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Situation politique au Burkina : Ping-pong entre pouvoir et opposition, croc-en-jamberies et déraison politiques

Publié le mercredi 22 février 2017 à 23h09min

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Situation politique au Burkina : Ping-pong entre pouvoir et opposition, croc-en-jamberies et déraison politiques

L’actualité politique burkinabè est ces derniers temps dominée par les charges verbales entre le parti au pouvoir et l’opposition politique. Avec des formules chocs, l’on ne manque pas de génie verbal dans chaque camp pour jeter l’anathème sur l’autre. Si fait qu’en quelques jours, le ton est monté d’un cran entre les deux pôles politiques. Mais à cette allure, il faut vraiment redouter que nos politiciens ne se trompent vraiment de débat et de combat. Car il faut bien se poser cette question : que gagnent les Burkinabè dans cette bagarre à coup de discours pamphlétaires entre pouvoir et opposition ? L’essentiel pour le bien commun des Burkinabè n’est-il pas ailleurs ? La classe politique burkinabè est plus que jamais en mode croc-en-jamberie avec d’aigres discours courageusement jusqu’auboutistes qui riment à bien des égards à de la diversion et à de la déraison politique.

Une entente comme chien et chat, c’est ce qui se constate ces derniers temps dans les relations entre la majorité au pouvoir et l’opposition politique au Burkina Faso. Déjà dans un contexte d’âpres discussions sur le phénomène de l’insécurité qui donne du fil à retordre à nos forces sécuritaires et sur la grogne syndicale qui ne s’essouffle pas, les anathématisations systématiques et les dénégations véhémentes sur fond de mémorandum et de déclarations entre les deux pôles politiques sont venues envenimer davantage le climat sociopolitique.

La traine dont le pouvoir a fait preuve dans la concrétisation de sa promesse de remaniement gouvernemental a également donné lieu à toutes sortes d’interprétations tranchées. Et bien qu’ayant trainé pendant deux mois, le pouvoir n’a pas pu faire une recomposition gouvernementale à même d’estomper le doute et la méfiance de la population à son égard. Comme un jeu de chaises musicales, la configuration du nouveau gouvernement semble ne pas faire rêver bon nombre de Burkinabè. Et les discours, eux, se raidissent de plus en plus.

Dans ce forum, chaque camp, pouvoir comme opposition, défend la raison qui est la sienne. Du mémorandum « Une année de perdue pour le Burkina Faso » de l’opposition, à la réplique du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) au pouvoir, le jugement et les mises en cause sont à l’emporte-pièce, sans concession. Chaque camp accuse l’autre d’être le sicaire des intérêts du peuple burkinabè.

Les crocs-en-jambe comme mode de gouvernance

Dans une logique de « tout est permis en politique », les politiciens du Burkina Faso rivalisent âprement de subterfuges pour se disqualifier en termes de légitimité et de légalité dans la conduite de l’Etat. Ce qui est à l’origine d’un malaise sociopolitique qui rabaisse le débat démocratique, en même temps qu’il a un effet domino sur l’économie et le développement social des Burkinabè.

Comme des usurpateurs authentiques, politiciens du pouvoir et de l’opposition semblent ne pas avoir dans leurs têtes les vraies préoccupations de ceux au nom desquels ils mènent leur activisme politique. C’est pourquoi tous les coups sont permis pour dénier à l’autre sa capacité de contribuer à la bonne marche de l’Etat.

Mais que peut rapporter vraiment un combat politique qui au lieu de se fonder sur des canons éthiques et républicains respectueux du bien commun, s’enlise dans l’emploi des coups bas de façon outrancière ?

A l’analyse du climat politique en cours, l’on est bien loin de cette conception de la politique comme débat d’idées cohérentes pour s’entraider au nom de l’intérêt national commun et pour améliorer la bonne gouvernance. On dirait que dans chaque camp, il y a ce syndrome du « Peul lépreux qui ne peut pas attraper la calebasse de lait, mais peut et est prêt à le renverser »…

L’on raconte que sous la 1ere République présidée par Maurice Yaméogo, c’est ainsi que son opposant Joseph Ouedraogo alias Jo Ouéder s’était surnommé, manifestant par ricochet toute son opposition au pouvoir en place. La suite, on la connait... Et les historiens et les contemporains de cette période sont unanimes sur le rôle crucial que le « Peul lépreux » de la 1ere République a joué dans la chute du premier président de la Haute Volta indépendante.

Depuis, cet esprit malin qui amène souvent le politicien à penser individuel au lieu de penser collectif n’a jamais quitté le landerneau politique burkinabè. Bien entendu, cet esprit est observable encore de nos jours dans les propos et les comportements de nos hommes politiques. L’on remarque aisément, en tout cas, cette attitude qui consiste à louvoyer le monde en noir et blanc.

Dans le mémorandum de l’opposition, les titres comme « une vision invisible », « une réelle difficulté à incarner la fonction », « du tricéphalisme à l’affrontement », pour ne citer que ceux-là, développent une rhétorique sévère sans concession par rapport au leadership du président du Faso. En compulsant ce document produit par l’opposition, l’on constate qu’un peu partout, la règle n’est autre que cette critique acrimonieuse.

Après avoir dénoncé « une gouvernance politique chaotique », les partis de l’opposition n’ont pas manqué de boulets rouges pour tirer sur des domaines régaliens « en jachère » (réconciliation nationale, justice, sécurité, diplomatie…) et sur les gouvernances économique, administrative et sociale où le pouvoir ne conjuguerait que des ratés. Une critique totalitaire pourrait-on dire… Et dans ce cas, au lieu d’être une force de construction de la gouvernance démocratique, elle devient plutôt une faiblesse.

L’on constate malheureusement qu’au niveau du pouvoir, les fifres jouent les mêmes travers. La réplique du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) à l’opposition a effectivement pris la même allure totalitaire du mémorandum. Alors, un ping-pong verbal, une réponse du tic au tac où la logique n’est autre que de tacler, de croc-en-jamber pour faire tomber. Et dans la déclaration du « Secrétariat à l’Information et à la Communication du MPP », les exemples se comptent à foison.

« L’attelage hybride, contre-nature et funeste UPC, ADF/RDA, CDP, NAFA et comparses regroupés au sein d’une pseudo-opposition, après le désaveu des urnes, dévoile par voie de presse ses allures putschistes. En effet, dénué de programme, rongé par l’amertume de la déroute électorale, ce club de politiciens revanchards vient de répandre leur bile sur la République, ses institutions et ses nobles serviteurs. » Le ton ainsi donné dès le commencement de la déclaration est resté tel jusqu’à la fin.

Les anciennes alliances entre décomposition et recomposition pour se contester

Rien qu’à analyser les clashes verbaux entre les deux camps, en cours, tout porte à croire que la logique des camps politiques est de se bouffer le nez sans concession. Chose intéressante dans cette histoire, d’une part, la rivalité met aux prises ceux-là mêmes qui s’étaient bien ligués pour chasser Blaise Compaoré et son système. Ce sont eux qui se retournent les uns contre les autres pour se disqualifier. Chacun est prêt à mettre son intelligence politique en aiguisage pour trouver des ruses pour bien nuire à l’autre.

La déchéance de Blaise Compaoré, désormais, est loin d’être ce patrimoine commun. D’autre part, l’on observe que les déchus du système de la compaorose sont dorénavant dans les amours des perdants des élections du 29 novembre 2015. Une alchimie de partis politiques qui n’est pas sans peine pour se souder et constituer une opposition républicaine digne de ce nom.

Que de lézardes politiques, que de calculs politiciens qui risquent fort bien d’emmener notre classe politique à verser seulement dans d’aigres rivalités stériles et, par ce coup, oublier la nécessité d’une certaine complicité patriotique pour refonder la gouvernance au Burkina Faso et faire d’elle un véritable tremplin de conscientisation et de participation citoyennes pour hâter l’avènement du bien-être tant souhaité par les Burkinabè depuis des lustres. Il y a nécessité que l’intérêt commun prévale sur ceux personnels ou d’officines.

Gare à la politicardise de la veille garde politicienne

L’appréciation des agitations politiques actuelles peut donner des comparaisons fort intéressantes avec le passé. Le parallélisme peut se faire avec la Haute-Volta de l’époque de l’indépendance où le personnel politique avait la responsabilité historique d’incarner une vision noble pour jeter les bases d’un Etat à même d’assumer ses réalités et réussir son développement.

Ce qui ne fut pas le cas. S’entre-déchirant par toutes sortes de coups tordus pour se hisser à la tête de l’Etat, leur goût de l’opportunisme avec pour seule ambition d’avoir le pouvoir pour en jouir ne leur a pas permis d’être à la hauteur d’une architecture politique et socio-économique pour tracer les premiers sillons d’un éveil authentique du peuple voltaïque et d’un développement.

L’appel à la création d’une économie par certains politiques est resté un vœu pieux, sans matérialité, jusqu’à ce que la première République soit vouée aux gémonies par le soulèvement populaire du 03 janvier 1966. La profession de foi de Ouézzin Daniel Coulibaly - « nous revendiquons le droit de trouver par nous-mêmes les solutions à assurer dans le calme, l’évolution de notre pays » - n’a pas trouvé d’écho au sein des bonzes politiques de l’époque.

Le deuxième parallélisme. A l’orée de la Révolution démocratique et populaire (RDP), et même pendant, les rapports houleux et de disqualification entre les différentes organisations politiques, conjugués aux plans individualistes ont constitué un nid combien fertile aux intrigues et aux conspirations, ce qui a conduit à l’éviction sanglante de Thomas Sankara et à la fin précoce d’une expérience qui pouvait être une des prémisses d’un développement authentique du pays.

Sous la Rectification et la IVe République, l’opportunisme et l’individualisme ont été de véritables cancers de la bonne gouvernance et du développement de par la corruption, la gabegie, les détournements de deniers publics, la fraude, les assassinats politiques qu’ils ont créés. Et c’est certainement cette conception de considérer la politique comme un moyen de réalisation personnelle et non comme un service du peuple qui a conduit le pays dans la situation actuelle où il stagne sans prendre de l’envol de façon décisive.

Les hommes politiques à l’épreuve d’un nouveau rendez-vous avec l’Histoire

Le personnel politique actuel du Burkina Faso post-insurrectionnel doit se garder d’être amnésique et comprendre enfin qu’il a un nouveau rendez-vous avec l’Histoire. L’urgence présentement est d’honorer ce rendez-vous capital afin d’étancher la soif de démocratie et de développement des Burkinabè. Laurent Kilachiu Bado disait que « la force d’une société est faite de la conscience qu’elle a de son passé qui détermine et conditionne la confiance qu’elle a en son avenir ».

A ce niveau se situe la responsabilité de nos politiques actuels, appelés à être les porte-étendards ou les ferments de cette conscience et de cette confiance en l’avenir. C’est une condition sine qua non pour réussir la gouvernance post-Transition.

L’insurrection des 30 et 31 octobre 2014 est certes un désaveu cinglant d’un système qui était devenu oppressif, mais elle est surtout la manifestation de tout un espoir en des lendemains qui chantent bonne gouvernance et développement. La responsabilité de nos politiques actuels à ne pas faire de l’insurrection et de la transition une victoire à la Pyrrhus est engagée. Ce qui commande qu’ils transcendent leurs egos et leurs intérêts immédiats pour étudier et planifier l’opérationnalisation de leurs idéaux (s’ils en ont vraiment) au profit des Burkinabè, sans oublier que comme Sénèque le disait : « Il n’y a pas de vent favorable pour celui qui ne sait pas où il va ».

En tout cas, nous sommes dans une situation de crise qui interpelle vraiment. La désaffection de la population vis-à-vis des gouvernants, le printemps syndical, l’insécurité galopante, la persistance de l’incivisme…sont autant de situations qui interpellent qu’il faut se concerter pour travailler ensemble au nom de l’intérêt national plutôt que de se paralyser par des oppositions stériles. C’est pourquoi il est plus que jamais urgent de refonder l’Etat sur des références respectueuses de l’identité en laquelle se décode le nom Burkina Faso qui du reste constitue tout un programme de gouvernance et de développement durable.

Les leaders politiques burkinabè pourront-ils faire abstraction de leur entente comme chien et chat pour s’inscrire dans la dynamique souhaitée ? Ils ont la lourde et historique responsabilité de le faire. Sinon, leurs entreprises politiques vont encore battre la breloque comme leurs devanciers. Et ce sera vraiment dommage ! « Ceux qui ne se souviennent pas de leur passé sont condamnés à le revivre » (George SANTANAYA). A bon entendeur, salut messieurs les politiques du pouvoir et de l’opposition.

K. Marcel Marie Anselme LALSAGA (KAMMANL)
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 22 février 2017 à 17:45, par skal En réponse à : Ping-pong entre le pouvoir et l’opposition : Croc-en-jamberies et déraison politiques

    C’est du devoir de l’opposition de scruter à la loupe les actes et décisions de l’exécutif. Si cela ne leur plait pas, il peuvent encore rendre le tablier.
    Le MPP et ses comparses, pour emprunter leur expression, pensent pouvoir faire du neuf avec du vieux et ne pas vouloir que l’on critique cette politique du type copier/coller. Détromper vous, on vous critiquera pian !!!!!!!!!

  • Le 22 février 2017 à 17:53, par SOME En réponse à : Ping-pong entre le pouvoir et l’opposition : Croc-en-jamberies et déraison politiques

    Felicitations mon freres pour ta semantique ; J’ai bien rigolé de ces mots et des formules qui malheureusement traduisent bien la scene politique du Burkina, aux antipodes des precocupations des populations. Et si je ne me trompe je sens dans ton verbe une certaine lassitude et enervement, et je dirai que tu traduis bien l’etat psychologique des populations devant l’egoisme et la tartufferie de nos dirigeants. C’est parce que ces gens là ne viennent pas pour nous le petit peuple, mais pour eux d’abord et leurs alliés.

    Diabre est plus que decevant : il n’est pas à la hauteur pour diriger un pays. Non seulement il s’est laissé doubler parle MPP aupres de ses maitres exterieurs, mais en plus il ne sait meme pas comment « s’opposer » dans la situation actuelle.

    Comment comprendre dans notre situation dans notre pays ce burkina avec ses problemes (comme partout ailleurs) que la conception de la politique et de la gouvernance et de l’opposition, c’est de faire des crocs-en-jamberies inutiles, steriles, etc

    Ce n’est pas seulement une année perdue pour le burkina, c’est une legislature et un grand tournant manqué dans notre histoire. La Transition devait assurer notre salut, mais ces sinistres individus se sont acharnés a la detruire. Yameogo en a fait les frais et pour le malheur de la Haute volta. On comprend maintenant comment Sankara a été éliminé pour amener « … la fin précoce d’une expérience qui pouvait être une des prémisses d’un développement authentique du pays ».

    Oui effectivement ces individus comme Joseph Ouédraogo alias Jo Ouéder et comperes ont mis la mauvais pli. On n’a compris que le seul le seul aspect « opposition » et que s’opposer, c’est detruire l’autre, meme lorsqu’il apparait clairement qu’il n’y a pas a critiquer. Ce comportement cache mal les incompetences des uns et des autres. Dans un ping-pong verbal pendant les gens se meurent faute du strict minimum. Et ta conclusion dit tout !
    Félicitations mon frere la tu as pondu un ecrit fabuleux qui fait honneur
    SOME

  • Le 22 février 2017 à 18:15, par tengen-biga En réponse à : Ping-pong entre le pouvoir et l’opposition : Croc-en-jamberies et déraison politiques

    Des éléments intéressants figurent dans cette analyse.
    Tout ce dont je suis convaincu c’est que ces joutes n’ont rien à avoir avec les intérêts de nos populations. Le jusqu’auboutisme, la négation de l’autre, la ruse et la manipulation de l’opinion (pauvre opinion dépourvue d’esprit critique !) sont malsains.
    Remarquez que ceux qui se battent pour des intérêts concrêts (syndicats par exemple) ne font pas de la réthorique, encore moins de la calomnie.
    Parfois je me demande si certains ne croient pas qu’ils sont plus intelligents juste par ce qu’ils font la politique.
    Moi, je ne me laisse pas trainer comme un mouton de fête.

    • Le 23 février 2017 à 15:23, par Passy En réponse à : Ping-pong entre le pouvoir et l’opposition : Croc-en-jamberies et déraison politiques

      A ma connaissance nul n’a et n’aura une connaissance ou une intelligence qui vaudra celui du tout puissant puisque c’est lui qui nous les donne.
      L’histoire rattrapera chacun et tout ce paye sur terre. Gardons la foi et ne baissons jamais les bras pas pour nous mêmes mais pour nos enfants : ils ne doivent pas subir comme nous car ils n’en sont pas responsables.Dieu bénisse notre cher pays. Amen.

  • Le 22 février 2017 à 18:38, par Dagaaty En réponse à : Ping-pong entre le pouvoir et l’opposition : Croc-en-jamberies et déraison politiques

    Je salut votre contribution au débat politique. Je partage cependant seulement la dernière partie traitant du rappel historique et bien sûr, votre appel à la conscience.

    "Dans une logique de « tout est permis en politique », les politiciens du Burkina Faso se rivalisent âprement de subterfuges pour se disqualifier en terme de légitimité et de légalité dans la conduite de l’Etat. Ce qui est à l’origine d’un malaise sociopolitique qui rabaisse le débat démocratique, en même temps qu’il a un effet domino sur l’économie et le développement social des Burkinabé. Comme des usurpateurs authentiques, politiciens du pouvoir et de l’opposition semblent ne pas avoir dans leurs têtes les vraies préoccupations de ceux au nom desquelles ils mènent leur activisme politique". Soutenez-vous.

    Ici, je suis profondément en désaccord avec le fond même de votre idée principale qui voudrait que notre démocratie se conjugue en une chanson idyllique, de fin de banquet, ou de chorale d’église ou encore d’une Fatiya à la mosquée. Vous déraper dangereusement avec la compréhension de la démocratie notamment du rôle entre le pouvoir et l’opposition.

    Aussi, convient-il de rappeler que le débat entre l’opposition doit autant avoir lieu toujours et en tout lieu dans la république, en dehors des cas de drames, de crise ou péril majeur mettant en cause l’existence nationale.

    Sur le fond, vous avez une vision minimaliste de la démocratie et du jeux démocratique. L’opposition et le parti au pouvoir sont dans leurs rôles en ce moment. L’opposition critique et le pouvoir dirige en en tenant compte ou en inventant par lui-même son fil à couper le beurre. Je pense que c’est parfaitement ce qui se passe actuellement. S’il vous plait, ne négrifiez pas la démocratie

    Après une année de gouvernance du MPP, l’opposition estime que c’est une année de perdue pour les burkinabé. Elle argumente par des analyses ponctuées d’exemples. Bel exercice intellectuel. Les points évoqués sont cruciaux pour notre société, notre peuple. Je ne vois pas en quoi cela concerne autre chose que l’intérêt national. Il s’agit bel et bien de celui des burkinabé et non de Cambodgiens

    Elle n’est pas là pour faire l’apologie du pouvoir. Ca n’a jamais été dans une démocratie le rôle de l’opposition. Son rôle c’est la critique. Une critique bien argumentée, bien fondée sur des preuves solides. A partir de celle-ci le pouvoir peut réajuster sa direction des choses.

    Après le mémorandum de l’opposition, le pouvoir à donné une réplique cinglante, voire violente en se disant qu’il n’a aucune leçon à recevoir de pseudo-opposants qualifiés de tous les noms d’oiseaux.

    L’essentiel pour les intellectuels de ce pays c’est de discuter de la pertinence des arguments de chaque camp. Là où le débat fermente, c’est là ou commence la démocratie. Pourvu que ce soit un débat civilisé et que les sujets aient de la pertinence et de la hauteur.

    Les problèmes de notre temps, ce n’est pas à l’opposition de les résoudre. Mais à ceux à qui nous avons confié notre destin depuis 2015 pour 5 ans. L’opposition qui cherche le pouvoir est là pour montrer que si c’était elle, elle n’allait pas faire comme ça. Donc prochainement, donnez moi le pouvoir, se dit-elle. Ce n’est que ça. Les débats qui nous concernent aujourd’hui ce ni plus de nourriture ou une solution miraculeuse contre le terrorisme. Mais plutôt :

    Le Burkina Faso se porte-t-il bien après l’insurrection ? (cohésion nationale) Le pouvoir pose-t-il les actes à même de résoudre les problèmes des burkinabé ? (compétence du pouvoir) Le pays est-il convenablement gouverné ? (leadership) La corruption, le népotisme, la politisation de l’Administration , l’affairisme, la justice, le terrorisme sont-ils des sujets dont les traitements actuels sont acceptables sans reproches ? Voici les questions en débats entre l’opposition et le pouvoir. Elles ne sont pas sans intérêt national.

    Nous ne sommes pas sous un Gouvernement d’Union Nationale et même là, le débat contradictoire républicain policé doit être de mise. Nous ne devons pas nous contenter au jour le jour de débats alimentaires mais plutôt de débats existentiels. Après les critiques de l’opposition, on a constaté la survenue du remaniement à travers lequel le Président a tenu compte de certaines critiques.Ainsi va la démocratie.

    • Le 22 février 2017 à 21:39, par Tenga En réponse à : Ping-pong entre le pouvoir et l’opposition : Croc-en-jamberies et déraison politiques

      Vous vouyez je suis de votre avis dagaaty oui les intellectuels du Burkina refuse de voire la vérité en face. Voilà un monsieur qui se dit être
      intellectuel et qui refuse de voir le coups d état du 30 et 31. Oui les gens sont sortie ce qui a entraîné la démission du,PRESIDENT COMPAORE. Mais cette classe intellectuel à préfèrer utiliser un coup d’état pour être certain de balayer le CDP de 2012. Qui etait à la manœuvre le CDP de depuis 1996 pour retrouver leurs postes perdu. Mais la photographie du CDP de 1996 nous donne des hommes qui sont au crépuscule de leur vie en manque d’innovation et en déphasage avec leur temps. L’auteur espère que ce pouvoir usurpé à la suite d’un apartheide électoral ces monsieur ne pourrons pas et ne peuvent pas ils ont déjà tous donné et leur fin sera pitoyable maintenant avis aux jeunes intellectuels qui veulent pouvoir manger en traversissant la vérité le jugement de l’histoire sera implacable. Qui vivra verra

    • Le 22 février 2017 à 21:46, par KAMMANL En réponse à : Ping-pong entre le pouvoir et l’opposition : Croc-en-jamberies et déraison politiques

      Merci pour vos remarques. Je suis parfaitement d’accord que la démocratie se bonifie de la contradiction. C’est son essence ! C’est d’ailleurs pour ça qu’elle se définit comme un pouvoir d’opinions. Au demeurant, là où je m’insurge, c’est cet esprit totalitaire individualiste qui sous-tendrait cette passe de discours entre les deux parties. A l’allure où vont les choses, l’on comme l’impression que les politiciens n’ont d’agenda que pour eux-mêmes. Ils ne se contredisent que eux seuls, pour leurs seuls intérêts... De la civilité dont vous parlez tantôt, en voyez-vous vraiment des signes dans les contradictions en cours ? Ce n’est pas parce que une initiative viendrait de l’opposition qu’elle est forcément mauvaise... Ce n’est pas non parce qu’une idée procéderait du pouvoir qu’elle serait aussi systématique impertinente... D’où l’intérêt à interpeller sur la nécessité qu’il n’y a pas de rêve individualiste qui tienne. Les contradictions en amont comme en aval doivent venir comme forces de proposition d’alternatives pour un meilleur exercice de la démocratie et pour l’avènement d’un développement où ce n’est pas les politiciens qui profitent. L’analyse dans cet article n’est pas non plus de prôner une démocratie consensualiste... En somme, c’est une interpellation aux hommes politiques à plus de la responsabilité et dans le discours, et dans l’action...

    • Le 23 février 2017 à 07:44, par Sidpawalmede En réponse à : Ping-pong entre le pouvoir et l’opposition : Croc-en-jamberies et déraison politiques

      Nous avons passé les 30 dernières années dans une vision erronée de la démocratie : Celui qui a le pouvoir a toujours raison, il est plus attrayant par ce que au moins avec lui, on fait la courte échelle et on a rapidement des avantages. Quoi de mieux que de se rassembler largement même si nous devons stagner après et patauger dans nos idées de même couleur car il n’y a plus d’opposition, c’est la pensée unique, on fait l’éloge du pouvoir, du culte de la personnalité et même des épouses de tel ou tel ministre ou député. On instrumentalise les chefs traditionnels et j’en passe.

      C’est toute ces idées de la démocratie qui ont la peau dure en ce moment d’où cette me-compréhension du rôle de l’opposition qui a pourtant permis que nous ayons un président civile aujourd’hui. Je parle de l’opposition car c’est elle qui est accusée souvent indirectement ou inconsciemment par ce que si elle ne fait rien et ne dit rien, alors ce n’est pas le pouvoir qui vas critiquer ses propres difficultés.

      Petit a petit ça viendra !

    • Le 23 février 2017 à 17:58, par yelmingaan blaan saa hien En réponse à : Ping-pong entre le pouvoir et l’opposition : Croc-en-jamberies et déraison politiques

      on dirait du "Debrseoyir Cristophe Dabiré" !quoi qu il en soit chapeau bas " !comme dirait les Dioulas c est "du lonni ani toubaboukan"
      si le pouvoir voulait sincerement la contribution de l opposition,il pourrait en effet solliciter un secours de celle ci ,pour scruter en vue d une mise en oeuvre, le projet de société de l UPC par exemple !

