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Reconstruction de Rood Woko : L’AFD met du baume au cœur des commerçants

Publié le lundi 13 juin 2005 à 07h28min

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La réhabilitation du marché Rood-Woko, qui a été partiellement brûlé le 27 mai 2003, commence à devenir réalité. C’est du moins ce qu’on peut dire après que le maire de la ville de Ouagadougou et le tout nouveau directeur de l’Agence française de développement (AFD), Louis l’Aot, ont effectué le 09 juin 2005 une visite sur le site de l’infrastructure endommagée.

Enfin, les autorités municipales de Ouagadougou, le Gouvernement et les commerçants de la capitale peuvent maintenant pousser un ouf de soulagement. La raison est simple, la question de la réhabilitation de Rood-Woko, qui opposait les premiers aux seconds, commence à trouver un début de solution. Telle est la conclusion qu’on peut tirer à la suite de la visite du site du marché qu’a effectuée le directeur de l’Agence française de développement (AFD), Louis L’Aot, en compagnie du maire de la ville de Ouagadougou, et à laquelle était associé le cabinet d’étude « le Groupe Huit ».

Après l’incendie, a rappelé le bourgmestre de la capitale, les autorités centrales et municipales ont approché l’AFD pour voir dans quelle mesure cette structure pourrait intervenir pour la réhabilitation de l’infrastructure. Et c’est, selon lui, après moult discussions qu’ils ont obtenu auprès de cette structure française de développement l’engagement d’accompagner le Burkina et la mairie de Ouagadougou dans cette action.

L’accord de l’AFD est cependant assorti d’un certain nombre de conditions. Plutôt que de subventions, elle a opté pour un prêt à la municipalité, « mais à des conditions douces », précisera l’édile de la capitale. Les commerçants, eux, doivent cependant se montrer disponibles, disciplinés et être d’accord pour s’acquitter de leurs taxes une fois que tout sera conclu afin d’éviter que le drame passé ne se reproduise plus. Il faudrait en outre que la gestion du marché soit confiée à la Régie autonome de gestion des équipements marchands (RAGEM) de la commune.

Le marché, notons-le, sera réhabilité, toujours selon les clauses des discussions, en l’état. Il ne sera plus concevable que ce centre commercial dépasse sa capacité réelle d’accueil qui est de 2650 places. Le directeur de l’AFD rappelle que c’est sa structure (ex-Caisse française de développement), qui avait financé la construction de Rood-Woko à hauteur de 85 millions de francs français à l’époque.

Connaissant donc les circonstances dans lesquelles ce marché a brûlé, il est donc tout à fait légitime, estime-t-il, que l’agence s’interroge et mette un certain nombre de préalables avant de s’engager à nouveau dans sa réhabilitation. Ce n’est pas difficile de refaire du béton, dira-t-il. Ce qui est compliqué, c’est l’organisation des commerçants. C’est pour cela, poursuit-il, que l’AFD a estimé qu’avant de se lancer dans les travaux physiques proprement dits, que les différents acteurs se mettent d’accord sur l’organisation future de ce marché afin qu’il y ait une autodiscipline.

Les bénéficiaires doivent se sentir responsables, se rendre compte que cette infrastructure est leur outil de travail. Et du moment que cet outil leur rapporte de l’argent, il est tout à fait normal que les commerçants acceptent de participer au financement de cette infrastructure qui est la leur. M. L’Aot a par ailleurs rassuré les commerçants que les conditions de financement seront les plus acceptables possibles, de telle sorte que cela ne remettre pas en cause la rentabilité de leur commerce.

Le remboursement de ce prêt profite à la commune car l’AFD compte intervenir dans les quartiers périphériques pour l’amélioration des conditions de vie des populations. Pour l’instant, les taux de remboursement ne sont pas encore définis, mais ils seront, à en croire le nouveau patron de l’AFD, inférieurs à 5%. Pour le représentant du cabinet d’étude Groupe Huit, Marc Popesco, le processus de réhabilitation comprend trois phases. Comment faire pour reconstruire le marché ? Le rapport de ce volet, selon lui, sera remis à la fin de cette semaine.

Par la suite, des discussions seront engagées avec les commerçants pour concilier les intérêts des différents groupes. Cette étape aboutira à une trame du projet qui, si elle est acceptée par tous, conduira au premier coup de pioche. Mais cela n’exclut pas la possibilité de démarrer les actions de démolition si toutefois le processus de réhabilitation évoluait positivement, ce qui pourrait accélérer la réalisation du projet. Il préconise toutefois qu’on "se hâte lentement" pour éviter des erreurs fatales.

Il nous a cependant été donné de constater un quiproquo dans les interventions du maire de la ville et du directeur de l’agence, pour ce qui est de la question du remboursement. Le premier s’est attaqué à un confrère qui avait écrit que les commerçants participeraient au financement de la réhabilitation de Rood-Woko. Le second, Louis L’Aot, a soutenu que les bénéficiaires y contribueront. En définitive, suivant la démonstration, les commerçants y participeront, du moment qu’ils auront des taxes à payer.

Hamidou Ouédraogo
L’Observateur Paalga

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