LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Nous sommes lents à croire ce qui fait mаl à сrοirе. ” Ovide

Crise irakienne : Saddam Hussein enfin capturé

Publié le lundi 15 décembre 2003 à 06h51min

PARTAGER :                          

C’est confirmé : l’ancien président irakien a bien été capturé samedi soir, près de son fief de Tikrit par un commando américain. Il se cachait dans une ferme et n’a pas opposé de résistance. De nombreuses réactions de satisfaction et d’espoir sont enregistrées. Des voix s’élèvent pour appeler au jugement de l’ancien raïs.

L’administrateur civil américain en Irak, Paul Bremer, a officialisé la nouvelle dimanche vers 12h20 GMT. "Mesdames et messieurs, nous l’avons eu", "le tyran est prisonnier", a-t-il dit au cours d’une conférence de presse.

Le commandant des forces américaines en Irak, le général Ricardo Sanchez, a précisé que Saddam Hussein avait été découvert samedi à 20H00 locales (17H00 GMT) dans une cache souterraine de deux mètres de profondeur aménagée dans une ferme près la ville d’al-Daour, près de Tikrit, au cours de l’opération "Aube rouge" menée par 600 militaires américains.

L’ancien dictateur se trouvait "dans un trou de souris" dont l’entrée était cachée avec des briques et des ordures, selon le général Ricardo Sanchez. "Il y avait seulement de la place pour qu’une personne reste couchée (...) Le trou avait un ventilateur pour la circulation de l’air", a-t-il dit.

"L’examen médical a montré qu’il n’avait aucune blessure et qu’il est en bonne santé", a ajouté le général Sanchez. Mais, a-t-il précisé, "c’était un homme fatigué, je pense un homme résigné à son sort".

Saddam Hussein avait en sa possession un pistolet, deux kalachnikovs et 750.000 dollars en liquide. Deux autres personnes ont été capturées en même temps que lui.

"Aujourd’hui, le gouvernement de la peur et de la répression est révolu à jamais", a déclaré un vieil opposant à Saddam Hussein, Adnane Pachachi, membre du Conseil de gouvernement transitoire irakien, qui participait à la conférence de presse, aux côtés de M. Bremer et du général Sanchez.

Adnane Pachachi, qui faisait partie d’une délégation irakienne appelée à identifier l’ancien dictateur, a affirmé avoir trouvé Saddam Hussein "fatigué et exténué mais il était sans remord et même rebelle". "Il nous a dit qu’il était un dirigeant juste et ferme", s’est-il offusqué.

Un document vidéo a été diffusé, représentant l’ancien dictateur, le visage mangé par une longue barbe poivre et sel, se faisant examiner par un médecin. Puis a été montrée une photo prise après qu’il eut été rasé, à l’exception de sa célèbre moustache.

Avant M. Bremer, plusieurs dirigeants irakiens avaient révélé la capture de l’homme que les Américains traquaient depuis huit mois. Un membre kurde du Conseil de gouvernement avait même affirmé que des combattants kurdes avaient participé à l’opération.

Le général Sanchez a affirmé qu’il avait été capturé sur la base d’informations communiquées aux forces américaines, mais il n’a pas précisé si c’était par des prisonniers arrêtés ces dernières semaines ou si l’appat du gain l’avait emporté sur l’allégeance tribale ou familiale. Les Américains avaient promis une prime de 25 millions de dollars pour sa capture.

Le site internet du Pentagone a célébré l’événement avec un as de pique portant la photo du dictateur déchu et barré de la mention "capturé" en lettre majuscules rouges, référence au jeu de 55 cartes imprimé pour répertorier les 55 Irakiens les plus recherchés par la coalition.

Partenaires de Washington en Irak ou opposés à l’intervention militaire, les dirigeants étrangers ont félicité les Etats-Unis ou salué la capture de Saddam Hussein.

Le chancelier allemand Gerhard Schroeder a tendu la main à Washington : "J’ai appris avec une grande joie que Saddam Hussein avait été arrêté, je vous félicite pour cette action couronnée de succès (...) J’espère que son arrestation va soutenir les efforts de la communauté internationale pour la reconstruction et la stabilisation de l’Irak."

Le président français Jacques Chirac s’est "réjoui" de l’arrestation de Saddam Hussein qui constitue un "événement majeur qui devrait fortement contribuer à la démocratisation et à la stabilisation de l’Irak".

La Russie "compte que l’arrestation de Saddam Hussein contribue au renforcement de la sécurité en Irak et à l’activation du processus de règlement politique dans le pays sous l’autorité des Nations unies", a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères, Igor Ivanov.

"Là où son règne signifiait terreur, division et brutalité, espérons que son arrestation soit synonyme d’unité, de réconciliation et de paix entre tous les Irakiens", a commenté le Premier ministre britannique Tony Blair.

Il souligné que cet événement levait "l’ombre" qui subsistait d’un retour au pouvoir de l’ancien maître de Bagdad.

Le président du gouvernement espagnol José Maria Aznar l’a qualifiée de "très bonne nouvelle" et déclaré que le moment était venu pour Saddam Hussein de "payer pour ses crimes".

George W. Bush considère que la capture de Saddam Hussein est une victoire et "un grand jour pour le peuple irakien", selon un haut responsable de la Maison Blanche.

Le secrétaire général de la Ligue arabe Amr Moussa a plaidé pour que le peuple irakien décide du sort de Saddam Hussein et souligné que l’arrestation du tyran "constituait l’issue définitive de l’ancien régime".

Dimanche matin à Khaldiya, au nord-ouest de Bagdad, une voiture piégée a explosé près d’un poste de police tuant 17 policiers et en blessant 30 autres.


Saddam Hussein rendra compte à la justice, assure Bush

L’ex-dictateur irakien Saddam Hussein rendra compte à la justice après son arrestation par les forces américaines en Irak, a déclaré dimanche le président américain George W. Bush dans une brève allocution télévisée de la Maison Blanche.L’événement

"Maintenant, l’ancien dictateur va faire face à la justice qu’il a refusé de donner à des millions" de gens, a déclaré M. Bush.

Le président américain a remercié les soldats qui ont capturé samedi l’ex-dictateur irakien dans une cache dans son fief de Tikrit mais a estimé que sa capture ne mettra pas fin à la violence qui touche l’Irak depuis la prise de Bagdad et la chute du régime de Saddam Hussein en avril.

Le président américain a toutefois appelé les Irakiens à renoncer à la violence qui a provoqué la mort de près de 200 soldats américains, ainsi que d’autres des pays qui ont des troupes en Irak, depuis l’annonce de la fin des opérations de combat majeures en Irak le 1er mai.

"Le 13 décembre, à environ 20h30 heure de Bagdad, les troupes américaines ont capturé Saddam Hussein vivant", a confirmé le président américain, soulignant que cette capture n’avait pas provoqué de pertes en vie humaines.

"La capture de cet homme était essentielle pour l’émergence d’un Irak libre", a ajouté M. Bush en estimant que "cela marque la fin de la route pour lui et pour tous ceux qui ont brutalisé et tué en son nom". "Cet après-midi, j’ai un message pour le peuple irakien : Vous n’aurez plus jamais à craindre la férule de Saddam Hussein". "Tous les Irakiens peuvent maintenant se rassembler et rejeter la violence et construire un nouvel Irak", a-t-il souligné.

"La capture de Saddam Hussein ne marque toutefois pas la fin de la violence en Irak. Nous faisons toujours face à des terroristes qui préfèrent tuer des gens innocents que d’accepter l’émergence de la liberté au coeur du Moyen-Orient", a toutefois dit M. Bush.

Sidwaya

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique