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Migrants burkinabé en Libye : 227 d’entre eux ont regagné le bercail

Publié le jeudi 13 juillet 2017 à 00h53min

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Migrants burkinabé en Libye : 227 d’entre eux ont regagné le bercail

227 Burkinabè sont arrivés ce mercredi 12 juillet 2017 à l’aéroport international de Ouagadougou en provenance de la Libye. Ce retour a été organisé par l’Organisation internationale pour la migration (OIM) en collaboration avec le ministère des affaires étrangères, de la coopération et des Burkinabè de l’extérieur et celui de la femme, de la solidarité nationale et de la famille.

Afin de s’assurer de meilleures conditions de vie, Bikinga Sabane a dû quitter son pays d’origine, le Burkina Faso, il y a deux ans de cela, pour la Libye. Mais très vide, son aventure se transforme en cauchemar. « Pour nous les noirs, il est quasi impossible de réclamer le salaire à notre employeur au risque de subir toutes formes de maltraitances. Aussi, quand on nous prend, on nous réclame une forte somme. Chose que nous ne possédons pas. C’est d’ailleurs pourquoi, la majorité est détenue dans des centres de rétention ou un traitement de cruauté nous est servi », nous relate ce jeune homme, la vingtaine révolue.

Comme lui, ils sont 226 autres Burkinabè immigrés qui ont vu leurs rêves se briser en chemin. C’est donc volontairement qu’ils ont choisi de regagner la mère patrie. Cela a été possible grâce au Programme d’aide au retour volontaire de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), section du Burkina Faso. L’objectif poursuivi par ce programme est d’ « offrir la possibilité d’un retour et d’une réintégration en bon ordre et dans les conditions respectueuses de la dignité humaine à des migrants qui ne peuvent ou ne veulent plus rester dans le pays d’accueil et souhaitent retourner volontairement chez eux ».

Arrivée à bord du vol Charter à l’aéroport international de Ouagadougou, dans l’après-midi du mercredi 12 juillet 2017, les rapatriés ont été accueillis par des responsables du ministère des affaires étrangères, de la coopération et des Burkinabè de l’extérieur et celui en charge de la solidarité nationale. La cérémonie a vu la présence effective des membres de l’OIM, entre autres.

La secrétaire générale du ministère en charge de la solidarité nationale et de la famille, Fati Ouédraogo s’est réjouie de leur retour

A la suite de l’accueil, ces rapatriés ont été redirigés vers le Centre d’accueil d’urgence de Somgandé, où ils seront pris en charge par le CONASUR et la direction régionale du Centre de la femme, de la solidarité nationale et de la famille. Et dès ce jeudi 13 juillet 2017, ils recevront les frais de subside d’un montant de 50 Euros soit 32 500 F CFA, par migrant, pour rejoindre leurs localités d’origine et subvenir aux besoins élémentaires. Outre cela, les migrants de retour dans leur pays bénéficieront de 1000 Euros soit 655 000 FCFA pour leur réinsertion durable. « On ne donne pas l’argent directement aux migrants. Il est procédé à la rédaction d’un plan d’affaires suivant la volonté du migrant, l’achat et la fourniture du matériel et équipement nécessaire à la conduite de l’activité génératrice de revenus », précise, pour sa part, le chef de Bureau pat intérim de l’OIM-Burkina, Anna Steilen.

Visiblement ravie de leur retour au bercail, la secrétaire générale du ministère en charge de la solidarité nationale et de la famille, Fati Ouédraogo, a dit être animée par un double sentiment : « Nous sommes très heureux de les recevoir chez nous. Et un peu d’amertume, parce que ce sont des bras valides qui s’essaient à l’exil et qui nous reviennent après avoir vécu beaucoup de souffrances », a-t-elle laissé entendre.

« En tant qu’organisation, notre mandat est d’appuyer le retour des migrants et d’aider le gouvernement à leur réintégration », dixit le chef de Bureau par intérim de l’OIM-Burkina, Anna Steilen

Les Bureaux de l’OIM sont présents dans plus de 160 pays dans le monde y compris la Libye. « Nos collègues de l’OIM/Libye ont identifié un nombre de migrants qui voulaient revenir au Burkina Faso, en travaillant avec l’Ambassade du Burkina à Tripoli. Et c’est comme ça que l’identification s’est faite », a fait savoir le chef de Bureau pat intérim de l’OIM-Burkina, Anna Steilen, pour qui la migration est quelque chose qui existe depuis toujours et qui ne va jamais s’arrêter. « C’est vrai qu’il y avait une grande croissance ces dernières années en termes de flux et c’est aussi vrai que ces flux doivent être bien gérés.

Donc, nous essayons d’apporter un appui aux gouvernants, surtout pour nos Etats membres, afin de voir comment recevoir les migrants et renforcer la sécurité des frontières ainsi que les dispositions prises pour la protection des migrants vulnérables », a-t-il ajouté. D’après Mme Steilen, la réintégration des migrants est financée par le Fonds fiduciaire de l’Union Européenne mis en œuvre par l’OIM Libye. Elle a lieu en zone rurale ; contribuant ainsi à renforcer les capacités de résilience de la communauté d’accueil. A ce niveau, un suivi est assuré par l’OIM après le démarrage de l’activité.

L’OIF poursuit ses efforts de soutien au gouvernement en vue d’élargir les bénéficiaires à l’ensemble des migrants. A ce jour, 1463 migrants sont rentrés volontairement de la Libye, du Maroc et du Niger. 1082 autres, sont en attente d’une réintégration.

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net

Légende :
1- Arrivée des migrants burkinabè en provenance de la Libye
2- La secrétaire générale du ministère en charge de la solidarité nationale et de la famille, Fati Ouédraogo s’est réjouie de leur retour
3- « En tant qu’organisation, notre mandat est d’appuyer le retour des migrants et d’aider le gouvernement à leur réintégration », dixit le chef de Bureau par intérim de l’OIM-Burkina, Anna Steilen

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Vos commentaires

  • Le 13 juillet 2017 à 07:29, par Truth En réponse à : Migrants burkinabé en Libye : 227 d’entre eux ont regagné le bercail

    Bon retour à ces burkinabè qui ne cherchaient que des verts pâturages. Le Burkina devient de plus en plus une bombe a retardement. Si l’état se trouve dans l’incapacité de trouver du boulot pour cette jeunesse qui croit de plus en plus, ces jeunes iront réclamer par tous les moyens ce qui les permettra de vivre décemment. Et nous nous retrouverons dans le Far West à la Burkinabè.

  • Le 13 juillet 2017 à 19:57, par Le Patriote En réponse à : Migrants burkinabé en Libye : 227 d’entre eux ont regagné le bercail

    Mr. Truth, ne soyons pas négatif ! Souhaitons bon retour à nos frères qui sont retournés en bonne santé, j´espère. Beaucoup de gens meurent à cause de ce genre de choses.
    Au lieu de libérer votre génie créateur, vous faites appel au Gouvernement. Depuis quand un gouverment a créé de l´emploi pour une jeunesse mal formée ? Excusez moi cette expréssion, mais parmis tous ces revenants, je ne pense pas que ceux qui ont un bac valent un pour cent. Cette catégorie de jeunes trouvent normalement de l´emploi dans des usines, le bâtiment, l´agriculture et l´élevage. Si quelqu´un a appris le metier de mécanicien d´engins deux roues, au Burkina, cette personne peut nourrir une famille. Alors, essayons d´industrialiser le pays. Trouvons des hommes d´affaires qui créent du boulot pour les jeunes au lieu de faire cadeau de leur argent à des gens qui viennent mendier. Si les ouvriers sont bien payés, les sociétés prospèrent et leurs familles respectives ont du soutien. Mais quand on distribue les sous cadeau pour le nom, on fabrique des parresseux. Nous avons alors un cercle vicieux. Webmaster, merci de faire passer.

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