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Crise togolaise : La Coalition de l’opposition se fissure

Publié le mercredi 8 juin 2005 à 07h01min

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Le verdict de l’élection présidentielle du 24 avril dernier a désigné Faure Gnassingbé, candidat du RPT aux affaires depuis de longues années. Aux lendemains de la proclamation des résultats, Bob Akitani et ses supporters avaient estimé qu’on leur avait volé la victoire, ce qui avait eu pour conséquence une insurrection dans la capitale.

Dans le souci d’apaiser la tension, une délégation conjointe de l’Union africaine et de la CEDEAO a joué les bons offices et force est de reconnaître que le thermomètre est tombé d’un cran à Lomé depuis lors.

La main tendue de Faure Gnassingbé, pensions-nous, allait mettre un terme au différend opposant l’homme fort de Lomé à ses adversaires politiques. Lorsque le secrétaire général du RPT, Dama Dramani, réaffirmait que Faure souhaitait former un gouvernement d’union nationale, il pensait si bien faire.

La Coalition de l’opposition, par la voix de M. Yawovi Agboyibo, ne voulait point entendre parler de gouvernement tant que deux conditions n’étaient pas réunies : il s’agissait d’une part de la mise en place d’un mécanisme pour assurer la sécurité des populations, et d’autre part, de la création d’une structure afin de vérifier les résultats de l’élection présidentielle. Depuis, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts et les données ont changé.

Vendredi dernier, le président togolais, Faure Gnassingbé, invitait l’opposition à participer à son gouvernement d’union nationale, menaçant de la former sans elle, le cas échéant.

"Ceux qui sont prêts peuvent commencer à y entrer et ceux qui ont besoin de délais de réflexion peuvent prendre le train en marche plus tard. Ou vous venez et nous avançons ensemble ou vous restez en dehors et nous avançons sans vous. Nul ne peut prendre un peuple en otage", prévenait Faure Gnassingbé.

Avertissement on ne peut plus clair qui, sans doute, a guidé la démarche de cinq des six partis politiques de l’opposition, qui proposent maintenant un gouvernement de transition.

L’UFC de Gilchrist Olympio semble désormais faire cavalier seul, à moins que d’ici là, elle révise sa position. Mais n’était-il pas plus sage que la Coalition restât unie pour mieux faire face à un pouvoir dont elle conteste la légitimité ?

L’opinion aura constaté que depuis deux semaines, Faure Gnassingbé a débuté des consultations avec toute la classe politique, suite à la rencontre d’Abuja, le 19 mai dernier, qui en avait fait la ferme recommandation.

Maintenant que l’UFC fait faux bond, ne doit-on pas craindre que cette fissure au sein de la Coalition lui soit fatale ? Ce n’est sûrement pas du côté du RPT que l’on se plaindra de cette situation. On souhaitera même que la fissure se mue en fracture pour faire voler la Coalition en éclats.

Surtout que Faure Gnassingbé clame actuellement haut et fort que le Togo n’est plus isolé sur le plan diplomatique et qu’il avance tout en agissant de concert avec les pays voisins. Il a donc toute la quiétude pour boire son petit lait.

Pierre Tapsoba
L’Observateur

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