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Douk Saga : "Je me présente à l’élection présidentielle en Côte-d’Ivoire"

Publié le jeudi 2 juin 2005 à 07h34min

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Le théâtre de l’Amitié de Bobo-Dioulasso a vécu une ambiance exceptionnelle le jeudi 26 mai 2005 lors du concert de Douk Saga, Hamed Smani et une brochette d’autres artistes musiciens.

La foule massée aux alentours du théâtre de l’Amitié dès 17 heures montrait déjà à quel point les Bobolais adulent ces artistes. Le nom de certains véhicule à lui tout seul une manière d’être. Il fallait venir tôt pour être sûr d’avoir une place assise. En réalité, le concert du Molare a édifié quelques semaines plus tôt plus d’un Bobolais. Aussi, dès 20 heures, il n’y avait plus de place assise dans l’enceinte du théâtre de l’Amitié, mais la foule dehors tenait quand même à entrer, quitte à rester debout.

Les gens sont surtout venus pour voir "le président Douk Saga" qui affirme être "le sommet de l’Himalaya" du couper-décaler, Hamed Smani, "l’homme de Zalissa" et BAE qui donnent le ton en mettant debout tout le théâtre de l’Amitié. Mais le plus attendu était Douk Saga. Son apparition sur scène à 23 h 40 mn crée l’hystérie dans la salle. Tout de noir vêtu, il prend un "long" plaisir à décrire ses vêtements en insistant sur les prix et les griffes qu’ils portent.

Le public boit comme du petit lait la litanie. Dès le premier morceau, le "travaillement" (distribution d’argent dans le langage du couper-décaler) du créateur du couper-décaler Douk Saga commence. La foule est déchaînée et la sécurité débordée. Elle sera au bord de la rupture lorsque l’artiste lancera sa chemise "très couper-décaler".

Alternativement avec BAE, il "assure le show" jusqu’à 24 h 45. L’ambiance est telle que plus personne ne s’assied. C’est donc avec juste raison que les Editions Tégui Kamba (ETK), promoteur de ce concert se sont dites "très satisfaites du grand coup" qu’il a fait ce jeudi 26 mai 2005. Et pourtant, en coulisse planait l’ombre d’une suspension du concert.

Une rumeur, distillée à souhait faisait croire que Douk Saga qui est sous contrat avec le promoteur TTB ne devait pas jouer avant juin au Burkina. Il n’en a pas été ainsi puisque le show a bel et bien eu lieu et a tenu toutes ses promesses. Il s’est d’ailleurs poursuivi dans le boîte de nuit "le Macoumba" où Douk Saga a donné à voir ce dont il était capable en danse et en "travaillement".

U.K.


Douk Saga : "Je me présente à l’élection présidentielle en Côte-d’Ivoire"

Stéphane Hamidou Doukouré alias Douk Saga est connu grâce au "couper-décaler" dont il est le créateur. Dans l’entretien qu’il a accordé à Sidwaya, le "président" comme l’appellent ses intimes nourrit l’ambition de devenir président de la République de Côte d’Ivoire. Il entend se présenter à la présidentielle d’octobre prochain pour "apporter la joie en Côte d’Ivoire".

Sidwaya (S) : Comment se porte actuellement le couper-décaler ?

Douk Saga (D.S) : Le couper-décaler qui existe depuis 2000 s’est répandu en Afrique à partir de 2002. Il est devenu quelques années une danse légendaire, mythique. C’est dire que le couper-décaler a acquis ses lettres de noblesse actuellement puisqu’il est dansé dans toute l’Afrique et en Europe. En outre toutes les tendances s’y retrouvent.

S : La suite du couper-décaler ?

D.S. : D’aucuns pensaient au départ que le couper-décaler serait un mort-né. Il est à une troisième année de succès d’affilée. Il a damé le pion à tous les rythmes à Abidjan comme le zouglou, le gnanka, etc. Avec les "DJ" qui s’y sont mis, je crois que le couper-decaler a une dizaine d’années devant lui.