  • Le 22 février 2017 à 20:28, par BONZI En réponse à : Situation politique au Burkina : Ping-pong entre pouvoir et opposition, croc-en-jamberies et déraison politiques

    A vouloir vaincre sans péril, on risque fort bien de triompher sans gloire. D’où nous vient l’idée que la Démocratie doit être un fleuve tranquille ? Peut-être de notre aversion de l’adversité. La majorité gouverne et l’opposition joue son rôle de critique jusqu’aux prochaines élections. Il appartient à ceux qui gouvernent de prouver leur efficacité non pas dans le verbe mais dans la pratique. Ceci étant les critiques actuelles de l’opposition ne sont pas fondées sur du néant. Aux gouvernants de tirer le meilleur de ces critiques pour le peuple qui les a élu. Pourquoi d’ailleurs vouloir nier ce qui est évident pour tous les burkinabe ?

  • Le 22 février 2017 à 20:56, par "LE VIEUX" En réponse à : Situation politique au Burkina : Ping-pong entre pouvoir et opposition, croc-en-jamberies et déraison politiques

    INTERNAUTE"4 DAGATY" JE TE TIRE MON CHAUPEAU D’AVOIR REALISÈ UNE PRODUCTION INTELLECTUELLE DE TRES HAUTE QUALITÉ METTANT DU COUP UN KO TECHNIQUE A CEUX QUI ONT VENDU LEUR ÂME A VIL PRIX.

  • Le 22 février 2017 à 23:07, par RV En réponse à : Situation politique au Burkina : Ping-pong entre pouvoir et opposition, croc-en-jamberies et déraison politiques

    Si on parle de démocratie, alors il y a une opposition qui critique et un pouvoir qui répond par des actes et non des critiques. Si on ne veux pas de démocratie, il faut repartir aux royaumes et adieu le Faso. Le grand problème du Burkina est le manque de Culture Démocratique des leaders politiques, sociaux et économiques. Et cet écrit en est la preuve.
    Vous auriez pu appeler à l’union sacrée face au terrorisme et à la déconfiture économique qui appauvrit tout le monde sauf les nouveaux maîtres. Mais ça ne saurait tarder. Là encore, c’est de la responsabilité du Président du Faso de rassembler au-delà de son camp.

  • Le 23 février 2017 à 01:44, par ZONGO MAURICE En réponse à : Situation politique au Burkina : Ping-pong entre pouvoir et opposition, croc-en-jamberies et déraison politiques

    Je me refuse d’être d’un parti politique. Je souhaite regarder sereinement les choses afin de mieux en jouir. Pour toute analyse respectons le peuple du Burkina Faso. Que tu sois du pouvoir ou de l’opposition sachons raison garder. Humblement reconnaissons tous que les choses bougent difficilement et que le peuple dans sa grande majorité triment. Nous navons pas de devin pour le constat. Mon président je souhaite que vous puissiez dans votre for intérieur, prendre vos responsabilités et les assumer en toute grandeur et intelligence pour le bien du peuple. Departissez de vos griots et griottes soyez un président à côté du peuple et avec le peuple. A votre place je descendérai bat pour écouter le peuple dans sa misère. Pour se faire je ferai un gouvernement au nombre réduit et je m imposerai une austérité. Avoir un train de vie gouvernementale exemplaire. J’éviterais la gabegie, la corruption etc. Mon président je souhaite vous voir au combat avec le peuple soyez vous même. Soit vous êtes président ou vous ne l’êtes pas. Le peuple vous regarde.

  • Le 23 février 2017 à 09:01, par YAAM SOBA En réponse à : Situation politique au Burkina : Ping-pong entre pouvoir et opposition, croc-en-jamberies et déraison politiques

    K. Marcel Marie Anselme LALSAGA (KAMMANL) tout d’abord, l’opposition constitue un contre-pouvoir : elle permet d’éviter que la majorité, une fois parvenue au pouvoir, n’ait la tentation de mener une politique portant atteinte aux droits et libertés. C’est pour cela, qu’au Burkina l’opposition dispose de différents moyens : la mise en cause de la responsabilité gouvernementale devant l’Assemblée nationale par la motion de censure, la saisine du Conseil constitutionnel, les questions posées au gouvernement dans les enceintes parlementaires...

    L’opposition représente aussi la possibilité d’une alternance politique : elle participe à l’existence du pluralisme politique, qui est une des bases de la démocratie. Ce pluralisme permet de choisir ses gouvernants. Or, il n’y a de choix véritable que si l’électeur peut se prononcer entre plusieurs possibilités. Ainsi, l’opposition, en proposant un nouveau cours à la politique nationale, permet aux citoyens éventuellement mécontents de disposer d’un recours. Avec les moyens, évoqués plus haut, à la disposition des parlementaires, elle peut manifester son désaccord envers la politique suivie et tenter de retarder sa mise en œuvre.

    Enfin, l’opposition permet aussi de renouveler le personnel politique : lorsque la majorité perd le pouvoir, une nouvelle génération d’hommes politiques peut trouver une place de choix dans l’opposition et se préparer ainsi à assumer des fonctions importantes à l’occasion d’une victoire à venir.

    Il ne faudrait pas voir l’opposition comme un groupe de pression qui vise à déstabiliser le pouvoir en place, mais plutôt comme un lobby qui consiste à provoquer le débat et à obliger le gouvernement à s’expliquer. Et, dans une démocratie normale le chef de file de l’opposition a un rôle très important à jouer. Il est appelé à agir comme un chien de garde des intérêts des citoyens face au pouvoir.
    Posez vous la question que serait la vie politique au Burkina Faso sans l’opposition politique ?

    Pour conclure, je me permettrais de donner un petit conseil à notre chef de file de l’Opposition : « Chacun son métier et les vaches seront bien gardées. »

    YAAM SOBA

  • Le 23 février 2017 à 09:43, par Adoume En réponse à : Situation politique au Burkina : Ping-pong entre pouvoir et opposition, croc-en-jamberies et déraison politiques

    Belle analyse mon frère. Nos politiciens ne font pas de différence entre critiquer et dénigrer c’est dommageable pour le peuple. Eux ils peuvent s’exiler et nous ?

  • Le 23 février 2017 à 10:33, par Jacques En réponse à : Situation politique au Burkina : Ping-pong entre pouvoir et opposition, croc-en-jamberies et déraison politiques

    Salut !
    Merci pour cette pensée éminente qui nous permet de voir loin les choses sur la situation nationale. Tout se parle, tout se dit, mais tout ne se réalise pas comme nous le désirons. Laissons le temps à la raison. Comme le dit en adage Mossi" Celui qui assiste à la lutte connait les tactiques de celle ci". Bon vent et que Dieu bénisse le Burkina Faso.

  • Le 23 février 2017 à 11:13, par YAAM SOBA En réponse à : Situation politique au Burkina : Ping-pong entre pouvoir et opposition, croc-en-jamberies et déraison politiques

    Internaute numéro 10 ; je suis désolé de vous entendre réagir de la sorte lorsque vous dites que l’opposition ne fait que critiquer et dénigrer.

  • Le 23 février 2017 à 11:44, par koana En réponse à : Situation politique au Burkina : Ping-pong entre pouvoir et opposition, croc-en-jamberies et déraison politiques

    merci pour l’analyse ! membres de l’opposition dites claire ce que vous voulez parlant de réconciliation et le président vous comprendra ! on joue plus au jeu de cache-cache aujourd’hui ! que voulez vous ? un portefeuille ministériel ? être un DG à quelque part ?
    De grâce laisser le président définir sa politique et apporter lui des stratégies de développement pour la bonne exécution de son programme ! vous avez des représentants à l’Assemblée nationale qui constituent l’opposition ! donc faites de proposition de lois qui est de votre pouvoir et là s’il n’exécute pas le même peuple reverra son choix ! courage à nos dirigeants dans l’intérêt de la NATION !!

  • Le 23 février 2017 à 12:48, par patardé En réponse à : Situation politique au Burkina : Ping-pong entre pouvoir et opposition, croc-en-jamberies et déraison politiques

    le pouvoir actuel résulte d’une interprétation des résultats des élections pour un gouvernement de gauche. donc on assiste à une opposition gauche droite. pour l’éducation du peuple, il aurait intéressant de nous de parler à quoi on attend par gauche /droite et leur opposition de principe.
    dans un est contexte de gauche, on attend plus de l’Etat dans les rapports sociaux . rien donc d’anormal de voir sinon de vivre certaines situations conflictuelles ne seraient que pour dire qu’on est aussi là. si l’on se réfère à ZEPH, la droite milite pour le moins d’Etat sinon le non Etat, toute critique de l’opposition devait faire ressortir la différence d’approche de la droite sur le point critique. en dehors de cette compréhension des rôle conceptuel copie collé du chef de file de l’opposition, on tombe dans l’argumentaire putschiste .

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