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Portrait d’une battante : Noura Ouango, de l’école coranique au métier de cireur

Publié le vendredi 24 février 2017 à 11h00min

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Portrait  d’une battante : Noura Ouango, de l’école coranique  au métier de cireur

Noura Ouango, fille mère à 19 ans, aujourd’hui 24 ans, a choisi un métier que rares de filles font dans nos cités. Noura Ouango est née au Togo, mais elle est originaire de Gounghin dans la province du Kouritenga. Cette jeune fille âgée de 24 ans a décidé de voler de ces propres ailes. Vivant à Fada N’Gourma il y a de cela deux années,elle a choisi d’être cireur de chaussures. Nous l’avons approchée afin de comprendre pourquoi ce choix et les raisons qui l’ont poussé à faire ce métier.

« Je me nomme Noura Ouango, je suis venue à Fada il y a deux années maintenant. Je suis originaire de Gounghin dans le Kouritenga, mais je suis née au Togo. Dès l’âge de 10 ans, j’étais déjà orpheline de mère. Je n’ai pas eu la chance d’aller à l’école car à ma naissance mon père était en Cote d’Ivoire et je n’ai pas eu la chance d’avoir un acte de naissance. Ma mère de son vivant était obligée de m’amener dans une école coranique ; chose que j’ai abandonnée après son décès.

Nous étions délaissés (ma mère et moi) par mon père, car il s’était remarié à une autre en Côte d’Ivoire là-bas. Après le décès de ma mère, j’ai vécu avec une tante, mais il y avait de la mésentente et j’ai préféré partir travailler avec une dame qui me payait 100 f CFA par jour. Un jour, je lui ai demandé d’arrêter de payer et de s’occuper de moi comme sa propre fille en me donnant de la nourriture et de l’habillement et je ferai tout ce qu’elle me confierait comme travail. Mais la femme a eu des problèmes avec ma tante et j’ai préféré partir chez ma grande sœur à Cinkansé. Quelques temps chez elle aussi ça n’allait pas et j’ai préféré me chercher.

A 19 ans, j’ai eu un bébé. Aujourd’hui il a 5 ans et son père est actuellement en Lybie. J’ai présentement 24 ans, mais vu mes conditions sociales et celles de ma famille, j’ai alors décidé de me battre pour nourrir mon enfant et m’occuper de mon papa. Je suis donc venu à Fada chez un oncle afin de trouver quelque chose à faire. Mais, avec mon oncle il n’y avait pas d’entente et à chaque fois c’était la bagarre. C’est en ce moment que j’ai décidé d’aller voir un menuisier qui m’a confectionné une caisse à cirage qui m’a coûté 2000 F cfa. C’est à partir de là que j’ai commencé à exercer dans ce métier de cireur.

Par jour je peux faire un chiffre d’affaires pouvant atteindre 2000 F cfa. C’est ainsi que j’arrive à payer mon loyer qui me coute 7000f CFA par mois. Chaque jour que Dieu fait je mets de côté 200 F pour le loyer. Si seulement une personne de bonne volonté pouvait m’aider... Je rêve d’ouvrir une boutique de vente de chaussures afin d’abandonner ce métier de cireur que j’exerce depuis deux années. Seulement, je ne sais pas à quel saint me vouer. J’ai même refusé une proposition d’une tante qui me demandait de venir vendre du savon. J’en avais marre de la vie familiale. Voilà mon histoire ! »

Soumaila Sana
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 25 février 2017 à 01:05, par kagbe En réponse à : Portrait d’une battante : Noura Ouango, de l’école coranique au métier de cireur

    Ma petite beaucoup de courage et surtout continues parce que ce chiffre d’affaires de 2000 f CFA par te permet de vibre dignement contrairement à tes copines qui s’adonnent à la facilité :-)

  • Le 25 février 2017 à 12:09, par mahamadi En réponse à : Portrait d’une battante : Noura Ouango, de l’école coranique au métier de cireur

    votre titre ne veut rien dire. de l’école coranique au métier de cireur.
    il faut qu’elle apprenne à être sociable. je n’ai rien contre elle pas du tout, mais regarder comment elle expose son caractère. tout le monde n’est pas méchant. si on a des problèmes avec tout le monde, il faut l’analyser ce soi même et accepter se corriger.
    courage à ellle

  • Le 25 février 2017 à 14:11, par Une étudiante burkinabé en France En réponse à : Portrait d’une battante : Noura Ouango, de l’école coranique au métier de cireur

    Ma petite sœur, du courage dans tous ce que tu réalise chaque jour. Tu sais dans cette vie tout peut changer un jour à l’autre. J’ai vécu de tout et me voici dans une grande Université en Europe. Fait confiance en celui que tu crois. Tu trouvera un bienfaiteur comme moi. J’ai eu la change de rencontrer une femme colombienne qui m’a remis à l’école. Me voici plus diplômé que celle que m’a aidé. Allah est grand, bonne change ma petite sœur et qu’il te protège de tout mal.

  • Le 25 février 2017 à 14:55, par TO MY MIND En réponse à : Portrait d’une battante : Noura Ouango, de l’école coranique au métier de cireur

    Je trouve qu’Elle ressemble trop à un garçon.Du courage petite soeur !

  • Le 26 février 2017 à 10:22, par Alexio En réponse à : Portrait d’une battante : Noura Ouango, de l’école coranique au métier de cireur

    L ecole coranique doit etre defendue au Faso. Elle rapporte rien a son homme que fantaisie spiruelles d escroqueries dans la pluspart des cas. Soyons serieux. Envoyez son enfant dans cette ecole qui va scelle l avenir dans l obscurantisme est une criminalite pour ce futur citoyen qui devrait avoir les memes outils de base d ecole laique comme ses promotionaires.

    Quelles sont les priorites des services sociaux dans ce domaine ? Une societe bien organisee et democratique devrait veuiller justement et parti en guerre contre les familles qui compromet l avenir de leur enfants de cette maniere injuste et couteux pour la cite. Les consequences nefastes sosiaux sont un frein au developpement des mineurs.

    A son age, elle pouvait etre recycle pour un metier plus abordable pour un avenir certain que le metier de cireur. A long terme.

    Dans les annees 80, j avais un petit copain cireur que j avias connu devant Cine Oubri. Son experience de la vie m avait charmer, qu il etait devenu un petit frere pour moi.Je amenait au resto, a chaque fois que je programmait d aller voir un film a Oubri.

    Un voyage precipite en Cote d Ivoire a couper nos liens, et je n ai pas pu lui faire mes adieux. Il est toujours dans ma pensee depuis que je vis plus au Faso.

    A lire les peripeties de Noura, rfeletent les souvenirs de mon petit copain frere que j appellerait Nourago, car je ne me rappelle plus de son Nom. A l epoque ou Saye Zerbo etai President de la Haute -volta.

    Voila des burkinabe laisser pour compte. A entendre nos politicards du CODER chanter a longueur de la journee leur propre sort, alors que ceux qui ont besoin une main sauveuse pour se n sortir de cette categorie sosiale est ceux de Noura Ouengo.

    J interpelle la securite sosiale a la securiser.

  • Le 27 février 2017 à 08:28, par Ali En réponse à : Portrait d’une battante : Noura Ouango, de l’école coranique au métier de cireur

    Cette petite est certes courageuse mais d’un caractère difficile. Elle gagnerait à revoir son comportement car à ce rythme même si un garçon venait à la marier, ça n’ira pas loin. Du courage quand même.

  • Le 27 février 2017 à 10:35, par VRAI En réponse à : Portrait d’une battante : Noura Ouango, de l’école coranique au métier de cireur

    le titre là n’est pas du tout coherent avec le developpement qui s’en est suivi. interessant comme histoire. ceci est la realité du burkina pays pauvre tres endetté et avec des politiciens vereux et egoistes ça presage un avenir est sombre. que Dieu nous sauve.

  • Le 27 février 2017 à 10:59, par SOME En réponse à : Portrait d’une battante : Noura Ouango, de l’école coranique au métier de cireur

    et dire que chaque jour on parle de s’occuper de la jeunesse... De tant de milliards par ci tant de milliards par là, le PNDS etc. La jeunesse c’est qui ? Ou sont les milliers d’emplois pour la jeunesse ? De combien a besoin cette fille courage qui ne cherche qu’a s’en sortir ? Il suffit d’un rien et surtout il faut UNE VOLONTE POLITIQUE VRAIE et non de la menterie et hypocrisie et egoisme.... Le journaliste a-t-il songé a trouver un contact pour elle alors qu’elle a lancé clairement un appel a l’aide. Votre aide aurait été au moins ca. Vous faites un article, c’est bien mais en quoi ca l’avance au-dela de populariser sa mauvaise situation ?
    SOME

  • Le 28 février 2017 à 11:00, par DJANGO En réponse à : Portrait d’une battante : Noura Ouango, de l’école coranique au métier de cireur

    Je reconnais certes sa combativité mais je pense qu’elle gagnerait à être sociable. Au vu de son histoire elle n’a jamais manqué quelqu’un pour l’accueillir. Donc à quelque part je suppose qu’elle a un mauvais caractère mais je lui souhaite tout de même bon courge car la souffrance nourrit la graine du succès.

  • Le 28 février 2017 à 11:02, par DJANGO En réponse à : Portrait d’une battante : Noura Ouango, de l’école coranique au métier de cireur

    Je reconnais certes sa combativité mais je pense qu’elle gagnerait à être sociable. Au vu de son histoire elle n’a jamais manqué quelqu’un pour l’accueillir. Donc à quelque part je suppose qu’elle a un mauvais caractère mais je lui souhaite tout de même bon courge car la souffrance nourrit la graine du succès.

  • Le 28 février 2017 à 18:23, par Amira En réponse à : Portrait d’une battante : Noura Ouango, de l’école coranique au métier de cireur

    ma chère revois ton caractère et tu verras que tt ira bien. Bon courage...

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