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Armes de guerre dans la zone de Bitou : Attention, danger !

Publié le samedi 10 juin 2017 à 08h35min

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Armes de guerre dans la zone de Bitou : Attention, danger !

Du sang autour d’un bonnet rouge. Le samedi 20 mai dernier à Mogandé (village situé dans la commune de Bittou à moins d’une dizaine de kilomètres de la frontière avec le Ghana), deux morts et des blessés ont été enregistrés dans une affaire de chefferie coutumière. Depuis, les esprits semblent apaisés. Mais un citoyen de la localité tire la sonnette d’alarme. La raison, les armes de guerre qui ont été utilisés lors de l’attaque. D’une manière générale, armes et drogue circulent dans cette zone frontalière. Drissa Zampaligré qui nous a rendu visite, demande à l’autorité de se pencher sur cette poudrière silencieuse.

Loin de la capitale, et parfois sans que la presse n’en fasse échos, Bittou dans la région du Centre-Est à la frontière avec le Ghana connait une insécurité grandissante. La drogue et des armes de guerre y circulent, selon Drissa Zampaligré ressortissant de la localité.
« La zone est particulièrement sensible, il y a quelques semaines, en pleine journée, il y a un commando, un groupuscule de bandits lourdement armés qui est venu attaquer un dépôt d’argent d’une compagnie téléphonique en pleine journée. Il est reparti vers le Ghana qui est à une dizaine de km de là avec pas moins de 6 millions », rappelle-t-il.
Des cas de ce genre sont légion dans cette partie du territoire, véritable melting pot, où cohabitent Burkinabè, Togolais, Ghanéen…
Quand les bandits interviennent dans la zone, c’est toujours avec des armes de guerre, indique Drissa Zampaligré qui se demande bien comment des individus peuvent se déplacer allégrement « avec tant d’armes », sans être inquiétés. « Plusieurs fois, ils sont venus canarder les gens dans leurs maisons ».

La goutte d’eau du 20 mai

Dans le village de Mogandé à 15 km de Bittou, à quelques kilomètres de la frontière avec le Ghana, une intronisation de chef coutumier a tourné à l’affrontement. Nous sommes le 20 mai 2017. « Il y a un camp qui s’est réuni pour désigner ses chefaillons dans une cour. Pendant qu’ils étaient réunis, un groupe a surgi avec des armes, certains étaient postés autour de la concession, il y aurait même eu des tireurs d’élite dans le groupe ». Les visiteurs ont tiré sur la foule. Résultat : deux mort et de nombreux blessés.

Drissa Zampaligré se demande si ce déferlement de violence était réellement pour le bonnet rouge, ou si cela cachait des desseins inavoués. « Quand on voit le motif supposé et le langage utilisé, on se pose des questions s’il n’y a pas d’autres raisons… Si on laisse ces genres de situation se répéter, des bandits mus par d’autres intentions peuvent profiter s’infiltrer et faire du n’importe quoi au nom d’un soit disant conflit, alors qu’ils ont d’autres objectifs ».

« A l’échelle d’individus, de ménages, de villes, il y a toujours eu des rixes, des mésententes et des incompréhensions entre groupes d’individus, c’est permanent. La différence qui peut faire la gravité d’un cas par rapport à l’autre, c’est la manière dont cela est géré…Toutes les manières sont bonnes tant qu’elles n’utilisent pas la violence », ajoute-t-il en se fondant sur différents conflits qu’il a vécus dans d’autres pays africains, et qui sont partis de faits bénins.

« J’étais en Mauritanie quand le conflit avec les Sénégalais s’est déclenché. C’est parti d’une bagarre banale entre un berger mauritanien et un agriculteur sénégalais. Personne au départ ne pouvait imaginer que le conflit prendrait de telles proportions (…) On ne peut pas avoir vécu ces choses, et voir des situations de ce genre se passer chez soi et ne pas agir… », clame le ressortissant, qui demande alors aux autorités de prendre le problème au sérieux.

La zone, rappelle-t-il, est très sensible et ressemble à un far west, une zone de non droit. La drogue et les armes de guerre circulent. Une insécurité qui serait peut-être alimentée par des événements historiques de l’autre côté de la frontière. Bawkuune ville du Ghana, à moins de 20 km de Bittou a connu un conflit armé sanglant il y a plusieurs années. Des armes sont toujours dans la nature et dans de mauvaises mains.

