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Lotissement au Burkina : Et si nous procédions autrement ?

Publié le vendredi 19 mai 2017 à 16h30min

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Lotissement au Burkina : Et si nous procédions autrement ?

Depuis 1984, beaucoup de villages ont été érigés en départements pour amorcer un développement endogène. Cette vision a été renforcée en 2006 avec la communalisation où l’initiative a été laissée aux collectivités de prendre leur destin en main.

Mais en 2017, que constatons-nous 33 ans après. Dans la boucle du Mouhoun, sur les 47 communes, à peine la vingtaine sont loties. Le reste est toujours à l’état de gros villages avec des constructions éphémères, c’est-à-dire en banco. Comment peut-on amorcer le développement véritable en pareilles circonstances.

Considérant que le lotissement d’une localité fait partie des bases de son décollage socio économique, il est urgent que ces opérations soient partout où il faut. Pour cela il faut les longues procédures et se débarrasser des considérations politiques et politiciennes qui plombent les processus de lotissements. En clair il faut laisser les exécutifs locaux concevoir et gérer leurs projets de lotissements selon des critères qui priorisent les habitants et ressortissants des localités. Il ne doit pas y avoir de pression ni d’intervention.

Si les lotissements sont bien menés dans les communes, cela constitue un facteur de cohésion sociale et surtout facilite des investissements durables. Il y a aussi l’apport des fils et filles de la localité qui entendent manifester leur appartenance à travers des réalisations diverses. Certains cadres ou opérateurs préfèrent investir dans d’autres communes parce que leurs localités d’origine ne sont pas loties. Nous assistons fréquemment à des scènes où des cadres reçoivent des délégations importantes dans leurs villages et ne savent pas où les héberger parce que hésitant à construire sans l’assurance d’un titre définitif.

Les maires brandissent le manque de ressources pour les opérations de lotissement
Sans nier cela, nous pensons qu’il faut trouver des initiatives pour adapter les charges aux possibilités locales. Par exemple, les bornes peuvent être conçues avec des caillons sauvages marqués par de la peinture. Il faut aussi mettre à contribution les fils de la commune qui ont des compétences dans ces domaines pour amoindrir les coûts. Avec la contribution de tous, on aboutit à des lotissements à moindre coût et dans un esprit de cohésion.

Comme nous l’avons dit plus haut, le lotissement fait partie des bases fondamentales du développement d’une localité. Aussi, nous pensons que la réalisation d’une opération de lotissement doit transcender tous les clivages, toutes les considérations et toutes les pesanteurs socio politiques pour être menées dans un consensus général.

En tout cas, nous ne voulons plus d’un Burkina du 21e siècle qui ressemble toujours à l’époque du paléolithique.

Les lotissements doivent être faits pour assainir nos communes et villages pour ne plus vivre le spectre des inondations et les effondrements de maisons rustiques si les lotissements étaient réalisés selon nos vœux. Nous attirons l’attention des acteurs qui sont les maires et les services techniques de prévoir suffisamment de places pour les services publics, et éviter les opérations avec des pans coupés qui sont sources d’accidents fréquents dans certaines communes.

David Demaison Nébié
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 19 mai 2017 à 19:01, par Wala En réponse à : Lotissement au Burkina : Et si nous procédions autrement ?

    Je suis totalement d’accord avec vous ; il faut songer au lotissement de nos communes car la suspension des lotissements fait plus de mal que de bien, la suspension est entrain de freiner le développement de nos communes et les conditions de vie de ceux qui habitent dans les quartiers non lotis ne s’améliore pas ; ils n’ont pas de route, l’accès à l’eau est compliqué. Il faut que l’état prenne ses responsabilités.

  • Le 20 mai 2017 à 01:21, par isma En réponse à : Lotissement au Burkina : Et si nous procédions autrement ?

    résonnement et propos pauvres et bas. Tout le monde veut dire ce qu’il ne maitrise pas et c’est la pagaille

  • Le 20 mai 2017 à 10:46, par Martial HLPGD En réponse à : Lotissement au Burkina : Et si nous procédions autrement ?

    Lotissement ne signifie pas développement pour les populations. Ce sont des infrastructures de base dans le domaine socio-économique qu’il leur faut . OK ?

  • Le 20 mai 2017 à 11:03, par Mawuéna En réponse à : Lotissement au Burkina : Et si nous procédions autrement ?

    Hum ! L’erreur depuis 1984 c’est de penser que le lotissement consiste seulement à délimiter les parcelles et à tracer les voies. La pluie d’avant-hier est là pour nous rappeler même à Ouaga que ce n’est pas cela lotir. En plus ce sont les pratiques des communes urbaines qui vont être transposées dans nos communes rurales. Certes il procéder autrement, mais vraiment autrement !

  • Le 20 mai 2017 à 17:11, par ATS En réponse à : Lotissement au Burkina : Et si nous procédions autrement ?

    Mon ami Nébié a une drôle de conception du Développement. Le type de développement que tu veux promouvoir sera à la portée d’une infime minorité pendant que le reste (la grande majorité), assistera en spectateur. Le développement va au delà de la réalisation de ponts, de routes, et de grandes bâtisses. Il faut pouvoir aussi se nourrir, se soigner, se former et s’épanouir décemment.

  • Le 21 mai 2017 à 17:33, par ragomzanga En réponse à : Lotissement au Burkina : Et si nous procédions autrement ?

    Je crois qu’il faut lire et relire l’architecte Francis KERE sur la question de l’urbanisation au Burkina.
    Ensuite ce n’est pas parce qu’on construit avec du banco que l’on n’est pas développé et qu’on se trouverait à l’âge du paléolithique. C’est même aberrant de vouloir construire des maisons dans un pays sahélien comme si on était en Europe.
    RAGOMZANGA

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