S : Y aura-t-il des changements dans la manière de danser ?

D. S. : La maison mère, c’est le couper-décaler "La sagacité". Après cela, c’était au tour du "couper-décaler chinois", du "fouka-fouka", de la "proclamation". C’est dire qu’il faut toujours modifier. Je suis un concepteur. Donc, même couché, quelque chose peut me venir dans la tête. Je dévoile après le fruit de mon inspiration.

S : Comment trouves-tu les Burkinabé ?

D. S. : Ça fait déjà trois fois que je suis au Faso. Je crois que le courant passe entre la Côte-d’Ivoire et le Burkina. Après la Côte-d’Ivoire où on aime le show-biz, le deuxième pays qui suit en Afrique de l’Ouest, c’est bien le Burkina. C’est donc une fierté et une satisfaction totale que je sois invité dans ce pays. Je crois que j’ai des origines, même lointaines, au Burkina. Le Burkina c’est comme mon pays.

S : Tes relations à l’heure actuelle avec le Molare ?

D.S. : Ce sont des relations qui sont au beau fixe surtout que le Molare est dans mon groupe, la "Jet Set". On est ensemble tous les jours. Ce sont d’ailleurs les journalistes qui ont créé cette polémique et l’ont entretenue. Le Molare est un ami, un frère.

S : Quelles sont tes relations avec les hommes politiques ?

D.S. : Nous sommes à cinq (5) mois des élections. On m’approche de partout, mais comme je suis un enfant du peuple, un artiste, j’ai décidé de ne pas baigner dans cette histoire de politique. Douk Saga en politique trahirait son public qui se trouve au FPI, au RDR, au PDCI, au Burkina, au Mali, un peu partout.

S : Il semble que tu as pris l’engagement de financer la campagne électorale en Côte-d’Ivoire ?

D. S. : Je n’ai pas pris l’engagement de financer cette campagne. Je me présente aux présidentielles 2005. Dans deux (2) semaines, je serai à Paris où je dois rencontrer mes partenaires, les bailleurs de fonds pour me préparer financièrement.

S : Qu’est-ce qui a motivé cette décision ?

D. S. : Je me présente parce que je veux que la jeunesse prenne la tête du pays. Je veux unifier le pays avec ma danse le "couper-décaler sagacité". Cette danse a permis à tout le pays de bouger, d’oublier un tant soit peu les affres de la guerre. Que ce soit en zone rebelle ou loyaliste tout le monde danse le "couper-décaler". Je suis un homme neutre et je veux rassembler tout le monde.

S : Si tu es élu, à quoi peuvent s’attendre les Ivoiriens ?

D . S. : A un changement, à la réconciliation, à la joie, à l’allégresse, à l’avenir de la jeunesse.

S : La vie, ce n’est pas que la joie ?

D. S. : La vie, ce n’est que la joie avec ses différentes facettes. Il vaut mieux vivre que de survivre. Mieux vaut être envié, apprécié que de susciter la pitié.

S : Le "travaillement" continue ?

D. S. : C’est un élément clé de Douk Saga. Ca ne peut jamais cesser.

S : Comment Douk Saga gagne son argent ?

D. S. : Je suis un homme d’affaires très prospère avant de venir à la musique. J’ai fait des placements dans les banques de Luxembourg, du Bénélux avant de devenir chanteur.

S : A combien peut-on estimer ta fortune ?

D. S. : Elle est inestimable parce qu’elle comporte des biens immobiliers.

S : Une estimation en chiffres ?

D. S. : Ca va donner le tournis mais sachez que si je vis pendant cent ans, ce sera toujours avec les mêmes moyens. Douk Saga ne baissera pas de régime. J’assure mes arrières et prépare mon avenir.

Propos recueillis par Urbain KABORE
Sidwaya

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