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6e grande nuit de l’Indigo : Un défilé pour deux combats

Publié le lundi 6 mars 2017 à 22h39min

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6e grande nuit de l’Indigo : Un défilé pour deux combats

La 6e grande nuit de l’Indigo a eu lieu dans la soirée du 3 mars 2017 à Ouagadougou. A l’initiative de l’Association Indigo pour le développement (AIDI), ce fut l’occasion de valoriser ce savoir-faire traditionnel et culturel en voie de disparition, et de promouvoir les œuvres d’arts fabriquées à partir des rejets de textile par les femmes en situation de handicap. Les épouses du chef de l’Etat et de l’Assemblée nationale étaient aux premiers plans de cette soirée rythmée de défilé de mode, d’exposition et de vente aux enchères.

Un pas de plus vers la valorisation de l’indigo, un autre de plus vers la protection de l’environnement. La 6e grande nuit de l’indigo s’est tenue sous le thème de « Métissage ». Entre tradition et modernité. Dans les jardins de l’hôtel Silmandé en cette soirée du 3 mars 2017, ils étaient nombreux à venir soutenir les activités de ces femmes qui font de la valorisation de ce patrimoine culturel (Indigo) leur gagne-pain. De ces déchets textiles qui polluent l’environnement et donnent une image hideuse à la ville, les femmes handicapées en font des objets d’arts bien attrayants.

Exposition, défilé de mode avec les mannequins professionnels et amateurs, vente aux enchères ont constitué les grands axes de cette soirée à laquelle l’épouse du chef de l’Etat, Sika Kaboré, était aux cotés de la marraine de cette 6e édition, Chantal Diallo, épouse du président de l’Assemblée nationale.

« La soirée était très bien, j’ai même trouvé que c’était trop court. Tout le monde a adhéré à l’enthousiasme », a reconnu la marraine de la Grande nuit de l’Indigo, acte 6, avant d’ajouter : « Il y a une époque où on trouvait des teinturières à Ouaga, l’indigo était très répandu. Ça se perd et c’est très malheureux. Parce que c’est joli, agréable à regarder, mais cela faisait vivre des gens. Il faut réhabiliter le tissu et intéresser la jeune génération à ce produit ».

Pour elle, en faisant travailler des personnes en situation de handicap pour qu’elles puissent s’autonomiser financièrement et en utilisant des produits de la récupération, l’association poursuit des « objectifs suffisamment nobles », d’où son accord pour être la marraine de cette édition.

Parce que l’Association pour le développement de l’Indigo intègre des problèmes environnementaux dans les créations artistiques et fait dans le social, Chantal Diallo a lancé un appel à l’encouragement et à l’appui. « Avec un peu de volonté et de l’encadrement, on peut arriver à faire vivre ces femmes du travail de leurs mains. Chacun a un savoir-faire à offrir, il faut juste tendre la main à ceux qui en ont besoin pour que leur talent se révèle » a-t-elle clamé.

Au cours de la soirée, une vente aux enchères a été initiée. C’est ainsi qu’un tableau représentant la carte du Burkina Faso, fait à base de textiles de récupération, a été acquis à 340000 F CFA. C’était cela aussi l’objectif de la soirée. Récolter des fonds pour renforcer les activités de l’association afin que d’autres femmes en situation de handicap puissent travailler.

« Je suis satisfaite, on a eu du monde, le public était content, les mannequins également », s’est réjouie Josita Nadia Adanlé, la présidente de l’association, pour qui la seule fausse note de la soirée a été le fait de n’avoir pas réussi à faire monter les femmes sur le podium du défilé avec leurs fauteuils roulants ; ceci parce que la scène était fragile. « Mais on va se préparer correctement pour l’édition prochaine », a-t-elle rassuré.

En attendant, la 6e nuit de l’Indigo a eu lieu et l’objectif a été atteint, foi des organisatrices. C’est un événement majeur de l’association qui en a fait un élément important de son plan d’action. Donner plus de visibilité au textile (Indigo), donner plus d’envie à plus de gens de porter l’Indigo. C’est une petite pierre qu’on a apportée à l’édifice, mais petit à petit nous touchons beaucoup de personnes et l’objectif sera atteint », conviction de Josita Nadia Adanlé.
Rendez-vous est pris pour la 7e nuit de la grande nuit de l’Indigo en 2018.

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