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Mamadou Boly : "La formation professionnelle, notre but ultime"

Publié le mercredi 8 juin 2005 à 06h38min

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Du 9 au 10 juin 2005 se tient la 3e assemblée générale du Fonds d’alphabétisation et d’éducation non formelle (FONAENF). A cette occasion nous avons rencontré un de ses opérateurs, Mamadou Boly, président d’"Anndal et Pinal", qui a bien voulu parler des activités de sa structure avec l’appui du Fonds.

Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?

Je m’appelle Mamadou Boly, je suis inspecteur de l’enseignement du premier degré de formation, formateur des formateurs comme spécialité, et actuellement le président d’Anndal et Pinal, une association d’éleveurs de la province du Sanmatenga. Nous faisons de l’alphabétisation et de l’éducation non formelle à travers "L’école du Berger" ; nous faisons de la formation technique spécifique et nous avons un volet environnement, qui s’occupe de la protection de la nature par la promotion de pépinières, forestières et des plantes fourragères. Cette année nous avons ouvert 51 (cinquante et un) centres soit 20 (vingt) pour l’alphabétisation initiale et trente et un (31) pour la formation de base complémentaire (FCB).

Votre structure a été retenue comme opérateur en alpha et éducation non formelle du FONAENF. Quel est le travail d’un opérateur dans ce domaine ?

Il y a des opérateurs dans tous les domaines. Un opérateur, c’est celui-là qui est choisi pour réaliser quelque chose, c’est donc un prestateur de services dans un domaine donné. Nous autres nous sommes des opérateurs en alphabétisation et nous sommes chargés d’exécuter le programme du FONAENF sur le terrain. Et comme je l’ai relevé plus haut, nous animons les centres d’alphabétisation initiale (AI), des centres de formation complémentaire de base (CFB), des formations techniques spécifiques (FTS) et un cours de français fondamental, ce grâce à l’appui du fonds.

Le principe fondamental du FONAENF est "la stratégie du faire-faire" Qu’en est-il exactement ?

C’est ce que nous sommes en train d’expliquer. Avant c’était l’Etat qui était en même temps au four et au moulin et assurait ainsi le programme de formation, évaluait et contrôlait la qualité et j’en passe. Actuellement il préfère confier les choses pour mieux contrôler, et cela s’est révélé plus efficace. Le principe du "faire-faire", c’est de confier le travail à faire et vous, vous observez, vous suivez, et vous redressez. Nous ne sommes pas les seuls à utiliser cette stratégie, beaucoup de structures comme le PNGT l’ont adoptée.

Est-ce que les parties prenantes jouent pleinement leurs rôles dans cette approche ?

Certainement, c’est ce qui a permis au fonds de réaliser de plus en plus des exploits. Au départ les gens pensaient que c’était difficile mais avec le dévouement de tous, notre pays est admiré par d’autres pour la mise en œuvre de cette stratégie. Il y en a même qui sont prêt à solliciter notre expertise. En matière de bilan je peux donc dire que c’est positif et nous gagnons en maturité.

Quelle incidence vos activités ont-elles sur la vie de leurs bénéficiaires ?

En tant qu’association d’éleveurs nos objectifs c’est de renforcer la capacité opérationnelle de nos groupements. Nous avons un objectif final quand nous faisons les "AI", c’est d’accéder aux FTS et cette année elle se sont axées sur l’élevage. Maintenant ce sont les femmes qui se battent plus pour s’inscrire parce qu’elles ont découvert tout l’intérêt qu’elles ont à le faire. La formation professionnelle est notre but ultime, ce qui permet aux apprenants d’acquérir de nouvelles techniques dans les différents secteurs d’activité de notre pays.

Quelles sont les difficultés que vous rencontrez ?

D’une manière générale la difficulté c’est la gestion de l’alphabétisation à travers tous ses aspects. La gestion ce n’est pas seulement alphabétiser, il faut le personnel et les moyens, dont il faut rendre compte après chaque processus. Les délais constituent aussi un obstacle à la programmation, qui exige que tous soient au rendez-vous. Dans notre association nous travaillons à surmonter les difficultés et l’utilisation prochaine du matériel informatique résoudra les problèmes engendrés par la gestion manuelle.

Qu’attendez-vous de la 3e Assemblée générale en tant qu’opérateur ?

Nous voulons que le fonds devienne carrément mature et qu’il puisse adopter de nouvelles stratégies pour améliorer tous ses aspects de la qualité. Les opérateurs, l’Etat, les structures privées et les partenaires doivent de plus en plus affirmer leur présence et leur existence. Chacun doit connaître son rôle et l’assumer comme il se doit.

Qu’est-ce que vous pensez du plan stratégique de cinq ans que mettra en place le fonds ?

Un plan stratégique permet de mieux utiliser les moyens et de manière rationnelle, il permettra de programmer avec aisance nos activités et puisqu’il permettra au fonds d’avoir les coudées franches, ce plan est à saluer.

Votre mot de la fin ?

Merci de m’avoir permis de m’exprimer sur le FONAENF, qui a réussi son pari. Je lui souhaite longue vie et qu’il permette l’accélération de la scolarisation universelle et soit un outil de diffusion de l’éducation de base.

Entretien réalisé par Abdou Karim Sawadogo
L’Observateur

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