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Lutte contre le blanchiment de capitaux : Le Burkina prépare l’évaluation par les pairs de son dispositif

Publié le lundi 5 juin 2017 à 23h12min

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Lutte contre le blanchiment de capitaux : Le Burkina prépare l’évaluation par les pairs de son dispositif

Ouagadougou abrite, du 05 au 08 juin 2017, un atelier de formation sur la pré-évaluation du dispositif national de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme (LBC/FT). L’objectif de cette rencontre est de permettre au Burkina de parvenir à des résultats crédibles qui reflètent parfaitement la situation d’ensemble du pays en matière de LBC/FT. Cet atelier est organisé par le Groupe intergouvernemental d’action contre le blanchiment de capitaux en Afrique de l’Ouest (GIABA), en collaboration avec la Cellule nationale de traitement des informations financières (CENTIF).

C’est en 2009 que le Burkina a soumis pour la première fois son dispositif anti-blanchiment à l’évaluation par les pairs. Mais, les résultats n’étaient pas reluisants. Sur les 40+9 recommandations initiales du Groupe d’action financière (GAFI), 30 ont été jugées non conformes, 13 partiellement conformes, 05 largement conformes et une recommandation non applicable. Pour le second cycle d’évaluation, le Burkina devrait s’y soumettre au second semestre de l’année 2018.

C’est à ce titre que le GIABA a jugé opportun d’organiser le présent atelier au profit des professionnels des secteurs publics et privés du Burkina afin de les préparer au 2e cycle des évaluations mutuelles du dispositif national de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme (LBC/FT). Cette session de formation se veut une étape importante devant permettre à tous les acteurs de mesurer l’importance de l’évaluation mutuelle d’une part, et de l’évaluation nationale des risques qui la précède d’autre part, et d’en cerner tous les contours.

Un processus complexe

Car, derrière les chiffres, il y a une démarche scientifique qui participe au processus de calcul et qui n’est pas toujours appréhendée par les non-initiés. « La méthodologie de calcul des données sur l’évaluation mutuelle des dispositifs LBC/FT des Etats est d’autant plus difficile à cerner qu’elle concerne une matière relativement nouvelle, complexe et sensible et évoluant avec les nouvelles technologies », a rappelé Marie-Béatrice Tassimbédo/Tapsoba, la Présidente de la CENTIF, par ailleurs correspondante nationale du GIABA).

« Le présent atelier devra nous permettre de comprendre davantage la matière afin de mieux jouer notre partition dans ce combat général engagé contre la criminalité financière. Chacun devra pouvoir y trouver son compte et dans une synergie d’action, s’engager à réussir la prochaine évaluation mutuelle du Burkina et s’efforcer de jouer véritablement son rôle afin de freiner le développement des activités criminelles, contrecarrer la puissance financière de leurs auteurs et préserver la stabilité du système financier », a-t-elle ajouté.

Cette rencontre de cinq jours vise à informer et sensibiliser les acteurs nationaux clés sur le processus et les procédures de l’exercice, sur leurs rôles respectifs, mais aussi à outiller ces acteurs en matière de traitement et de renseignement du questionnaire sur la conformité technique et l’efficacité. Le champ d’application de l’évaluation mutuelle s’articule autour de deux volets interdépendants que sont la conformité technique et l’efficacité. « Le processus de pré-évaluation est un processus technique complexe qui nécessite des moyens techniques et financiers importants et surtout une forte implication effective de l’expertise nationale. Il s’agit certes d’un investissement onéreux, mais qui est à la dimension de nos ambitions futures de faire de nos pays et de notre région, dans un climat de paix et de sécurité, des zones d’émergence à brève échéance avec des taux de croissance plus forts, un environnement des affaires plus propice et de grands investissements générateurs d’emplois et de richesses », a expliqué Konan Djaha Benoit, Représentant du directeur général du GIABA.

Beaucoup d’efforts consentis par le Burkina depuis 2009

Après l’évaluation par les pairs de son dispositif anti-blanchiment en 2009, le Burkina a consenti beaucoup d’efforts afin de corriger les faiblesses et insuffisances. « Sur la base des recommandations découlant de cette évaluation par les pairs, des réformes et mesures utiles ont été engagées en vue de corriger les faiblesses et insuffisances relevées dans le dispositif national de la LBC/FT. Aujourd’hui, grâce aux efforts consentis, des avancées ont été enregistré dans le processus de normalisation de son cadre juridique, institutionnel et opérationnel en matière de LBC/FT en dépit de lacunes résiduelles qu’il convient de corriger », a précisé Hadizatou Rosine Coulibaly/Sori, le ministre de l’économie, des finances et du développement.

Mais, le 2e cycle d’évaluation s’annonce plus difficile comparativement au premier du fait des enjeux et des nombreuses exigences qui s’y rattachent. Mais, l’épreuve n’est pas insurmontable parce que le Burkina dispose de femmes et d’hommes dévoués et déterminés, dotés de capacités intellectuelles et morales nécessaires pour conduire le processus à bon port. Et le ministre Coulibaly/Sori n’a pas manqué d’exhorter les participants à saisir l’opportunité offerte par le GIABA pour « renforcer leurs connaissances dans les évaluations mutuelles selon les critères de la nouvelle méthodologie du GAFI afin d’être en mesure de relever substantiellement la qualité des rapports d’évaluation ».

A en croire le représentant du directeur général du GIABA, le Burkina peut compter sur la disponibilité continuelle de cette institution sous régionale pour lui apporter soutien et accompagnement dans la lutte contre le blanchiment de capitaux, mais aussi dans l’amélioration de ses rapports d’évaluation.

Moussa Diallo
Lefaso.net

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