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Inspection du travail : Le syndicat invite les autorités à respecter les engagements pris

Publié le samedi 1er juillet 2017 à 00h21min

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Inspection du travail : Le syndicat invite les autorités à respecter les engagements pris

Mauvaises conditions de travail, non-exécution de l’arrêté conjoint fixant les prestations en nature, la question du statut autonome, l’indemnité de conciliation. Le Syndicat autonome des inspecteurs et contrôleurs du travail (SYNACIT) n’apprécie pas la manière dont ses préoccupations sont traitées et compte marquer son insatisfaction dans les jours à venir, par des « actions fortes ». Au cours d’une conférence de presse organisée ce vendredi 30 juin 2017, le SYNACIT a annoncé qu’un préavis de sit-in, suivi d’un mot d’ordre de grève, sont en train d’être finalisés.

« Une institution nomade, sans domicile fixe, au point que les usagers se perdent ». C’est ainsi que le Syndicat autonome des inspecteurs et contrôleurs du travail qualifie l’inspection du travail, qui selon le Secrétaire général du SYNACIT, Fatogma Sanon, se trouve dans une situation « inacceptable ».

A l’en croire, les directions générales et les structures centrales n’ont pas de structures propres à elles, encore moins de moyens de déplacements. « Les conditions de travail sont déplorables. Cela fait pratiquement 7 ans que la direction régionale du centre a quitté son siège qui se trouve tout juste derrière la SONABEL », a-t-il noté. Puis de poursuivre : « Le local dans lequel nous sommes présentement n’est pas adapté. Les bureaux sont en nombre insuffisant, l’éclairage est défaillant, il n’y a pas de brasseurs, ni de climatisation », a-t-il lancé, soulignant que les personnes vivant avec un handicap ont des difficultés pour accéder aux bureaux.

Et que dire de la question du matériel roulant pour lequel, le SYNACIT confie que la Direction régionale du centre ne compte qu’un seul véhicule de contrôle pour au moins, 80 000 entreprises pour la ville de Ouagadougou. « Il va s’en dire que malgré la bonne volonté des uns et des autres, ils ne peuvent pas être dans toutes ces entreprises, il y a des entreprises qui s’ouvrent, qui se ferment, sans connaitre l’inspection du travail », a déclaré Fatogma Sanon.

Une autre question qui inquiète le SYNACIT, est celle relative à l’arrêté conjoint N°2015-048 fixant les prestations en nature des inspecteurs du travail du 19 mai 2015. Selon le SYNACIT, cela fait déjà trois ans que cet arrêté qui prévoit une dotation (kits de connexion, ordinateurs de travail, kits de textes juridiques en matière sociale, équipements de protection individuelle) a été adopté. « Des PV relatifs à cet arrêté engageant les autorités ont été également pris, mais à la date d’aujourd’hui, c’est une seule prestation qui a été exécutée », a souligné le SG du SYNACIT. En attendant, les agents qui disent travailler avec leurs propres moyens sans qu’il n’y ait de mesures d’accompagnement, soutiennent qu’ils sont prêts à se donner les moyens afin que le texte soit entièrement exécuté cette année.

Quant à l’adoption du statut autonome, le syndicat indique qu’il n’est pas un effet de mode. Cette question qui ne date pas d’aujourd’hui selon le SYNACIT, a fait l’objet d’un avant-projet de statut par un comité en novembre 2016. « Plus de quatre procès-verbaux pour l’élaboration du statut ont été signés. Dans l’un de ses rapports adressés au BIT, le gouvernement a affirmé être en train d’élaborer un statut pour les inspecteurs et contrôleurs du travail. En décembre, ce même ministre a apprécié les conclusions des travaux, mais a refusé de les exploiter », a noté le SYNACIT, précisant qu’il obtiendra « d’une manière ou d’une autre, son statut autonome et caresse déjà la joie de voir son effectivité ».

Concernant l’indemnité de conciliation, le SYNACIT perçoit cette revendication comme une indemnité visant à compenser les servitudes liées à la conciliation. Il est question notamment des tentatives de corruption, des contraintes liées aux règlements des conflits de travail.

Et si les agents reconnaissent que le dialogue a toujours existé avec leur ministère de tutelle, ils disent cependant déplorer que les recommandations faites ne soient pas exécutées.

« Un plan machiavélique pour liquider les agents »

Réagissant sur la situation qui prévaut à l’hôtel Sopatel Silmandé, le syndicat dit dénoncer l’immixtion du politique dans la gestion du conflit. « Nous pensons qu’au-delà du fait qu’on veuille faire ombrage à l’inspection, en réalité, il y a un plan machiavélique consciencieusement conçue pour liquider l’inspection du travail et livrer les travailleurs au solde des employeurs », a dit Fatogma Sanon.

Et Séni Pama, Secrétaire général adjoint à la formation de renchérir qu’il ne revient pas au ministre de la culture de régler ce conflit. Au lieu d’orienter les travailleurs à l’inspection du travail pour que les spécialistes en la matière puissent s’en charger, il a essayé lui-même de le faire (…). C’est un acte d’incivisme de la part de Tahirou Barry », a-t-il lancé.

Nicole Ouédraogo
Lefaso.net

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