Même s’il salue l’initiative des autorités régionales, (gouverneur, Forces de défense et de sécurité) qui ‘’avec sagesse et diplomatie’’ ont pu calmer la tension née des évènements du 19 mai, Drissa Zampaligré appelle à des mesures structurelles. Il faut que les citoyens sentent la présence de l’Etat dans cette zone. L’éducation, la santé, des projets de développement, surtout la sécurité des biens et des personnes sont autant d’éléments qui manquent à cette région frontalière du Centre-Est.

« J’ai cru qu’il était de mon devoir de tirer la sonnette d’alarme (…) c’est mieux de prendre le problème au sérieux (…)Il faut éviter que des armes soient utilisées par n’importe qui et n’importe comment dans la zone… », a conclu notre visiteur qui espère être entendu.

Tiga Cheick Sawadogo
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 9 juin 2017 à 22:56, par Dibi Massa En réponse à : Armes de guerre dans la zone de Bitou : Attention, danger !

    Je ne vous avait pas dit, il y a des séparatistes dans notre pays.
    Prenez le au sérieux.

  • Le 10 juin 2017 à 07:34, par Kotigui En réponse à : Armes de guerre dans la zone de Bitou : Attention, danger !

    Il faut que nos autorités prennent ces information au sérieux pour ne pas dire après qu’ils ont été surpris et les autorités de bobo dioulasso n’ont qu’à ce voir le cas de ces gens venu de partout soit disant agent QNet. La nuit venu nos morts ne ce reposent plus des petits groupe ce forment au mur dû cimetière municipal et chaque groupe est accompagner de deux ou trois personnes de peau claire franchement on n’a peur ces petits groupe dépasse dix ou plus et ces raconte commence vers 22h jusque souvent 2hou3hdu mati c’est la peur totale pour ceux qui sont proche et avant la tenu de leur réunion ils ont leur QG une cour occuper par des étranger et c’est à partir de 19h 20h ils sont la plein dans la cour avec des ordinateurs et après c’a qu’ils se regroupent nos autorité nos qu’à faire un tour l’avant dernier carré avant de tournée pour atteindre la porte principale du cimentier municipal route de banakeledaga

    • Le 10 juin 2017 à 11:34, par Gangobloh En réponse à : Armes de guerre dans la zone de Bitou : Attention, danger !

      La population doit dénoncer avec le numéro vert les mouvements suppects de personnes . Comment des gens lourdement armés peuvent se déplacer sans attirer l’attention des populations ? Il y a quelque chose de louche.

    • Le 10 juin 2017 à 13:49, par Impartial En réponse à : Armes de guerre dans la zone de Bitou : Attention, danger !

      Mon cher Cotigui des choses louches doivent être signalées aux FDS 1010 ou 17 et 16. les autorités ne peuvent pas descendre jusqu’à la base pour connaitre tout ça. A nous de collaborer. Aider les a nous aider. Tout regroupement suspect doit être signalé au autorités. Transformons nous en agent de sécurité et nous verrons que ça va marcher. A bon entendeur salut.

  • Le 10 juin 2017 à 09:47, par King En réponse à : Armes de guerre dans la zone de Bitou : Attention, danger !

    Merci à vous M. ZAMPALIGRE ! Quand on aime son pays,il faut attirer l’attention des Gouvernants sur les problèmes qui peuvent mettre à mal,sa quiétude. Il faut dire que le Burkina Faso est à la confluence de pays qui sont ou qui ont connu la guerre :la Côte d’Ivoire,le Mali conjugué aux effets collatéraux et incidents du conflit libyen,le Niger avec la rébellion touareg.Et ces dommages que les armes de ces conflits circulent comme du pain dans certaines zones de notre pays.Il faut que nos autorités maîtrisent ce virus avant qu’il ne mute.L’Etat à lui seul ne peut assurer notre sécurité,il faut que tout citoyen joue sa partition,chaque fois qu’il y a péril en la demeure en tirant la sonnette d’alarme.

  • Le 10 juin 2017 à 12:42, par Adama Diessongo En réponse à : Armes de guerre dans la zone de Bitou : Attention, danger !

