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Adama Alpha Gouem, promoteur avicole : L’entrepreneuriat, par engagement et non par manque d’emploi

Publié le samedi 4 mars 2017 à 00h56min

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Adama Alpha Gouem, promoteur avicole : L’entrepreneuriat, par engagement et non par manque d’emploi

Dans la dynamique de l’animation de notre site thématique relatif à l’entrepreneuriat et aux régions du Burkina, nous avons lancé une série de productions (portraits, interviews …) sur des promoteurs privées, notamment de jeunes, en vue de susciter une saine émulation et un partage d’expériences. C’est dans cet esprit que s’inscrit cet article sur ce jeune juriste qui a su se faire des compétences dans divers domaines. Portrait d’un passionné de l’agrobusiness, promoteur d’une exploitation avicole : Adama Alpha Gouem

Adama Alpha Gouem incarne bien cette génération qui ne se fixe aucune limite dans ses ambitions. Sorti de l’Université Ouaga II en 2009 muni d’une maîtrise en droit des affaires, après un brillant parcours académique. Tout comme nombre d’étudiants nouvellement sortis, il va se consacrer à des petites activités sur le terrain, tout en mijotant l’idée de son projet. En 2014, les premiers pas sont franchis avec l’acquisition d’un espace dans la province du Passoré, à une centaine de kilomètres au nord de Ouagadougou. En ligne de mire : l’élevage de poulets de race locale. « Le choix de la race locale parce qu’elle est avant tout prisée. Elle résiste à des maladies aviaires et exige moins de ressources dans le traitement », justifie le jeune promoteur, ajoutant qu’en plus, elle ne nécessite pas la mobilisation de gros moyens pour commencer. Mais, d’où tire-t-il cet engagement ?

A la question, le promoteur ne cache pas la passion qu’il a toujours nourrie pour le domaine de l’agrobusiness. « Je ne me suis pas investi par manque d’emploi, c’est parce que l’entrepreneuriat me tient à cœur, particulièrement dans ce domaine. Je tiens à réaliser ce projet, c’est un engagement… » Relève celui-là qui occupe en ce moment, le poste de Contrôleur au groupe HAZZAR SA, Adama Alpha Gouem. L’entrepreneuriat, notamment l’élevage, n’est donc pour lui, ni dilettantisme, ni une fin en soi. C’est un plus. En un mot comme en mille, c’est un engagement. Cette volonté avérée va s’incarner en startup dans le village de Lantaaga dans la commune rurale de Pilimpikou (province du Passoré, région du nord).

C’est la naissance de la micro-ferme, un espace aménagé et soigneusement subdivisé en poulailler, poussinière, une cabane mobile pour le repos des poulets et une zone abritant une couveuse à gaz d’une capacité de 360 œufs. Il s’est également attaché les services de deux employés permanents commis aux tâches quotidiennes sur place. Ces derniers, qui confient être fiers de voir des intellectuels s’adonner de la sorte aux ‘’activités rurales’’, ne cachent pas non plus la bonne ambiance de travail avec celui-là qu’ils qualifient de « collaborateur-exemplaire », un « altruiste ».

A ce jour, son exploitation est forte de plusieurs centaines de poulets (de tous âges). Ça roule par-là car, en la matière, à partir de l’éclosion, quatre mois suffisent pour mettre un poulet sur le marché. Pour le promoteur également, l’élevage, en plus de contribuer à la lutte contre le chômage, de créer une dynamique économique, apparaît pour lui comme une identité nationale. « On est après tout un pays agricole. (…). Ce n’est pas parce qu’on travaille déjà, ou qu’on est diplômé, qu’on ne doit pas retourner à la terre … », exalte-t-il, convaincu que dans toute aventure, avec une vision et la détermination, on parvient à surmonter les difficultés. A l’image des entrepreneurs qui ont réussi à surmonter les hics, Alpha Adama Gouem ne fixe plus ses pensées sur les nombreuses difficultés qu’il a traversées pour arriver à ce stade ; l’essentiel étant pour lui de gravir l’escalier. D’où le regard fixé sur l’avenir, tout en se servant du passé. Et il se donne les moyens d’y parvenir.

L’entrepreneuriat, un fleuve mouvementé qui doit forger le caractère !

Humble mais sans fausse modestie, Alpha Adama Gouem rend hommage à ceux qui sont aujourd’hui considérés comme des modèles d’entreprenariat, quel que soit leur domaine. Car, dévoile-t-il, de l’idée à la matérialisation, ça demande beaucoup de sacrifices ; patience, ténacité, persévérance. C’est certainement conscient de cette réalité, que même ses démarches infructueuses auprès de certains Fonds nationaux de promotion entrepreneuriale n’ont pas émoussé son engagement. Pour certains amis de son entourage, avec qui nous avons pu échanger, le jeune promoteur est « un bosseur et surtout animé d’un sérieux dans tout ce qu’il entreprend ». Parmi ceux-ci, des amis d’enfance, avec qui, il a fait le cursus primaire et scolaire respectivement à Koupèla et à Tenkodogo d’où il obtient son BAC D. De 2009 à son poste actuel, Alpha Adama Gouem s’est ‘’armé’’ par des stages et emplois dans des entreprises nationales et internationales dont la Maison de l’entreprise du Burkina Faso et ‘ Mode tainter commercial. ‘

A ce jour, l’essentiel de la clientèle de sa micro-ferme est constituée de grossistes de la capitale où le poulet local est encore très prisé.Pendant les périodes de fêtes, il ravitaille également nombre de ses amis et connaissances.

De la micro-ferme à l’agro business !

A court terme, Alpha Adama Gouem vise la modernisation de son business, avec l’installation d’une couveuse de grande capacité dotée d’un système solaire. Dans son viseur également, la construction de forages et l’érection de bien d’autres infrastructures et équipements pour répondre aux normes exigées en la matière. « Cette modernisation implique la construction d’un poulailler aux normes ; puisqu’il y a des critères », dévoile-t-il. « Ceci est une base à partir de laquelle je vais m’autofinancer, l’élargir aux petits ruminants, aux bovins ...bref, mettre en place une vraie ferme. Mais, comme il faut toujours commencer par quelque chose, je considère ça comme un départ », a dévoilé le juriste, qui dit également penser d’ores et déjà à la formalisation de son activité pour en faire une entreprise. Ce qui va permettre, selon sa perception, de participer à la valorisation de l’agriculture, contribuer aux efforts fiscaux et à la lutte contre le chômage.

Alpha Adama Gouem (alphagouem@gmail.com) nourrit donc de grandes ambitions pour son domaine car, convaincu que l’Agriculture mérite d’être encouragée, promue…, surtout auprès de la jeunesse diplômée.

O.L.O.
Lefaso.net

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