Après plusieurs mois de labeur, Dr Pakisba Ali Ouédraogo vient d’inscrire un nouveau roman dans l’univers de la littérature burkinabè. Il a présenté le mardi 6 juin 2017, aux hommes de médias, son premier « bébé » intitulé « la lune rouge ». L’auteur avec sa plume raconte le parcours d’un jeune africain prénommé Ismaël, originaire du Nord du Burkina Faso, en proie aux attaques terroristes des hommes du Cheick Al Sourabi. Contraint de fuir l’insécurité, il tente de rejoindre son oncle Mamadou vivant en France, à la recherche d’un mieux-être. Une fois son but atteint après un parcours périlleux, le jeune homme découvre une vie pleine de promesses, aux antipodes des souffrances de chez lui. Passés les premiers moments d’euphorie, il sera confronté à la précarité de l’emploi dans une France en panne, face à la crise des migrants et aux multiples attentats terroristes sur son sol.

« Ce roman a été simple à écrire parce que je ne me suis pas mis la pression. J’ai utilisé la méthode des radiologues. Après, c’est madame qui saisissait le texte. C’est pourquoi, je dis que sans elle, le roman n’allait peut être pas voir le jour », a confié Dr Ouédraogo
L’œuvre de 176 pages est disponible dans les librairies Mercury à la modique somme de 2000 F CFA.

Tout comme dame Ouédraogo, derrière cette œuvre de belle facture se cachent des hommes et femmes qui ont travaillé en cuisine. Sont de ceux-ci, le promoteur des librairies et des Editions Mercury, Thierry Millogo. Pour ce dernier, « la lune rouge », dit non à cette envie d’aller en Europe qui, d’après lui, est en train d’être un phénomène en vogue dans tous les pays d’Afrique.« Tous les jours, dès que vous allumez votre radio ou la télé, vous entendez par ci des gens se sont noyés, 300-400 personnes. Malgré tout, les gens continuent à y aller », a-t-il déploré. La bataille contre ce mal passe par le changement de mentalités. « Il faut faire comprendre aux gens que l’énergie qu’ils déploient pour aller dans ces contrées-là, s’ils étalaient la même énergie ici au Burkina, le pays allait se développer », a dit le promoteur des librairies et Editions Mercury.

Revenant sur l’objet de la présente rencontre, il a affirmé que pour un coup d’essai, c’est un coup de maître. Puis, il a invité l’auteur à poursuivre dans cette lancée. Car, l’histoire ne fait que commencer. Convaincu donc de la qualité du roman, M. Millogo nourrit l’espoir qu’il puisse, un jour, intéresser un cinéaste qui pourra l’adapter sous forme de film. Ceci, en vue d’éveiller la conscience de la nouvelle génération. Pour sa part, il a réaffirmé sa disponibilité à accompagner le romancier autant que faire ce peut.

La conseillère éditoriale, Moudjibath Daouda-Koudjo, quant à elle, a félicité l’auteur pour son chef d’œuvre. Pour elle, écrire ce roman, c’est enfin cesser d’être des spectateurs. Dès lors, elle a invité le public sensible, qu’est la frange jeune, à se l’approprier. « Le livre est une simplicité. C’est facile à lire. En une heure, vous le terminez », rassure la conseillère éditoriale.

Est-ce qu’il y a une expérience personnelle racontée dans le livre ? Ont demandé les journalistes. « Non. Il y a eu beaucoup plus d’imagination. Egalement, le roman s’inspire grandement de l’actualité », a-t-il répondu.

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net