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Dabo Boukary 27 ans après : Des étudiants en sit-in pour réclamer justice

LEFASO.NET | Marcus Kouaman

Publié le samedi 20 mai 2017 à 00h29min

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Dabo Boukary 27 ans après : Des étudiants en sit-in pour réclamer justice

Ce vendredi 19 mai 2017, marque le 27e anniversaire de la disparition de Dabo Boukary étudiant en 7ème année de médecine. A cette occasion, le Bloc national des étudiants contre l’injustice et l’impunité (BNECI), a organisé un sit-in devant le Tribunal de grande instance (TGI) de Ouagadougou pour réclamer justice et vérité pour lui.

Amassés devant le TGI de Ouagadougou, des étudiants, las d’attendre des signes positifs du côté de la justice dans « l’affaire Dabo Boukary », ont donné de la voix ce vendredi matin. Pour les manifestants, il n’est pas normal que du 19 mai 1990 à ce jour, il n’y ait rien à se mettre sous la dent, sinon que deux inculpations (Colonel Mamadou Bamba et Général Gilbert Diendéré) et la découverte de la présumée tombe du disparu dans les encablures de Pô. Certes, cela est un pas vers la manifestation de la vérité, mais il n’en demeure pas moins que le dossier n’a encore connu aucun dénouement judiciaire, estiment les manifestants. Laissant les étudiants et la famille du disparu dans une situation intenable et inacceptable pour tout être humain épris de liberté et de justice.

Fulbert Bama

Le Coordonnateur du BNECI, Fulbert Bama et ses camarades, se demandent combien de temps, ils doivent attendre pour que justice soit faite pour ce cas emblématique de crime de sang ? Car du dépôt de la plainte en 2000 par la famille du défunt et les avocats, à ce jour, soit 17 ans après, le dossier n’a pas connu une grande évolution malgré les pressions du Mouvement burkinabè des droits de l’homme et des peuples (MBDHP), des activistes et de certaines structures estudiantines. « Il fut une période où l’on soupçonnait les politiciens de l’ex pouvoir de faire obstruction face à la manifestation de la vérité. Trois ans après leur départ, c’est le même constat, le dossier Dabo semble devenir une épine au pied de la justice », a-t-il lancé.

C’est donc « indigné par cette lenteur inexplicable », que le Bloc est devant le palais de justice. Une lenteur qui peut s’expliquer par le fait de l’intrusion du politique dans l’appareil judiciaire malgré l’affirmation de son indépendance. Surtout que des noms de certains politiques sont cités dans ledit dossier. « Nous appelons la justice à se libérer de toute pression ou intimidation qui pourrait entraver l’avancée du dossier afin de mener en toute impartialité les procédures judiciaires, pour que la famille et le peuple connaissent la vérité et permette à la famille de Dabo Boukary de faire le deuil de leur enfant », a martelé le Coordonnateur du BNECI. Les étudiants exigent donc des autorités de la IVe république, particulièrement à la justice :

  la lumière sur l’assassinat de leur camarade Dabo Boukary, l’arrestation et la traduction en justice des auteurs, commanditaires et complices de ce crime.
  la justice pour Thomas Sankara et ses camarades lâchement assassinés le 15 octobre 1987 ;
  la justice pour Norbert Zongo et ses compagnons d’infortune ;
  la justice pour les martyrs de l’insurrection populaire et de la résistance au putsch de septembre 2015 ;
  la justice pour tous les crimes de sang et économiques.

un chapelet d’exigences contenues dans le mémorandum transmis à Maïza Sérémé

Toute un chapelet d’exigences contenues dans le mémorandum transmis à Maïza Sérémé, Procureur du Faso près le TGI de Ouagadougou. Elle a tenu à rassurer les étudiants quant aux avancées dans le dossier Dabo Boukary. « C’est vrai que nous n’avons pas communiqué sur ce dossier en particulier. Vous savez que c’est un dossier sensible et le juge a besoin de poser certains actes, de recueillir tous les éléments. Nous ne tenons pas à ce que ce dossier soit bâclé, parce que nous aussi, nous voulons connaitre la vérité, nous voulons savoir ce qui est arrivée à Dabo Boukary ». Et d’ajouter : « depuis qu’on était étudiants, nous avons manifesté pour connaitre la vérité, donc ce n’est pas maintenant qu’on est ici qu’on va chercher à étouffer le dossier ».

Marcus Kouaman
Lefaso.net

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