LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

Filière coton : Un secteur prometteur pour le Burkina Faso

Publié le jeudi 6 avril 2017 à 17h10min

PARTAGER :                          
Filière coton : Un secteur prometteur pour le Burkina Faso

Concernant la chaine du coton, il y a beaucoup d’enjeux économiques pour l’Afrique, particulièrement pour le Burkina Faso. C’est ainsi que du 27 au 29 mars 2017, l’on a assisté aux travaux du programme du partenariat Union européenne (UE)- Afrique sur la question. Au cours des échanges, des expertises de professionnels du domaine comme François Yaméogo dit François 1er, styliste modéliste, créateur de mode burkinabè, ont été sollicitées. En vue de comprendre les enjeux du partenariat entre l’Union européenne et l’Afrique sur la chaine du coton, nous sommes allées à la rencontre de cet expert.

Lefaso.net : Que pensez-vous de la situation de la filière coton au Burkina Faso aujourd’hui ?

François 1er : C’est une filière qui est en plein essor et qui bouge également beaucoup. Il faut dire que le Burkina Faso exporte plus de coton en matière première qu’il n’en transforme sur place. Il n’y a que cinq pour cent qui est transformé localement. Une situation qui fait perdre des gains au pays.

Lefaso.net : A votre avis, comment pourrait-on rentabiliser encore plus cette filière ?

François 1er : Il faudrait que l’on essaie de travailler à aller vers la transformation locale dont tous sont unanimes du profit. Ce qui sera une source de création d’emplois permettant d’avoir plus de coton transformé sur place. Si cela n’est pas fait, le jour où il y aura une crise dans les pays acheteurs, cela impactera sur le coût du coton. Mieux vaut travailler ensemble et essayer de développer des initiatives de transformation locale.

Lefaso.net : En tant que styliste, quelle pourrait être votre contribution ?

François 1er  : Ma modeste contribution revient à montrer qu’avec le coton burkinabè, l’on peut faire des merveilles, des vêtements, des accessoires, de l’ameublement, etc. En un mot, c’est de montrer mon savoir-faire et encourager les professionnels et les amateurs du coton burkinabè à valoriser les richesses de ce produit.

Lefaso.net : Le Dan’Fani Fashion Week, cette tribune de promotion du pagne tissé vient de tenir sa 2e édition. Comment l’avez-vous vécue ?

François 1er : Je peux dire que je l’ai bien vécue parce que la promotrice m’a sollicité pour être le directeur artistique de ladite édition et former des jeunes designers. Nous avons eu des formations, des échanges avec les exposants dans les différentes disciplines de la filière coton.

Lefaso.net : L’UE s’est engagée à financer la filière coton. Que peut-on retenir ce partenariat UE-Afrique sur la filière ?

François 1er : Je peux dire que c’est une opportunité, vu les activités qui sont menées autour de ce partenariat. L’Union européenne s’est donc engagée à travers ce partenariat d’aider à aller vers la transformation locale du coton.

Lefaso. net : Quelle philosophie se cache derrière ce partenariat ?

François 1er : Les Européens sont tous unanimes qu’il faut aider l’Afrique parce qu’elle a la potentialité, du savoir-faire, de la matière première et des hommes valides. Ils sont également convaincus dans cette philosophie qu’il faut aider les Africains afin d’éviter qu’ils les envahissent. Aujourd’hui, ceux-ci n’aident pas l’Afrique parce qu’ils le veulent, mais pour empêcher l’immigration.

Lefaso.net : De façon concrète, qu’est-ce qui sera fait sur le terrain ?

François 1er : Sur le terrain, il y a beaucoup de choses qui sont déjà faites pendant les différentes conférences sur le coton. J’ai eu à faire des formations en design, des panels d’échange, etc. Tous ces travaux serviront à développer la chaine. Il y a aussi eu la participation de l’ambassadeur de l’UE et les techniciens des différents ministères. Tout le monde sait qu’il faut innover la filière coton. C’est une chaine dont le développement permettra aux tisseuses, teinturiers, stylistes modélistes, cultivateurs de coton, couturiers, etc. d’avoir des retombées.

Lefaso.net : Peut-on parler d’un partenariat gagnant-gagnant concernant la filière coton, quand l’on sait que l’UE finance totalement ledit projet ?

François 1er : Oui l’on peut parler d’un partenariat gagnant-gagnant parce que si l’Afrique travaille et qu’elle crée des emplois permettant aux africains d’avoir de l’argent, ceux-ci iront consommer les produits européens comme les véhicules et autres. C’est une question d’accompagnement de l’Afrique. Par exemple, si un jour ce continent est bien portant, il peut également poser des actions en Europe et vice versa. Dans un partenariat, il ne faut pas voir seulement le bénéfice immédiat, mais à long terme. L’on peut ne pas les avoir aujourd’hui, mais rentabiliser plus tard.

Lefaso.net : Quelles sont les perspectives pour la filière coton ?

François 1er : Parlant des perspectives, si ce qui est déjà fait ne reste pas au stade des discours, l’on pourra vraiment développer ladite filière. Ce qui pourra ainsi permettre de tisser d’autres partenariats entre Africains. L’Afrique doit développer des initiatives pour que les créateurs ivoiriens, burkinabè, nigérians, kenyans, etc. se rencontrent pour travailler ensemble. Cela permettra également de tisser plusieurs réseaux, c’est-à-dire entre stylistes modélistes et tisseuses, entre teinturières et producteurs de coton. Cela permettra au secteur de s’organiser ».

Yvette Zongo (stagiaire),
Lefaso.net

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Dédougou : Le FESTIMA 2024 officiellement lancé