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Centre de traitement des déchets de Ouagadougou : Les hypothèses de l’incendie, selon le directeur de la propreté

Publié le lundi 13 février 2017 à 22h58min

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Centre de traitement des déchets de Ouagadougou : Les hypothèses de l’incendie, selon le directeur de la propreté

Un incendie s’est déclenché, samedi 11 février 2017, au centre de traitement et de valorisation des déchets de Ouagadougou entrainant ainsi des désagréments aux riverains du quartier Polesgo. Un nuage de fumée a en effet envahi les habitations depuis trois jours polluant ainsi l’air à plusieurs centaines de mètres à la ronde. Nous nous sommes rendus sur les lieux, ce lundi 13 février.

Il est 9h15 lorsque nous sommes accueillis par une odeur nauséabonde à notre arrivée au centre de traitement et de valorisation des déchets, situé dans l’arrondissement 4 de Ouagadougou. Une épaisse fumée s’élève au-dessus des habitations, ateliers et boutiques situés à moins de 500 m de la clôture. Sur place, les soldats du feu essaient de circonscrire l’incendie pendant que les camionneurs convoient la terre pour combattre la fumée. Nous sommes autorisés à faire des photographies. Que diantre s’est-il passé, nous sommes nous interrogés ? Qui mieux que le directeur de la propreté de la commune de Ouagadougou, Sidi Mahamadou Cissé, pour nous expliquer la situation ? Rendez-vous pris avec lui au téléphone à midi, nous faisons d’abord un tour du côté des riverains pour leur arracher quelques mots.

Délocaliser le centre, le souhait des riverains

A en croire les premiers riverains que nous avons rencontré, ce n’est pas la première fois qu’un incendie se déclenche au centre mais c’est bien la première fois que la fumée prend des proportions inquiétantes et embaume les habitants pendant trois jours.

Pour Mme Bamogo Sali, restauratrice, les clients se font rares à l’heure du déjeuner et elle n’arrive plus à tenir à cause des problèmes respiratoires de son bébé de deux mois. D’autres boutiques de commerce avaient déjà fermé à notre arrivée sur les lieux. Tout comme Mme Bamogo, leurs propriétaires souhaitent que les autorités délocalisent le centre à défaut de déplacer les habitants. « Car, précisent-ils, en plus de la fumée, nous devons faire face chaque année à la poussière, aux mouches, aux odeurs et aux déchets plastiques ».

Quatre hypothèses sur l’incendie

Négligence ou acte délibéré ? Les supputations vont bon train au sein de la population mais selon le directeur de la propreté de la commune de Ouagadougou, Sidi Mahamadou Cissé, quatre hypothèses ont été émises sur l’origine de l’incendie.
Première hypothèse : « Un de nos camions a peut-être transporté des ordures avec des braises au niveau des alvéoles. Lorsqu’ils finissent de faire la cuisine ; certains ménages éteignent mal le feu de charbon ».

Deuxième hypothèse : « Les pots d’échappement de certains camions crachent souvent des étincelles lorsqu’ils accélèrent et cela peut créer un incendie ».
Troisième hypothèse : « Quand la température des verres atteint 40 voire 45°C, il peut arriver que le feu se déclenche. On a eu ces cas plusieurs fois au niveau du centre ».
Quatrième hypothèse : « Le sabotage. N’oublions pas qu’il y a des gens qui escaladent souvent nos murs pour rentrer faire de la récupération au niveau des ordures. Ils peuvent mettre allègrement le feu pour ensuite retirer la ferraille, laquelle sera vendue à des opérateurs ».

Au regard de ce qui précède, M. Cissé rejette donc en bloc l’idée d’un incendie volontaire créé par le centre lui-même qui, dans cette affaire, a perdu beaucoup de gaz. Car, un projet de revalorisation des déchets en biogaz est en cours. « Que gagnons-nous en nous faisant du mal », s’est-il interrogé ?

La fin du calvaire au plus tard samedi

Pour les désagréments causés par la fumée, le directeur de la propreté a présenté ses excuses aux riverains en les rassurant qu’au plus tard le samedi, l’incendie sera maitrisé. Qu’à cela ne tienne, il fait remarquer qu’il est interdit d’avoir des habitations à moins d’un kilomètre et demie du centre du traitement des déchets. « Quand on construisait le centre entre 2001 et 2004, il n’y avait personne là-bas. C’est après que les gens sont venues s’installer », nous précise-t-il.

Le centre a des projets. Selon M. Cissé, 21 nouvelles cellules viennent d’être construites et des postes d’incendies sont prévus afin de faciliter l’intervention des sapeurs-pompiers sur place. « Au plus tard le 1er juillet 2017, la réception sera effective. C’est peut-être le dernier désagrément que les riverains sont entrain de vivre », espère-t-il.

Herman Frédéric Bassolé
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 14 février 2017 à 07:39, par boanga En réponse à : Centre de traitement des déchets de Ouagadougou : Les hypothèses de l’incendie, selon le directeur de la propreté

    « Quand on construisait le centre entre 2001 et 2004, il n’y avait personne là-bas. C’est après que les gens sont venues s’installer ». Monsieur le Directeur de la saleté... pardon de la propreté, veuillez avoir un peu de respect pour les riverains svp. Vous parlez comme si c’était des habitations sauvages. La Mairie de Ouaga n’est donc pas au courant de ce lotissement alors ! Quand-même ! Un peu de décence tout de même !!

    • Le 14 février 2017 à 13:09, par SYKA En réponse à : Centre de traitement des déchets de Ouagadougou : Les hypothèses de l’incendie, selon le directeur de la propreté

      Effectivement, les gens ne sont pas venus s’installer d’eux-mêmes à proximité de ce centre. Le lotissement (tanghin karpala) a été effectué sans tenir compte des désagréments qu’occasionne ce centre de traitement des déchets. Les concessions sont à moins de 15 mètres de cet immense tas d’ordures. Les fumées, les odeurs et les mouches inondent en permanence les habitations. Les ordures sont souvent transportées par le vent vers les maisons et Dieu seul combien les habitants sont exposés aux maladies. Vivement qu’une solution soit trouvée

  • Le 14 février 2017 à 09:40, par Hypotheque vs hypothese En réponse à : Centre de traitement des déchets de Ouagadougou : Les hypothèses de l’incendie, selon le directeur de la propreté

    Vraiment, la troisieme hypothese ne tient pas la route a ma connaissance.

  • Le 14 février 2017 à 11:56, par noonga sida En réponse à : Centre de traitement des déchets de Ouagadougou : Les hypothèses de l’incendie, selon le directeur de la propreté

    Je remercie d’abord le journaliste qui a eu l’ingéniosité d’écrire sur ce sujet. Vraiment moi je suis un riverain de la zone. Je vous assure que nous avons vécu ce calvaire 3 jours durant. Nous étions en train de nous concerter pour nous faire entendre car c’est intolérable qu’on vienne installer un centre d’enfouissement au milieu d’habitation. La clôture du centre fait environ 500 mètres des habitations loties s’il vous plait. Quant le Directeur dit que pendant la construction du centre il n’y avait personne là bas, nous ne sommes pas d’accord avec lui. Je suis né à Tanghin et je connais bien cet espace. J’ai acquis même ma parcelle en 2004 et le lotissement était déjà terminé à l’époque. La cours de l’ex Maire Zacharia Sawadogo est à 1kilometre et demi de ce centre.
    En tout état de cause, nous interpelons les autorités de se soucier de la santé de la population. Nous aimons dire qu’au Burkina, la richesse c’est les hommes. Encore faut-il qu’ils puissent jouir d’une bonne santé et contribuer au développement. Je suis un agent de santé et je voudrais dire au Directeur du centre que les seules excuses aux riverains ne suffisent pas, il faut avoir une vision prospective pour le Burkina. Ce centre est le nid de toutes les ordures de la ville de Ouagadougou, il est difficile d’estimer la nature et la toxicité des gaz, mais une chose est certaine que cette pollution a des conséquences négatives non seulement sur l’environnement, mais impacte aussi négativement sur la santé des populations surtout les groupes vulnérables (personnes âgées, enfants, femmes enceintes, les asthmatiques etc) et peut à court ou long terme déclencher des problèmes pulmonaires, cardiovasculaires ou des cancers.
    Au regard de toutes ces conséquences, nous demandons à la municipalité à plus de responsabilité pour trouver une solution définitive car , il n’est pas souhaitable que pareille situation se reproduise car le pardon seul ne peut venir à bout d’un risque sanitaire et vital.
    A bon entendeur salut.

  • Le 14 février 2017 à 13:15, par Kankelen En réponse à : Centre de traitement des déchets de Ouagadougou : Les hypothèses de l’incendie, selon le directeur de la propreté

    il fait remarquer qu’il est interdit d’avoir des habitations à moins d’un kilomètre et demie du centre du traitement des déchets. « Quand on construisait le centre entre 2001 et 2004, il n’y avait personne là-bas. C’est après que les gens sont venues s’installer ».
    M. Cissé, ce que vous racontez n’est que pure contrevérité. Les gens habitaient dans la zone bien avant la construction du Centre. Mieux, il existe des habitations à moins de deux cent (200) mètres du Centre. Pourtant, la Mairie a eu connaissance en son temps de l’existance de cette situation avant d’installer le Centre. Mieux, c’est elle qui a attribué ces terrains.
    J’habite à près de 2 Km du Centre et personne ne peut dormir chez moi depuis 3 jours.
    La vie est invivable dans ce quartier. Suiccesivement mes enfants ont tous été admis aux moins depuis le début de cette fumée. Je parle de quelque chose dont je suis victime.
    M. Cissé, ayez au moins la décence de respecter vos concitoyens.
    Webmaster, vous pouvez censurer si vous voulez.

  • Le 14 février 2017 à 13:40, par kato kato En réponse à : Centre de traitement des déchets de Ouagadougou : Les hypothèses de l’incendie, selon le directeur de la propreté

    Ce Monsieur est depassé par l’envergure du dépôt.Soit il retourne à l’école pour mieux soit vous mettiez un jeune maîtrisant les technologies récentes pour le traitement de déchets sinon cette négligence va continuer.A t-on besoin de 3 jours pour maitriser cette incendie ?d’après le reportage il n’était même pas sur les lieux.Il était dans son bureau climatisé pendant que la population subissait les affres de cette intoxication.

  • Le 14 février 2017 à 16:06, par Nimportequoi En réponse à : Centre de traitement des déchets de Ouagadougou : Les hypothèses de l’incendie, selon le directeur de la propreté

    Il est temps pour les autorités communales de se mettre à la place des populations qui les ont élues. Comment peut-on dire que les gens sont venus s’installer après la construction du centre ? Ce genre de mensonge est d’autant plus révoltant quand on sait que l’initiative du lotissement est du ressort de l’Autorité.
    Je pense qu’il faut purement et simplement DELOCALISER LE CENTRE quel qu’en soit le prix, à moins d’avoir des visées criminelles vis-à-vis des riverains.
    Monsieur CISSE, imaginez que vous payez une parcelle à coup de millions pour y construire une demeure pour votre humble famille. Non pas parce-ce que vous êtes nantis mais parce-ce que, à la sueur de votre front, vous devez PAR DEVOIR SOCIAL mettre cette famille à l’abri. Et après, les mêmes qui ont délimité la parcelle, viennent avec leur pouvoir de nuisance, transformer votre cadre de vie en un gigantesque dépotoir infesté de toutes sortes d’effluves nauséabondes. Et sans même reconnaitre leur faute. Quelle honte !
    Malgré tout, chaque année, vous êtes astreint au paiement de la taxe de résidence. Est-ce normal ?
    Craignez Dieu et respectez vos semblables. Servez-vous du pouvoir qu’Il vous a octroyé pour faire œuvre utile. En un mot, les riverains sont vos frères, vos sœurs, vos enfants et vos parents, alors faites le nécessaire ! Et qu’on n’en parle plus.

  • Le 14 février 2017 à 20:53, par Oef En réponse à : Centre de traitement des déchets de Ouagadougou : Les hypothèses de l’incendie, selon le directeur de la propreté

    Tout ca est long. Rassurez nous que nous ne sommes pas exposés a des risques sanitaires. En clair qu’il n y aura aucun impact sur la santé des riverains que nous sommes

  • Le 14 février 2017 à 22:53, par Jo Dicko En réponse à : Centre de traitement des déchets de Ouagadougou : Les hypothèses de l’incendie, selon le directeur de la propreté

    Qui a dit que quand construisait le centre d’enfouissement il n’ y avait pas d’habitation là bas ? Je sais que cette personne a toutes les chances d’affirmer des choses qui sont loin de la réalité puisque je ne veux pas et ne peux dire qu’elle ment tout simplement. La seule solution optimale si vous vous souciez et si vous vous préoccupez de la santé des riverains c’est de délocaliser illico presto ce tas d’ordures. C’est du probo koala possible.

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