    Ce monsieur a raison d’informer l’opnion publique, car ce fut mutisme total de la part de nos autorités administratives. Une situation qui méritait d’ètre portée à la connaissance de l’opnion par nos autorités administratives.
    D’après certaines sources bien informées, ce problème de chefférie serait creé de toute pièces par certains politiciens de concert avec le naaba de Tenkodogo et exploité par les mêmes politiciens pour diviser les populations, afin de pouvoir assoir leurs sales besoins.
    Un exemple de la commune de Yargatenga : Le même et éternel homme politique de yargatenga, longtemps décrié au Boulgou et au Koulpelogo au temps de l’ODMT puis CDPet au MPP continue de semer le désaroi au sein de cette partie du Burkina.
    Par son son billet, un deuxième chef coutumier vient d’être intronisé à Yargatenga. Selon certaines indiscrétions(sources crédibles et biens informées), il aurait planifié depuis la capitale Ouagadougou, de diviser la commune en trois(03) sous communes(dossier en instructions).
    Rappelons que c’est sous son guide(le meme ex-député) que le Koulpelogo avait été créé et il a perdu le controle par la suite et meme rejeter par sa base(son village natal Yargatenga), il aurait réussi à se usser dans lle bureau national politique(BPN) du MPP.
    Pour ce qui est des armes, il en sait beaucoup. Sa milice est armée(les services de sécurité et meme le Tribunal de Tenkodogo sont au courant). Dans l’un de village(Vaongho), il y’ aurait un résortisant visant en Italie aurait avoué de passage au pays qu’il suffisait de glisser une somme d’argent aux forces de l’ordre ou à la justice pour faire modifier certains procès verbaux. Il aurait à son domicile(armes transférées au ghana lorsque le controle s’effectue) plus de cinq(05) de types différents.

  • Le 10 juin 2017 à 12:47, par Cheikh En réponse à : Armes de guerre dans la zone de Bitou : Attention, danger !

    Vraiment hein Kotigui ! On n’annonce pas une telle information de façon aléatoire comme tu le fais en accessoire ici, à la faveur d’une autre ! Lorsqu’on en est persuadé, et qu’on en mesure l’ampleur des risques, on donne l’alerte à temps où il faut et quand il le faut, pour permettre aux autorités d’intervenir fermement et à temps. Ou alors,
    - Soit tu prends les choses à la légère comme bien d’autres
    - Soit tu n’es pas suffisamment conscient, de ta part de responsabilité dans le fonctionnement des affaires de la cité.

  • Le 10 juin 2017 à 12:48, par yesba En réponse à : Armes de guerre dans la zone de Bitou : Attention, danger !

    Avec un francais tellement délaré on ne peut rien comprendre monsieur Kotigui

  • Le 10 juin 2017 à 14:56, par Vision En réponse à : Armes de guerre dans la zone de Bitou : Attention, danger !

    Mon cher KOTIGUI il faut aller vite au gouvernorat pour donner ces information car très SENSIBLES et TRES PRECIEUSES, ça se sera ta contribution pour la SECURITE et la PAIX au BF

  • Le 10 juin 2017 à 16:08, par Sid Pa Yii En réponse à : Armes de guerre dans la zone de Bitou : Attention, danger !

    Il est indispensable d’y installer un camp de compagnie de CRS et de gendarmes car c’est leur raison d’être au lieu de les affecter à des services payés qui font pousser la bedaine de leur chef.

  • Le 10 juin 2017 à 17:18, par Zas En réponse à : Armes de guerre dans la zone de Bitou : Attention, danger !

    Bon réflexe citoyen. Les autorités ne diront pas plus tard qu’il n’en savaient rien.

  • Le 10 juin 2017 à 20:19, par wedaga En réponse à : Armes de guerre dans la zone de Bitou : Attention, danger !

    le tritre est plus gros que le contenu. Vous journalistes ou communicateurs vous devez avoir aussi de la retenu dans ces genres de formulations

  • Le 11 juin 2017 à 06:50, par Brimos27 En réponse à : Armes de guerre dans la zone de Bitou : Attention, danger !

    Bonjour à tous, merci pour les informations et en particulier à Monsieur ZAMPALIGRE. J’appelle ça du patriotisme et, tous ceux qui ont profité signaler des cas suspects ça et là. Seulement ce qui est grave, c’est le silence de certaines personnes qui ont des informations de ce genre. Il est impératif de signaler tout cas suspects aux autorités sécuritaires tout situations suspectes dans votre environnement pour sauver des vies. Bravo à tous. Que Dieu bénisse notre cher Burkina Faso. bon dimanche.

  • Le 11 juin 2017 à 12:15, par jean En réponse à : Armes de guerre dans la zone de Bitou : Attention, danger !

    Je pense que c es l affaire de tout le monde et non seulement des gouvernants contrairement a ceux qui pensent que c est gouvernement seul qui peut agir

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