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Après la mort de leur père : Des orphelins victimes de spoliation

Publié le jeudi 2 juin 2005 à 07h21min

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Au secteur 16 de Ouagadougou, deux orphelins K.J. et K. W. ont été expulsés de leur maison par leur marâtre qui l’a vendue à 20 millions de FCFA à un commerçant du nom de K.M. Une histoire où des enfants sont cruellement spoliés de leur héritage.

K.Z. était un cadre d’une grosse société en poste à la Kompienga décédée le 10 mai 2001 des suites d’une maladie qui l’a cloué au lit pendant un bon bout de temps. Avant sa mort, il vivait avec une seconde femme du nom de S.P. après qu’il a perdu la première. Celle-ci est la mère des deux orphelins qui sont aujourd’hui opposés à leur marâtre pour la succession.

Lorsqu’une personne décède et ne laisse pas de testament, c’est la loi qui détermine les héritiers. Dans le cas d’espèce, S.P. n’est pas légalement mariée à K.Z. Et quand bien même elle le serait, le code des personnes et de la famille indique qu’elle a droit au quart de la succession.

Une dame cupide

S.P ignorait l’existence des orphelins et se mit à brader les biens de leur père. Selon les enfants, leur tante et des amis de leur père, la dame à tout vendu. Il ne restait plus que la seule villa où elle logeait avec les orphelins. Entre-temps, elle décida de vendre cette villa à son voisin d’en face, K.M., sans le consentement de l’aînée des enfants qui est étudiante à l’université de Ouagadougou.

En compagnie de l’acheteur, d’un oncle maternel (un militaire du nom de O.S.), des enfants et du deuxième enfant qui est un mineur, elle entra en contact avec un huissier du nom de S.Z.S. qui établit un "acte de vente amiable d’un immeuble" et une décharge de paiement d’une partie du prix de vente total de la villa.

La fille aînée qui s’est toujours opposée à la vente, avec l’appui d’un ami de son père, D.Y.R., saisit les services de l’Action sociale. Mais un terrain d’entente ne sera pas trouvé. D.Y.R. et la fille portèrent alors plainte à la Justice. Mais pendant que l’affaire est en justice, la marâtre continuait l’opération de vente, encaissa l’argent, achèta une Yamaha dame, une parcelle où elle construisit une maison et un célibatérium et s’attrapa un jeune homme pour se refaire une nouvelle vie.

L’acheteur, K.M., poursuivait lui aussi ses démarches pour se faire attribuer la villa. Le 11 avril 2005, un juge du Tribunal de grande instance de Ouagadougou signait l’ordonnance de référé n°111/CAB/PRES qui expulsait deux jeunes T.O. et O.S. de la cour où ils avaient loué une maisonnette pour mener leurs activités.

Au vu des papiers dont dispose l’acheteur, les juges ont reconnu la vente et ont attribué la villa à K.M. Pourtant, tout montre que la femme ne peut pas disposer à sa guise des biens de son mari avec qui elle n’a pas contracté de mariage. Mais pour les besoins de la cause, elle aurait fabriqué un faux acte de mariage.

L’acte de mariage est un vrai faux

L’acte de mariage est soussigné du préfet de la Kompienga en 2000. Celui-ci est actuellement au cycle A de l’ENAM. Contacté, il dit ne pas s’en souvenir, mais compte procéder à des investigations. Mais, ce qui est encore plus flagrant, c’est la date du mariage, le 3 janvier 2000, un jour férié et signé d’un officier d’état civil du nom de A.B. qui est à l’arrondissement de Sigh-Noghin. Contacté, celui-ci était très surpris d’avoir signé un tel papier, un tel jour.

En plus, l’en-tête de l’extrait portait la province du Kadiogo et la ville de Ouagadougou. Ces mentions ont été barrées et remplacées par la province de la Kompienga.

Tout porte donc à croire que l’acte de mariage est un faux. La dame n’a jamais été mariée officiellement selon plusieurs personnes, quand bien même, elle a vécu pendant des années avec le père des orphelins. Des personnes contactées à Kompienga et à Ouagadougou ont affirmé que ce mariage ne pouvait pas être célébré sans qu’ils soient informés.

Pourtant, c’est avec ce faux papier de mariage que S.P. a réussi à vendre les biens de K.Z.

Un des huissiers nous a affirmé que la femme était très malade et a soutenu qu’elle avait sérieusement besoin d’argent pour se soigner. Pourtant quand elle a eu l’argent, c’est une Yamaha dame et bien d’autres choses qu’elle a achetées et a oublié les orphelins. Le dossier a été pris en otage en faveur de S.P. au détriment des orphelins de père et de mère.

Et les enfants n’ont absolument rien. C’est l’ami de leur père, D.Y.R., qui a payé les frais de scolarité de l’étudiante. Ils ont été cruellement spoliés de tout, alors qu’ils sont les héritiers légitimes de leur géniteur. Le dossier est en justice. Que le tribunal dise donc le droit.

Adama Ouédraogo
Observateur Paalga

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