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Politique de sécurité au Burkina : Les populations de Namissiguima (région du Nord) suggèrent aux autorités, une culture de communication adéquate et efficace

Publié le mardi 28 février 2017 à 22h52min

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Politique de sécurité au Burkina : Les populations de Namissiguima (région du Nord) suggèrent aux autorités, une culture de communication adéquate et efficace

« La participation citoyenne à la politique de sécurité : enjeux et défis ». C’est autour de ce thème que le Centre pour la gouvernance démocratique (CGD), en collaboration avec le Fonds canadien d’initiatives locales, a entrepris une série de conférences publiques à travers certaines zones du pays. Dans l’après-midi de ce vendredi, 24 février 2017, des responsables de cette organisation de la société civile ont échangé avec les populations de la commune rurale de Namissiguima dans la région du nord.

Après plusieurs communes des régions du Sahel, des Hauts-Bassins, du Centre-est, c’est à Namissiguima, localité située à environ 30 kilomètres de Ouahigouya (chef-lieu de la région du nord, à 189 kilomètres de la capitale) que le CGD a mis le cap pour échanger sur la participation des populations à la politique de sécurité. Un moment qui a mobilisé un grand monde ; preuve, certainement, de l’intérêt que les populations (surtout de cette partie du pays) attachent à cette question devenue récurrente : la sécurité. Ils étaient enseignants, autorités communales, commerçants, agriculteurs, leaders coutumiers et religieux, responsables d’organisations de la société civile … à prendre place dans la salle des fêtes de la mairie où s’est tenue la conférence.

En face d’eux, des interlocuteurs (le conférencier, Simon Pierre Douamba, chargé du suivi-évaluation du CGD et le modérateur, Enock Kéré, juriste) qui ont opté de dérouler les échanges en langue nationale. La séance est introduite par la diffusion d’un élément vidéo (sketch) qui met en exergue la perception qu’ont les populations des Forces de défense et de sécurité et la dynamique des associations Kolgweogo dans la montée de l’insécurité. Dans ses commentaires, le conférencier a également relevé que la situation qui prévaut dans certaines parties du pays, notamment dans le sahel et le nord, donne l’impression aux populations que l’Etat n’est plus à mesure d’assurer la sécurité de ses citoyens. Une situation qui vient se greffer à l’atmosphère déjà caractérisée par des suspicions entre populations et forces de défense et de sécurité (FDS) (les premières accusent les hommes de tenue d’accointance avec des bandits tandis que les FDS déplorent le comportement de certains civils qui manquent de discrétion dans leur contact avec elles).Outre ces aspects, on loge la méconnaissance des rôles et responsabilités des acteurs, le souvenir de moments difficiles entre hommes de tenue et populations civiles (descentes musclées dans certains lieux publics, les dérives des CDR sous la révolution, etc.)…dans le lot des facteurs qui ne favorisent pas la collaboration.

Pourtant, depuis un moment, le pays est confronté à une nouvelle forme d’insécurité ; celle dérivant de l’extrémisme violent avec ces nombreuses attaques dans la région du Sahel. Face à ce nouveau contexte, les populations sont appelées à être un élément actif de la lutte contre l’insécurité (la sécurité n’est plus l’apanage de la puissance publique, exercée exclusivement par l’Etat). ‘’ La sécurité est politiquement l’affaire de tous’’, exhorte le conférencier, Simon Pierre Douamba.

Une nécessité partagée par les participants pour qui, dans le contexte actuel, chaque personne doit être un acteur du dispositif sécuritaire. Cependant, soulignent-ils, les autorités doivent travailler à créer des conditions favorables à cela. Ainsi les participants à la conférence pointent du doigt par exemple une « absence de communication »des autorités sur les lois et autres mesures d’envergure nationale. ‘’Il ne faut pas qu’il y ait d’un côté, des Burkinabè de bureau, qui se contentent de prendre des décisions et de l’autre côté, des Burkinabè sous le soleil, chargés, eux, d’appliquer les lois et décisions. Il faut que les dirigeants prennent le soin d’écouter les populations à la base et de leur expliquer suffisamment certaines mesures. Certaines décisions sont prises sans tenir comptedes réalités que nous, populations, vivons sur le terrain. (…).A la lumière de l’exercice que vous venez de faire ce soir, nous souhaiterions que les organisations, à commencer par les autorités, communiquent suffisamment sur les décisions…’’, ont exprimé en substance des intervenants. « On ne peut pas imposer une collaboration, on la favorise. Ici, nous voyons des patrouilles mais les populations ne comprennent pas leurs missions exactes. Si fait qu’il y a une certaine méfiance vis-à-vis d’elles (FDS), il n’y a pas de communication. [ Cliquez ici pour lire l’intégralité ]

O.L.O.
Lefaso.net

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