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Marche contre la faim dans les écoles : des cantines scolaires pour tous !

Publié le lundi 13 juin 2005 à 07h14min

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L’association Citoyens du Monde et le Programme alimentaire mondial (PAM) au Burkina Faso, appuyé par d’autres ONG, ont organisé le dimanche 12 juin 2005 une marche humanitaire à Ouagadougou. Objectif : conscientiser l’opinion publique sur la situation des enfants et mobiliser des ressources pour nourrir 10 000 élèves supplémentaires dans le cadre des cantines scolaires.

"Non à la faim des enfants, oui à « Une école, une cantine », oui à « Une éducation pour tous" ; tel a été l’hymne entonné par un chœur de marcheurs composés d’écoliers, d’étudiants, de représentants d’organisations épousant la présente initiative, et d’officiels tels que le ministre de l’Enseignement de base et de l’Alphabétisation, Mathieu Ouédraogo, parrain de la marche ; le président du Conseil supérieur de l’information (CSI), Luc Adolphe Tiao, patron de cette initiative ; la représentante résidente de l’UNICEF, Mme Joan French ; la représentante adjointe du PAM. 

Les marcheurs sont partis, aux environs de 9 heures, de la place de la Nation pour se retrouver une quarantaine de minutes plus tard au rond-point des Nations unies en passant par le rond-point des Cinéastes puis devant la maison du Peuple.

Tous vêtus de tee-shirts prônant la lutte contre la faim des enfants, les défenseurs de la cause des sans voix, dont la majorité est membre de Citoyens du Monde, se sont engagés bénévolement dans cette mission noble, a dit le coordonnateur national de la marche, Adama Taoko, sans aucun salaire, aucun perdiem, aucune forme de compensation matérielle. Et d’ajouter : « Aujourd’hui, nous ne sommes pas seuls à marcher. A travers le globe, des millions d’autres personnes marchent ; 270 manifestations pacifiques sont organisées dans plus de 80 pays. Toute la terre doit le savoir : les enfants ont faim. Toutes les bonnes volontés doivent contribuer, faire parler leur cœur ».

En effet, sur 800 millions de personnes souffrant de l’insécurité alimentaire chronique, près de 167 millions sont des enfants de moins de 5 ans qui n’ont pas accès à de la nourriture quantitativement suffisante et qualitativement satisfaisante. Conséquence : un enfant affamé meurt toutes les 5 secondes dans le monde. Au Burkina Faso, la situation n’est guère meilleure, car sur plus de 6 millions d’âmes vivant en dessous du seuil de pauvreté, la malnutrition touche environ 38,7% des enfants de moins de 5 ans. En d’autres termes, 4 enfants sur 10 ont faim.

Le parrain de la marche, le ministre Mathieu Ouédraogo, conscient que la cantine favorise la fréquentation de l’école par l’élève et donc plus de réussite scolaire, a plaidé comme tous les intervenants pour « Une école, une cantine scolaire ». Pour lui, on ne pourrait construire le Burkina de demain avec des enfants malnutris et malades, et c’est pourquoi son département, à travers le Programme décennal de développement de l’éducation de base (PDDEB), fait de la cantine scolaire dans chaque école son cheval de bataille.

Et pour la pérennisation de cette activité scolaire, il faudrait, a-t-il indiqué, passer des cantines assistées aux cantines endogènes. Quant au patron de ce mouvement, le président du CSI, il a manifesté sa consternation, en ce 21e siècle, de voir que malgré une assistance depuis 40 ans en matière de cantine scolaire, des millions d’enfants n’ont toujours pas accès à une alimentation saine, équilibrée et en quantité suffisante.

Selon Luc Adolphe Tiao, le genre humain aurait été à l’abri d’une telle situation s’il y avait eu jusque-là une exploitation judicieuse et une bonne répartition des ressources alimentaires du monde. Il a félicité les initiateurs de cette marche ainsi que leurs partenaires, tout en invitant les organisations nationales et internationales, les Burkinabè et les partenaires au développement, à œuvrer pour que des fonds puissent être mobilisés afin de nourrir au moins 10 000 élèves supplémentaires de notre pays dans le cadre des cantines scolaires.

Les Burkinabè sont appelés à laisser parler leur cœur à l’endroit de leurs enfants car, on le sait tous, la cantine a sauvé plus d’un à une époque donnée, et certains auraient vite abandonné les bancs s’ils n’étaient pas sûrs d’avoir leur ration quotidienne à l’école.

Cyr Payim Ouédraogo
Observateur Paalga

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