LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

20ème anniversaire de l’Ambassade du BF à Vienne : A la découverte de l’Association des Ressortissants burkinabè

Publié le samedi 27 mai 2017 à 01h52min

PARTAGER :                          
20ème anniversaire de l’Ambassade du BF à Vienne : A la découverte de l’Association des Ressortissants burkinabè

Le 23 mai 2017 marque le 20ème anniversaire de la création de l’Ambassade du Burkina Faso à Vienne en Autriche. A cette occasion, nous avons rencontré le Coordonnateur de l’Association des Ressortissants du Burkina Faso en Autriche (ARBA). Cyprien KABORE nous présente l’association qu’il dirige depuis 2015 et se prononce sur bien de sujets d’intérêt. Il profite de cette opportunité pour souhaiter un joyeux anniversaire à l’Ambassade et exhorter les Burkinabè d’Autriche à adhérer plus massivement à l’ARBA.

Voudriez-vous nous présenter brièvement l’Association des Ressortissants du Burkina Faso en Autriche (ARBA) ?

Depuis les années 1990, la communauté burkinabè à Vienne organisait des activités et faisait preuve d’un grand dynamisme. Elle n’était pas encore organisée en association officielle. Au fil du temps, la nécessité s’est fait sentir et les choses ont été formalisées. Madame Julienne OUEDRAOGO fut la première Présidente de la communauté qui n’avait pas encore de siège fixe. Le 15 juin 1995, l’association a été restructurée et un nouveau conseil d’administration a été élu. Les membres ont adopté la dénomination de l’association ainsi que les statuts et les règlements intérieurs. C’est un mois plus tard, c’est-à-dire le 17 juin, que l’association et le bureau exécutif ont été officialisés. Depuis cette date, l’association renouvelle son conseil d’administration tous les trois ans.

Avant moi, trois Coordonnateurs généraux se sont succédé à la tête de l’Association. Il s’agit de Magloire OUEDRAOGO, Nébila BAKO et Salia KONATE.
L’objectif principal de l’association est de garantir la cohésion sociale entre les Burkinabè vivant en Autriche. Cela se réalise à travers diverses activités culturelles, cinématographiques et sportives pour les adultes comme pour les enfants. Elle travaille avec d’autres associations africaines et collabore avec diverses ONG.
Un autre objectif et non des moindres est de participer au développement de notre pays d’origine. Dans ce sens, plusieurs initiatives ont été prises mais ne sont malheureusement pas arrivées à terme.

L’association continue toujours à essayer d’autres méthodes et moyens d’implémentation de projets pour le Burkina.

A combien estimez-vous le nombre de Burkinabè vivant en Autriche et que fait l’ARBA concrètement pour rassembler tous ces compatriotes autour des idéaux de l’Association ?

Selon notre base de données électronique, nous estimons à une centaine de personnes la communauté burkinabè en Autriche et la majorité vit à Vienne. Il faut préciser que ce nombre est celui de tous ceux qui ont adhéré ou s’intéressent à la vie de l’association. Pour rassembler tous ces compatriotes autour des idéaux de l’Association, nous organisons des activités culturelles et sportives, des parties de thé (comme au Burkina Faso). Pendant l’été, dès que le temps est favorable, nous organisons une partie de grillade au bord du fleuve Danube.
Pour cette année, la réservation de la place a déjà été faite et l’événement devra se dérouler, le 29 juillet 2017.

L’association invite aussi d’autres associations africaines à toutes ses activités. Les assemblées générales ordinaires, les baptêmes, les mariages et bien d’autres événements sont autant d’opportunités pour les membres de la communauté de se rencontrer. Ce sont des évènements qui permettent à l’association de cultiver la solidarité et la fraternité entre membres de l’ARBA.

L’association utilise les technologies de l’information et de la communication pour maintenir le contact avec ses membres. Elle dispose d’une page Web (http://www.arba.at), Facebook (https://www.facebook.com/arba.vienne) et d’un groupe Viber pour assurer la fluidité de la communication et servir de plateforme d’échanges. Nous échangeons les informations à travers ces réseaux sociaux entre membres mais aussi avec des associations africaines et même avec d’autres associations sœurs de la diaspora burkinabè.

Dans quels domaines évoluent les Burkinabè d’Autriche et quels sont leurs rapports avec le pays d’accueil ?

