Yaaba Sidimmanegdé Tiendrebéogo, 101ans : « Je ne suis jamais allée à l’hôpital, je n’ai jamais reçu d’injection »
Des centenaires visiblement toujours en bonne santé, il est rare d’en trouver de nos jours sous nos tropiques. Le lundi 6 février 2017, nous avons rencontré Yaaba Sidimmanegdé Tiendrebéogo à Bouré, un village situé à 35 kilomètres de Yako, chef-lieu de la province du Passoré. Pendant quelques instants, nous avons échangé avec la centenaire sur ses secrets et parlé du « bon vieux temps ». Au vu de son âge (101ans), nous n’avons pas abordé de sujet précis, nous l’avons laissée nous raconter les choses dont elle se souvenait. Lisez plutôt !
Elle est née vers 1916 à Pella et mariée à Bouré, deux villages relevant de la province du Passoré. Mais sur son acte de naissance figure 1919 parce que, selon les dires de la centenaire, ses parents, à cause de l’impôt de capitation que chaque citoyen voltaïque d’un certain âge se devait de verser aux colons français, se sont vu dans l’obligation de diminuer son âge comme le faisait d’ailleurs la plupart des gens.
N’est pas centenaire qui veut. Aussi, il n’est pas donné à tout centenaire d’avoir des dents toujours solides et parler en toute aisance comme celle qu’on appelle affectueusement « Yaaba », (grand-mère en langue mooré). Même si, après un siècle de vie et par la force de l’âge, elle a maintenant une vision un peu floue et une ouïe un peu détériorée. Malgré le temps, elle sait très bien reconnaître par leur voix les personnes qu’elle n’avait pas revues depuis longtemps.
Yaaba et l’allaitement
Malgré son âge, la centenaire rappelle les bienfaits de l’allaitement maternel sur l’organisme de l’enfant. De l’avis de Yaaba, tant qu’une femme ne constate pas qu’elle est enceinte, elle ne doit pas sevrer son bébé de moins de deux ans. A titre d’exemple, elle confie qu’elle a allaité son dernier fils jusqu’à l’âge de cinq ans. « Après l’âge de trois ans, l’enfant refusait de téter dans la journée à cause des regards, mais la nuit loin des préjugés, il ne se gênait pas et moi je ne l’empêchais pas. », a-t-elle illustré.
Quelques remèdes de Yaaba
Yaaba se plaint de la « mauvaise » alimentation de la jeune génération. Elle se rappelle qu’au bon vieux temps, il n’y avait pas de cubes d’assaisonnement, des huiles alimentaires peu recommandées comme on en trouve un peu partout dans nos marchés et boutiques.
« Je suis toujours en forme parce qu’à notre temps, il n’y avait pas de Maggi, c’est le sel qui était utilisé pour assaisonner les repas. Dans l’ancien temps, nous ne connaissions pas l’huile végétale, c’était le beurre de karité qui est utilisé dans tous les repas, ce qui réduit les risques d’intoxication alimentaire et les autres maladies que vous avez de nos jours (ndlr, la jeune génération).
Je ne suis jamais allée à l’hôpital, je n’ai jamais reçu d’injection. Quand je suis malade, je sais comment me soigner. Par exemple, lorsque je fais la fièvre, il me suffit d’enlever du foyer un peu de cendre, dans lequel j’y ajoute un peu d’eau et je me frotte le corps avec le mélange. Et adieu la fièvre. La jeune génération dira que ce sont des saletés, mais nous on n’y voit aucun inconvénient car c’est une question de santé. [ Cliquez ici pour lire l’intégralité ]
Propos recueillis par Rita Bancé/Ouédraogo
Lefaso.net
Vos commentaires
1. Le 22 mars 2017 à 16:26, par Annie En réponse à : Yaaba Sidimmanegdé Tiendrebéogo, 101ans : « Je ne suis jamais allée à l’hôpital, je n’ai jamais reçu d’injection »
Que Dieu bénisse Yaaba, qu’Il continue de prendre soin de vous et de toute votre famille. Merci pour tous vos conseils, Yaaba. Vous êtes MAGNIFIQUE !
2. Le 22 mars 2017 à 18:14, par KENICHI En réponse à : Yaaba Sidimmanegdé Tiendrebéogo, 101ans : « Je ne suis jamais allée à l’hôpital, je n’ai jamais reçu d’injection »
merci yaaba... Et aussi à votre temps , il n’y avait pas de produits alimentaires périmés et contrefaits revendus par les commerçants véreux...Aujourd’hui, il ya même du Tô contrefait !!! Et si on est malade, les medicaments qu’on achète même sont contrefaits... Ou si on décide de se soigner à l’indigénat, ç’est encore grave, parce que les plantes recommandées sont OGMisées. par conséquent, si on atteint la moitié de ton âge,ç’est déjà un exploit...
Le 23 mars 2017 à 07:53, par Tionon BI En réponse à : Yaaba Sidimmanegdé Tiendrebéogo, 101ans : « Je ne suis jamais allée à l’hôpital, je n’ai jamais reçu d’injection »
Tu as oublié d’ajouter que l’homme d’aujourd’hui aussi est contrefait . Que Dieu la garde longtemps encore
3. Le 22 mars 2017 à 18:50, par Ouattara En réponse à : Yaaba Sidimmanegdé Tiendrebéogo, 101ans : « Je ne suis jamais allée à l’hôpital, je n’ai jamais reçu d’injection »
Que Dieu la garde encore en bonne santé, c’est ce genre de grâce que nous devions tous demander à Allah. Que le tout puissant nous l’accorde ! Amen !
4. Le 23 mars 2017 à 06:01, par tengen-biga En réponse à : Yaaba Sidimmanegdé Tiendrebéogo, 101ans : « Je ne suis jamais allée à l’hôpital, je n’ai jamais reçu d’injection »
Beau témoignage, belles leçons et des indications pour le présent et l’avenir
Cette publication est réjouissante et vaut mille fois mieux que certains posts (et non des articles) qui sont faits sur ce site. Merci au(x) journaliste(s) et aux personnes qui ont oeuvré pour que cette rencontre devienne une réalité. Que Dieu en qui je crois profondément (et non de façade) vous bénisse abondamment !
J’ai hâte de lire d’autres articles du même genre.
Je t’aime Yaaba.
Que Dieu te bénisse encore.
5. Le 23 mars 2017 à 07:13, par ajelmana YONLI En réponse à : Yaaba Sidimmanegdé Tiendrebéogo, 101ans : « Je ne suis jamais allée à l’hôpital, je n’ai jamais reçu d’injection »
Femme digne ! Dieu vous a honorée par cette exceptionnelle longévité. Priez pour le BURKINA et Dieu exhaussera. Vous avez été humble et Dieu vous a élevée. Nous sommes tous tes fils et bénissez-nous ! Nous sommes fiers de vous !
6. Le 23 mars 2017 à 08:29, par Bedel En réponse à : Yaaba Sidimmanegdé Tiendrebéogo, 101ans : « Je ne suis jamais allée à l’hôpital, je n’ai jamais reçu d’injection »
KENICHI a tout dit. Avant les fils entrerraient leurs pères, maintenant ce sont les pères qui enterrent leurs fils. Nous jeunes de maintenant nous avons tous l’expérience de la vie (déjà à 25 ans on a presque tout vu et tout entendu et on peut même enseigner nos parents sur certaines choses de la vie) ; mais pour l’esperance de vie, il faut être parmi les plus chanceux. Il a fallu qu’un de mes amis soit atteint d’hypertension arterielle à l’age de 27 ans pour que je comprenne que ce n’est pas une maladie des vieilles personnes. Pour paraphraser KENICHI, je dirais que ce qu’on mange nous tue, ce qu’on boit nous tue, ce qu’on respire nous tue, ce qui devait nous soigner nous tue et si on échappe à tout cela, les accidents nous attendent au tournant. Que Dieu veille sur nous. Amen !
7. Le 23 mars 2017 à 14:30, par paysannoir En réponse à : Yaaba Sidimmanegdé Tiendrebéogo, 101ans : « Je ne suis jamais allée à l’hôpital, je n’ai jamais reçu d’injection »
Longue vie à Yaaba. Un vieux de notre village est mort à 109 ans il y a de cela, plus de 20 ans. Selon un de ses petits fils, ami à moi, les 40 dernières années de sa vie son régime était le suivant :
matin : un peu de dolo + le taux séjourné + cola
midi : lait de vache avec farine de petit mil grillé et écrasé + cola + dolo
soir : tô avec sauce potasse (viandé séchée ou poisson séché
en plus de son régime, il bougeait beaucoup. toujours en train de faire quelque chose. Imitons ces gens.
8. Le 23 mars 2017 à 16:16, par sekou En réponse à : Yaaba Sidimmanegdé Tiendrebéogo, 101ans : « Je ne suis jamais allée à l’hôpital, je n’ai jamais reçu d’injection »
Longue a Yaaba .Mon Yaaba s’est eteinte a l’age de 115 ans. Soyez benis
9. Le 23 mars 2017 à 17:49, par Badegnan En réponse à : Yaaba Sidimmanegdé Tiendrebéogo, 101ans : « Je ne suis jamais allée à l’hôpital, je n’ai jamais reçu d’injection »
"Pour paraphraser KENICHI : je dirais que ce qu’on mange nous tue, ce qu’on boit nous tue, ce qu’on respire nous tue, ce qui devait nous soigner nous tue et si on échappe à tout cela, les accidents nous attendent au tournant" (Bedel). Mon frère surtout les accidents, regarder combien d’innocents perdent la vie parfois par l’imprudence et la naïveté des autres. c’est ça surtout qui m’effraie aussi. Souvent on néglige la vie et pourtant c’est le bien le plus précieux que le Seigneur nous donné. Préservons notre et celle des autres et nous verrons que notre monde ira mieux. On boit et on mange au hasard et on est content et on se dit c’est la vie ! la mort c’est surtout la souffrance morale de ceux qu’on laisse derrière nous. Quand on aime nos proches sachons préserver notre vie. une maladie génétique, on peut comprendre mais non à l’inconscience. Chaque fois que je constate le décès de quelqu’un à plus de 80 ans, je me demande comment il a fait ? est ce que moi aussi je pourrai le faire ? Dans tous les cas la mort a toujours été effroyable pour les humains et l’homme depuis toujours cherche à lui échapper mais en vain. Soyons sages et aimons nous les uns les autres. Que notre Burkina Faso amorce enfin un réel décollage du développement pour le bonheur de tous.