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Taxi-moto à Fada : Un métier très critiqué qui nourrit néanmoins son homme

Publié le mardi 25 avril 2017 à 22h36min

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Taxi-moto à Fada : Un métier très critiqué qui nourrit néanmoins son homme

Comme dans la plupart des grandes et moyennes villes du Burkina Faso, le phénomène des taxis-motos prend de l’ampleur. A Fada N’Gourma, le métier, certes très critiqué, nourrit son homme. Ce mardi 25 avril 2017, nous avons rencontré Dieudonné Zagré qui exerce ce métier. Il évoque ses avantages et ses inconvénients.

Dieudonné Zagré est le porte-parole du groupe des conducteurs de taxis-motos que nous avons rencontré. « Très sincèrement, notre métier nourrit son homme à Fada ici, car nous pouvons gagner par jour 5 000 F CFA au minimum », a-t-il d’emblée avoué. A entendre M. Zagré, avec le temps, certains conducteurs de taxis-motos ont même acquis leurs propres taxis-motos qu’ils ont pu acheter et sont donc devenus indépendants. Il explique que dans les usages, quand ils commencent à travailler, ils doivent verser 2500 F CFA de leurs recettes journalière chaque soir au propriétaire de la moto et après 6 mois, le montant chute à 2000 F par jour.

Mais, Dieudonné Zagré raconte que certaines personnes les traitent de voyous et les accusent d’être à l’origine de nombreux accidents de la circulation et de travailler avec les filles de joie. Il s’en défend en ces termes : « Nous sommes des jeunes. Nous n’allons pas aller voler. C’est ce que nous avons choisi comme métier. Nous ne pouvons pas attendre que le gouvernement vienne nous donner du travail. Donc nous demandons la clémence des uns et des autres à notre égard, car nous nous battons afin de gagner notre pain quotidien ».

Il a par ailleurs évoqué leur plus grande difficulté qui est le racket policier. A ce sujet, les conducteurs de taxi-moto disent que selon les textes, si la police les arrête et qu’ils n’ont pas porté de tenue de travail, ils doivent obligatoirement payer la somme de 3 000 F comme amende pour pouvoir garder leur moto. « Nous sommes tous d’accord pour cette démarche en plus du fait que chaque matin, avant de commencer notre travail, nous devons aller payer un ticket de 100 F », a-t-il confié.

Il regrette cependant la réalité qui est tout autre avec surtout la police municipale. En effet, selon ses explications, lorsque la police les arrête, souvent sans leur tenue, certains policiers leur font payer 15 000 F CFA au lieu de 3 000 F et de surccroit, sans reçu. « Certains d’entre nous en ont été victimes à plusieurs reprises. Nous demandons donc à ce que la police ouvre l’œil sur ce phénomène », a ajouté Dieudonné Zagré.

Soumaila Sana
Lefasonet

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Vos commentaires

  • Le 26 avril 2017 à 09:31, par Nansamda En réponse à : Taxi-moto à Fada : Un métier très critiqué qui nourrit néanmoins son homme

    Bonjour Monsieur Soumaïla SANA et merci pour cet article.
    Effectivement les taxis motos contribuent au développement des localités dans lesquelles ils exercent. Les populations sont soulagées des longues distances, des lourdes charges, des déplacements en urgence,....
    Pour les critiques des populations, il y a exagération. Le reste de la population font plus d’accident que les conducteurs de taxis motos. Leur association a fait l’effort de les inscrire à l’auto-école pour qu’ils se familiarisent avec les règles de la circulation. Nous constatons une amélioration. Ce qu’il y a améliorer, à mon avis c’est le côté moral. Je suggère que l’association leur forme à la bonne conduite avec les clients et les autres usagers de la route.
    Pour ce qui concerne le racketage de la police municipale, nous avons des échos de leur comportement avec les conducteur des véhicules de transport en commun et des gros camions qui passent en direction du Niger. Leur association doit dénoncer les agents indélicats auprès du commandant ou bien à la justice. J’ai demandé aux vendeurs de carburants en bouteille de refuser que ce soit les agents de la police municipale que jouent le rôle de collecteurs sans donner toute fois de ticket ou de reçu de versement.
    Bon courage à vous. Les débuts ont été très difficiles. Vont avez lutté pour que ce métier soit une réalité au Burkina. Bonne chance à vous.

  • Le 26 avril 2017 à 14:54, par En toute Verité En réponse à : Taxi-moto à Fada : Un métier très critiqué qui nourrit néanmoins son homme

    Bonjour .
    Courage à vous jeunes qui vous battez pour réussir. Mais faisons l’effort de ne pas endeuiller les autres au motif que l’on cherche son pain. Au-delà de la clémence que vous sollicitez, reconnaissez aussi qu’Il vous reste beaucoup d’efforts à faire pour vaincre la mauvaise conduite ( excès de vitesse , dépassements dangereux, positions acrobatiques sur les motos...). J’habite au secteur 11 de fada et depuis belle lurette mon épouse et mes enfants ne prennent plus la voie principale pour se rendre au grand marché. ils préfèrent les voies à l’intérieur des quartiers pour éviter le chaos de la route du Niger.
    NB : dans ce chaos de la circulation, les élèves ainsi que les habitants des villages environnants ont leur part de responsabilité aussi.

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