La majorité des compatriotes vivant en Autriche évoluent dans l’industrie à savoir l’électronique, les techniques informatiques, l’énergie électrique, la mécanique et la mécatronique. Certains sont dans les secteurs des banques, de la santé et ou sont des agents commerciaux. Nous avons aussi parmi nous, des managers dans l’hôtellerie ou l’événementiel, des pédagogues de jardin d’enfants, des conseillers techniques en énergie renouvelable ou en appareils médicaux.
Il faut également noter qu’il y a des Ingénieurs d’application et de conception de système pour le contrôle industriel et la distribution d’énergie électrique.
Dans le secteur privé, certains d’entre nous exportent des véhicules ou des accessoires de véhicules vers le Burkina Faso, d’autres importent des produits burkinabè pour les revendre en Autriche comme le beurre de karité ou des Habits « Faso dan Fani ».

Il est heureux de constater que la majorité des Burkinabè vivant en Autriche maintiennent des relations directes et suivies avec leurs familles au Burkina Faso.

Quelles sont les difficultés majeures que vit la communauté burkinabè dans cette partie du monde ?

De manière globale, la communauté burkinabè en Autriche est bien intégrée. Toutefois, les difficultés ne manquent pas. Elles sont hérogènes et complexes selon le statut de tout un chacun. On peut citer la grande difficulté pour certains des nôtres de trouver un travail qui puisse permettre de s’épanouir ou de créer sa propre source de revenu. Même s’il est plus ou moins marginal, il faut citer le racisme. Comme partout en Occident, on rencontre des personnes qui n’aiment pas toujours les étrangers, pensant à tort qu’ils sont la source de leurs malheurs.

L’Ambassadeur souhaite disposer d’une base de données consolidée, entretenir une communication régulière et œuvrer à la protection et à l’encadrement des Burkinabè résidant en Autriche et dans les autres pays de la juridiction. Quelle contribution peut-il attendre de l’ARBA pour relever un tel défi ?

Nous avons déjà discuté de la question en interne entre membres du bureau de l’association. En effet, le dispositif statuaire de notre association ne permet pas au bureau exécutif de partager les données de ses membres avec des personnes ou des structures non membres de l’association. Nous motivons les membres à aller s’immatriculer à l’Ambassade. La question étant délicate ici, nous avons aussi envisagé une campagne de sensibilisation pour expliquer aux membres de l’ARBA la nécessité de partager leurs données avec l’ambassade. Dans ce sens, des initiatives seront prises avec les responsables de l’Ambassade. Comme vous l’avez indiqué, il s’agit en réalité de disposer d’une base de données consolidée, entretenir une communication régulière et œuvrer à la protection et à l’encadrement des Burkinabè résidant en Autriche et dans les autres pays de la juridiction.
L’utilisation qui en sera faite étant claire, nous devrions pouvoir convaincre non seulement les membres mais également les autres compatriotes à adhérer à cet exercice.

Dans le PNDES, il est écrit : « Les Burkinabè de l’extérieur seront appelés à mettre à profit leur savoir-faire capitalisé dans leur pays de résidence. Ils auront une contribution importante à apporter à la mobilisation des ressources et des compétences, par la proposition de solutions innovantes aux préoccupations des populations. Ils seront également sollicités pour participer à la réalisation des investissements structurants, au renforcement de l’entreprenariat et de l’innovation, surtout dans le domaine des TIC ». Quelle appréciation faites-vous de cette vision des plus hautes Autorités du Burkina Faso et quel rôle les Burkinabè d’Autriche comptent-ils jouer pour ne pas rester en marge de cet appel ?

Nous apprécions beaucoup cette vision qui est un vecteur directeur du développement économique et social qui offre l’opportunité à la diaspora de pouvoir mettre en œuvre ses compétences et ses expériences. Nous avons eu l’opportunité d’échanger longuement sur la question avec la Ministre déléguée en charge des Burkinabè de l’extérieur, Mme Solange Rita AGNEKETOM/BOGORE.

Nous Burkinabè de l’Autriche, nous nous sentons concernés et interpelés. Nous pensons que nous pourrons apporter notre contribution dans la mobilisation des ressources et des compétences, la réalisation des investissements structurants, le renforcement de l’entreprenariat et de l’innovation. Déjà lors de notre Assemblée générale du 15 octobre 2015, nous avons créé le groupe des professionnels de la diaspora burkinabè d’Autriche. Le groupe est en train de se consolider et prépare des projets de collaboration avec des institutions privées au Burkina Faso. Nous avons prévu d’élaborer la stratégie de base qui permettra au groupe des professionnels de pouvoir contribuer à la réalisation des objectifs prédéfinis dans le PNDES. La « Conference call » des membres du groupe, organisée le samedi 20 mai 2017, entre dans ce cadre.

L’Ambassadeur Dieudonné KERE a partagé sa vision et sa feuille de route avec vous lors des audiences qu’il a accordées à l’ARBA. En plus de votre engagement à lui apporter tout votre soutien, auriez-vous des suggestions à faire afin de contribuer à la réussite de sa mission ?

Nous comptons contribuer à la recherche de partenaires dans la limite de nos possibilités qui pourront aider à la réalisation de sa mission en général. Nous avons également à cœur de mener des activités socio-économiques et culturelles pour promouvoir et mieux faire connaître en Autriche des événements comme le SIAO et le FESPACO.

Dans cette dynamique, nous souhaitons avoir des contacts réguliers avec son Excellence KERE pour non seulement bénéficier de ses conseils mais également pour envisager l’éventualité d’organiser en synergie avec les délégués CSBE et l’ambassade des activités dans divers domaines. Nous lui réaffirmons la disposition de l’ARBA à l’accompagner pour la réussite de sa mission.

23 mai 1997- 23 mai 2017. L’Ambassade du Burkina Faso à Vienne a 20 ans. Quels sentiments vous animent à l’occasion de cet anniversaire et quels sont vos souhaits ?

Un sentiment de fierté et de satisfaction nous anime étant donné que l’ambassade constitue notre maison commune. Elle est un partenaire de premier plan de l’Association des Ressortissants du Burkina Faso en Autriche. En cette heureuse circonstance, nous ne pouvons que souhaiter tout le bonheur à son Excellence Monsieur Dieudonné KERE et son personnel.

Un mot vous est-il resté sur le cœur ?

Le groupe des professionnels compte beaucoup sur l’ambassade pour l’aider dans sa volonté de s’impliquer dans la réalisation du PNDES notamment en ce qui concerne le renforcement de l’entreprenariat et de l’innovation.

Je voudrais profiter de l’occasion que vous m’offrez pour exhorter les compatriotes, qui hésitent encore, à nous rejoindre dans l’association. Nous avons besoin du professionnalisme et l’esprit de travail d’équipe « Team work » de tous ces professionnels ou/et experts de la diaspora burkinabè en Autriche. Il s’agit avant tout de nous enrichir mutuellement ici et de partager notre riche expérience avec nos compatriotes restés au pays. Dans ce partage, nous trouverons l’énergie nécessaire pour faire face aux dures réalités des pays d’immigration et nous pourrions apporter notre pierre à l’édification de la patrie.

Simon YAMEOGO
Correspondance particulière

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 27 mai 2017 à 10:26, par Ka En réponse à : 20ème anniversaire de l’Ambassade du BF à Vienne : A la découverte de l’Association des Ressortissants burkinabè

    Bon courage à l’association des Burkinabé en Autriche, surtout n’oubliez pas d’investir au pays pour assurer vos retours à la source. D’autre part, soyez assuré que vous la diaspora, vous êtes les premiers ambassadeurs du Burkina a l’extérieur, et Kéré a besoin de vous, comme vous aviez besoin de lui. Jeune conseiller technique, j’ai entendu dire dans les années 1970 le doyen des ambassadeurs Africains à paris, son excellence le feu Gomkoudougou Victor Kaboré a un jeune ambassadeur nommé à Bonn en Allemagne, et qui voulait des conseils pour mieux faire son travail en Suisse et en Autriche, ‘’’’allez-y voir nos compatriotes Sibiri Georges Kaboré et Henri Wandaogo en Suisse Alémanique, ce sont des personnes qui connaissent la langue et les deux pays, et qui sont nos meilleurs ambassadeurs.’’’’ Oui vous êtes aussi les meilleurs ambassadeurs du Burkina en Autriche, faites comme vos doyens Sibiri Georges Kaboré et Henri Wandaogo qui ont épaulé les premiers ambassadeurs dans votre pays d’accueil.

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique