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Environnement : "Les paysans sont exclus du champ médiatique", selon Dr Koala

Publié le mercredi 8 juin 2005 à 06h45min

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L’Action communautaire pour l’écocitoyenneté (ACE) a organisé le 2 juin 2005, un panel sur le thème "Développement durable et média". L’objectif de ce panel est de permettre un échange d’idée sur le développement durable dans ses dimensions écologiques et socioéconomiques.

Trois sous-thèmes ont été développés à l’occasion de ce panel. Le premier thème, la dimension socioéconomique du développement durable a été exposé par Séverin Wangré de la "Fondation Nature et Vie". Le panéliste est revenu sur le concept de développement, très souvent employé à tort ou à raison. Le vrai développement est celui qui implique la durabilité, explique M. Wangré. D’où l’apparition du concept de développement durable. Le développement durable "répond aux besoins du présent sans compromettre ceux de l’avenir". La dimension socioéconomique du développement durable prend nécessairement en compte selon M. Wangré, l’accès à l’eau, à l’éducation, à la santé et à l’emploi. Elle intègre la promotion de la bonne gouvernance et l’autosuffisance alimentaire...

Le deuxième exposé, présenté par le Dr Gilbert Zomahoun, a porté sur la dimension écologique du développement durable. Pour le Dr Gilbert Zomahoun, le développement durable passe également par la protection de la nature et de l’environnement. De cet exposé, il ressort que contrairement à l’idée qui indexe le pauvre comme étant le plus grand destructeur de l’environnement , c’est le riche qui contribue le plus à détruire cet environnement. A travers le "pas écologique", le Dr Zomahoun démontre que plus on a les moyens, plus on consomme et plus le "pas écologique", c’est-à-dire, l’impact de l’homme sur la nature prend des proportions inquiétantes.

"La contribution des médias au développement durable" est le troisième sous-thème qui a été développé au cours de ce panel. Exposé par le Dr Salif Koala, cette dernière partie du panel, fait ressortir que la contribution des médias burkinabè au développement durable est minime, presqu’inexistante. En effet, le Dr Koala part au fait que les "paysans sont exclus du champ médiatique", alors que le Burkina est un pays essentiellement agricole. On ne peut parler de développement durable, si ceux qui constituent le moteur de ce développement sont ignorés. "On ne parle du paysan que lorsqu’il reçoit la visite d’une personnalité importante ; et quand on lui donne la parole, c’est pourqu’il remercie, demande..." affirme, le Dr Koala.

De plus, les principaux médias du pays, écrivent ou parlent en français, langue que les paysans ne comprennent pas. Ce qui, du même coup, fait du paysan et du journaliste, deux êtres totalement ignorants l’un de l’autre. C’est pourquoi, selon le Dr Koala, les médias classiques doivent corriger leur trajectoire. Car dit-il, "une politique des médias ne peut ignorer la politique des langues de ces mêmes médias".

Ces différents thèmes ont permis aux participants, pour la plupart des hommes de médias, d’échanger sur les enjeux du développement durable et d’apporter leur contribution à la réflexion sur les voies et moyens à adopter pour y parvenir.

L’organisation de ce panel s’inscrit dans la préparation de la stratégie de plaidoyer médiatique et d’action initiée par l’ACE en faveur de la préservation de l’environnement.

Fatouma Sophie OUATTARA
Sidwaya

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