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Sergent-chef Roger Koussoubé alias « Touareg » : « J’ai appelé Safiatou Lopez et Basic Soul… »

Publié le samedi 1er avril 2017 à 01h05min

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Sergent-chef Roger Koussoubé alias « Touareg » : « J’ai appelé Safiatou Lopez et Basic Soul… »

Une fois n’est pas coutume, le commissaire du gouvernement a félicité, ce 31 mars 2017, un accusé dans le cadre du procès sur l’attaque de Yimdi. Il s’agit du Sergent-chef Roger Koussoubé surnommé « Touareg ». Il a relaté les faits pour justifier pourquoi il s’est enfui en Côte d’Ivoire au lendemain du coup d’Etat. Il a également avoué avoir appelé certains leaders d’OSC, Safiatou Lopèz et Souleymane Ouédraogo (Basic Soul), pour leur demander d’intervenir auprès des jeunes qui s’organisaient pour incendier son domicile.

Le Sergent-chef Roger Koussoubé a dit ne pas connaitre d’où lui vient le surnom « Touareg ». Personne ne l’a jamais appelé par ce sobriquet, ni au sein du RSP, ni ailleurs. C’est au lendemain du coup d’Etat manqué, alors qu’il était recherché, qu’il a appris à travers les médias et sur les réseaux sociaux, qu’on l’appelait ainsi.
Il reconnait avoir été de ceux qui ont participé à l’interpellation du Yacouba Isaac Zida, Premier ministre d’alors. Quand les négociations furent entreprises pour calmer la crise répétitive entre le Premier ministre et la hiérarchie de son ancien corps, chaque promotion du RSP a été représentée. Et le Sergent-chef Koussoubé était le porte-parole de sa « classe ».

Après le coup d’Etat manqué, selon lui, une chasse aux sorcières s’est ouverte contre eux. Il a dû amener sa famille dans un autre domicile. Des individus sont venus à son domicile habituel, ne trouvant personne, ils ont empoisonné son chien. Lui n’avait plus de domicile fixe et dormait dans les postes de garde. Son véhicule a même essuyé des tirs. Son avocat précisera que des photos existent comme preuves et que même son garagiste viendra témoigner.

Foi de Touareg, après l’échec du coup d’Etat et dans le désordre qui s’était installé, des jeunes s’étaient mobilisés pour aller incendier son domicile. « J’ai appelé Safiatou Lopèz et Souleymane Ouédraogo dit Basic Soul pour qu’ils intercèdent auprès des jeunes ».

Plus tard, il aurait été informé de la présence de mercenaires dont la mission était de les éliminer. Marié et père de cinq enfants, il n’avait d’autre choix que de fuir. La Côte d’Ivoire, précisément Abidjan fut sa destination.
Mais avant de partir, il a rendu son arme, une kalachnikov. Une fois en Côte d’Ivoire, il n’a participé à aucune rencontre avec les éléments de l’ex RSP qui s’y trouvaient. Il y a vu certains et les a même aidés avec de quoi se restaurer. « Les conditions de vie étaient vraiment difficiles. Il y en a qui n’avait même pas 150 F pour s’assurer un seul repas par jour » a-t-il dit à la barre, ajoutant que quand il pouvait, il faisait un « geste social » pour eux.

Pour la première fois depuis le début du procès, le commissaire du gouvernement a félicité un accusé à la barre. Pour Alioune Zanré, depuis le début de l’instruction, il est cohérent. « Il disait spontanément ce qu’il a fait. C’est très bien pour nous. Si nous disons qu’il ne nous donne pas satisfaction, on a menti. Quand il a fait quelque chose, il dit c’est moi qui ai fait » a déclaré le commissaire du gouvernement.

Le Touareg dans ce procès a comparu pour répondre des faits de désertion en temps de paix. Il est aussi cité dans l’affaire du coup d’Etat.

Tiga Cheick Sawadogo
Lefaso.net

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