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Barreau du Burkina Faso : Les libertés dans les politiques publiques de sécurité au cœur de la rentrée 2017

Publié le jeudi 27 avril 2017 à 23h20min

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Barreau du Burkina Faso : Les libertés dans les politiques publiques de sécurité au cœur de la rentrée 2017

Au cours d’une cérémonie solennelle, ce jeudi 27 avril 2017, le Barreau du Burkina Faso a effectué sa rentrée 2017, sous la présidence du chef de l’Etat, Roch Marc Christian Kaboré. Durant 72 heures, les avocats vont se pencher sur le thème « Les libertés dans les politiques publiques de sécurité : rôle de l’avocat ». La cérémonie d’ouverture a vu la présence des membres du gouvernement, du chef de file de l’opposition et des personnalités venues d’horizons diverses.

En raison de l’actualité de l’antagonisme apparent entre sécurité et liberté, il apparait plus qu’une nécessité pour le Barreau du Burkina Faso de se réinterroger sur son rôle dans ce duel, d’où le thème « Les libertés dans les politiques publiques de sécurité : rôle de l’avocat ». Pendant cette rencontre, les participants vont échanger autour des communications portant sur « les initiatives d’auto-défenses et l’Etat de droit », « la responsabilité de l’Etat dans l’atteinte aux droits humains sur son territoire », le « rôle du Barreau », etc. L’objectif poursuivi est de proposer des solutions axées sur l’efficacité et la performance de ces politiques sous le prisme des libertés fondamentales. Le président de la Cour de justice de la CEDEAO est l’invité d’honneur de cette rentrée.

« Je reste convaincu que la qualité de vos échanges permettra d’obtenir des conclusions qui contribueront à favoriser l’émergence d’un système judiciaire nouveau, source d’équité et garant de la liberté et de la sécurité dans notre pays », a déclaré le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré. Pour lui, en décidant de tenir la rentrée sur le présent thème, les avocats touchent à une problématique à la fois des plus anciennes et des plus actuelles. « Ancienne, parce que depuis toujours, la liberté et la sécurité constituent deux droits fondamentaux qui ont été présentés à la fois comme incompatibles ou inconciliables, du moins en partie », a expliqué le chef de l’Etat, qui a également affirmé que le pays est marqué entre autres par la recrudescence des infractions violentes, la criminalité transfrontalière et le crime organisé.

Ces phénomènes matérialisés par le terrorisme ne sont pas sans conséquence sur la vie des populations. Pire, ils font planer sur ces dernières la peur et des risques élevés, ainsi que la remise en cause du droit à la sécurité. Face à cette situation, le président Kaboré se demande comment l’Etat, dont la mission est de garantir la liberté et la sécurité, s’organise pour relever ce défi ? Il reste pourtant persuadé que l’avocat est un acteur de choix. Toutefois, au regard de l’évolution constante des règles et instruments juridiques, il leur a exhorté au renforcement continu de leurs capacités pour assumer avec professionnalisme leur rôle dans la construction d’une justice de qualité. A ce titre, la « Maison de l’avocat » demeure un cadre idéal de formation et de perfectionnement des membres de l’Ordre, selon lui.

Le Bâtonnier du Burkina Faso, Mamadou Savadogo, pour sa part, est revenu sur la quintessence de la rentrée du barreau. « C’est un grand moment au cours duquel le barreau renouvelle son serment, son engagement, sa détermination pour une société plus juste (…) », a-t-il dit. Ainsi, le rôle de l’avocat est de « contribuer en amont comme en aval au départ de la définition même de la loi ; accompagner le pays, les citoyens depuis la définition de la loi jusqu’à son exécution de façon à ce que l’ensemble des droits des citoyens soit toujours respecté », à en croire le bâtonnier.

En prélude au colloque, il a fait un témoignage qui a fait sourire plus d’un dans la salle : « Un homme a surpris un voleur. S’engage alors une lutte. Il réussit à maitriser le voleur et il dit à sa femme : chérie appelle la police. La femme prend son téléphone, mais elle se rend compte qu’elle n’a plus de crédit. Alors le mari lui dit : tourne juste derrière la boutique et appelle les koglweogo pour qu’ils viennent le chercher. Le voleur ayant attendu cela, dit à la femme : Mme, il y a mon téléphone portable dans ma poche. Y a unités, faut prendre tu vas appeler ; ça fait quoi ».

La rentrée du barreau du Burkina Faso se tient au même moment que celui de Lyon. « Je suis très heureuse de ce jumelage », s’est exprimé Me Laurence Junod-Fanget, bâtonnier de Lyon. Elle a soutenu du coup qu’un jumelage doit se faire vivre, échanger pour avoir des regards croisés. « Nous devrons aussi veiller à nos échanges culturels. Je demande aujourd’hui que les avocats du Burkina Faso acceptent d’accueillir au sein de leur cabinet pendant trois voir six mois, des élèves avocats de Lyon », a-t-elle ajouté. En retour, elle a pris l’engagement de faire de même avec les élèves avocats ou avocats burkinabè.

A l’occasion de la rentrée 2017, le chef de l’Etat a reçu une écharpe portant le drapeau du barreau, des mains du bâtonnier, Antoinette Ouédraogo. Aussi, Me Sayouba Niya et Me Gnéconie Olivier se sont essayés à l’exercice d’éloquence.

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net

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