Karfa TRAORE dit Théophane (94 ans) : « C’est avec mon Certificat d’Etudes Primaires Elémentaires que je fus commissaire de police en 1984 »
Karfa TRAORE dit Théophane est le fils de Kaba et de Hawè COULIBALY. A l’état civil il est né en 1932 à Solenzo mais selon ses dires il aurait vu le jour en 1924. Marié avec Kabou Coulibaly dite Blandine fille de Nado et de Mifia Coulibaly âgée aujourd’hui de 81 ans mais qui dit en avoir plus. Ce couple a eu comme progéniture 9 enfants, 28 petits-fils garçons et filles confondus. Désiré Traoré, actuel député-maire de la commune urbaine de Solenzo dans les Banwa fait partie des 9 enfants. A bien regarder ce couple, en dépit de leur âge avancé, ces deux nonagénaires se vouent encore un amour et un respect mutuels comme si c’était aux premiers jours.
Mince, taille élancée dans son manteau, un képi sur la tête avec sa canne en main, Karfa dit Théophane Traoré se rend toujours à l’église à pied. Il y a deux années de cela, il ramenait toujours du fagot de la brousse sur son vélo. Pour certains, il vendait ce bois mais il a vite démenti que c’était pour les petits besoins de la famille et il le faisait par plaisir. Aujourd’hui avec une vision réduite et un physique diminué il a dû abandonner cette activité pour se contenter de ses marches quotidiennes. Sur le secret de leur longévité, ce couple est catégorique : une alimentation faite de tô et de sauce de feuilles sans les ingrédients modernes.
Pour le vieux Karfa Théophane, la patience serait la qualité première pour préserver l’unité et l’entente dans un couple. Une qualité que lui et Kabou Blandine ont inculquée à leurs enfants avec rigueur, toute chose qui les rend fiers de leur progéniture. Pour ce qui est de Désiré Traoré le député-maire de Solenzo, les deux parents le trouvent véridique, honnête et courageux car il n’hésite pas à dire ce qu’il pense à autrui. Et cela est en lui depuis sa naissance. Malgré tout, ils gardent une modestie impressionnante et ne se laissent pas emporter par les titres de leurs fils. Au contraire, ils se disent souvent gênés de s’entendre appeler parents d’un député-maire. C’est certainement cette modestie qui a amené le vieux à ses derniers vœux : « Je souhaite une mort tranquille à domicile avec des obsèques sans beaucoup de tapages ».[ Cliquez ici pour lire l’intégralité ]
David Demaison NEBIE
Lefaso.net
Vos commentaires
1. Le 24 juillet 2017 à 07:45, par Ka En réponse à : Karfa TRAORE dit Théophane (94 ans) : « C’est avec mon Certificat d’Etudes Primaires Elémentaires que je fus commissaire de police en 1984 »
Son honorable Karfa Traoré, vous aviez ici toute mon admiration et mes respects. Rares sont des hommes et des femmes comme votre couple dans le pays des hommes intègres. J’ai vu mes parents partir avec dignité, et qui nous ont éduqué mes sœurs mes frères et moi dans la sincérité : Une éducation que j’essaye à mon tour de transmettre à mes enfants et petits-enfants adorés. J’ai eu des larmes aux coins des yeux en lisant cette analyse, car l’autre jour, une question pertinente d’un enseignant nous demandait de supprimer le CEP qui reste un sésame d’or de l’avenir des suites pour tout enfant qui veut suivre des études supérieures dans notre pays : Et votre exemple nous montre qu’on peut être formé professionnellement avec un simple niveau du CEP : ’’’J’ai répondu à cet enseignant avec une critique fondée en lui disant que le CEP a encore de l’avenir dans le Burkina du 21e et même du 22e siècle, un pays ou les écoles en paillotte sont toujours à la mode, comme dans votre jeunesse d’écolier persévèrent, à cause de nos dirigeants de pacotille.’’’ Que Dieu tout puissant vous donne encore longue vie.
2. Le 24 juillet 2017 à 08:59, par Aslery En réponse à : Karfa TRAORE dit Théophane (94 ans) : « C’est avec mon Certificat d’Etudes Primaires Elémentaires que je fus commissaire de police en 1984 »
Encore longévité et courage à eux .C’est l’occasion pour magnifier le bon dieu pour tout ça .
3. Le 24 juillet 2017 à 10:43, par l’age n’est pas ça En réponse à : Karfa TRAORE dit Théophane (94 ans) : « C’est avec mon Certificat d’Etudes Primaires Elémentaires que je fus commissaire de police en 1984 »
mais c’est quand meme curieux. Né en 1924 et aller à l’école en 1948 et avoir le CEP en 1954 à 30 an.
Le 24 juillet 2017 à 12:12, par Y-Y En réponse à : Karfa TRAORE dit Théophane (94 ans) : « C’est avec mon Certificat d’Etudes Primaires Elémentaires que je fus commissaire de police en 1984 »
oui, ça parait l’être mais l’ecole de cette epoque etait de loin moins fréquenté qu’aujourd’hui. Longue vie à lui.
4. Le 24 juillet 2017 à 15:21, par Le vigilant du Sahel En réponse à : Karfa TRAORE dit Théophane (94 ans) : « C’est avec mon Certificat d’Etudes Primaires Elémentaires que je fus commissaire de police en 1984 »
Mon cher frère internaute n°3. Il est difficile pour vous de comprendre qu’avant 1960, l’école ne connaissait pas de limite d’âge. C’était pratiquement des cours d’adulte. Aujourd’hui, nos enfants vont à l’école à sept, voire cinq ans. Certainement, avec les TIC, la fin d’aller physiquement à l’école n’est pas loin. Chacun sera assis devant son clavier et son écran, une tasse de thé à portée de main, et le tour est joué. Le contact et la chaleur humaine n’auront plus de valeur. Que Dieu nous sauve !
5. Le 24 juillet 2017 à 18:52, par Ka En réponse à : Karfa TRAORE dit Théophane (94 ans) : « C’est avec mon Certificat d’Etudes Primaires Elémentaires que je fus commissaire de police en 1984 »
‘’’A l’intervenant 3 :’’’ A l’époque de l’honorable Karfa Traoré, la sélection des élèves dans les écoles missionnaires ou coloniale se faisait par ceux qui sont arrivés le jour ‘’j’’ les premiers devant le Bureau d’inscription, et non l’âge. D’autres se levaient a 4 heures du matin à 10 km, même plus, de l’école pour tenter sa chance, et s’ils sont admis, ils doivent taper ces 10 km pendant des années pour obtenir le Certificat d’Etudes primaire. L’âge n’avait pas d’importance, ce qui comptait c’est le diplôme, comme l’honorable Karfa Traoré a persévéré pour l’avoir et terminé sa carrière comme cadre de la police. C’est pourquoi nous devons rendre hommage aux aînés qui ont bavé pour obtenir l’indépendance avec des moyens rudimentaires afin que nous jouissons de ce que nous appelons de nos jours, ‘’’l’Afrique libérée et émergente.’’’