LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Nous sommes lents à croire ce qui fait mаl à сrοirе. ” Ovide

Lutte contre l’excision : Le pont Afrique-Europe en marche

Publié le vendredi 7 avril 2017 à 16h45min

PARTAGER :                          
Lutte contre l’excision : Le pont Afrique-Europe en marche

L’atelier de formation pour la création et la production de vidéos sur l’excision nommé « Filmer le pont Afrique-Europe pour mettre fin à l’excision : le dialogue des jeunes fait le buzz » a fermé ses portes ce vendredi 31 mars 2017, à Ouagadougou. A l’occasion, troisprojets ont été primés.

Pendant dix jours, du 22 au 31 mars 2017, quinze jeunes du Burkina Faso, du Cameroun, de la Guinée-Bissau, de la Guinée Conakry, du Mali, de la Mauritanie et du Sénégal résidant tant en Afrique qu’en Europe, ont pris part à l’atelier de formation. Organisé par l’Association italienne femmes pour le développement (AIDOS), il avait pour but de donner les rudiments nécessaires aux participants afin qu’ils puissent créer des vidéos pour appuyer leur travail de sensibilisation. Ainsi, grâce à leur engagement dans un projet commun, ils sont arrivés à bâtir « le pont entre les deux continents » qui, selon la chargée de programme de l’association, Valentina Fanelli, leur permettra d’échanger problèmes et solutions, idées et bonnes pratiques.

Le fruit de leur travail a été projeté au cours de la cérémonie de clôture. Egalement, les trois meilleurs projets ont été primés. « Je suis vraiment surprise. Je ne savais pas que notre projet allait passer. Mais je pense que toutes les idées qui ont été émises étaient vraiment très bonnes », a dit Djenab Diallo avec un sourire aux lèvres. Puis de poursuivre : « Aujourd’hui et demain, chacun va retourner dans son pays, mais cela ne va pas nous (ndlr, Hermann Demanou Nguefad de la Bulgarie, Samba Coulibaly du Mali et elle-même de Belgique) empêcher de rester en contact de sorte à créer le pont entre l’Europe et l’Afrique. Nous sommes maintenant une famille. Aussi, nous poursuivons le même objectif qui est de mettre fin à ce fléau ».

Cet atelier de formation s’inscrit dans le cadre du projet « Bâtir des ponts entre l’Afrique et l’Europe pour mettre fin aux MGF/E » appuyé par le programme conjoint UNFPA-UNICEFsur les MGF/E. « Souvent on a eu des formations radio, mais cette fois-ci, la décision a été faite d’orienter la formation sur des reportages vidéo. Parce qu’aujourd’hui, tout ce qui est vidéo est attrayant, attractif. Mais n’empêche, on a besoin des deux pour pouvoir accéder à toutes les communautés », a expliqué la représentante résidente de l’UNFPA, Edwige Adekambi Domingo. Elle a invité les participants à être des ambassadeurs de la lutte contre la pratique de l’excision dans leurs pays respectifs.

Les Mutilations génitales féminines (MGF) constituent une grave violation des droits des enfants, de la jeune fille et des femmes. Ce qui au départ était une problématique essentiellement africaine, s’ancre de plus en plus en Europe. Au Royaume-Uni, le nombre estimatif de femmes affectées par les MGF est de 137 000 ; il est de 61 000 en France, 35 000 en Italie, selon Euronews. Au Burkina Faso, la pratique est omniprésente dans certaines localités. Mais grâce à l’action conjuguée du SP/CNLPE, des ONG, des acteurs de la société civile ainsi que des partenaires au développement, le pays a réalisé de grands progrès.

Ainsi, les résultats de l’enquête démographique et de santé de 2010 montrent que la proportion des femmes excisées diminue de manière importante entre les générations les plus anciennes (89% pour les 45-49 ans) et les plus jeunes (58% pour les 15-19 ans). Cette tendance à la baisse est confirmée par les enquêtes multisectorielles continues publiées en 2015 qui donnent un taux de prévalence de 11% chez les filles de 0-14 ans contre 13% dans la même tranche d’âge en 2010. T

outefois, l’arbre ne doit pas cacher la forêt. Il y a des poches de résistance. « Les problèmes se trouvent dans les zones frontalières surtout avec le Mali qui n’a pas encore de loi. Comme nous sommes les mêmes, nous parlons les mêmes langues, nous n’arrivons pas à abandonner la pratique dans les zones frontalières », a avoué la représentante résidente de l’UNFPA.

Du reste, l’excision n’est pas une question de religion, mais une question de tradition. « Cette tradition est portée par les femmes. Le jour ou elles vont décider d’arrêter, nous allons arrêter … », a-t-elle conclu.

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net


Listes des gagnant(e)s

1-Nacro Ben Fatahou Kadir Nemarozan et Alimata Sidibé
2- Hermann Demanou Nguefad, Diallo Djenab et Samba Coulibaly
3-Fatou Warkha Sambé

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 7 avril 2017 à 19:35, par Mechtilde Guirma En réponse à : Lutte contre l’excision : Le pont Afrique-Europe en marche

    « Du reste, l’excision n’est pas une question de religion, mais une question de tradition ».

    Mes chères dames, n’allez pas vite en besogne. Avant de vouloir faire de telle affirmation, commencez par saisir d’abord le fond théologique, philosophique de l’histoire humaine et surtout des traditions africaines. Les gains économiques que vous auriez engrangés pour vous-mêmes par ce bras de fer, risquent de vous prendre à la gorge. Et comme dit le proverbe moagha chez nous : « la famine finira un jour, mais la honte subsistera toujours ». En tout cas prenez-le pour dit : « Vous serez comptables de ce qui adviendrait de l’Afrique ».

    Sans rancune.

  • Le 10 avril 2017 à 00:28, par Pensée critique En réponse à : Lutte contre l’excision : Le pont Afrique-Europe en marche

    Soutien total à toi ! Toujours lucide dans tes pensées.

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique