Quartier Saaba de Ouagadougou : Les femmes dans la rue pour protester contre les assassinats en série
LEFASO.NET | Yvette Zongo (stagiaire)
Dans la nuit du mardi 18 avril 2017 à Saaba, une femme a été retrouvée morte. Elle avait été assassinée, selon toute vraisemblance. Et ce n’était pas une première dans ce quartier situé à la sortie Est de Ouagadougou. Pour protester contre cette série d’assassinats de l’autre moitié du ciel, les femmes de Saaba et des quartiers environnants ont donné de la voix ce jeudi 20 avril 2017. Elles ont barricadé la route d’accès au quartier avec des pneus, des bidons, et des bancs entre autres.
Depuis six heures du matin ce jeudi 20 avril 2017, la route nationale n°4 reliant Ouagadougou à Fada N’Gourma a été barrée par les femmes de Saba, Nioko, Taab Tinga, etc. Pour celles-ci, c’est la nième fois qu’elles sont assassinées la nuit dans leur maison. Des meurtres à l’issue desquels les têtes des victimes sont écrasées à l’aide de cailloux ou découpées à la machette. Pour elles, les femmes de ces quartiers vivent chaque jour dans une insécurité totale.
Pour Ramata Compaoré, « elles sont sorties pour manifester leur mécontentement face aux meurtres récurrents des femmes. Depuis des années, ce sont des femmes qui sont tuées et non des hommes, donc nous voulons que ça s’arrête et nous sommes là pour barrer la route afin d’attirer l’attention de tous sur la question de la sécurité des femmes et demander l’aide des hommes ». Selon elle, en moins de dix jours, plusieurs femmes ont été tuées au niveau desdits quartiers. C’est pourquoi elle a lancé un appel aux autorités coutumières, religieuses et politiques à les aider à arrêter ces tueries et leur permettre de vivre dans la sécurité.
Une position soutenue par M. Souleymane Ouédraogo pour qui « lorsqu’on tue ta femme, c’est toi-même qu’ils ont tué, donc nous sommes sortis avec les femmes pour que les autorités nous aident à arrêter les assassins et protéger la vie de nos femmes ». Lady Nassa, quant à elle, a indiqué que les autorités doivent s’élever pour connaitre la cause des différentes tueries des femmes.
Vers dix heures, ces manifestants ont libéré la voie suite à une rencontre prévue à quatorze heures entre les forces de sécurité et les femmes. A cet effet, Mme Lady a souligné qu’à la sortie de cette rencontre, s’il n’y a pas eu de mesure concrète, elles sortiront encore demain jusqu’ à ce que des solutions idoines soient trouvées.
Yvette Zongo (Stagiaire)
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