistance pour leur dignité, intégrité et liberté !

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